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Le Hobbit, version roman

Publié le par Dave

9782756020037.jpgJ'avais émis quelques doutes en apprenant que Bilbo le Hobbit serait adapté en 3 films, craignant que Peter Jackson ne tire trop à la ligne. La vision d'Un voyage inattendu m'a rassuré en partie car les éléments "inédits" (comme l'évocation du magicien brun) sont très bien intégrés au film.

J'ai donc profité de cette semaine pour revenir à la source, à savoir la lecture du roman. Je me suis aussi replongé dans la superbe bande dessinée parue dans les années 90 et rééditée il y a deux ans chez Delcourt. Et finalement, n'ayant pas relu le livre depuis plus de 20 ans (alors que je relis Le seigneur des Anneaux quasiment tous les deux ans), je me suis aperçu que les péripéties décrites dans le livre, parfois de manière très elliptiques, donneraient naissance à de fabuleuses scènes. 

Attention la suite de cet article contient des spoilers ! Si vous n'avez pas lu le livre, où s'il est loin dans votre mémoire et que vous souhaitez garder la surprise intacte, passez votre chemin.

Le premier film s'arrête à peu près à la moitié du roman. Mais que de chemin avant d'atteindre la caverne de Smaug ! La compagnie devra traverser la forêt maudite de Grand'peur, affronter une horde d'araignées géantes (quand on sait que Jackson est archnophobe, attendons nous à une vision encore plus épouvantable que la monstrueuse Arachne), rencontrer Beorn , un homme capable se changer en loup, échapper aux elfes de la forêt pour enfin atteindre Bourg du Lac. 

Et dire que Bilbo n'a pas encore découvert le seul point faible de Smaug. Là aussi, la destruction de la ville de Bourg du Lac par le dragon devrait être grandiose, d'autant que la mort du dragon ne clôt pas le roman puisque humains, elfes et nains devront encore affronter une horde de gobelins revanchards !! 

Jackson a promis que certaines ellipses du roman seraient résolues, notamment celle où Gandalf abandonne la compagnie (peu avant l'entrée dans la forêt) pour ne revenir qu'à la toute fin du roman.

Bref, on peut donc légitimement espérer désormais que les deux autres films ne seront pas du remplissage, d'autant que la bataille psychologique que devra livrer Bilbo contre les nains afin d'éviter un bain de sang inutile pourrait bien avoir la même intensité que celle où Gollum affronte son reflet.

 

Au passage, certains "critiques" se sont gaussés de Jackson quand il fait intervenir les aigles pour sauver la compagnie des wargs, à la toute fin du film. Si ces "critiques" savaient lire, elles sauraient que cette péripétie est dans le roman ! Comme quoi, il faut toujours revenir à la source avant de dire une ânerie !!

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Hansel et Gretel , la BA !

Publié le par Dave

Décidément, les Américains ne respectent rien. Après avoir passé Blanche Neige au filtre "Seigneur des Anneaux", voilà qu'ils transforment le contre Hansel et Grentel (vous savez ceux qui trouvent la maison en pain d'épice) en un mélange de Matrix et de Van Hesling ! Bon, ça dépote, cela n'a pas l'air de voler bien haut, la VF de Jeremy Renner donne dans le comique troupier et on cherchera en vain le matériel de départ dans la bande annonce.

 

Le film sort ce week end aux USA , le 27 février chez nous.

 

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Django se déchaîne en France.

Publié le par Dave

django.jpgAvec 1 128 810 entrées sur sa première semaine en France , Django Unchained a largement dominé ce début du mois de janvier et permis à Quentin Tarantino d'obtenir son meilleur démarrage chez nous. Malgré la concurrence de Zero Dark Thirthy qui s'annonce, le western du plus cinéphile des réalisateurs américains pourrait bien devenir son plus gros hit en France, malgré sa longueur (2H45), ses polémiques idiotes (Jamie Foxx a d'ailleurs vertement répliqué à Spike Lee) et la réputation d'auteur violent de Tarantino. Tant mieux donc, il y a encore un public qui n'hésite pas à aller se faire "fesser" au cinéma.

 

Il faut dire que le casting est alléchant (Di Caprio, Foxx, Jackson, Gordon-Witt, Russel....et même Sacha Baron Cohen), l'histoire passionnante et que les westerns sont devenus tellement rares qu'on ne peut pas en louper un.

 

Les deux autres nouveautés font évidemment moins bien. Alceste à Bicyclette, avec Lambert Wilson et Fabrice Luchini prend la 2e place avec 301 129 spectateurs. Un bon score donc, peut être moins que celui espéré, surtout avec la promo faite, mais il était difficile de résister à Djanho !

 

Paulette, la comédie avec Bernadette Laffont suit avec 207 308 entrées. On pouvait aussi espérer plus, d'autant plus que le film a, lui aussi, été bien promotionné.

 

Enfin, Le monde de Némo 3D subit un véritable camouflet chez nous avec à peine 62 523 amateurs du petit poisson perdu. Quand on sait que la première sortie a généré plus de 9 millions de spectateurs, s'est vendu à des millions de DVD, Blu-ray et cie, on aurait pu croire que les nouveaux parents auraient emmené leurs enfants voir le film en "vrai". Peine perdue.

 

En continuité, De l'autre côté du périph passe à la 4e place avec 2 079 564 entrées tandis que Le Hobbit est 5e du haut de son cumul de 4 374 391 voyageurs de la Terre du milieu.

 

Jack Reacher et L'odyssée de Pi améliorent le score et le poussent respectivement à 1 339 638 et 1 527 456 spectateurs. Pas mal pour les deux films au final.

 

A la 8e place, Renoir perd 49% de ses maigres entrées pour afficher 366 609 amateurs du peintre tandis que Un prince (presque) charmant ferme le top 10 avec 169 124 spectateurs ! Un bide cinglant pour Vincent Perez et Luc Besson !

 

 

Top 10 2012

Skyfall 6 700 791 entrées

L'âge de glace 4 6 558 883 entrées

Sur la piste du Marsupilami 5 302 691 entrées

La vérité si je mens 3 4 613 691 entrées

Avengers 4 499 009 entrées

The Dark Knight Rises 4 385 032 entrées

Le Hobbit : un voyage inattendu 4 374 391 entrées

Twilight 4 Part II 4 363 180 entrées

Astérix et obélix au service de sa majesté 3 742 547 entrées

Madagascar 3 3 343 463 entrées

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Skyfall passe les 300 millions aux USA !

Publié le par Dave

10 semaines  après sa sortie aux USA, Skyfall a dépassé ce week end la barre de 300 millions de dollars. Il était encore à 290 au tout début de janvier. Comme quoi, la patience mène à tout. 

C'est un véritable triomphe pour 007 qui obtient ici un score presque deux fois supérieur à celui de Quantum of Solace et Casino Royal. Rappelons qu'au niveau mondial, le film en est à 1,038 millard ! La aussi, un score énorme, le meilleur de la série et une barre sacrément haute pour le prochain James Bond. 

 

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La kermesse des aigles (****)

Publié le par Dave

la_kermesse_des_aigles-0.jpgLe pitch : après la première guerre mondiale, un ancien militaire gagne sa vie en faisant des exhibitions aériennes avec son biplan. Il en profite aussi pour enjoliver un combat qu’il n’a en fait jamais engagé contre un légendaire pilote allemand.

 

Réalisé par Georges Roy Hill, en 1975, La kermesse des aigles fait partie de ces petits classiques qui, sans avoir révolutionné le cinéma, apportaient leur pierre à l’édifice du 7e art et offraient aux spectateurs la certitude de passer un bon moment dans une salle obscure. C’était la 3e collaboration entre Hill et Robert Redford (il l’avait déjà dirigé dans Butch Cassidy et le Kid, ainsi que dans L’arnaqueur) et les deux hommes avaient à cœur de faire un film sincère et nostalgique sur ces pionniers de l’aviation. Ainsi, il n’y eut aucun trucage aérien et c’est bel et bien Redford qui se retrouva à 1000 pieds à faire les cascades du film.

 

Vendu comme un film d’action lors de sa sortie vidéo, La kermesse des aigles est en fait une double réflexion : la première porte sur la disparition de l’artisanat dans l’aviation ainsi que l’élimination des pionniers par des professionnels. La deuxième porte sur le mensonge, sur le passé que l’on peut s’inventer afin de palier à une vie que l’on trouve trop terne.

 

Le film suit donc le parcours de Waldo Pepper. Ce dernier fait donc dans le meeting aérien, les baptêmes de l’air et parcourt le pays avec son avion pour gagner sa vie, pas toujours très honnêtement d’ailleurs. Il profite aussi de la crédulité des gens qui vont l’héberger pour leur raconter ses «exploits » durant la grande guerre, notamment son combat contre Ernst Keller, un as allemand qu’il n’a en fait jamais rencontré. La première partie du film nous présente donc le personnage, ses magouilles, sa rivalité avec d’autres pilotes. On découvre un Redford sympathique et légèrement m’as-tu-vu, casse-cou mais véritable orfèvre dans ce qui concerne la conduite d’un avion. Toute cette partie est basée sur l’insouciance et rien de vient détromper le spectateur quant aux mensonges du héros.

 

La deuxième partie se veut plus dramatique. Pepper va devoir rejoindre d’autres pilotes lors d’exhibitions qui attirent de moins en moins de monde et qui seront émaillées de plusieurs drames comme la mort d’une jeune femme (jouée par une Susan Sarandon toute débutante) ou le crash d’un pilote qui tentait pour la première fois un looping inversé sur un avion imaginé par Pepper. On va également apprendre le mensonge du héros. Au fur et à mesure que se déroule cette partie, il est blessé physiquement, professionnellement (il perd sa licence de vol) et moralement (les deux morts qu’il ne peut empêcher). Brisé, Pepper va rejoindre Hollywood comme cascadeur, étant désormais interdit de voler dans les meetings.

 

Et c’est à Hollywood, dans un excellent jeu de reflet, que Pepper va enfin pouvoir revivre en rencontrant Ernst Muller. Ce dernier est consultant sur un film qui raconte sa vie et le fameux combat qui l’opposa à 5 avions américains au-dessus de la France. Commence donc la dernière partie du film où le héros va enfin pouvoir vivre l’affrontement avec Muller. Car, suite à une série de circonstance, les deux personnages vont s’envoler pour reconstituer le combat devant les caméras du film dans le film, caméras qui vont vite devenir les caméras du film. Voici donc, enfin diront certains, cette fameuse kermesse des aigles, où deux héros symbolisant le passé et le présent vont s’affronter pacifiquement.

 

Techniquement, le film est superbe. La reconstitution des années 20, les biplans, les nombreux plans aériens, les cascades font de La kermesse un très beau spectacle. Les acteurs ne sont pas en reste et l’on y découvre même une toute mignonne Margot Kidder. Comme dans les films des seventies, c’est donc un casting très solide, impliqué dans l’histoire et permettant au spectateur de plonger dans le passé. Enfin, la réalisation, très classique, se met entièrement au service de son histoire. Si George Roy Hill ne retrouve pas ici le brio d’Abattoir 5, il n’en met pas moins le film en scène avec élégance et une classe certaine.

 

Le point le plus important du film n’est donc pas le climax attendu, mais bel et bien l’évolution de Waldo Pepper (le titre original est The Great Waldo Pepper). Cynique, arrogant et superficiel, il va s’humaniser au fur et à mesure de ses échecs, de la découverte de ses mensonges et la perte de ses illusions, de ses amis. Et ce n’est que lorsqu’il retrouvera enfin le ciel et un avion qu’il deviendra l’homme qu’il a toujours rêvé.

 

Le DVD de ce film se trouve facilement dans les solderies. Mais ne le méprisez pas. La VO y figure et l’image ainsi que le son ne sont pas si mal. Bien sûr, aucun bonus, mais l’important, comme toujours c’est le film. Et La kermesse des aigles est un sacré bon film.

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Gros démarrage pour Mama, échec pour Schwarzie !

Publié le par Dave

C'est ce qu'on appelle prendre une claque ! En ne prenant que la 10e place avec un cumul sur 3 jours de 6,3 millions, Arnold Schwarzenneger vient de connaître le pire démarrage de sa carrière ! Même Junior avait fait mieux il y a 18 ans, c'est dire ! Certes, le Terminator s'est éloigné des plateaux de cinéma pendant une décennie (son dernier grand rôle est Terminator 3), mais on pouvait penser que le bon accueil réservé à Expendables 2 lui donnerait une bonne option. Le public vient fermement de lui dire "Non" ! Arnold, qui vient de publier ses (passionnantes) mémoires et qui vient d'avouer une série d'erreurs dans sa vie privée (comme faire un enfant à sa femme de ménage) va sans doute passer un mauvais moment. Car la politique, c'est fini et même s'il a de l'argent a ne plus savoir en faire, le cinéma c'est toute sa vie.

 

Espérons juste que cet échec cuisant ne mettra pas fin à sa carrière d'acteur. Après tout, Willis ou Stallone ont aussi connu des bides sanglants et s'en sont relevés.

 

Qui est donc le nouveau numéro 1 ce soir ? Mama, un film d'épouvante qui démarre avec 28,1 millions de dollars de recette ! Frustrés depuis plusieurs semaines, les fans du genre se donc précipités dans les salles. Pas mal donc, même si les films d'horreur ont tendance à démarrer très fort et à plonger dans les semaines qui suivent. Regardez donc le score de Massacre à la tronçonneuse 3D.

 

Broken City, le thriller de Mark Whalberg, est aussi un échec : à peine 9 millions et une 5e place. Malgré le triomphe de Ted l'année dernière, Whalberg n'a donc pas réussi à transformer son retour gagnant.

 

Zero Dark Thirty glisse à la 2e place avec un excellent cumul de 55,9 millions  depuis son extension de salles. Le film de Katryn Bigelow inaugure mon top 2013, même s'il est sorti en 2012. Après tout, il fera l'essentiel de ses recettes cette année.

 

Gangster Squad, 4e, perd 46% de spectateurs pour un total de 32,2 millions. On pouvait espérer plus aux vues de son casting (Sean Penn, Ryan Gosling, Josh Brolin).

 

En 6e, A hanted house cumule 29,8 millions. Pas mal pour un film qui en a coûté 2,5 ! Suivent les 3 gros succès de la fin 2012. Django Unchained est officiellement le plus gros score de Tarantino avec 138,2 millions. Les résultats internationaux seront connus demain, mais ils devraient être conséquents.

 

Les Misérables cumule 132,1 millions tandis que Le Hobbit marque le pas avec 287,3 millions. La barre de 300 est encore possible. Dans le reste du monde, ce premier volet affiche un total de 916 millions. New Line et la Warner visent clairement le milliard de dollars !!

 

Top 10 2013

Zero Dark Thirty 55,9 millions

 

Top 10 2012

 

Avengers 623,3 millions

The Dark Knight rises 446,2 millions

Hunger Games 407,7 millions

Skyfall 300,1 millions

Twilight 4 (Part II) 290,1 millions

Le Hobbit : un voyage inattendu 287,3 millions

The Amazing Spider-man 257,6 millions

Rebelle 237 millions

Ted 218,6 millions

Madagascar 3 216,3 millions

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Le grand retour d'Arnold au cinéma !

Publié le par Dave

Après 8 années passées à diriger la Californie (dans le camp Républicain) , Arnold Schwarzenneger revient donc à ce qu'il sait le mieux faire : le cinéma !! Certes, on l'avait aperçu dans Expendables 2, mais avec The Last Stand, il est de nouveau tout en haut de l'affiche. Dirigé par le cinéaste coréen Kim Jee-Woon (j'avoue n'en avoir jamais entendu parler), The Last Stand déroule un pitch simple (un shérif venu finir sa carrière dans une petite ville tranquille de l'Arizona après une opération policière qui tourna tragiquement se voit confronté à un baron de la drogue sacrément dangereux) mais efficace ! De toutes façons, les fans de Schwarzie vont rarement voir ses films pour la profondeur des dialogues ou pour réfléchir sur le sens de la vie, mais bel et bien pour voir le Governator exploser la tronche des méchants !!

 

Accompagné par Johnny Knoxville (Jackass notamment), Arnold espère donc revenir au premier plan avec ce film qui sort tout de même dans 2913 cinémas !! Et chez nous la semaine prochaine !! Ca va charcler !! 

Cependant, il aura fort à faire. Car ce n'est pas la seule nouveauté. Mama, un film d'épouvante avec Jessica Chastain pourrait bien s'emparer de la première place tant le public d'horreur n'a pas eu grand chose à se mettre sous la dent depuis des semaines. Il faudra également guetter Broken City, un thriller avec Mark Whalberg , Russel Crowe et Catherine Zeta-Jones. Or, Whalberg vient de connaître un triomphe avec Ted !

Sans compter Zero Dark Thirty qui, malgré la polémique sur l'usage de la torture pour traquer le vrai Ben Lander, qui aura à coeur de faire un 2e gros week end !

 

Bref, la tâche s'annonce dur pour Arnold !!

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Lawrence d'Arabie (*****)

Publié le par Dave

lawrence.jpgLe pitch : l’évocation des années de guerre du Colonel T.Lawrence, et de sa lutte aux côtés des arabes pour se libérer du joug des Turcs.

 

La récente sortie du Blu-Ray de Lawrence d’Arabie est l’occasion idéale de parler de ce très grand film, sans doute l’un des plus beaux jamais tournés et dont la musique intemporelle de Maurice Jarre continue de hanter la mémoire des cinéphiles.

 

Disons le tout de suite, ma chronique se fait à partir de la récente vision du DVD paru en 2002, une édition 3 disques (le 3e disque était vendu avec le magazine DVDvision) jugée magnifique à l’époque, mais sans doute dépassée par l’édition Blu-Ray. Il est vrai que la nouvelle édition propose une VF complète et non une VF à trou pour le DVD. Dans cette dernière, les passages « inédits » n’étaient pas traduits et la VOST prenait alors le relais. Mais comme je ne regarde ces grands classiques qu’en VO, cela ne me gênait absolument pas. Quant aux bonus, la plupart sont repris de l’ancienne édition, même si l’un d’entre eux, le parcours de Lawrence, est désormais intégré au film sous forme de piste interactive d’après ce que j’ai lu.

 

50 ans après sa sortie, que reste-il de Lawrence d’Arabie ? Fait-il partie de ces classiques que l’on n’ose pas regarder de peur d’être déçu ? Ou bien s’est-il bonifié avec le temps ?

La deuxième réponse est la bonne. J’ai eu la chance de découvrir, enfant, ce film dans un cinéma de quartier qui projetait souvent les grands classiques. David Lean n’y échappait pas et j’ai pu voir également Le pont de la Rivière Kwaï. Le choc éprouvé par la vision de Lawrence d’Arabie sur un grand écran fut certes tempéré par la longueur du film. Mais certaines images me sont restées en mémoire des années durant. Et j’ai toujours le même frisson quand le colonel Lawrence surgit du désert avec le malheureux Gassim sur son dos ou bien quand le souffle sur une allumette provoque l’arrivée du soleil en plein désert.

 

Oui, Lawrence d’Arabie reste un grand film. Pas pour ces scènes d’actions, filmées en plan large et de très loin (la prise d’Aqaba par exemple) mais bien pour ces extraordinaires plans où les hommes marchent dans le désert. La beauté minérale qui s’en dégage donne l’impression que nous sommes sur une autre planète. David Lean a filmé son histoire comme s’il filmait un documentaire en Imax ! Le but est clairement d’en mettre plein la vue aux spectateurs, à une époque où la télévision commençait à concurrencer sérieusement le cinéma. De ce point de vue-là, le film est une vraie réussite.

 

Mais de belles images ne font pas un grand film. C’est surtout dans la psychologie de ses personnages que Lean fait plonger son spectateur. Son casting quatre étoile (Alec Guiness, Anthony Quinn, Omar Sharif et un débutant aux yeux d’un bleu incroyable, Peter O’Toole) lui donne de toute façon toute latitude pour le faire. Car c’est bel et bien la plongée dans l’obsession d’un homme et son amour de la liberté qui guide le film, et ce dès l’ouverture tragique où Lawrence trouve la mort sur une petite route de campagne. Nous ne sommes pas dans un film de guerre, malgré des scènes très spectaculaires, mais bien dans la transformation d’un soldat qui va découvrir que pour aller au bout de son rêve, la liberté pour l’Arabie, il devra passer sous les fourches caudines de la violence (le massacre de la garnison turque dans le désert), de la trahison (quand il comprend que son commandement n’a jamais cherché l’indépendance de l’Arabie) et de la haine. C’est cet univers-là qui guide David Lean. C’est ce film qui se déroule sous nos yeux ! Car, on le sait, les champs de bataille les plus terribles sont ceux qui se déroulent à l’intérieur des âmes !

 

Allant jusqu’au bout de sa logique, Lawrence va donc tout sacrifier à son rêve. Il abandonnera presque son statut d’Anglais pour épouser la cause du désert, comme le montre la scène où les bédouins lui offrent un habit traditionnel qu’il portera désormais, y compris dans le quartier général anglais. Et si sa déception est palpable quand il verra que les Arabes ne parviennent pas à s’entendre après leur victoire et qu’ils échangent la domination turque pour un protectorat anglais, il ira au bout de son idée, malgré la violence qu’elle engendre. Le vrai Lawrence était ainsi, le film lui rend totalement hommage.

 

Qui dit grand spectacle dit grandes scènes. En utilisant des milliers de figurants, en recréant les immenses camps bédouins, David Lean va au-delà de l’esbroufe ! Pour lui, rendre hommage à une époque, c’est la reconstituer fidèlement, qu’importe le coût. Lean aurait vécu dans nos années 90-2000, il se serait servi du numérique pour magnifier ses images, mais, tout comme un Ridley Scott ou un Christopher Nolan, il n’aurait pas abandonné ses décors, ses figurants, ses paysages réels !!

 

50 ans après , Lawrence d’Arabie reste donc un très grand film, sans doute le plus grand de son auteur. Et sans aucun doute l’un des plus grands jamais tournés. Quelque part aux côtés de Titanic ou de La revanche des Sith, dans nos panthéons personnels, vit un homme qui, amoureux du désert, décida d’en libérer ceux qu’ils considéraient comme ses frères

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Le périph déloge le Hobbit !

Publié le par Dave

PeriphDans une semaine marquée par une forte baisse de la fréquentation (1,8 millions de spectateurs en moins), De l'autre côté du périph a pris la première place au dépend d'Un voyage inattendu, les deux films étant séparés par moins de 14 000 entrées sur la semaine.

 

Au niveau cumul, le film de Peter Jackson tient toujours la dragée haute avec un cumul de 4 264 167 fans de la Terre du milieu, tandis que la comédie d'Omar Sy (reparti bredouille de Los Angeles) en est à 1 942 151 !

 

Le première nouveauté prend la 5e place, avec un score décevant. En effet, Un prince (presque) charmant n'a attiré que 123 711 personnes. Scénarisé par Luc Besson et Philippe Lelouche, et réalisé par ce dernier, cette histoire ultra-classique (deux êtres que tout oppose vont finir par s'aimer) n'a pas eu la faveur du public.

 

C'est cependant un peu mieux que The Master de Paul Thomas Anderson qui n'a reçu la visite que de 112 747 personnes. Le casting était pourtant savoureux (Joachim Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams), le film récompensé à Venise (Lion d'Argent) et Anderson est tout de même l'auteur de Magnolia, un des plus beaux films chorales de ces 20 dernières années et de Boogies Night. Mais rien n'y fait : aucun de ses films n'a passé le million en France.

 

En 3e positiion, Jack Reacher atteint 1 241 344 entrées, suivi par L'odyssée de Pi qui réalise un bon score chez nous de 1 446 545 spectateurs.

 

Renoir ne perd que 32% et cumule 302 516 amateurs d'art. C'est peu quand même pour un tel monument. Mais le biopic n'est pas chez nous un style très couru.

 

La stratégie de la poussette passe  à la 8e place avec un score maigrelet de 241 071 entrées alors que Les 5 légendes dégringole logiquement de 75%. Malgré cette chute, le film de Dreamworks n'en affiche pas moins de 2 660 364 spectateurs.

 

Enfin, Mes héros ferme la marche avec 581 575 entrées. Pas si mal pour le  duo Jugnot/Balasko.

 

Top 10 2012

 

Skyfall 6 700 791 entrées

L'âge de glace 4 6 558 883 entrées

Sur la piste du Marsupilami 5 302 691 entrées

La vérité si je mens 3 4 613 691 entrées

Avengers 4 499 009 entrées

The Dark Knight Rises 4 385 032 entrées

Twilight 4 Part II 4 363 180 entrées

Le Hobbit : un voyage inattendu 4 264 167 entrées

Astérix et obélix au service de sa majesté 3 742 547 entrées

Madagascar 3 3 343 463 entrées

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Le Hobbit, un voyage inattendu (****)

Publié le par Dave

The-Hobbit-An-Unexpected-Journey-Affiche-BilboLe pitch : Emporté, un peu contre son gré, dans une périlleuse aventure aux côtés de 13 nains et d'un magicien, Bilbo, un jeune hobbit verra son destin changer lors de sa rencontre avec Gollum.

 

11 ans après Le retour du roi, Peter Jackson nous remmène à nouveau en Terre du milieu en adaptant l’autre roman phare de Tolkien, Bilbo le Hobbit. D’un abord plus facile que Le seigneur, le Hobbit fut publié en 1939 et s’adressait en priorité aux enfants. Ce n’est que suite au succès considérable du livre que l’écrivain anglais décida de lui donner un prolongement (et pas une suite) beaucoup plus sombre en exploitant un petit élément du récit, la découverte de l’anneau par Bilbo. Paradoxalement, il devient donc une préquelle cinématographique, ce qui a fait dire à quelques ignorants que ce premier volet de la nouvelle trilogie n’était qu’une exploitation honteusement commerciale faite de bric et de broc du succès du Seigneur des anneaux !! En fait, il est clair que jamais Un voyage inattendu n’aurait pu voir le jour en premier, son potentiel commercial étant bien moindre que celui du seigneur des anneaux.

 

Disons-le tout de suite, ce premier volet est une réussite. Certes, on pourra ergoter sur quelques points, sur des scènes un peu trop longues (le défaut était déjà présent sur King Kong) par exemple, ou bien une trop grande propension à diluer le récit originel par l’ajout de scènes tirées des appendices écrits ultérieurement. La décision de faire également trois films pour adapter le Hobbit est sans doute à l’origine de ce soucis de rythme. Rappelons que le roman fait 400 pages, soit trois fois moins que Le seigneur des anneaux. Et même si Peter Jackson abandonna certaines péripéties en route, comme la rencontre avec Tom Bombadil, il était logique de faire 3 films. Ici, la décision se justifie moins, mais attendons donc de voir l’œuvre en entier pour la juger.

 

Par contre, ce que n’a pas perdu Jackson, c’est son prodigieux sens de l’histoire. Non seulement, il clarifie de manière intelligente le récit parfois embrouillé de Tolkien, mais parvient à y insérer un tas d’éléments connexes qui permettent de densifier l’histoire. Sa mise en scène n’a pas perdu non plus perdu de sa puissance : les plans aériens, y compris sur des scènes à priori anodines comme celles où la troupe avance le long des chemins de la Terre du milieu, sont superbes. Alors, les nombreuses scènes d’action sont incroyablement riches et nécessitent plusieurs visions pour bien les appréhender !

 

Le film s’ouvre sur l’histoire rapide du royaume des Nains et de sa chute de la part du dragon Smaug. D’entrée, Jackson frappe fort ! Les décors sont sublimes, les effets visuels incroyablement riches et la 3D éblouissante ! Il est clair que le film a été pensé pour ce médium. Alors quand commence la bataille entre Smaug et les nains, le spectateur en prend plein la tronche pour pas un rond. Et des scènes d’action, il y en a dans ce premier volet entre la bataille des Nains, menés par Thorin contre le roi-orque, la traversée des montagnes où deux géants de pierre se jettent les uns contre les autres ou l’affrontement final entre la petite troupe et les orques montés sur des loups ! Le tout est superbement chorégraphié et d’une ampleur rarement atteinte ! Les puristes estimeront que Jackson en fait de trop par rapport au roman (c’est vrai) mais à l’écran, le choc est total !

 

Alors oui, on peut reprocher l’abus de certaines images de synthèse (les trois trolls ne sont pas terribles) ou une baisse de rythme au milieu du film quand les nains se réfugient à Fondcombe. On pourra aussi se dire qu’il aurait peut-être fallu mettre la pédale douce sur le comique des scènes de repas à Cul-de-sac, quand Bilbo se verra envahir par des nains goinfres et dévastateurs. Cela dit, cet élément fait partie intégrante du roman et permet de mieux souligner le contraste entre la vie bien rangée d’un Hobbit et celle plus tumultueuse d’un guerrier nain. Le script a même intégré les chansons.

 

Mais au-delà de ces remarques, Un voyage inattendu constitue bien la première étape d’une nouvelle trilogie que l’on espère tout aussi réussie de bout en bout que Le seigneur des anneaux ! La communauté de l’anneau commençait aussi doucement, avant de se terminer en apothéose par Le retour du roi. La dernière scène, l’éveil de Smaug, laisse entrevoir un deuxième volet encore plus dévastateur, surtout quand on sait ce que le dragon est capable de faire.

 

Cependant, Un voyage inattendu contient la scène que les fans de Tolkien attendent depuis l’annonce de la mise en chantier de La communauté de l’anneau en 1999, à savoir la rencontre entre Bilbo et Gollum. Elle tient toutes ses promesses et la joute verbale reproduit fidèlement celle du roman en l’élevant à un rang supérieur. On entrevoit très bien la malice de Bilbo et la malveillance de Gollum, magnifiée par une mise en scène qui renvoie à la plus belle scène des Deux tours, celle où le Hobbit déchu parle à son reflet dans l’eau. Peter Jackson se devait de réussir ce passage et il en fait le point d’orgue de son film, qui aurait presque pu s’arrêter là, s’il n’y avait pas le trésor des Nains à récupérer !!

 

On notera aussi que Peter Jackson a eu la chance de récupérer tous les acteurs phares de la première trilogie, même si certains n’apparaissent que peu de temps à l’écran : Elijah Wood est un éternel Frodon, Ian Holm ouvre le film en tant que Bilbo, Cate Blanchett est toujours une magnifique Galadriel et Hugo Weanings a toujours autant de magnétisme en interprétant Elrond. Mais c’est surtout Ian Mc Kellen qui est le véritable trait d’union entre les deux trilogies, tout comme dans le livre. Jackson a d’ailleurs eu une chance énorme en faisant confiance à cet acteur pour interpréter Gandalf et tout autant de chance qu’il soit toujours disponible pour enfiler à nouveau la robe de magicien gris ! Et bien sûr, Ian Serkis reste Gollum ! Mais il a la chance que le temps n’ait aucune prise sur lui, le premier découvreur de l’anneau étant créé en motion capture !

 

Cette troupe d’acteurs solides, mais pas forcément connus (qui connaissait Martin Freeman, alias Bilbo avant cette année ? Il est pourtant idéal pour le rôle !!) permet donc au film de se hisser au-delà du simple film pour fans. Les paysages merveilleux de la Nouvelle-Zélande font également partie intégrante de la réussite du film, offrant la dimension magique déjà présente dans la première trilogie et qui, accessoirement, a relancé le tourisme dans ce lointain pays.

 

On ne saura jamais ce que Guillermo del Toro aurait fait d’un tel script. Ce qui est sûr, c’est que Jackson est en terrain connu et son expérience paie. Le Hobbit a convaincu les sceptiques (dont je faisais partie) qui attendent désormais la suite avec une réelle impatience. La machine est relancée et l’on espère déjà la version longue d’un film de 2H48, preuve que le pari est d’ores et déjà gagné !

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