La Pottermania frappe toujours en France. A quelques jours de la sortie du 7eme (et dernier ) volume de la saga en anglais et qui répondra enfin à des questions importantes (qui
l'emportera ? Harry ou Voldemort ? Dumbledore est-il mort ? Hermione va-t-elle connaître un destin sentimental ? l'Elfe Dobby est-il aussi stupide qu'il en a l'air ?
Harry est-il le fils caché de Hagrid et d'une mandragore ? bon j'arrète ) , le public s'est rendu en masse dans les salles découvrir L'ordre du phénix !! 2 486 291 spectateurs et
60% de part de marché . Soit la 3eme meilleure semaine de l'année après Spider-Man 3 et Pirates des Caraïbes 3 !! Et un BO qui bondit d'un million d'entrées.
La saga Potter a toujours eu du succès chez nous même si ce sont surtout les premiers films qui ont vraiment cartonné, Harry Potter à l'école des sorciers ayant
dépassé les 9 millions de spectateurs (et les 950 millions mondiaux). Ce opus 5 en tout cas n'a pas à rougir de ce splendide démarrage d'autant que rien ne va venir le
concurrencer avec la semaine prochaine et la sortie de Transformers. Mon pari ? Au moins 6 millions d'entrées. Le film pointe déjà à la 6eme place du BO France.
Les deux autres sorties sont nettement moins à la noce !
Le Contrat avec Morgan Freeman et John Cusack ne se classe qu'en 7eme position avec 74 260 entrées. Ce thriller narre les déboires d'un entraîneur de basket entraîné malgré
lui dans un complot national : il repèche en effet un marshall menotté à un homme qui a tenté de tuer le président des USA. Le Marshall mourrant lui demande de remettre le tueur aux
autorités. Mais des mercenaires cherchent à récupérer le tueur. Bref, le film classique que l'on sort en été sans trop espérer de succès mais qui se rattrapera de toutes façons en vidéo.
En 9eme position, Hostel II n'a pas vraiment réussi sa sorti. Avec 64 374 entrées, le deuxième volet de la saga d'Eli Roth risque de connaître le même destin qu'aux USA
soit un échec cuisant. Le public se lasserait-il de ces tortures en séries ? Le pitch en attendant est quasiment le même que le premier : des touristes (uniquement des femmes)
découvrent ce qui se cache derrière un hotel slovaque.
En continuité
Die Hard 4 subit de plein fouet l'arrivée de Harry Potter et perd 61% de ses entrées. Il lui sera dur d'égaler le score de Die Hard
3 (3,5 millions de spectateurs) mais ce nouvel opus a de toutes façons largement dépassé les deux premiers films qui en France n'avaient pas passé le million. Au niveau mondial, ce
sont déjà 230 millions qui sont dans les caisses de la Fox.
Chute également pour Shrek 3 (-58%) et un score de 4 871 021 spectateurs. La barre des 5 millions est cependant proche. Et les vacances ne sont pas finies loin
de là. En attendant, l'ogre vert dépasse Taxi 4.
Persépolis s'offre la chute la moins importante (44% tout de même) et le film de Mariane Strapi dépasse désormais les 650 000 entrées (657 955). Le site Iran Resist a
continué un travail d'information autour de l'auteur du film (et de la BD) , estimant qu'elle ment sur une partie de sa biographie. Toujours est-il que le film plaît en France mais qu'il ne sera
pas distribué en Iran.
A propos de l'Iran, savez vous que deux personnes vont y être jugées pour "propagation de démocratie" ? Et que une dizaine d'homosexuels y ont été pendus le mois dernier ? La Perse de
Cyrrus est tombée bien bas !!
Deux films US suivent aux 5e et 6eme place. Deux films fort différents !! D'un côté, Raison d'état baisse de 47% et cumule 253 347 spectateurs. De l'autre, Ocean's
13 dégringole de 58% avec un score de 1 514 518 entrées. Dans les deux cas, les deux films n'ont pas confirmé les espoirs mis en eux. Le film de Robert de Niro n'ira pas au delà des 400
000 , quand à celui de Soderbergh, c'est la barre des deux millions qui lui échappe.
En 8eme position, Pirates des Caraïbes 3 grapille encore quelques moussaillons avec 5 535 482 spectateurs. Là aussi, on peut dire que le film n'a pas autant brillé qu'espéré. Il
obtient quand même le deuxième score de la trilogie.
Enfin, Je déteste les enfants des autres clôt le top 10 avec 200 856 entrées. Pas vraiment un succès, cette comédie d'été.
Cumul 2007
Spider-Man 3
6 290 715 entrées
Pirates des Caraïbes 3
5 535 482 entrées
La Môme
5 108 715 entrées
Shrek le troisième
4 871 021 entrées
Taxi 4
4 562 928 entrées
Harry Potter et l'ordre du Phénix
2 486 291 entrées
La nuit au musée 2 251 909 entrées
Ensemble c'est tout 2 218 815 entrées
300 1 661 262 entrées
Ocean's 13 1 514 618 entrées
La vie des Autres 1 453 404 entrées
Die Hard 4 1 403 794 entrées
Le prix à payer 1 337 164 entrées
Blood Diamond 1 263 243 entrées
Rocky Balboa 1 125 236 entrées
Molière 1 101 087 entrées
Dialogue avec mon jardiner 1 041 729 entrées
Les Vacances de Mr Bean 1 033 123 entrées
Ghost Rider 1 033 061 entrées
Zodiac 1 029 981 entrées
La faille 1 004 414 entrées
Alors que MJ commence à douter de sa carrière artistique, Peter Parker alias Spider-Man se voit confronté à plusieurs ennemis :
l'homme sable, le bouffon vert et ... lui même. Spider-Man 3 n'est pas le point d'orgue de la série. Ce n'est pas non plus la daube décrite par certains. Il est même meilleur que le
1er (qui , je le rappelle, m'a surtout déçu dans sa 2eme partie). Spider-Man 3 est tout simplement un film qui aurait gagné à être un peu mieux écrit, un exemple prouvant que le plus est souvent
l'ennemi du bien
Alors que le deuxième film avait réussi à concilier les indispensables scènes d'action et la vie privée de Parker tout en sacrifiant
pas la psychologie très fouillée des personnages, cet opus 3 a choisi de tripler les menaces . Résultat, les personnages sont moins bien structurés d'autant qu'il faut expliquer les origines de
l'homme sable (superbe scène cela dit) et de Venom. Il est clair qu'à trop bourrer le scénario , on arrive à un résultat parfois indigeste. Les personnages secondaires sont sacrifiés (Gwen Stacy,
icône dans la BD, est ici totalement transparente. Dommage pour la belle interprétation de la sublime fille de Ron Howard) et les problèmes de tous les jours de Parker et MJ ne sont que survolés.
On espérait un prolongement des thèmes du 2eme (l'amour entre les personnages principaux, la vengeance de Harry), on se retrouve avec des scènes réussies mais parfois
superficielles.
Il y avait pourtant , avec le symbiote , matière à faire un grand film , une plongée dans le côté noir de Spider-Man . Sam Raimi tend
parfois vers cela mais trop souvent se laisse rattraper par des impératifs commerciaux : de l'action cool, de l'humour (relativement bien fait, cela dit, et sans aucune vulgarité. Mention
spéciale à Bruce Campbell, génial en maître d'hotel) et des trous narratifs parfois surprenants. Ainsi par quel miracle Parker a-t-il l'idée de se débarrasser du symbiote via les cloches de la
cathédrale de New York ? Dans la BD , on a la réponse. Ici , elle manque. Le film dure 2h15 mais il est clair qu'une partie est restée sur la table de montage. Et pourquoi Venom choisit-il Ben
Ulrich ? Où est passé Gwen Stacy après la scène du bar ? Tout un tas de petits trous qui, à l'arrivée, font penser qu'une partie du film manque.
Autre aspect qui ne peut que faire grincer les dents de l'amateur : la popularité de Spider-Man et , par contre coup, le côté vantard
de Parker. Dans la BD, cet aspect n'a jamais été mis en avant, bien au contraire. Dans la récente série Civil War, Parker vient de révéler au monde son identité et il n'est pas pour autant devenu
l'idole des jeunes.
Spider-Man 3 insiste trop sur ce point et s'en sert même pour brouiller le couple Parker-MJ !! Mais les raisons de se réjouir sont , heureusement, bien plus nombreuses que les points négatifs.
Premièrement, les scènes d'actions sont fantastiques !! Mention spéciale pour la première bagarre entre le nouveau Bouffon Vert, Harry
Osborn et Peter Parker, à visage découvert. Raimi a mis la barre très haute et la violence de l'affrontement, tant physique que psychologique , est époustouflante. Les autres scènes sont du même
acabit, que cela soit la rencontre avec l'homme sable, la naissance de Venom, le duel Parker-Osborn où le tisseur de toile va défigurer son ami (le film atteint alors des sommets de noirceur que
l'on aurait aimés permanents) ou encore le clash final entre tous les protagonistes. Raimi sait gérer l'espace, le temps, faire monter le suspens...
Autre réjouissance, un humour franchement hilarant dans toutes les scènes où apparaît James Jameson !! Pas de bouffonneries mais des
dialogues drôles, ciselés et bien en bouche. Le voir se faire arnaquer par une gamine qui lui vend son appareil photo jetable est délicieux.
Réjouissant aussi, le destin croisé de Parker et MJ , destins qui vont se croiser , le premier étant en passe de devenir une icône, la
deuxième dégringolant de son piédestal sans que Parker ne s'en rende compte. Le nombrilisme du tisseur va finalement se révéler son pire ennemi. Et si l'on peut trouver, là aussi, trop rapide, la
façon dont MJ rejette Peter, cet aspect de l'histoire nous renvoie aux meilleurs moments du 2eme film.
La prise de contrôle du symbiote est également un moment fort : Parker devient alors ce qu'il a toujours détesté mais peut être
aussi ce qu'il espérait secrètement à savoir une idole des foules qui use de son pouvoir sans se soucier des dégâts collatéraux. Il en devient arrogant, détestable et égocentrique. Les fans du
Comics hurleront à la trahison (cela n'arrive jamais dans la BD) mais il est clair que la série de films devait passer par cette étape. On peut juste regretter que, là aussi, Sam Raimi n'ose pas
aller au bout de son idée. Il aurait été plus logique que Parker devienne ce qu'il a toujours combattu à savoir un incarnatton du mal.
Techniquement, le film est quasi parfait. Logique avec un budget de (officiellement) 258 millions de dollars. Mais au delà de cette perfection technique, on peut tout de même penser que
l'argent n'est pas forcément à l'écran. Comment ne pas se poser des questions quand on voit un Lucas réaliser La revanche des Sith avec 40% du budget de Spider-Man 3 !! Hollywood continue à
dépenser sans compter et on craint toujours un atterrissage brutal de cette politique. Car si pour surpasser l'homme araignée, il faut mettre encore plus d'argent, combien la Warner dépensera pour
la suite de Superman ? Celle de Batman ? Une spirale folle due à une inflation des salaires et à des sociétés d'effets visuels qui surfacturent leurs prestations.
L'argent est bien là pour l'homme sable, pour le symbiote, pour les bastons, pour le vol du nouveau bouffon vert. Mais on enrage
devant une photographie plate, des images pas très jolies et un montage parfois épileptique. Sam Raimi est un bon réalisateur et quelqun d'honnête. On aurait voulu qu'il retrouve la folie du
premier Evil Dead.
Mais au delà de cet aspect, Spider-Man 3 clôt en beauté une trilogie somme toute réussie. On aurait juste espéré qu'il la finisse en
apothéose mais ce n'est pas une raison pour bouder notre plaisir. Spider-Man 3 reste avant tout un vrai film pop-corn, celui dont on apprécie la saveur dans une grande salle, un cône glacé à la
main. Et le public enfantin ne s'y trompe pas : il adore ce nouveau Spider-Man !! N'est ce pas là l'essentiel ??
Ceux qui ont eu la chance de lire la trilogie de Philipp Pullman, A la croisée des mondes, savent que les trois livres (Les royaumes du Nord, La tour
des anges, le Miroir d'Ambre) sont de véritables chefs d'oeuvres au même titre que Le seigneur des anneaux ou Narnia tout en s'éloignant de l'arrière plan chrétien de ces derniers (Pullman se
revendique clairement athé)
Logique que le cinéma s'en empare un jour. Le projet était dans l'air depuis 5 ans. Il se concrétisera sur nos écrans en décembre 2007.
Je vous offre les bandes annonces (VF et Trailer VO) et mes modestes impressions .
Le choix des acteurs est intéressants (Nicole Kidman et Daniel Craig : des gens solides !!) mais celui de la petite fille me semble un éloigné de la gamine effrontée du
livre.
Autre petit soucis , le livre ne donne pas dans l'épique . Or, là , au niveau des décors, il semble que l'on ait surtout voulu en mettre "plein la vue".
Enfin, les Daemon sont quasiment absents des BA. Et puis pourquoi avoir changé le titre en La boussole d'or ?
Au registre positif : les ours en armure ont l'air formidables , la tension est palpable dans les scènes d'affrontement oral. Et l'histoire semble bien respectée.
Bien sûr, il faudra attendre décembre pour juger sur pièces. Qu'on se le dise cependant, A la croisée des mondes s'adresse plus aux ados et aux adultes qu'aux enfants. Que cela
ne vous empèche pas de lire les livres car comme le disait Luther, Sola Scriptura !! (je sais, il l'a dit dans un autre contexte mais après tout, une phrase peut avoir plusieurs
utilisations, non ?). La trilogie vient d'ailleurs d'être rééditée dans un superbe volume relié !! Pas d'excuse pour ceux qui n'aiment pas les livres de poche.
À la Warner, on était un peu à la traîne depuis la sortie de 300 et ce sont surtout les autres studios (Fox, Paramount, Disney, Dreamworks) qui tiraient leur épingle du jeu.
Mais fort heureusement, il y a 8 ans, la Warner a eu la bonne idée de signer pour une série de films portant sur la vie d’un petit sorcier !!
Harry Potter et l’ordre du Phénix est le 5e film de la
série. C’est aussi le film le plus court (2h18) alors que le livre est le plus long. Nul doute que des évènements importants ont dû valser.
Mais au final, il a rapporté 77,4 millions pour un total de 140 depuis sa sortie mercredi dernier. Le carton est donc incontestable.
Lancé sur plus de 9000 écrans (dans 4181 cinémas), il a engrangé une moyenne de 14 974 $. Mieux encore, ses 91 salles Imax ont rapporté plus de 18 000 $ chacune. Seul Spider-Man 2 avait fait
mieux sur 5 jours avec 152,2 millions en 2004 !!
Au plan mondial, le 5e film bat des records partout et cumule 330 millions de dollars de recettes. Le budget de 150 millions est donc très largement remboursé. Et le 6e film est d’ores et déjà en
préparation pour une sortie le 21 novembre 2008
C’est David Yates qui a succédé à Chris Colombus, Alfonso Curaon et Mike Newell. Ce réalisateur anglais a surtout travaillé pour la télé et c’est son premier gros projet. Apparemment, il a
convaincu le studio puisqu’il dirigera également Harry Potter et le prince de sang-mêlé.
Désormais, l’objectif est de dépasser les 290 millions de La coupe de feu et les 892 millions mondiaux de ce dernier. C’est possible si la fréquentation suit.
Aucune autre nouveauté dans le top 10.
Transformers suit en 2eme position avec 222 millions, devenant ainsi le plus gros succès de Michael Bay (et ne perdant que 48% de ses entrées, alors que tous les gros films
récents baissaient au moins de 60%). Les 300 millions sont sans doute au bout de l’aventure. Le film passe à la 4e place du top. Qui plus est, même en France, les critiques sont bonnes : Bay
pourrait donc obtenir son premier succès public et critique. Franchement, cela ne serait que justice.
À 9% en dessous de Cars, Ratatouille cumule 140 millions. Pas mal du tout pour le dernier Pixar qui sans atteindre un carton à la Shrek
3 prouve que l’animation de qualité n’a jamais rien à craindre.
Die Hard 4 passe la barre des 100 millions devenant ainsi, avec 102,9 millions, la plus grosse recette de la saga... Au plan
mondial, McClane cumule 194 millions mais n’est pas encore sorti partout.
En 5eme position, Robin Williams redresse la barre avec Licensed to Wed qui ne chute que de 28% (grâce à l’adjonction de 111 salles)
pour un cumul de 30,5 millions. Pas transcendant tout de même.
1408 est bien parti pour battre Disturbia au rayon thriller de l’année.
Avec 62,2 millions en caisse, l’adaptation de Stephen King possède une bonne marge de manœuvre.
À l’inverse, Evan tout puissant a bien du mal : la séquelle n’a toujours pas passé les 100 millions et même si elle le fait, elle aura
fait 60% de moins que l’original avec Jim Carrey. De quoi faire réfléchir !!
D’autant que Knocked up, l’autre comédie du top qui a coûté 7 fois moins cher a déjà engrangé 138,1 millions
Sicko reste stable (15 millions) mais a donné lieu à pas mal de protestations aux USA, surtout depuis que l’on sait que Cuba et son
sympathique régime a financé Michael Moore. L’argent n’a pas d’odeur, OK, mais de là à l’accepter d’une dictature.
Ocean’s 13 ferme le top 10 avec 112,4 millions.
Cumul 2007
Spider-Man 3 334,3 millions
Shrek le troisième 318 millions
Pirates des Caraïbes 3 304,4 millions
Transformers 222,9 millions
300 210,4 millions
Wild Hogs 166,4 millions
Ratatouille 143 millions
Harry Potter et l'ordre du Phénix 140 millions
Knocked Up 138,1 millions
Fantastic Four 2 127,1 millions
Blades of Glory 117,5 millions
Ghost Rider 115,5 millions
Ocean's Thirteen 112,4 millions
Die Hard 4 102,9 millions
Meet the Robinsons 96,3 millions
Norbit 94,5 millions
Bridge to Terabithia 87,8 millions
Evan tout puissant 87,8 millions
Disturbia 78,2 millions
1408 62,2 millions
Stomp the Yard 60,3 millions
Surf's Up 56 millions
TMNT 54,1 millions
Le deuxième DVD est le premier disque de suppléments. Comme à son habitude, Guillermo del Toro (qui a bien compris les possibilités de ce médium) nous offre des
bonus variés, intéressants tout en restant dans un domaine classique. Pas de révolution mais du solide !!
Le premier bonus est un long making of, qui part un peu dans tous les sens car voulant faire parler tout le monde (les acteurs, les techniciens, les maquilleurs, le concepteur des décors et bien
sûr le réalisateur) mais qui montre bien le travail derrière la caméra. On peut également sentir la fierté de tous les participants de travailler en Espagne sur un aussi gros film. Chacun livre
son idée, sa conception de l’histoire et il est passionnant de voir que Del Toro nuance considérablement son propos sur la guerre civile espagnole, estimant qu’elle ne fut pas faite de noir et de
blanc et que, hormis les Espagnols, personne n’en connaît grand chose, hormis les clichés classiques. Il analyse également très finement ses personnages, avouant avoir fait de Vidal, le méchant
de l’histoire, un personnage très simple, fait d’une pièce. Enfin, il montre bien de quel côté penche son interprétation de la partie fantastique (du côté du rêve). Si on enlève un côté laudatif
un peu agaçant (et que l'on pourrait penser réserver aux seuls américains) , on est dans un registre sincère.
En marge de ses propos, les parties les plus passionnantes sont ceux concernant les décors : nous sommes désormais habitués aux écrans bleus ou verts, aux décors virtuels. Point de cela ici, les
décors sont en durs, le labyrinthe existe, le Pale Man n’est pas une marionnette numérique, les locomotives détruites sont là sur le plateau. Del Toro utilise le terme « film classique » au lieu
de « film à l’ancienne ». Ce qui n’empêche pas un technicien des effets numériques de montrer comment il modifie les images, rajoute des impacts de balles, etc... Désormais, la technologie
numérique s’est bien démocratisée et la planète entière en profite. Mais à la différence de certains Français (je pense à Pitof) , ces artistes espagnols se mettent totalement au
service du film et livrent un travail remarquablement invisible. Du grand art.
Chaque participant a donc droit à son moment d’explication du film. Une fois passé le choc d’entendre parler espagnol (choc dans le sens où c’est une langue que l’on n’a pas forcément l’habitude
d’entendre sur des DVD) , on plonge rapidement et les 45 minutes passent à vitesse grand V. De plus, l’utilisation parcimonieuse d’images du film laisse pleinement la place à ce qui est «
derrière la caméra » (qui est d’ailleurs le titre de ce making of).
Suivent deux séries d’entretiens d’un quart d’heure chacune. Dans le premier Guillermo parle de ses acteurs et ses acteurs parlent du film. Cela complète agréablement le making of et l’on
comprend mieux la motivation de Sergio Lopez. On peut également voir, via un montage de différents extraits du film, que le monde réel et le monde magique sont plus proches que le film ne le
laisse entendre, notamment avec deux scènes de repas, la première avec Vidal et ses amis, la deuxième dans l’antre du Pale Man. Pas de toute, Le labyrinthe.. est un film à voir plusieurs fois
pour bien se rendre compte de tous ses niveaux de référence. Les interviews ont été réalisées à Cannes.
La deuxième est axée justement sur le passage du film à Cannes en 2006 avec extraits de la conférence de presse. Del Toro en profite pour mettre le point sur une injustice : le fantastique est
toujours considéré comme un genre mineur et il trouve donc fabuleux qu’un film de genre soit enfin en compétition. Il estime que la présentation du film et les 22 minutes d’applaudissements qui
ont suivi le film ont changé sa vie. Cela dit Le labyrinthe de Pan repartira bredouille, le jury préférant les très démagogues Le vent se lève et Indigènes. Comme quoi, on veut bien inviter des
films fantastiques en compétitions mais de là à les récompenser !!!
Deux petits modules suivent : le premier, très court (à peine 2 minutes) sur les effets visuels (en fait, un montage de quelques scènes avant/après lorsque Ofélia suit la fée) est décevant. Le
deuxième parle de la mélodie principale, une berceuse voulue par Del Toro.
Les décors font ensuite l’objet de 24 minutes de making of. À ce moment aussi, on plonge derrière la caméra, on suit la construction du moulin, du labyrinthe, de l’arbre et des locomotives. Une
nouvelle occasion de voir que les artistes espagnols sont aussi talentueux que ceux d’Hollywood.
30 minutes sur
les créatures suivent. C’est sans doute le meilleur bonus du lot, s’attardant sur le maquillage, la création du faune et du Pale Man. Un sacré boulot et qui aurait pu être intégré sans
souci dans le making of principal.
Enfin, filmographies, bandes-annonces et une partie DVD-Rom complètent ce premier disque.
Les bonus sont accessibles d’un bloc ou un par un. La navigation est très aisée. Si l’on choisit la navigation d’un seul bloc, on peut accéder à deux petits bonus (l’un sur les décors, et
une galerie de dessins préparatoires)
Ok, le premier film n'était pas génial génial et prenait trop de liberté avec le comics (Jane Storm en ménage avec Fatalis !! Comment Marvel a osé passé cela
??) . Mais après tout, il en faut pout tous.
Cela dit, à SOI, on est toujours prêt à pardonner . Je vous offre un extrait et la bande annonce. Pour la suite, rendez vous en août.
Le dernier film en date de Guillermo del Toro (Blade II, Hellboy, L'échine du diable, Mimic) vient de sortir dans une superbe édition 5 disques (3 DVD + 1 DVD HD + le CD
de la BOF) et un livret de 64 pages, le tout dans un superbe fourreau.
Ecrin idéal pour la première chronique DVD de SOI - le Blog !!
Voici donc la première partie qui va s'intéresser au film lui même. Les chroniques des autres disques suivront la semaine prochaine.
Le film raconte deux histoires en parallèle : la première suit le quotidien de Vidal, un capitaine de l'armée de Franco , en Espagne, après la guerre civile. Celui ci traque sans relache les
derniers Républicains qui se cachent dans les montagnes.
La deuxième suit Ofélia, la fille adoptive de ce dernier qui va découvrir qu'elle est en fait la princesse d'un monde souterrain et qui, avec l'aide d'un faune , va devoir affronter de
redoutables épreuves , pour revenir dans ce monde. Mais est-ce un rêve ou une réalité ?
On le voit, Guillermo del Toro n'a pas choisi la facilité pour un projet qu'il chérit depuis 20 ans. Les deux histoires s'entremêlent plus que ce résumé ne le laisse à penser mais sans
vraiment se rejoindre (sauf à la toute fin, et encore). Il plante sa caméra dans une Espagne franquiste en proie à la violence et à la répression tout en faisant évoluer sa jeune héroïne dans de
superbes décors du monde souterrain. L'emploi du fantastique, somme toute réduit, permet donc d'opposer le monde des adultes, fait de trahison, de meurtre et de guerre, à celui des enfants, plus
axé sur la magie, la féérie et la ruse.
Ophélia va vite découvrir que sa mère, enceinte d'un petit garçon, a fait le pire choix en rejoignant son nouveau mari, Vidal et que ce dernier ne s'intéresse qu'à la survivance de son nom.
Commettant les pires atrocités , il ne se soucie pas du bien être de sa femme ou d'Ofélia. Et c'est cette brutalité ainsi que la soumission de sa mère à cet homme qui va propulser l'enfant dans
le labyrinthe (du faune, comme le montre le titre original El Laberinto del Fauno).
Del Toro a non seulement réalisé mais signé le scénario et fait la photographie du film. De ce fait, l'unité est parfaite. Mais si le film est une réussite majeure et sa sélection à Cannes prouve
que , quand il le veut, le festival peut s'ouvrir à un véritable cinéma, il comporte deux défauts qui en gâchent un peu le visionnage.
Le premier réside en une répartition trop schématique des caractères. Ainsi, Vidal est un odieux franquiste qui torture, assassine, brutalise, méprise... Les Républicains sont montrés comme des
gens nobles , courageux, honnêtes. La réalité fut bien plus complexe. Comme tentent de l'expliquer des historiens espagnols nés après la guerre (donc débarassés de toute idéologie), la guerre
civile est née du refus des Républicains d'accepter le verdict des urnes du 3 décembre 1933 qui donnèrent la victoire à la droite. Mais surtout, que les atrocités furent une constance des deux
côtés. Les chiffres bruts sont les suivants : la guerre a fait 60 000 victimes de repression dans la zone du Frente Popular et 50 000 dans la zone tenue par Franco. C'est après la guerre
que la balance s'inverse avec l'execution de 30 000 personnes par les Franquistes. Le film montre l'alliance classique entre l'Eglise et le pouvoir franquiste, alliance réelle et
indiscutable. Mais sait-on que les Républicains ont, durant la guerre, massacré plus de 20 000 religieux, prêtres, nonnes...
(Je vous renvoie au dossier La nouvelle Revue d'Histoire de juillet-août 2006 qui reprend tous les nouveaux ajouts de l'historiographie à ce sujet)
Comme dans tout drame humain, la réalité est plus complexe qu'un simple scénario. Guillermo del Toro a cependant l'immense honnêteté de ne pas faire des franquistes des pantins grandiloquents.
L'interprétation de Sergio Lopez dans le rôle d'un Vidal bien conscient de sa propre monstruosité montre également un refus du manichéisme.
L'autre soucis du film réside dans son emploi un peu chiche du fantastique. Ne vous attendez pas à un déluge de créatures fantasmagoriques, Del Toro étant resté finalement sobre sur ce point.
Mais au final, le fantastique est loin d'être la majorité du métrage. Le réalisateur semble être plus intéressé par l'histoire classique de la lutte entre résistants et oppresseurs, histoire
d'ailleurs fort bien réalisée, pleine de rebondissement et admirablement bien jouée. Le film est alors dans un réalisme total et les combats évitent les clichés du genre. Les coups de feu sont
chétifs, les corps ne volent pas en l'air...
De ce fait, on s'éloigne
parfois un peu trop longtemps d'Ofélia et de son royaume. Une écriture plus parallèle aurait sans doute mieux permis de cerner les enjeux du film et ce n'est que dans son dernier acte que les
intrigues se rejoignent vraiment. En fait, et c'est sans doute pour cela que Le Labyrinthe de Pan a tant brillé dans les festivals internationaux , ce fantastique diffus a permis aux critiques de
s'encanailler sans plonger dans un pur film de Fantasy.
Ceci est d'ailleurs surprenant quand on voit les délires graphiques d'Hellboy (que je trouve très surestimé) et de Blade II (nettement plus convaincant à mes yeux).
Mais ces deux "défauts" (qui n'en sont pas vraiment, plutôt des points de vue différents du mien) ne sauraient cacher une mise en scène impressionnante. Del Toro se sert , par exemple, du tronc
des arbres pour passer d'un plan à un autre. Il multiplie les points de vue sur une même scène (Vidal se rasant) en usant du même procédé (en se servant des poteaux de soutenement de la maison).
Sobre et efficace à la fois, le montage laisse au spectateur le temps d'imaginer tout en mettant en pleine lumière de fantastiques créatures comme le faune ou l'ogre (qui a ses yeux dans ses
mains).
Les images sont superbes , amplifiées par des décors sompteusement éclairés et magnifiés par de lents mouvements de caméra. On sent que le film est l'aboutissement du travail hollywoodien du
réalisateur qui a su apprivoiser, métrage après métrage, son métier de metteur en scène.
Enfin, Guillermo del Toro a su tirer le meilleur de l'interprétation d'Ivana Baquero qui campe une fantastique Ofélia. Tout le film d'ailleurs est une ôde à la féminité. Si les hommes sont des
lâches, des brutes ou des ombres, les femmes , quelque soit leur âge, représentent ici le courage, la vaillance mais aussi la maternité, la douceur , la protection. Il est clair que del Toro a
choisi son camp.
Au final , malgré les quelques réserves (que certains balaieront d'un revers de main), Le Labyrinthe de Pan est une réussite , un exemple parfait de ce que le fantastique peut apporter au cinéma
d'auteur.
(Rappelons que le film a rapporté 81 millions de dollars sur toute la planète pour son interprétation salle dont 37 aux USA , devenant ainsi le 4eme film en VOST du Box Office US. A comparer avec
les 2,4 millions de dollars récoltés en France. Qui a dit qu'il n'y avait pas de cinéphiles en Amérique)
John McClane a donc réussi sa sortie obtenant avec 1 011 566 entrées la plus grosse ouverture de la saga. Die Hard 4 va certes subir la concurrence frontale
de Harry Potter 5 mais devrait tout de même s’imposer comme un des vrais succès de l’été.
Depuis 12 ans que les fans attendaient ce nouvel opus, il est clair qu’ils n’allaient pas le laisser passer. Au plan mondial Die Hard, Live Free frôle déjà les 200 millions de
dollars de recettes.
Du coup Robert de
Niro , avec son film Raison d’état ( qu’il a réalisé) ne pointe qu’à la 5e place avec 165 113 spectateurs. Le film qui raconte la naissance de la CIA
arbore pourtant un casting de stars : Matt Damon, Angelina Jolie, Alec Baldwin, William Hurt et De Niro lui-même. Nul doute que les 2h47 de métrage et le sujet aient rebuté quelque peu le
public.
Aux USA, The Good Shepherd (titre original) a rapporté 59 millions de dollars.
De Niro avait déjà réalisé par le passé Il était une fois le Bronx où il montrait une forte attirance pour une narration à la Scorcesse. En s'attaquant à la légende de la CIA (et à sa part
d'ombre) , il continue à explorer les facettes de l'Amérique qu'Hollywood ne met pas forcément en scène.
Dernière sortie du top 10, Je déteste les enfants des autres (que la critique semble avoir détesté aussi) ne démarre qu’en 7e position avec 140 521 entrées. La comédie était
pourtant calibrée pour l’été (des enfants pénibles, des parents débordés, des disputes…) Mais à force de tirer sur le cliché (la bande-annonce est crispante) , on ne peut pas marcher à tous
les coups. Et puis McClane était trop fort !!
En continuité, les n°3 sont toujours en forme.
Shrek 3 cumule 4 548 736 entrées et descend à la 2e place tout en s’offrant la plus faible baisse du top (-14%)
Ocean’s 13 se consolide avec 1 435 883 spectateurs (4e place) mais perd 50% de spectateurs
Pirates des Caraïbes 3 cherche toujours les 6 millions. Avec 5 470 785 entrées, il sera sans doute plus proche des 5,7. Ce qui n’est déjà pas mal !!
La deuxième plus faible baisse du top c’est Persépolis qui avec 525 539 entrées peut viser le million sans trop de souci.
Dialogue avec mon jardinier passe le million (1 041 729 entrées).
Par contre, Roman de gare et Cherche Fiancé tous frais payés confirment leur échec respectif avec 237 454 et 156 320 spectateurs.
L’été est US ou n’est pas.
Cumul 2007
Spider-Man 3 6 290 715 entrées
Pirates des Caraïbes 3 5 470 885 entrées
La Môme 5 108 715 entrées
Taxi 4 4 562 928 entrées
Shrek le troisième 4 548 576 entrées
La nuit au musée 2 251 909 entrées
Ensemble c'est tout 2 218 815 entrées
300 1 661 262 entrées
La vie des Autres 1 453 404 entrées
Le prix à payer 1 337 164 entrées
Blood Diamond 1 263 243 entrées
Ocean's 13 1 435 883 entrées
Rocky Balboa 1 125 236 entrées
Molière 1 101 087 entrées
Ghost Rider 1 033 061 entrées
Les Vacances de Mr Bean 1 033 123 entrées
Zodiac 1 029 981 entrées
La faille 1 004 414 entrées
Die Hard 4 1 011 566 entrées
Dialogue avec mon jardiner 1 041 729 entrées