Océans . Le pitch : Une plongée vertigineuse dans ce qui recouvre les 4/5e de notre planète : l’océan ! Ses drames, sa beauté, sa brutalité, sa puissance et la sensation de notre petitesse face à un tel monstre !
Océans n’est pas un film animalier de plus. Jacques Perrin l’a voulu à la fois pédagogique (et l’interactivité exemplaire du Blu-Ray le confirme) et impressionnant. En privilégiant les scènes spectaculaires tout en ne refusant pas l’intimisme, les deux réalisateurs et l’armée de techniciens ont surtout voulu plonger le spectateur au cœur de l’élément liquide, faisant se succéder espèces connues et inconnues dans un tourbillon étourdissant.
Mais au-delà de la prouesse technique, d’ailleurs très bien décortiquée dans le making of, c’est l’émotion qui est la ligne directrice d’Océans. Émerveillement devant des images d’une beauté incroyable ! Répulsion devant les massacres (reconstitués à l’aide d’animatroniques) commis par les hommes ! Frayeurs devant un océan déchaîné qui réduit les chalutiers à de vulgaires brindilles ! Et au final, une réflexion sur notre place sur cette planète. Jacques Perrin nous remet à notre place, et même si on peut trouver le propos ambigu (je me méfie toujours de ceux qui professent un trop grand masochisme anti-humain), il est clairement justifié tant l’homme a besoin de la mer, alors que le contraire n’est pas vrai.
Océans est donc un vrai film de cinéma, pas un documentaire, un spectacle saisissant. Pas étonnant donc que le succès ait été au rendez-vous, même si les recettes cinéma n’ont pas couverte intégralement l’investissement colossal de 80 millions de dollars ! Mais cet argent n’a pas été jeté par les fenêtres et gageons que l’exploitation vidéo permettra à ce chef d’œuvre de devenir aussi un succès commercial solide.
Le Blu-ray
Les images cristallines semblent avoir été faites pour ce support. D’une profondeur inouïe et saturée de bleu, l’image est stupéfiante de netteté !! Quant au son, quasiment entièrement refait en studio pour coller à la vision des réalisateurs, il s’impose comme une référence du film animalier. Bref, on assiste ici à un véritable disque de démo !
Le film est présenté en 3 versions. La première est celle que nous avons vue au cinéma. La deuxième est commentée par les deux réalisateurs et d’un des plongeurs-techniciens : un commentaire riche en information et passionnant. Enfin, une 3e version est disponible avec une série de cartouches informatives qui permettant de savoir quel animal on voit à l’écran et où a-t-il été filmé !! Notez que cette piste est superposable aussi sur le commentaire audio.
Les suppléments sont à la hauteur du film. On démarre avec un making of de 55 minutes qui revient sur tous les aspects du tournage et sur le côté démesuré de l’aventure. Le connaisseur verra avec joie que François Sarano , un des compagnons de Cousteau, a fait partie de l’aventure. Des séances d’écritures à la mise au point des caméras, de la frustration de l’attente à la joie de la réussite des plans les plus emblématiques du film, ce making of passe en revue une aventure incroyable. Le plus surprenant est de voir que les massacres furent faits avec de faux poissons et que le musée où Perrin évolue avec son fils n’existe pas , mais qu’il fut reconstitué à grands coups d’écrans bleus !! Le côté international est souligné par de nombreux passages en anglais sous-titré.
4 scènes coupées complètent le film : entièrement montées, sonorisées (effets et musiques) et bénéficiant de la même qualité que le reste du long- métrage, elles mettent en scène des hippocampes feuillus, des loutres, des saumons (stupéfiantes images pourtant connues de ces poissons remontant les cascades) et des poissons voiliers. Il est clair que ces scènes ont été écartées pour réduire la durée du film. Dommage que Perrin ne les ait pas intégrées directement dans le métrage.
La célèbre séance des araignées de mer bénéficie d’un décryptage complet : le montage qui permet de voir que l’idée de la séance (une bataille épique) n’a rien à voir avec la réalité, le montage son et un petit zoom sur la musique. C’est d’ailleurs un des bémols de ce disque, la magnifique musique de Bruno Coulais n’est que très peu abordée. On aurait aimé en savoir un peu plus sur l’inspiration du compositeur.
Le disque intègre une séance assez curieuse sur le travail à bord d’un chalut. On assiste donc au travail des pêcheurs , le tri des poissons, le tout dans une mer assez remuante. Le propos est tout de même un peu hors sujet.
Jacques Perrin est ensuite interviewé durant une dizaine de minutes et, chose rare, il y a peu de redite avec le making of. La dernière question pourra surprendre car elle parle des sponsors du film. Mais Perrin n’élude pas le sujet et le dit sans ambages : sans les partenaires financiers, pas de film possible !!
Le disque est complété par une classique (mais efficace) bande-annonce, illustrée d’ailleurs avec une musique provisoire tirée du Peuple Migrateur et une excellente galerie photo (le nom des auteurs des images est même noté sur chaque photo)
La réussite du film se combine donc avec celle du Blu-Ray, d’autant plus que l’éditeur a eu la bonne idée de glisser le DVD classique dans une petite pochette. Idéal pour partir en vacances ou pour le montrer dans une classe !!