Le pitch : alors que Flash McQueen participe à une série de course autour du monde, Martin , qui l'a accompagné, se retrouve malgré lui en plein affaire d'espionnage !
Avant de commencer cette chronique, petite déception : suite à un cafouillage, l'UGC Nancy n'a pas pu présenter le court-métrage Vacances à Hawaï avant le film. Le projectionniste s'en est excusé, mais j'aurais bien aimé le voir sur grand écran.
Disons le tout de suite, je ne comprends absolument pas les mauvaises critiques qu'a subi Cars 2 aux USA ! Car, une fois de plus, Pixar a fait dans le grandiose ! Et je ne parle pas de la technique, absolument parfaite et qui montre que le studio de John Lasseter et Steve Jobs a toujours 3 longueurs d'avance sur ses concurrents, ni de cette 3D discrète mais toujours bien utilisée. Non, le tour de force de Cars 2 réside dans son histoire !
Alors que les séquelles se contentent de recycler généralement la même trame ou de partir sur les mêmes idées en les modifiant quelque peu, ici, le film prend une direction totalement différente. Si le premier épisode était bâti sur le thème très classique du personnage speedé qui apprend les vraies valeurs de la vie au contact de gens qu'il méprise, cet opus est carrément un James Bond sur roue ! Et le héros n'est pas Flash McQueen mais Martin, la dépanneuse un peu crétine et qui avait déjà bénéficié de plusieurs petits dessins animés.
En fait, John Lasseter, bien aidé par Brad Lewis, est parti dans une direction totalement opposé et le seul rapport avec le premier film est qu'il utilise les mêmes personnages, évitant par la même les séquences d'exposition et plongeant directement le spectateur dans l'action ! Du coup, tout au long du métrage, on ne sait jamais ce qui va se passer, les courses étant reléguées au second plan.
L'humour est également un facteur essentiel de la réussite. En utilisant la recette classique du quiproco, le film puise aux sources des meilleures comédies et ne s'embarasse pas de réflexions poussées sur le sens de la vie comme le faisaient Wall-E, Là Haut ou Toy Story 3. Non, ici, on asssiste à une récréation pour Pixar, une volonté de montrer que le studio, au-delà de sa technique ébourrifante, sait également faire vibrer les zygomatiques et tenir un spectateur hilare en haleine.
Et que dire de cette représentation mondialisée du monde des voitures. Le sens du détail du film, du Japon à l'Angleterre en passant par la France et l'Italie est à tomber par terre. Une inventivité sans limite, saisissante et drôlissime ! Sans compter des scènes de foules impressionnantes, des couleurs d'un réalisme extraordinnaire et un travail sur le photo-réalisme d'une très grande qualité. Les reflets, les objets, l'humanisation des véhicules... Tout participe à la réussite totale d'un dessin animé fait pour tous, idéal pour l'été. Le cynisme en est totalement absent, la vulgarité n'y a pas sa place, remplacés par une vrai tendresse des deux réalisateurs envers leurs personnages.
On a reproché à Lasseter d'avoir fait un film qui ne serait pas à la hauteur des ambitions Pixar. C'est tout le contraire. Cars 2 n'est victime que du mépris de la critique envers la comédie. Car en faisant le film, le studio montre que, désormais, l'animation en image de synthèse est l'égal du médium cinéma classique. Cars 2 aurait pu être un projet live avec Jackie Chan ou Jim Carrey. La frontière est de plus en plus tenue et John Lasster l'a bien compris.
Cars 2 est donc bel et bien LE dessin animé de cet été, un spectacle décoiffant qui s'autorise toutes les audaces, prend son public à contre pied mais au final remporte la mise facilement auprès de tous, petits et grands. Et mine de rien, cela devient de plus en plus rare !!