Expendables (****)

Le pitch : une équipe de mercenaire cherche à renverser un dictateur sud-américain tout en devant faire face à la trahison de l'un des siens .

Quoi ? 4 étoiles pour Expendables, soit la note que je donne généralement aux excellents films type Shutter Island ou Story of Anvil ?

He bien oui, Expendables est un excellent film. Un OVNI cinématographique que l'on croirait surgir d'outre-tombe , des années 80 !! Un long métrage totalement décomplexé aux dialogues parfois surréalistes, à la violence de bande dessinée, mais qui ne lésine pas sur le gore !! Mais surtout, un hommage à tout un pan du cinéma de notre adolescence, quand Stallone ou Schwarzenneger dessoudaient du vilain dans des films "bigger-than-life" où la notion de réalisme n'existait pas.

Alors, voir que Sylverster Stallone continue à croire à un cinéma de divertissement où seule l'efficacité compte, cela fait du bien. Car il n'y a là nulle prétention, nul message quelconque, juste une invitation à venir s'éclater durant une centaine de minutes, à revivre une période oubliée et considérée comme ringarde par pas mal.

Ringard ? non, on n'est pas ringard quand on fait un film avec passion et qu'on convoque tout ce que la planète "action" comporte de stars. On n'est pas ringard quand on tente, avec succès, de remettre en place un cinéma qui ne se pose pas de questions, qui ne cherche pas l'effet visuel à tout prix ou qui sert, avec générosité, de la castagne à tous ses acteurs.

Car Stallone ne lésine pas et filme ses protagonistes dans leur pose les plus avantageuses. Si Jason Statham tire vraiment son épingle du jeu et devrait s'imposer définitivement dans l'esprit du grand public (il a vraiment le rôle du fils spirituel) , Jet Li montre enfin son art martial dans un film américain, Dolph Lundgren prouve que son charisme est toujours présent, Mickey Rourke survole ce petit monde dans le rôle du grand sage, Eric Roberts prend plaisir à jouer les ordures.... Et le reste de la troupe, moins connu du grand public, n'est pas en reste : Stallone leur sert à chacun leur scène, leur arme, leur façon de se battre... Bref, là où certains craignaient un One Man Show de Rambo aidé par quelques guests, on a vraiment un film à la 12 salopards ou 7 mercenaires , les modèles avoués de Expendables.

Alors oui, les clichés sont légions (les tatouages, les motos, les rôles féminins réduits à leur plus simples expressions) et l'histoire est loin d'être originale, même si le script lui infuse quelques surprises, voire même une conscience chez l'un des méchants. Mais au final, cette absence d'originalité fait partie intégrante du genre. Mieux elle la sert !! Entendre des dialogues comme "Qui t'envoie ? - C'est ton coiffeur !!" (Stallone s'adressant à un bad guy chauve), voir un grand black littéralement hacher ses adversaires avec son super-méga-gun de la mort provoque des éclats de rire dans la salle et prouve définitivement que nous sommes dans la BD sur grand écran. Mais cette BD est tellement bien mise en scène : ainsi la scène décrite est filmé du fond d'un couloir et le contre jour permet de voir s'envoler membres et torse dans d'énormes gerbes de sang !! Totalement surréaliste, mais incroyablement fendard !

Et que dire de Stallone, l'acteur !! Il joue à la perfection le mentor blessé tel qu'on l'a vu cent fois, le directeur d'homme qui en a trop perdu au "combat" , la brute qui cache un coeur d'or, ect, ect... Là aussi, ne cherchez pas l'originalité, il n'y en a pas et c'est voulu. Stallone n'a pas le temps de perdre son temps en subtilités et il connaît ses limites de toutes façons !! Alors pourquoi ne pas en jouer ? Pourquoi ne pas aller au delà de ce qu'on lui reprochera ?

Car il est clair que tous ceux que ce cinéma laisse de glace se pinceront devant un tel film, ils hurleront de rage, ils quitteront la salle en pestant et se rueront sur leur ordinateur pour massacrer Expendables.

Quelle importance ? Le succès mondial du film montre que Stallone a réussi son pari et que le come back amorcé depuis l'excellent Rocky Balboa est bel et bien là. Mieux encore, en offrant à ses amis de partager son triomphe, Stallone fait preuve d'une générosité sans pareil. Il rêvait d'un tel film depuis 20 ans, il s'est accroché à son rêve, et il a eu raison.