Iron Man 2 (****)

Le pitch : Le monde entier sait que Tony Stark est Iron Man. Mais le monde ignore que le cœur de palladium le tue à petit feu. De plus, Stark est la cible du gouvernement américain qui veut s’approprier l’armure, d’un de ses concurrents Justin Hammer, qui rêve de vendre son armure et d’un mystérieux adversaire russe, Whiplash.

Iron Man 1 avait surpris le monde entier par son respect absolu au comics tout en réactualisant ses thèmes. L’interprétation géniale de Robert Downey Jr y était pour beaucoup, mais le scénario prenait soin de plonger dans les meilleurs épisodes des années 80. Pour cette séquelle, c’est de nouveau une partie des intrigues des eighties qui est mise à contribution, preuve que cette décennie fut sans doute digne de l’age d’or. Après tout, les 3 X-Men prenaient également leur inspiration dans ces années, de même que le Daredevil de Mark Johnston, les Batman de Nolan ou le Watchmen de Znyder.

C’est donc La guerre des armures qui a été choisie ici, ainsi que l’émergence de War Machine, le tout saupoudré de la descente aux enfers (atténuée ici) que fit subir David Micheline à Tony Stark. Le travail sur le scénario est donc particulièrement soigné, même si les puristes regretteront quelque peu le mélange un peu hétéroclite et des transitions par toujours habiles.

On est également étonné par le fait que, tout comme le premier film, l’accent n’est pas mis sur l’action à tout prix. Ce qui n’est pas plus mal. Les meilleurs épisodes du Comics sont ceux où Tony Stark est présent, les combats d’Iron Man constituant la cerise sur le gâteau.

Ici Iron Man est fidèle à lui-même : arrogant, superficiel, destructeur avec son entourage, mais fragile. Et qui de mieux que Robert Downey Jr, lui aussi revenu des enfers de la dépendance, pour interpréter un homme qui a tout mais qui ne contrôle plus sa vie comme il le voudrait ? Les scènes où il apparaît sont donc les plus intéressantes et les scènes de combat deviennent alors de formidables bonus !!

Si la surenchère n’est pas de mise (un seul vilain, deux gros combats), l’histoire fait progresser le mythe par petite touche : le Shield et Nick Fury sont plus présents, Jon Favreau s’est donné plus de scènes dans le rôle de Happy Hogan tout en les rendant fort drôles, on aperçoit le bouclier de Captain America et l’évolution de l’armure suit celle de la BD.

On retrouve donc tout ce qui était bien dans le premier film, mais en mieux, tandis que les quelques défauts ont été gommés, à part cette propension à sous-estimer les rôles féminins, qui était un des écueils de l’original.Il est vrai que dans la BD, les femmes ont souvent tendance à faire de la figuration, seule Madame Masque et, dans une moindre mesure, Beth Cabe, ont vraiment modifié la vie du vengeur doré.

Il est d’ailleurs amusant de voir que le comics donne désormais une part plus importante à Pepper.

L’autre Iron Man du film War Machine suit aussi la logique du Comics : ami puis rival de Tony, Rodhey, très bien interprété par Don Cheadle, se montre à la hauteur de l’icône de la BD (War Machine a sa propre série !!) et permet donc de doubler le nombre d’armure à l’écran.

Le vilain du film, Whiplash, est aussi un vilain qui ne doit son pouvoir qu’à la technologie. Mais au lieu d’en user de manière altruiste, il ne cherche qu’à détruire Stark pour assouvir une obscure vengeance. Mickey Rource, autre miraculé du cinéma, signe ici une bonne composition et son visage buriné lui permet d’incarner totalement le personnage. Cependant, et c’est un point faible du film, Whiplash n’est pas assez bien mis en avant. Heureusement, l’attaque des drones permet de terminer le film sur une note d’action apocalyptique.

Iron Man 2 est donc une séquelle à la hauteur de l’original, rythmée, intelligente, bien interprétée, drôle et référentielle. Et c’est le fan de Comics US depuis 32 ans qui vous parle !!