L'inspecteur ne renonce jamais
Ce Blu-Ray contient, bien entendu, le 3e épisode de la série des Dirty Harry, un épisode où Clint Eastwood affronte une bande de terroristes psychopathes dirigée par un ex-vétéran du Viêt-Nam. Si le scénario est assez simpliste, tout en distillant sa dose de répliques machistes et politiquement incorrectes, le film remplit son contrat au niveau de l’action et donne à Calahan un adjoint féminin. Une première mais n’ayez crainte, l’adjoint de Harry subira le même sort que les autres.
Un cran en dessous de Magnum Force (dont le script sera entièrement repompé dans un épisode de Starsky et Hutch, saison 2, épisode 21 – Les justiciers. Il est d’ailleurs amusant de voir que l’un des policiers justiciers du film n’est autre que David « Hutch » Soul) , L’inspecteur ne renonce jamais se laisse cependant regarder avec un plaisir coupable, d’autant que la copie est franchement excellente.
Ce qui fait l’intérêt de Blu-Ray réside dans les bonus. Passons sur le commentaire audio du réalisateur, hélas non sous-titré (une sale habitude chez Warner) pour aborder les 3 autres morceaux de choix.
Le disque propose les 5 bandes-annonces des 5 films. Une occasion de voir que cet art a évolué durant les 17 ans de la série (de 1971 à 1988). Pour le premier film, on a droit à une longue suite d’extraits dévoilant la quasi-totalité de l’intrigue à un montage plus clipesque (et la musique de Guns’n’Roses « Welcome to the Jungle) ainsi qu’un Liam Nesson aux cheveux longs). Les bandes-annonces ne sont pas sous-titrées.
Puis une featurette d’époque de 10 minutes, où l’on voit le réalisateur James Fargo (qui retrouvera Eastwood sur Doux, dur et dingue et qui produira son Josey Whales, Hors la loi) en pleine action. Des images d’époques où tout le monde, excepté Eastwood, semble faire un concours de cheveux beatniks. Et un témoignage intéressant sur les méthodes de tournage des 70’s : Franco utilisait déjà plusieurs caméras pour filmer la même scène. Bref, une bonne petite featurette.
Enfin, un document de 30 minutes sur la violence au cinéma. Franchement, on touche là au grand art puisqu’en une demi-heure, les différents protagonistes (dont John Milius, Shane Black, John Badham, Clint Eastwood, Tyne Daly – qui a bien mail vieilli) donnent des avis totalement contraires sur le sujet. Milius en profite pour tâcler les frères Wachowki, Hal Holbrook estime qu’on remplace la violence télévisuelle par du sexe, un psychologue chevelu affirme que la violence cinématographique influe sur les spectateurs, un autre rappelle qu’un homme étrangla sa femme après avoir vu Blanche-Neige, un ancien cadre de la Warner estime que les films violents ne rendent pas violent, un historien rappelle que le XXe siècle est moins violent que les siècles précédents, qu’Himler n’a pas eu besoin du cinéma pour imaginer la solution finale… Bref, tous les avis sont là pour un débat qui se sert des images de Dirty Harry, de la Horde sauvage ou de Matrix pour délivrer un message franchement contradictoire. Quel intérêt alors ? Justement, chacun pourra se faire son avis, piquer telle ou telle idée pour étayer son propos et sauver la face lors d’un débat sur le sujet avec d’autres personnes. Et surtout, voir des images du premier Ben Hur en noir et blanc, avec marins empalés, poignardés sadiquement, prouvant ainsi que la violence a toujours existé au cinéma.
Enfin, on peut quand même voir derrière les propos et témoignages, un début d’historique de la violence au cinéma, le déclencheur étant, selon le documentaire, la scène finale de Bonnie and Clyde.