Le pitch : un jeune savant, un peu fantasque, intègre une expédition chargée de retrouver la légendaire Atlantide.
Dans cette livraison , très (très très) inspirée par le manga (la série Naida ou le secret de l'eau bleue y est largement pillée) , Disney a oublié une chose : l'addition ne donne pas forcément une somme.
Entendons nous bien , Atlantide regorge de morceaux de bravoures (la catastrophe initiale, l'attaque du sous marin, le combat final, la scène avec les robots géants) , de personnages intéressants et non stéréotypés (l'héroïne est laide mais du coup très attirante, le baroudeur italien est bien croqué), de dialogues qui tapent parfois sous la ceinture (là , par contre , c'est sans doute l'effet mode qui veut celà) et surtout d'aucune chanson qui ralentisse l'action. Mais à force de vouloir mettre toujours plus (plus d'action : ça n'arrête pas. Plus de personnages : y en a trop , on n'arrive plus à s'y attacher. Plus d'innovations techniques : on ne fait même plus attention aux prouesses des animateurs) , le spectateur crie rapidement grâce. En voulant condenser en 90 minutes une histoire qui prendrait 24 épisodes dans la moindre OAV nipponne , le rythme est tellement rapide que l'on n'a absolument pas le temps de souffler. . A la différence d'une production Pixar qui prend le temps de développer son histoire, Atlantide fonce mais oublie parfois le public en route.
Ce dessin animé en scope voit souvent ses sublimes décors sabotés par le montage. Et la galerie de personnages que l'on nous annonçait patibulaire à souhait n'a fait l'objet d'aucune profondeur. Les défauts et les carences du héros ne sont qu'effleurer sans que cela mette en valeur ses qualités. Enfin le design est très contradictoire: certains dessins sont laids et l'animation y est parfois extrêmement rudimentaire. Sur certains plans, les personnages d'arrière plans ne bougent pas !! Alors que les différents engins ont fait l'objet d'un soin maniaque, très inspiré de Jules Verne , les personnages sont souvent laids.
La tentative était méritoire , donner à l'animation un caractère plus adulte, sans tomber dans le graveleux. Mais ce que les maîtres japonais comme Myazaki savent faire n'est pas donné à tout le monde. De plus, l'échec relatif aux USA risque de refroidir Disney dans sa tentative de moderniser son propos . Dommage donc car Atlandide méritait beaucoup mieux. Car l'histoire, pour survolée qu'elle soit, est passionnante et les bons spectacles de SF sont suffisamment rares pour les rater.
En tentant d'adapter les recettes du Blockbusters à l'animation, le studio a fait un léger faux pas. Mais le résultat n'en reste pas moins un film intéressant sur pas mal de points.
Cependant le revoir en vidéo a permis de le réavaluer car c'est bien sur le long terme que ce type de film peut s'imposer. D'autant que le double DVD sorti à l'époque regorgeait de bonus .