Le ptich : Andy a grandi et s’apprête à partir à l’université. Mais à la suite d’un quiproquo, ses jouets vont se retrouver à la garderie de Sunnyside, un endroit de rêve qui va vite se transformer en cauchemar.
10 ans après, on prend les mêmes et on recommence. Mais au lieu de se contenter de rabacher une formule toute faite, Pixar nous livre tout simplement le film le plus abouti de la trilogie et un nouveau chef d’œuvre, moins d’un an après La haut, deux ans après Wall-E, trois ans après Ratatouille….
On sait que le premier Toy Story ne fut pas si bien accueilli que cela par la critique. Mad Movies lui accorda juste 3/6 et lors de la sortie du Laserdisc NTSC, nanti de bonus démentiels pour l’époque (car invisibles en France, le LD Pal ne propsant que le film), des magazines de référence ne jugèrent que le côté technique. Peu de gens eurent l’impression d’assister à une révolution. Peu de gens sauf les fous de cinéma qui savaient bel et bien que Toy Story allait, comme Abyss 6 ans auparavant changer le monde. 15 ans plus tard, quasiment plus aucun studio ne fait d’animation traditionnelle, sauf, un certain John Lasseter qui insista pour La princesse et la Grenouille se fasse sur ce médium.
Mais revenons à Woody et Buzz. Alors qu’on aurait pu croire à un 3e épisode purement opportuniste, Pixar a trouvé le moyen de faire mieux que le 2e, qui était déjà supérieur au 1. Et pas que d’un point de vue technique. Certes la 3D est merveilleuse et le travail sur les textures, les éclairages, les couleurs ou l’animation est sublime, mais c’est une fois de plus l’histoire qui est l’aspect le plus réussie du film !!
Traitant du passage à l’âge adulte avec une classe folle (la scène finale est sans doute la plus belle scène de 2010, à égalité avec la chute finale d’Inception) , Toy Story 3 s’appuie sur le classique de la trilogie, le quiproquo qui amène des jouets à en sauver d’autres, mais il va bien au-delà ! Certes, il y a les gags, les scènes d’actions échevelés, les inventions à chaque image, mais ce sont ses dialogues, ses regards échangés qui font du film un chef d’œuvre total !!
Les scènes les plus fortes se passent de paroles dit-on !! C’est ainsi que procédait Chaplin ! Ici, il suffit de voir Woody remonter péniblement le tas d’ordures qui fonce vers l’incinérateur et accepter la main que lui tend Buzz pour comprendre que l’écriture de Pixar est de l’orfèvrerie pure. Tout passe par le regard échangé entre deux jouets, deux pantins qui comprennent qu’ils vont mourir et qu’il vaut mieux finir cette vie dans en tenant la main d’un ami ! Combien de films « live » affichent une telle qualité d’écriture ? Un sur 10 ? sur 20 ?
Les artistes de Pixar aiment se montrer dans les bonus comme des bons vivants, faisant le métier le plus cool du monde et produisant des films que tout le monde veut voir. Mais ils sont bien plus que cela et leur modestie les empêchent de montrer le travail acharné autre que technique. Car, avec de l’argent n’importe qui peut faire un film d’animation. Il suffit d’embaucher des techniciens, acheter des ordinateurs, prendre un peu de temps, acheter des écrans de pubs… Mais il faut bien plus que cela pour donner un chef d’œuvre pareil ! Il faut une âme, il faut de la générosité, il faut de l’amour. Et cela, les bonus ne le montrent que partiellement. Mais à la limite, tant pis.
Oui Toy Story 3 est un aboutissement dans l’histoire du cinéma d’animation, dans le cinéma tout court. Il en remonte à tout une industrie qui ne pense qu’à des profits juteux et prouve qu’à la base d’un film, il n’y a que l’histoire qui compte !