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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 22:29

mondeperdu.jpgLe pitch : Malgré l’échec retentissant de son parc , Inc Gen n’a pas renoncé à son rêve préhistorique. Mais pour John Hammond, il n’est plus question d’un zoo, il désire désormais que ses créatures puissent vivre en paix. Pour cela, il demande à Ian Malcom de contrer les visées de son neveu et de retourner parmi les dinosaures…

 

Si en 93, Jurassic Park fut le projet qui relança complètement Steven Spielberg, en 97, la donne était différente. Le réalisateur a enfin obtenu l’Oscar pour La liste de Schindler, il a pu prendre un long congé, chose qui ne lui était plus arrivé depuis 20 ans et ses productions comme Twister remportent à nouveau un grand succès. Pour couronner le tout, il s’apprête à lancer son studio Dreamworks avec David Geffen et Katzenberg.

 

Bref, il est redevenu bankable et c’est avec surprise que le monde du cinéma va apprendre qu’il s’attelle à une séquelle de son méga-hit de 93. Surprise, car l’année de sa sortie, Spielberg avait bien fait comprendre que sa priorité, c’était Schindler et que les dinosaures de Michael Crichton n’avaient été qu’un moyen d’obtenir le feu vert pour son film le plus personnel depuis ET. Si l’idée d’une suite a très vite germé dans l’esprit des producteurs (on rappelle que Jurassic Park trônait sur la 1ere place du BO mondial), on pensait que le réalisateur se contenterait de produire.

 

Mais, alors qu’on annonce dans la même foulée Amistad et surtout Il faut sauver le soldat Ryan, il décide donc d’offrir au public un cadeau somptueux, même si, sur le tournage, il aura l’impression de se répéter. Armé donc du roman que Crichton a spécialement écrit, il plante donc de nouveau ses caméras à Hawaï et, aidé par ILM, alors au top de sa gloire, fait à nouveau revivre T-Rex et autres Vélociraptor.

 

Le monde perdu a été conçu pour le public : toutes les critiques qu’on avait pu faire à Jurassic Park sont ici évacuées. Les dinosaures sont présents à l’écran plus longtemps, plus tôt, ils sont plus féroces et réduisent le casting à l’état d’amuse gueule sans aucune pitié (la scène où les deux T-Rex dévorent l’un des héros est bien plus crue que celle, plus comique, où l’avocat se faisait happer dans le premier film). La photographie est plus sombre, la grande majorité du film se passe sous la pluie, les personnages sont désabusés ou bien uniquement guidé par l’appât du gain. Spielberg annoncera même qu’il se sent plutôt du côté des chasseurs, une façon comme une autre de dire qu’il réalise Le monde perdu pour faire gagner de l’argent et financer d’autres projets plus risqués.

 

Si le premier film mélangeait émerveillement et trouille, la séquelle fonctionne uniquement sur l’adrénaline et le danger. Le script ne ménage quasiment pas de répit et fonctionne comme un jeu vidéo : au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire, les personnages sont confrontés à des dangers de plus en plus importants, ils peuvent récupérer régulièrement quelques points de vie (repos, nourriture, sauvetage) tout en évoluant en territoire hostile. Et bien sûr, le clou du film, écrit dans l’urgence pour couper l’herbe sous le pied du futur Godzilla d’Emmerich, fait figure de boss final. Rappelons que le film devait se terminer sur l’île lors d’un combat entre les héros et des ptérodactyles. Les ptérodactyles se retrouveront dans le IIIe film tandis que le final se déroulera désormais à San Diego avec ce lâcher de T-Rex dans les rues !

 

En fait, Spielberg, peut être inconsciemment, a repris le schéma d’Indiana Jones et le temple maudit. À un premier film qui alternait action débridée et émerveillement mystique, il avait, avec l’aide de Lucas, lancé son héros dans une aventure non-stop et bien plus violente (le cœur arraché), à la consternation de certains fans habitués à plus de retenues. Ici, le schéma est le même et Le monde perdu est vraiment la face noire de Jurassic Park.

 

Mais ce qui fait la différence, c’est évidemment la mise en scène : toujours aussi fluide et claire, elle confirme pour ceux qui l’ignoraient encore, la totale maîtrise du réalisateur sur son sujet et ce malgré la complexité assumée des scènes. La chute de la caravane, avec ses vitres qui se lézardent, l’arrivée des T-Rex, la tentative de sauvetage qui se finit en banquet de T-Rex et l’arrivée des chasseurs, le tout sous une pluie battante est un modèle du genre ! 10 minutes de suspens brutal réalisées de main de maître par un Spielberg en état de grâce. C’est là toute la différence entre un yes man sérieux et un réalisateur habité par son art. Même si son esprit est sans déjà en Normandie, il refuse de bâcler le travail et tire le maximum d’un script pourtant minimaliste. Si l’on ajoute les énormes progrès faits en 4 ans par ILM en matière d’infographie, mais aussi la puissance des nouveaux robots de Stan Wiston, il livre la copie parfaite d’une méga-série B de luxe qui s’assume totalement.

 

Tout dans cette séquelle a été pensé pour donner un grand film bourrin. Même la musique de John Williams s’emploie à transcender les scènes à grands coups de passages ethniques, de percussions. Elle souligne le danger, le devance même parfois. William signe ici une de ses meilleures partitions, bien supérieure à celle de Jurassic Park qui comportait quelques passages un peu faiblards.

 

Sorti au printemps 97, Le monde perdu fera un démarrage énorme, mais ne montera pas aussi haut que son modèle, le public étant finalement quelque peu rebuté par la violence assumée du film. Mais avec 229 millions de dollars de recette au BO (seul Men in Black fera mieux), Spielberg réussit totalement son pari : faire mieux et faire évoluer son sujet.

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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