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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 22:26

Le pitch : alors que Krypton est menacée par la destruction et la guerre, Jor-El envoie son fils sur Terre afin de préserver l'héritage de son peuple.

 

Disons le tout de suite, malgré toute l'estime que j'ai pour Christopher Nolan et Zack Znyder, je ne voyais pas vraiment l'utilité d'un reboot pour Superman, d'autant que Superman Returns avait, selon moi, totalement relancé la franchise. Mais la Warner en a décidé autrement et a voulu ancrer l'homme d'acier dans un contexte plus "réaliste" à la Batman.

 

Disons le également, malgré les 5 étoiles que je mets au film, je continue à penser que l'essence même de l'histoire pouvait se passer de raconter à nouveau les origines de Superman. Après tout, David Goyer et Christopher Nolan pouvaient trouver une astuce scénaristique pour faire revenir le général Zod sur Terre et faire de Man of Steel le Superman VI que la Warner nous avait promis en 2006.

 

Ces réserves étant faites, il convient donc d'aborder Man of Steel comme le premier acte d'un nouveau personnage, comme l'avait fait Batman Begins.

 

Et comme ce premier acte est une réussite totale, tant visuelle que scénaristique, le choix du reboot s'avère finalement payant.

 

Reboot et remake déguisé car, mine de rien, même si les moyens sont ici colossaux, Man of Steel est une habile relecture des épisodes I&II, ce qui est assez amusant puisqu'au départ, en 1977, le premier film aurait déjà du faire intervenir le combat entre Zod et Superman. Mais il fut décidé de couper l'histoire en deux, au grand dam de Richard Donner qui dû alors céder sa place à Richard Fleisher. Fleisher fut alors contraint de retourner une partie des scènes de Superman II pour obtenir la paternité du film.

 

Man of Steel reprend donc les éléments des deux premiers films, mais les amplifient et les détournent. Ainsi, le mot Superman n'est prononcé qu'une ou deux fois, et jamais par Clark Kent. Ainsi, la trame chronologique du chef d'oeuvre de Donner vole en éclat dès l'arrivée de Ka-El sur terre. L'enfance, l'adolescence, la découverte des pouvoirs, la mort de Johnatan Kent seront découvertes au fur et à mesure du métrage. Une idée déjà à l'oeuvre dans Batman Begins.

 

Spectaculaire ai-je dit ? Oui. Dès la deuxième scène, celle où Jor-el (fabuleux Russel Crowe) explique au haut conseil de Krypton la menace qui pèse sur la planète, il est clair que le mot d'ordre a été d'en mettre plein la vue, et pas uniquement avec la 3D (très bien fichue, d'ailleurs). Les décors sont gigantesques, les objets du quotidien de Krypton n'appartiennent plus à notre monde, mais forment un tout cohérent et les costumes sont fort éloignés des tissus réfléchissants du tout premier film. Znyder s'en donne alors à coeur joie, fait voler sa caméra, plonge le spectateur dans un conflit énorme, tout en ne lui donnant pas les clés (ce qui oblige  à une deuxième vision) et clôt son premier acte par une spectaculaire destruction de Krypton. On est clairement dans une surenchère, mais qui n'est pas gratuite. Man of Steel utilise toutes les techniques de notre époque pour capturer le spectateur.

 

On peut penser que la génèse terrestre de Superman allait permettre de souffler un peu. Il n'en est rien. Déjà la choix d'Henri Cavill est clairement le bon tant le charisme de l'acteur et un côté quelque peu animal sont totalement LE personnage. On s'éloigne de Christopher Reeves et de Brandon Routh bien sûr, mais là aussi, on ancre le personnage dans notre époque.

 

L'histoire part donc dans 3 directions : la recherche des origines de Clark, sa jeunesse et la revanche de Zod. Les 3 histoires s'entremêlent et quand Loïs Lane va découvrir le secret de Clark Kent, le deuxième acte se clôt. Il aura vu les plus grosses différences avec le Superman de Donner. Ici, Clark voit clairement ses pouvoirs comme une malédiction alors que son père adoptif croit franchement en lui. Kevin Costner est d'ailleurs prodigieux dans ce rôle et l'on ne comprend pas du tout pourquoi Hollywood se passe d'un acteur aussi exceptionnel alors qu'elle continue à offrir des ponts d'or à des types qui n'ont pas un dixième de son talent. Toute l'humanité de Johnatan Kent, tout son amour, toute l'ambition qu'il a pour son fils, au dépend de sa propre vie, passe par Costner et par son jeu. L'ex-lieutenant Dumbard atteint ici un paroxysme et ses quelques scènes (5, peut être 6) hissent le film à un niveau que n'a jamais atteint un Superman.

 

De cette jeunesse tourmentée, Clark va plonger dans une période où il va chercher  à vivre caché avant de découvrir enfin ses origines . Point de forteresse de la solitude, mais un "banal"  vaisseau d'exploration comme Krypton en envoya des milliers dans la galaxie. Toujours ce soucis d'ancrer le film dans un monde plus réel.

 

Puis, presque sans prévenir, alors qu'il a terminé son 2e cycle par l'envol tant attendu de l'homme d'acier (lors de ses 33 ans ! Un signe qui rappelle que le héros est bel et bien une métaphore du Christ), Znyder plonge son héros dans la guerre ! Et l'on assiste à une orgie de destruction qui rappelera à l'Amérique l'horreur du 11 septembre. Zod et Superman s'affrontent dans un combat titanesque où les pauvres humains ne sont que des fétus de paille. Leur civilisation est si fragile face à de tels êtres. Et même si Superman se soucie de la sécurité de l'homme, il ne peut empêcher de monstrueux dommages collatéraux. La vue finale de Métropolis fumant sous des centaines d'incendies, voyant ses plus grands gratte-ciels à terre est saisissante ! Le tout écrasé par la musique de Hans Zimmer, une musique titanesque, puissante, martiale et brutale ! Le film devient un tout : un rouleur compresseur destiné à terrasser le spectateur ! La technique de Znyder marche alors à plein et illumine de dernier acte. Certains pourront arguer que ce n'est qu'une destruction de plus. Mais c'est plus que cela. Nolan veut montrer que Superman est une force quasi divine, pas seulement un boy-scout ! 

 

Mais il ne fait pas de Zod un simple tueur. Il en fait un homme obsédé par sa mission, un soldat programmé dès sa naissance pour se battre, un personnage qui, pour faire revivre Krypton, est prêt à tous les génocides.

 

Zod finira par plier face à Superman ! Et celui-ci devra donc devenir le protecteur de la Terre. Et l'on sait que dans un Comics, un héros ne se repose jamais longtemps. Quel sera le vilain du deuxième opus ? Un petit indice : à un moment, un camion de la Lex Corp est balayé lors de la bataille finale.

 

Man of Steel est donc bien le film du renouveau pour Superman. On attend donc la suite avec impatience. Surtout quand l'on sait que chez Nolan, le premier acte n'est qu'un amuse-gueule !!

Man of Steel (*****)
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