Camping 2 (*** 1/2*)

Le pitch : nouvelle saison au camping des flots bleus et nouvelles péripéties !! Patrick cherche de nouveau l’amour, Mme Gatineau ne supporte plus le côté bling bling de son mari, Jacky Pic va encore avoir quelques soucis avec l’emplacement dix sept et un nouveau venu, Jean Pierre Savelli, va découvrir les joies du camping. Tout ce petit monde va en plus être confronté à un drame : les Flots bleus pourraient bien être vendus pour faire place à un spa !!

Une suite est toujours un matériel délicat, surtout quand le premier film s’est avéré un succès surprise. Dans le cas d’un Iron Man ou d’un Star Wars, pas de problème car le concept permet de se décliner à l’infini. Dans le cas d’un film comme Camping, l’écueil est de tomber dans la grosse farce (ce qui était déjà arrivé à Jet Set 2, suite totalement indigne du premier opus) ou de répéter le premier film sans imagination.

Mais avec une telle galerie de personnages, il aurait été vraiment stupide de gâcher le potentiel !

Heureuse surprise, Onteniente et Dubosc ont pris le temps d’écrire une séquelle agréable, drôle, rythmée (malgré une petite baisse au bout d’une heure) et surtout, surtout qui évite la surenchère !

On retrouve donc les campeurs 4 ans après, avec leurs défauts et leur qualité, notamment leur générosité. Onteniente n’a pas cherché à modifier leur caractère : Jacky reste un râleur, Patrick un séducteur bas de gamme, les Gatineaux sont toujours à s’attraper pour un oui ou un non, Mme Chatel la gérante du camping cherche à faire de son mieux sans pour autant y arriver… Seule modification : Mendez a abandonné les voitures pour la téléphonie (« car il y a plus de téléphones que de voitures dans un foyer », ce qui est loin d’être idiot !) ! Tout un petit monde de gens moyens (dans le bon sens du terme) qui ne cherche qu’à vivre heureux, à profiter de la vie tout simplement. C’est peut-être cela qui déplait à la critique, finalement.

On retrouve aussi ces dialogues aux petits oignons qui ont fait la marque du premier film. Je ne résiste pas à en citer quelques uns : « Ici, chez les tous nus, t’es comme un ours au salon du miel », « Christophe Colomb a découvert l’Amérique, moi, j’ai des couverts en plastique », sans oublier les éclats de voix de Mathilde Seignier !!

Alors, oui, le scénario n’explore pas toutes les pistes lancées et Anconina est sous employé pendant un bon tiers du film (difficile, il est vrai, de succéder à Lanvin) avant que l’histoire ne se rappelle qu’il est là (quand il faut sauver les Flots bleus), et oui, on aurait pu aller un peu plus loin dans l’opposition entre les Gatineaux, mais globalement le film profite d’un scénario bien écrit et drôle.

Car que demande-t-on à une comédie ? de faire rire !! Or, Camping 2 fait rire dans les salles, le plus souvent par ces dialogues et ses situations cocasses. Car jamais, il ne rend les personnages ridicules, jamais il ne se vautre dans la démagogie facile. Qu’il aurait été simple de laisser Dubosc partir en vrille comme dans le navrant Cinéman !! Ici, toute l’équipe a compris sa mission : permettre au spectateur de s’évader quelques dizaines de minutes de son quotidien, de prendre des vacances avant l’été !!

Si l’on ajoute une mise en scène plutôt inspirée, une bonne utilisation du scope et une musique qui ne pourra ravir que les nostalgiques des 80’s, des seconds rôles truculents, des situations très proches de la réalité (le karaoké, les courses dans le camp naturiste, les sosies en boîte de nuit…) et une petite dénonciation de la destruction du tourisme traditionnel, on obtient donc un film réussi. Pas un chef d’œuvre, mais un moment agréable que l’on prendra grand plaisir à revoir en vidéo d’ici la rentrée.