Le pitch : Un voiture de course prétentieuse va devoir apprendre les vraies priorités de la vie dans une petite bourgade de la mythique Route 66
Comment un film pareil a-t-il pu être un semi-échec en France (mais un triomphe aux USA) ? Mystère. Lassitude du public devant les
films d'animation 3D ? Ou tout bêtement une consternante erreur dans ses choix de la part des français ?
Toujours est-il que Cars est un pur chef d'oeuvre, un film magique qui renvoie tout simplement à la magie totale des premiers Disney. L'antromorphisme des voitures est hallucinant et les surdoués
de Pixar parviennent à rendre vivant des... voitures !! Notre monde se transpose alors dans un univers mécanique mais pas froid pour un sou.
Loin de l'esbroufe de certains films 3D récents, Cars est en fait une révolution totale de par ses textures (le travail sur les reflets est incroyables) et ses décors (rarement la réalité n'a été
aussi bien "copiée"). Le niveau d'animation est du niveau des autres Pixar à savoir exceptionnelle mais en revenant à des personnages de Cartoon, les libertés sont plus larges et le studio gagne
encore du galon. PDI peut aller se rhabiller !!
Mais sans histoire, la technique ne vaut rien. Ici, l'histoire est, comme d'hab, à la hauteur. En nous parlant de rédemption et
d'abandon de l'égocentrisme, John Lasseter ne fait que prolonger sa réflexion des deux Toy Story . Flash McQueen est à la fois le Buzz arrogant de Toy Story et le Woody prétentieux du 2. Il
méprise les autres, ne vit que pour lui et refuse de comprendre que l'on peut vivre dans un monde où il n'est pas. Certes, les grincheux détesteront la façon dont le héros va devenir honnête
envers lui même et surtout accepter le reste de la planète. Ils ne comprendront pas que Flash puisse, au final, laisser échapper la victoire car il estime qu'elle ne doit pas l'être à tout prix.
Mais qu'importe, en donnant des sentiments humains , pas toujours glorieux d'ailleurs, à une bagnole, Lasseter parvient tout simplement à écrire une fable intemporelle et à prouver son optimisme
légendaire.
Signant ici un nouveau chef d'oeuvre, il continue petit à petit à se construire une oeuvre exceptionnelle. Dommage que le public français ne s'en rende pas compte.
Sans faute niveau image, tous plus belles les unes que les autres . Le label THX n'est pas usurpé . Par contre le son est plus enveloppant en VO, surtout la musique. La sérigraphie est jolie mais le package est relativement simplet. Dommage.
Déception après 3 doubles-dvd d'excellentes factures (Monstres et Cie, Némo et Les Indestructibles), Disney , dans un soucis
d'économie ridicule , revient à un DVD simple et à des bonus vraiment minimes. Certes les deux courts métrages sont géniaux (Martin et les lumières fantômes !! Sublime) , les 4 scènes coupées
bien intéressantes mais le making of est d'une brièveté à faire peur. Si c'est pour nous ressortir une nouvelle édition dans six mois, c'est plutôt vache !! Examinons les quand même en
détail.
Le making of est en fait une explication des origines de Cars : on y voit donc John Lasseter expliquer son amour des voitures, évoquer son père qui vendait des chevrolets et parler du voyage de
certains membres de Pixar sur la Route 66. Puis, Lasster explique son besoin de faire une pause après la réalisation des 2 Toy Story et l001 pattes. Après la frénésie des premières années Pixar,
Lasseter souffle donc , prend la route avec sa famille en camping car et quadrille l'Amérique profonde : cela "change sa vie". Le thème de Cars est ici : la nécessité de redécouvrir les valeurs
essentiels de la vie , sa famille, de prendre le temps de vivre tout simplement au lieu d'aller à toute vitesse. 7 minutes de confidences donc, entrecoupées d'une réflexion poussée sur la
Route 66 et son abandon pendant presque 10 ans après l'ouverture de l'autoroute.
Mais on reste sur notre faim car quid de la réalisation proprement dite, des incroyables avancées techniques sur les reflets des voitures ... Dommage car Pixar/Disney nous avait habitué à nettement mieux en matière de collector.
Les 4 scènes coupées sont présentées sous forme de storyboard. En fait , ce sont plutôt des variantes par rapport à l'histoire. On y voir une autre version de la perte de McQueen (qui occupe deux
scènes), un cauchemar de McQueen , la rencontre des deux voitures jumelles..... Les storyboards sont sonorisés et sous-titré. Intéressant pour ceux qui veulent voir comment évolue une
histoire.
Reste les deux courts métrages. Martin et les lumières fantômes est le plus hilarant !! Il prolonge agréablement le film et explique pourquoi le petit camion a si peur des lumières des
hélicoptères. Du niveau de l'animation de Cars, le court métrage en est le digne rejeton.
Au final, un film génial mais desservi par un DVD décevant.