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2017, l'année des filles ?

Publié le par Dave

2017, l'année des filles ?

Les 3 plus gros films de 2017 ont un point commun que l'on vient juste de remarquer : elles sont portées par leur héroïne !!

L'épisode VIII est clairement le film de Daisy Riley, alias Rey, les garçons , Finn et Poe étant relégués au second rang.

 

La belle et la bête est illuminé par Emma Watson.

 

Wonder Woman tient sur les belles épaules de Gall Godot. C'est aussi la plus grosse recette pour une film réalisée par une femme, Patty Jenkins.

 

Si l'on en croit la presse américaine, c'est la première fois depuis 59 ans que cela arrive. En 1958, Mitzy Taylor (South Pacific), Elisabeth Taylor (La chatte sur un toit brulant) et Rosalind Russel (Auntie Mame) étaient les vedettes des 3 plus grosses recettes de l'année.

 

Si on y ajoute que Gal Gadot est également un des piliers de Justice League (11e au top US), que le casting féminin de Fast and Furious 8 (10e) ne fait pas que de la figuration, avec la première super méchante de la série ou que Logan est mis à l'amende par une gamine de 10 ans, il est clair que, petit à petit, Hollywood se féminise. Témoin également un film comme Les figures de l'ombre où 30% de l'équipe technique était composée de femmes.

 

La lente mutation entamée par Georges Lucas avec Leïa en 1977, accentuée par Scott avec Alien en 1979 et magnifiée par James Cameron( heu..tous ses films à l'exception peut être de True Lies) est donc en train de se confirmer. 

 

Ces derniers années avaient vu la montée en puissance d'actrice comme Jennifer Lawrence qui faisait tenir Hunger Games seule ! Et si Passengers n'a pas connu le succès escompté (même si le film a rapport 303 millions de dollars dans le monde), il est clair que le temps où les actrices n'étaient que des faire-valoir est révolu !

 

Gare cependant au retour de flamme. On sait qu'à Hollywood, la chute est souvent proche de la gloire. Qu'un film "féminin" soit un échec et il faudra tout recommencer. L'affaire Weinstein a montré qu'on ne pouvait plus les considéré uniquement comme des objets sexuels. A elles de prendre sérieusement la mesure de leur pouvoir, mais sans esprit de revanche car, je le redis, au moindre coup de vent, le machisme hollywoodien ne leur fera aucun cadeau.

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Les derniers Jedi premier top US 2017 et milliardaire dans le monde

Publié le par Dave

Les derniers Jedi premier top US 2017 et milliardaire dans le monde

Un épisode VIII qui franchit deux barres symboliques, Jumanji 2 qui rebondit et fonce vers les 200 millions,  des films en continuité en progression et un Ridley Scott présent à nouveau dans le top... voici le premier article de l'année consacré au dernier week end de la précédente.

 

Week end du 29 au 31 décembre 2017

Les derniers Jedi517,1 millions
Jumanji 2169,8 millions
Pitch Perfect64,2 millions
The greatest Showman48,7 millions
Ferdinand53,8 millions
Coco178,9 millions
Tout l'argent du monde12,6 millions
Darkest Hour17,9 millions
Downsizing17 millions
Father Figures12,7 millions

Une seule nouveauté dans ce top, donc , Tout l'argent du monde, le nouveau film de Ridley Scott (son 2e de l'année après Alien Covenant). Dans la lignée des "petits films" qu'il tourne entre deux blockbusters, ce thriller a pris 12,6 millions depuis sa sortie mercredi dernier dans un peu plus de 2000 cinémas. Un résultat honnête mais qui confirme que le public se déplace surtout pour les gros films du maestro anglais. Le film a surtout fait parler de lui par le fait que Scott ait retourné toutes les scènes de Kevin Spacey pour le remplacer par Christopher Plummer, un procédé que je trouve très limite. Car si Spacey s'est mis dans de sales draps moraux et judiciaires, est-ce une raison pour faire du révisionnisme cinématographique ? L'acteur ne peut-il pas attaquer le studio ou le réalisateur pour rupture de contrat ? Après, on peut aussi se poser la question suivante : s'il est le prédateur que l'on dépeint, est-ce normal qu'Hollywood lui ait permis de travailler aussi longtemps ? Sacrées interrogations !!

 

Le week end du nouvel an a permis a quasiment tous les films du top à bondir en terme de fréquentation.

Ce n'est pas le cas de Les derniers Jedi , qui perd 26% d'entrées, mais son cumul de 517,1 millions lui permet de battre La belle et la bête , le succès surprise du début d'année (déjà produit par Disney). Au niveau mondial, le destin de Luke Skywalker est donc milliardaire et fonce vers les scores de FF8 et La belle et la bête. Un score final de 650 millions US est à prévoir, ce qui sera évidemment moins que Le réveil de la force, mais cet épisode étant plus clivant, c'est tout à fait logique.

 

Jimanji 2 gagne 38% et cumule 169,8 millions ! Avec un 2e week end à plus de 50 millions et des scores énormes durant la semaine, la séquelle que personne n'attendait est une énorme surprise ! Mieux encore, Dwayne Johnson rajoute 153 millions dans le reste du monde. Et le tout pour un budget de 90. Bref, on ne s'étonnera pas si un 3e volet met moins de 23 ans à voir le jour.

 

Pitch Perfect 3 subit la loi des trequelles, en faisant moins que ces deux aînées. Cependant, 64 millions en 12 jours pour un budget de 45, et une baisse de 10% seulement, ce n'est pas si mal.

 

Malgré des démarrages très moyens, The greatest showman et Ferdinand ont profité des fêtes pour rebondir ! + 73% pour le biopic de Hugh Jackman, + 59% pour le dessin animé de la Fox et des résultats qui tournent désormais autour des 50 millions. Pas suffisant pour parler de triomphe, mais cela permettra de mieux équilibrer les comptes, d'autant plus que le monde leur donne 35 et 71 millions de plus pour leur début de carrière.

 

Coco a passé aussi un bon nouvel an (+22%) et cumule 178 millions (et 350 de plus dans le monde). Pixar peut donc souffler après le semi-échec de Cars 3 même si les sommets habituels du studio sont loin d'être atteint, les aventures de notre petit mexicain ne le plaçant que 16eme dans la hiérarchie de la film. Seuls 1001 pattes, Cars 3 et Arlo ont fait moins bien.

 

Le reste du top voit Darkest Hour (le biopic sur Churchill), Downsizing (la comédie SF de Matt Damon) et Father Figures grapiller quelques miettes du box office. 

 

Notez que La forme de l'eau sort du top 10 (il est 11e) mais prend 30% de plus pour un total de 15 millions.

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Mes TOP 2017

Publié le par Dave

Mes TOP 2017

En début d'année 2017, je m'étais fendu d'un tweet au magazine Première qui estimait que La La Land était le meilleur film de l'année. J'avais trouvé ridicule de dire qu'en janvier, un film est d'ores et déjà le meilleur film de l'année à venir. Un peu comme donner un prix Nobel de la paix à un président américain lors de son début de mandat (surtout quand on sait que le dit-président a continué les guerres de son prédécesseur durant 8 ans).

 

Et je constate en cette fin d'année dans les divers tops que je peux voir sur le net que La La Land y figure rarement. Comme quoi.

 

Foin de polémique idiote, voici donc les 10 films que j'ai le plus apprécié cette année. Les 3 premiers sont classés par ordre de préférence, les 7 autres non.

 

1 - Blade Runner 2049 : parce que Denis Villeneuve a su s'approprier et magnifier l'héritage de Ridley Scott. Parce que Harrison Ford transcende ce qui fut son plus beau rôle. Parce que tout simplement, BR2049 est le choc visuel et émotionnel de l'année, ce qu'on appelle un chef d'oeuvre

 

2 - La planète des singes Suprématie : parce qu'il fallait une dose de courage énorme pour conclure une trilogie incroyablement intelligente par un film qui prend son temps, cite Apocalypse Now et Les 10 commandements. Parce qu'à ce niveau de perfection, on se demande quelle sera la prochaine étape des effets visuels. Parce que la boucle est bouclée avec le film originel de 1968.

 

3 - Dunkerque : Parce que Nolan a, une fois de plus, osé s'aventurer sur des terres qu'il ne connaissait pas et en a profité pour repousser les limites de son cinéma. Parce que le film a été capable de donner un aspect inédit à un récit que tout le monde connaît. Parce que le cinéma a été conçu pour ce type de spectacle.

 

Puis

Les Derniers Jedi : une sous-intrigue ratée (le casino) et des partis pris discutables  à propos des Jedi empêche l'épisode VIII d'être dans le top 3, mais Ryan Johnson a offert aux fans un film à la hauteur de la saga.

Spiderman Homecoming : Tout simplement, la meilleure relecture d'un super héros cette année. L'intégration au sein du MCU est parfaite et le fait de ne pas revenir sur ses origines est une idée brillante. Côté moins , un politiquement correct parfois agaçant.

Les figures de l'ombre : la grosse bonne surprise de l'année. Un film attachant sur des héroïnes  qui ne le sont pas moins et qui renvoie à un passé à la fois glorieux (la conquête spatiale) et triste (la ségrégation) de l'Amérique.

Wonder Woman : Après sa superbe apparition dans Batman Vs Superman, on espérait beaucoup des aventures de l'amazone. Réalisée par une femme, avec un casting où les hommes sont relégués au second plan, WW est à la fois spectaculaire, intimiste, drôle sans être ridicule, touchant et développe bien l'univers DC au cinéma. Seul regret : une trahison que l'on voit venir de loin.

Ca : enfin une vraie bonne adaptation pour un roman de King ! La dernière fois que l'on a eu cette conjonction, c'était pour La ligne verte. Malgré une structure très différente du roman (adieu les flashbacks), Ca remplit sa mission quand il s'agit de foutre la trouille à toute la planète.

Alien Covenant : Ridley Scott continue son exploration de l'histoire du xénomorphe sans se soucier le moins du monde des critiques. Et sa réflexion sur la nature des êtres artificiels est aussi passionnante que celle qu'il livra pour Blade Runner. 

Cars 3 : Certains ont été déçu par le 2e opus, plus centré sur Martin. Pas moi, mais le studio a écouté les critiques et a donc remis Flash McQueen au premier plan. Cependant, l'intelligence de Pixar étant toujours là, foin de remake du premier film mais une vraie réflexion sur le temps qui passe (comme dans Toy Story 3 ou Monsters Academy) , un héros qui doute et un twist final que personne ne pouvait prévoir. 

L'ascension : un film sur le courage, la détermination, l'inconscience et une fabuleuse aventure humaine. A l'arrivée, un des rares films français à avoir tenu son rang. Dommage que certains dialogues, notamment du personnage féminin, soient d'une telle indigence.

 

Enfin, des films qui m'ont plus mais qui n'ont pas totalement répondu à mes attentes

Transformers 5 : La franchise s'essouffle quelque peu. Si cela reste très spectaculaire et qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde, cet épisode manque de liant et n'apporte finalement pas autant de choses à la mythologie cinéma des Transformers. A voir si le spin off avec Bumblebee ira dans une nouvelle direction.

Valerian : rien à dire visuellement c'est superbe. Rien à dire non plus sur l'adaptation d'une BD que la SF pille depuis des années. Mais, il manque un petit quelque chose pour en faire un grand film. Cela étant dit, Besson confirme son talent unique pour mener des projets hors norme dans notre pays.

Fast and Furious 8 : On aurait pu penser que la mort de Paul Walker condamnerait la franchise et il est vrai que finir sur cette scène fabuleuse qu'est la dernière du 7 aurait été extraordinaire. Du coup, ce nouvel opus, très bien foutu, donne une impression de tirer sur la corde, malgré toutes ses qualités. 

Les gardiens de la galaxie 2 : même après l'avoir revu en vidéo, je trouve très dommageable ce long passage à vide au milieu du film, quand les Gardiens se rendent sur la planète Ego. Mais cela reste vraiment fun, coloré, dans la lignée du premier...

Thor Ragnarok : Là, pas de temps morts, mais l'humour n'est pas toujours au top. Reste que ré-intégrer Hulk à l'aventure est la meilleure idée du film. Et puis, cette scène finale !!

 

Raid dingue : Rarement déçu par Dany Boon. Cet opus ne déroge pas à la règle, d'autant plus qu'Alice Pol est encore plus drôle que lui. Dommage cependant que l'aspect policier soit parfois un peu facile.

 

Mes déceptions ?

Franchement, je pourrais dire du mal de 120 battements par minute qui, malgré mes efforts, m'a laissé totalement de marbre. Ou bien l'ennui qui me venait régulièrement à la vision de La La Land (après je ne suis pas un fanatique des comédies musicales). 

 

Mais à quoi bon. Beaucoup de gens ont aimé ces films et il ne m'appartient pas d'en dire du mal.

 

Par contre, petit coup de gueule contre la saturation dans les salles. Trop de films en salle. J'ai donc loupé La Momie, Justice League, Pirates des Caraïbes, Le sens de la fête, Au revoir là haut et j'en passe. L'occasion de les découvrir en vidéo ?

 

Justement, on enchaine avec des films que j'ai découvert en Blu-ray et que je n'ai pas du tout regretté l'achat.

 

Skull Island : Le prototype même du film où l'on se dit "Ca va être n'importe quoi" mais que finalement on passe un bon moment, malgré des incohérences grosses comme les paluches du singe et des acteurs parfois en roue libre. Visuellement, là aussi, on se demande quelles sont les limites des effets visuels. Par contre, sceptique quant à un crossover avec Godzilla. La scène post-générique est du coup bien artificielle.

 

Alibi.com : là aussi, pas le film qui m'attirait, mais des membres de ma famille l'ont vu et ont trouvé cela rigolo. Du coup, j'ai cédé (et profité des offres de la Fnac style 3 BR pour 30 euros) et je l'ai regardé au moins 6 fois depuis, me marrant de plus en plus à chaque fois. Et comme la nature a horreur du vide, j'ai donc acheté et regardé moult fois les 2 Babysitting. Pas de l'humour bien fin certes, mais franchement, de temps en temps, cela fait du bien.

 

Logan  : l'adieu d'Hugh Jackman à son personnage fétiche est franchement réussi et les fans du mutant griffu qui espéraient le voir aussi violent que dans le comics sont récompensés. Western crépusculaire qui bat en brèche la mythologie mis en place depuis 17 ans (la maladie de Xavier est incroyablement bien amenée) plus qu'un film de super héros, Logan est une réussite quasi-totale.

 

Vu aussi cette année les deux Conjuring. Vachement bien aimé, surtout après les avoir regardé tout seul, dans le noir, au casque ! 

 

Enfin, les saisons 4,5,6 de Games of Thrones, enfilées en un mois (pour la 7, je n'ai vu que les deux premiers épisodes) tandis que je relisais mes 5 intégrales (1100 pages chacune en moyenne). J'enfonce donc des portes ouvertes en disant que la série est géniale !

 

 

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Les derniers Jedi, 4 fois millionnaires

Publié le par Dave

Les derniers Jedi, 4 fois millionnaires

Jumanji 2 et Ferdinand n'ont pas démérité, mais c'est bel et bien Luke et Rey qui sont restés en tête du box office France.

Semaine du 20 au 26 décembre 2017

Les derniers Jedi4 025 594 entrées
Jumanji 2613 931 entrées
Coco2 603 955 entrées
Ferdinand455 707 entrées
Santa et Cie1 280 702 entrées
Paddington 2961 483 entrées
Le crime de l'Orient Express611 906 entrées
La promesse de l'aube250 088 entrées
Garde Alternée140 242 entrées
Tout là haut104 791  entrées

 

5 nouveautés donc opposées aux Jedi (on se demande ce qu'il se passe par la tête des distributeurs) et deux vraiment qui tirent leur épingle d'un jeu de massacre.

 

Jumanji 2, après son bon démarrage aux USA, fait une bonne première semaine en France aussi avec 613 931 fans du jeu. La présence de Dwayne Johnson a sans doute plus compté que l'aspect séquelle car, après tout, le film est sorti il y a 22 ans en France et avait surtout marqué par ses effets visuels que par son histoire. Le million est bien entendu en ligne de mire voire bien plus avec les vacances qui se prolongent.

 

Bon point aussi pour Ferdinand. Son terrible échec US est ici quelque peu adouci par un score de 455 707 entrées, ce qui n'est pas un mince exploit vu que Coco (2,6 millions) et Paddington 2 (presque 1 million) sont toujours à l'affiche. Reste que pour aller taper cette barre, le taureau de la Fox devra lui aussi espérer que les vacances lui soient profitable.

 

On descend à la 8e place et les 250 088 entrées de La promesse de l'aube avec Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg. Un score honnête pour le retour d'Eric Barbier 3 ans après Le dernier Diamant. Le cinéaste avait fait une très forte impression il y a 26 ans avec le splendide Le Brasier, qui avait été hélas un échec au BO.

 

Garde alternée, une comédie avec Didier Bourbon et Isabelle Carre n'a pas fait rire grand monde : seulement 140 242 spectateurs pour un film qui, normalement, aurait du faire le plein lors des fêtes. L'idée de cette homme qui vit alternativement chez sa femme et sa maîtresse, avec l'accord des deux, n'a donc pas séduit.

 

Mais l'échec le plus étonnant de cette fin d'année est sans doute Tout là haut avec Kev Adams et Vincent Elbaz, réalisé par Serge Hazanavicius, frère du Michel, à qui il  a emprunté également sa muse Bérénice Bejo. Avec 104 791 fans de glisse extrême, le film ne décolle donc pas. il est clair que le public ne veut pas voir le comique dans des rôles plus sérieux et la bande annonce a un peu le cul entre deux chaises vu qu'elle veut vendre à la fois les pitreries de Adams (la scène du selfie) et des images de glisse comme on en voit rarement au cinéma. Sans doute un acteur moins connu aurait moins parasité l'histoire.

 

Les derniers Jedi garde donc fièrement la tête du box office France, ne reculant que de 40% et passant allègrement la barre de 4 millions de spectateurs.  L'épisode VIII est déjà 4e au classement France cumulé sur 12 mois et devrait prendre la tête d'ici deux semaines. Si l'on veut être chagrin, on dira qu'il est en retard sur Le réveil de la force mais en avance sur Rogue One. A noter qu'aux USA, les entrées de mardi lui donnent désormais 423 millions de dollars de recette (et 843 dans le monde). Le milliard, c'est pour avant la fin de l'année à ce rythme !

 

Enfin, avec un peu plus de 600 000 voyageurs, Le crime de l'Orient Express sort du top 5, mais a quand même un peu de mal à trouver sa vitesse de croisière.

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Les derniers Jedi : controverses et analyse

Publié le par Dave

Les derniers Jedi : controverses et analyse

Comme promis, un deuxième article sur Les derniers Jedi dont le caractère très clivant a fortement marqué le débat. Au passage, je trouve inadmissible l'intolérance qui s'empare du net, entre ceux qui insultent les déçus et certains de ces déçus qui traînent  plus bas que terre l'équipe du film, allant même jusqu'à demander à ce que Les derniers Jedi ne fasse plus partie du canon officiel de la saga.

Etudions donc ces controverses et déceptions.

L'attitude de Luke

Un des reproches les plus importants fait au film est la façon dont Luke rejette ce qui fit l'essentiel de son existence à partir du moment où il rencontra Obi-Wan à savoir être un Jedi. Le film commence d'ailleurs par le montrer balançant le sabre que lui tendait Rey dans la scène climax du Réveil de la force. Cette attitude a mis les fans en colère ne comprenant pas pourquoi il agit ainsi.

 

Pour ma part, tout ceci est parfaitement normal. D'une part, on a vu que Ryan Johnson avait désiré prendre le contrepoint de ce que JJ Abrams avait créé dans Le retour de la force (personnellement , j'aimerais bien savoir ce que Abrams en pense, d'autant plus qu'il va devoir s'occuper de l'épisode IX donc de la conclusion, alors qu'une partie de ses pistes ont été abandonnées) et qu'il avait sciemment "saboté" certaines interrogations.

 

Et d'autre part, Luke désire tellement tourner le dos à la philosophie Jedi, suite à son échec avec Kylo Ren, le même qu'Obi-Wan Kenobi a subi avec son père, qu'il est logique qu'il se comporte ainsi. Comme il le dit, les Jedi n'ont pas empêché la chute de la République, la guerre des Clones, l'avènement de Palpatine et de l'Empire. Ils ont failli dans leur mission et sans le sacrifice de son père, les Sith règneraient toujours sur la galaxie.  Et comme il le dit également, peut-il à lui tout seul s'opposer au Premier Ordre.

 

On se rend compte que la Résistance a mis tous ses espoirs en Luke, qu'elle n'a prévu aucun plan sérieux contre le Premier ordre, si ce n'est que subir et être en réaction, ce qui n'était pas tout à fait le cas lors de la rébellion. Leïa et ses troupes réagissaient certes en opportunistes (le vol des plans, la révélation que l'Empereur serait sur la 2e étoile de la mort) mais ne comptaient pas sur les Jedi, force politique disparue depuis 20 ans et dont Luke n'était encore même pas le dernier représentant. 

 

Luke, aigri par son échec (n'oublions pas qu'il a commencé sa formation âgé et plein de certitudes), ne voit pas dans l'ordre une force d'opposition. Et s'il renonce à former de nouveaux Jedi, c'est bien parce qu'il a échoué avec sa première vague.

 

Son rejet de la religion et de la force est donc l'expression d'une frustration, d'une déception , y compris envers lui même (après tout, en tant que rejeton de l'élu, il devait sans doute espérer réussir là où son père avait également échoué, tout comme Obi-Wan et Yoda) et quand il parle de l'arrogance des Jedi, nul doute qu'il s'inclut dans le lot.

 

Ceux qui espéraient voir un retour de Luke en tant que héros (j'avoue en avoir fait partie, pensant que Luke comprendrait qu'il a commis une erreur en s'isolant et qu'il reformerait avec sa soeur un duo capable de tenir tête au Premier ordre) ne peuvent qu'être déçu par l'orientation qu'il a suivie. Mais si la saga veut évoluer et se libérer de la "tutelle" de Luke, il valait mieux sacrifier l'intégrité du personnage.

 

Maintenant, il aurait peut être été intéressant de voir Luke se tourner vers le côté obscur (comme le montrait le fabuleux arc du comics L'empire des ténèbres, qui voyait le jeune Jedi prendre place auprès d'un clone de Palpatine). On verra si l'esprit de Luke interviendra dans l'épisode IX car, après tout, c'est bien en héros qu'il achève sa vie, en donnant un dernier espoir à la Résistance et en lui permettant de s'enfuir.

Leïa se sert de la force.

C'est une scène qui a fait bondir un sacré paquet d'internautes. Alors que Leïa dérive dans l'espace suite au tir du vaisseau de Snoke qui a décapité la Résistance, elle se sert de la force afin de revenir sur la passerelle de sa frégate. Certains ont jugé la séquence ridicule, d'autres estiment qu'elle n'a aucun sens. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que Leïa est sensible à la force. La première fois c'est dans L'Empire contre attaque, quand elle entend l'appel de Luke et qu'elle sait exactement où il est. La deuxième c'est dans Le réveil de la force, quand elle comprend que Han vient de mourir.

Or, si on peut légitiment penser que c'est Luke qui lui permet de ressentir la force sur la cité des nuages, c'est bien elle seule qui entre en connexion avec l'esprit de son mari au moment de sa mort. Leïa étant la fille du plus puissant Jedi ayant jamais existé, il est tout à fait normal qu'elle dispose des mêmes pouvoirs que son frère. Il est cependant curieux que, même dans l'univers étendu, elle n'ait jamais été tenté d'embrasser totalement la religion. Il est vrai que, accaparée par la politique et le redressement de la galaxie, après la chute de l'Empire, elle a sans aucun doute eu d'autres choses à faire.

Rey puissante sans entraînement

C'est une interrogation qui court depuis Le réveil de la force et la polémique a pris encore plus d'ampleur avec Les derniers Jedi. Comment une fille sortie de nulle part, qui n'aurait aucun lien (si l'on en croit Kylo Ren et Snoke) aucun lien avec les Skywalker ou l'ordre Jedi peut avoir une telle maîtrise de la force ? Elle manipule le sabre laser d'une manière innée, ressent la force (y compris le côté obscur) et l'utilisera pour déblayer une énorme avalanche de roche !!

 

Deux hypothèses : la première est que Snoke a menti et que Rey est liée d'une manière ou d'une autre à l'ordre Jedi. Par le sang en étant la fille d'un Jedi disparu lors de l'ordre 66 ? On sait que dans l'univers étendu, il n'y a pas qu'Anakin qui ait brisé son voeu de célibat. Tous les autres Jedi sont-il vraiment  des parangons de vertu ? Dans Clone Wars, Obi Wan est clairement attiré par la duchesse Satine et quand il se portera à son secours à plusieurs reprises, ce n'est pas que pour faire avancer la guerre. 

Ou alors, Rey fait partie de ces personnes que les Jedi repéraient quand ils étaient enfants et les formaient sur Coruscant ? Il faut réécouter le dialogue entre Qui-Gon Jin et la mère d'Anakin quand il lui dit "S'il était né dans un monde de la République, nous l'aurions déjà repéré". La force est un tout et elle ne va se porter uniquement sur la famille Skywalker.

 

Si Rey est une Jedi qui s'ignore, elle est dans la même situation qu'Anakin et Luke. Anakin pouvait piloter un pod car il sentait la force, Luke pouvait piloter un vaisseau spatial et détruire l'étoile de la mort alors qu'il n'avait jamais quitté Tintouine. 

 

La prélogie a posé les bases de l'entraînement des Jedi quand ils sont pris à l'âge de 4 ou 5 ans comme Padawan. Mais à aucun moment, il n'est dit qu'il est obligé pour un Jedi de passer par un énorme apprentissage pour maîtriser la force. Après tout, Luke ne commence son initiation réelle auprès de Yoda qu'à âge adulte.

 

Les parents de Rey

C'est une des grosses surprises (et déceptions) du film : les parents de Rey ne seraient que des  soudards qui l'auraient vendue pour se payer à boire. En prenant le contrepoint, encore une fois, d'une des pistes narratives d'Abrams et Kasdan, Johnson a forcément frustré la quasi-totalité des fans de la saga. Ne refusant de céder aux sirènes qui veut que chaque personnage soit relié à un tout plus grand, pas sûr que le réalisateur ait rendu un grand service à Star Wars. Car si Snoke  a dit la vérité, alors l'aspect forcément sérial des origines de Rey en prend un coup. Mais après, comme je l'ai déjà dit, les forces du mal sont souvent maître du mensonges.

 

Les origines de Snoke

Là aussi, une sacrée déception pour ceux qui espéraient une réponse. Qui et d'où vient le suprême leader Snoke. Personne ne peut dire si l'épisode IX répondra à cette question, où s'il faudra se tourner vers l'univers étendu pour le savoir, mais on peut d'ores et déjà dire que Snoke n'est pas un Sith, vu qu'ils vont toujours par deux, un maître et son apprenti, et que les deux derniers sont morts lors de la bataille d'Endor. On sait aussi que Palpatine ambitionnait que Luke prenne la place de son père, mais que Vador espérait la même chose pour son fils, qu'il détruise Palpatine. 

 

La guérison de Finn

Plus anecdotique, le retour de Finn à la vie, après ses graves blessures contractées dans Le réveil de la force, est également traité par dessus la jambe. L'ex stormtrooper se réveille (un réveil assez ridicule d'ailleurs), Poe le voit, l'étreint puis on passe à autre chose. De toutes façons, Finn est le grand perdant de cette histoire, son personnage étant très mal exploité dans la sous-intrigue du casino .Qui plus est l'intrigue lui balance Rose dans les pattes, alors qu'il était clairement établi que lui et Rey étaient attirés l'un l'autre dans Le réveil de la force. Là aussi, nul ne sait ce qui lui arrivera dans l'épisode IX, mais on peut espérer que son rôle sera à nouveau à la hauteur.

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Les derniers Jedi proche de 400 millions, gros démarrage pour Jumanji 2

Publié le par Dave

Les derniers Jedi proche de 400 millions, gros démarrage pour Jumanji 2

Un week end de Noël qui permet à Star Wars de rester en tête, un bon démarrage pour Jumanji 2 et des scores médiocres pour Pitch Perfect 3 et The greatest Showman...

 

Week end du 22 au 26 décembre 2017

Les derniers Jedi397,2 millions
Jumanji 2 68,7 millions
Pitch Perfect 325,6 millions
The greatest Showman18,5 millions
Ferdinand29,1 millions
Downsizing7,2 millions
Coco163,5 millions
Father Figures 4,9 millions
Darkest Hour8,2 millions
The shape of water8,6 millions

 

Pluie de nouveautés donc aux USA, même si beaucoup ont bénéficié de moins de 1000 cinémas, mais une seule qui tire son épingle du jeu, alors que personne ne l'attendait vraiment. Jumanji 2 bénéficiait de la présence de The Rock (le spécialiste sur le fait d'arriver dans une séquelle !!) et a donc pris 68,7 millions depuis sa sortie mercredi dernier. Les 100 millions seront rapidement atteints et devrait donc dépasser les 100,5 millions de l'original avec Robin Williams et Kristen Dunst sorti il y a 22 ans déjà. 

 

Honnêtement, cette séquelle tardive avait tout du nanar bouche-trou mais les retours sont très positifs et le score n'est donc pas étonnant. Notez qu'avec 49 millions de plus à l'international, le film a d'ores et déjà quasi amorti son budget de 90 millions.

 

Pour le reste des nouveautés, c'est moins glorieux. La comédie Pitch Perfect 3 démarre à 25,6 millions. Le 2e opus avait ouvert à 69 millions en mai 2015. Inutile de dire que cette 3e partie n'atteindra pas cette ouverture et la série va logiquement s'arrêter.

 

Déception aussi pour Hugh Jackman et The greatest Showman . Malgré 3000 écrans, le biopic consacré à Barnum n'a pris que 18,5 millions en 5 jours. Les critiques sont bonnes, mais le public ne se rue pas en masse dans les salles.

 

Downsizing avec Matt Damon fait bien pire. 7,2 millions dans 2666 cinémas pour ce mélange SF/drame social où, les gens se font réduire en taille pour résoudre les problèmes environnementaux qui pèsent sur la planète. Le film a reçu un C de la part de Cinemascore et n'a donc pas convaincu grand monde.

 

Mais si on le compare au démarrage de Father Figures , une comédie avec Glen Close et Owen Wilson, ( 4,9 millions dans 2902 cinémas), on serait presque tenté de parler de succès !!

 

A l'inverse, Darkest Hour (non, ce n'est pas le titre de Megadeth !!) voit son extension de salles bien plus rentable avec 8,2 millions dans 806 cinémas.

 

Même chose pour La forme de l'eau, le nouveau Guillermo del Toro qui clôt ce top 10 avec 8,6 millions dans 730 cinémas.

 

En continuité, le megablockbusters Les derniers Jedi perd logiquement la moitié de ses entrées, mais son cumul de 397,2 millions devrait lui permettre d'espérer 650 millions au final. A l'international, l'épisode VIII devrait passer la barre de 800 cette nuit et le milliard d'ici la fin de la semaine. Sans atteindre les incroyables sommet  du Réveil de la force, on sait qu'il fera mieux que Rogue On, ce qui n'est pas un mince exploit non plus.

 

Ferdinand et Coco complète ce top avec respectivement 29,6 et 163 millions. Pixar a eu le nez creux en sortant son film 3 semaines avant Star Wars.

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Joyeux Noël

Publié le par Dave

Joyeux Noël

En attendant l'article sur le BO US, permettez-moi de vous souhaitez un joyeux Noël, la plus belle des fêtes...

Avec une image classique et une autre montrant que l'on fête Noël également dans une galaxie très lointaine.

Joyeux Noël

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2,5 millions d'entrées pour Les derniers Jedi

Publié le par Dave

2,5 millions d'entrées pour Les derniers Jedi

Un raz de marée de la force, un train qui démarre gentiment, une étoile qui se crache à la 6e place...Petit résumé de cette avant avant-dernière semaine de l'année !

 

Semaine du 13 au 19 décembre 2017

Les derniers Jedi2 510 462 entrées
Coco2 097 303 entrées
Le crime de l'Orient Express351 400 entrées
Santa et cie917 702 entrées
Paddington 2700 722 entrées
La 2e étoile161 366 entrées
L'étoile de Noël408 281 entrées
Le brio952 730 entrées
Les gardiennes231 846 entrées
C'est tout pour moi 489 569 entrées

 

Première titrait ce soir "Les derniers Jedi est-il le pire Star Wars ?", mais cela n'a pas empêché le public de lui faire un triomphe ! Avec 2 510 462 padawans dans les salles, le film est évidemment le plus gros démarrage de l'année.  

 

Et même si certains journalistes mettent en avant le fait que cet épisode VIII divise le public (enfin, divise ceux qui écrivent des critiques sur les sites style Allociné ou les réseaux sociaux), le fait est là : comme aux USA, Star Wars est devenu un phénomène qui dépasse le cadre de la SF. Contrairement à une légende tenace , les épisodes IV,V et VI lors de leur sortie n'ont jamais dépassé les 4 millions de spectateurs. C'est La menace fantôme qui a amené un nouveau public en sus de ceux qui avaient découvert la saga dans leur jeunesse (et dont je fais partie). L'épisode I fut le premier à dépasser les 7 millions de spectateurs. Depuis, tous les films (sauf le dessin animé Clone Wars) a fait au mim 5 millions d'entrées.

 

Continuez donc à polémiquer, la force reste avec Lucasfilm (et Disney). Bien entendu, on va guetter avec impatience quel score atteindra au final Les derniers Jedi. Ce n'est que là que l'on pourra dire s'il a déçu ou pas.

 

Deux films avaient choisi d'affronter Luke et Rey. Si Le crime de l'Orient Express s'en sort pas trop mal (et permet à Daisy Ridley de placer deux films dans le top 5) avec un peu plus de 300 000 voyageurs, La deuxième étoile se plante avec juste 161 366 skieurs. Lucien Jean Baptiste espérait sans doute que les vacances de Noël, synonyme de ski pour certains d'entre nous, seraient une bonne période, mais franchement, peut-on vraiment s'opposer au Premier ordre ?

 

En continuité, Coco cède sa première place mais dépasse les 2 millions d'entrées. Santa et Cie permet à Alain Chabbat de frôler le million et Paddington 2 est au dessus de 700 00. Voilà pour le top 5.

 

En dessous, c'est un peu moins glorieux. Si L'étoile de Noël bondit de 91%, mais son cumul de 408 281 bambins n'est pas énorme énorme.

 

Par contre, Le brio s'approche aussi du million. Etonnant pour un film qui a bénéficié de peu de promotion.

 

Enfin, Les gardiennes et C'est tout pour moi ferment la marche.

 

 

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Les derniers Jedi (****)

Publié le par Dave

Les derniers Jedi (****)

Le pitch : alors que la Résistance tente d'échapper au Premier ordre et à son leader Snoke, Rey  essaye de convaincre  Luke Skywalker afin qu'il revienne les aider dans ce nouveau combat contre le mal.

Attention ! Si vous n'avez pas vu le film, différez cette chronique car elle contient certains éléments qui vous en gâcheraient la vision.

Il y a 2 ans, Le réveil de la force avait remis la machine Star Wars en route, rencontrant un énorme succès mais sans forcément convaincre à 100%, la faute à un script qui se calquait beaucoup trop sur Un nouvel espoir et à un contexte politique très flou, sans oublier un certain galvaudage des éléments essentiels (la force traitée comme un vulgaire gimminck) mis en place patiemment par Georges Lucas

 

Les derniers Jedi se devait donc de confirmer ce succès tout en offrant, enfin, une nouvelle orientation à la saga.  

 

La mission est remplie mais pas à 100%. La faute à une intrigue parallèle très dispensable et à une volonté de  "surprendre" le spectateur alors qu'on ne pourra jamais faire plus grand choc que la révélation de l'Empire contre-attaque. Enfin, on peut quelque peu déçu par le fait que Ryan Johnson ait sciemment pris à contre-pied quasiment tous les éléments que Abrams avait mis en suspens dans Le réveil de la force : l'origine des parents de Rey et son lien avec Kylo Ren, Finn qui se réveille de manière ridicule, qui est Snoke.... Mention spéciale aussi à la recréation de la scène où Rey rencontre Luke, suivi par le geste du vieux Jedi balançant son sabre par dessus son épaule.

 

Comme pour Le réveil de la force, je ferai plusieurs chroniques. La première sera une "classique" et les autres s'intéresseront aux aspects les plus controversés du film.

 

Le point fort de ce nouvel opus est d'avoir su éviter le côté nostalgique et iconique du Réveil de la Force. On nous dit que Ryan Johnson est un fan de la saga depuis qu'il a vu Le retour du Jedi au cinéma, mais à la différence d'Abrams, il n'a pas hésité à en casser une partie des codes. Avec un pari aussi gonflé, le risque était grand de diviser le public. Cela n'a pas loupé.

 

Alors qu'on pouvait penser que le film se baserait sur l'initiation de Rey et sur la montée en puissance de Kylo Ren ainsi que du combat entre le Premier ordre et la résistance. Les évènements se déroulant immédiatement après Le réveil de la force - une première dans la saga où les laps de temps entre chaque partie de l'histoire étaient bien plus long (10 ans entre le I et le II, 3 ans entre le II et le III, 20 ans entre le III et le IV, 3 ans entre le IV et le V, un an entre le V et le VI et 30 ans entre le VI et le VII, laissant l'univers étendu prendre le pouvoir et combler certains trous), le sentiment d'urgence fait vite place à une course en avant, symbolisée par le vaisseau de la résistance talonnée par ceux du premier ordre. Une idée géniale, mais dont l'intrigue parallèle casse le rythme.

 

En effet, se rendant compte que le Premier ordre peut les suivre à travers l'hyper espace, Poe et Finn (aidés par une technicienne relativement pénible à mon goût) décident de se rendre sur le vaisseau de Snoke afin de désactiver le dispositif. Pour cela, ils ont besoin d'une personne capable de craquer les codes du Premier Ordre. Furtive apparition de Maas (une scène assez gênante ) puis direction une planète casino où s'encanaillent les personnages les plus riches de la galaxie. Alors que ces scènes sont massivement mis en avant dans les différents making of (par exemple le numéro de SFX dont je parlais ici) , elles sont quasiment inexistantes à l'écran, un peu comme si le réalisateur se désintéressait totalement de ce voyage. Si on y ajoute plusieurs Deus ex machina - les héros emprisonnés en même temps qu'un craqueur de code, les multiples interventions de BB8 qui tombe toujours à pic - on a là le passage le plus inutile de toute la saga. Ceux qui braillaient après la scène où Padmé et Anakin flirtent dans l'herbe de Naboo auront révisé leur jugement. Au moins, cette scène assez mièvre faisaient avancer les sentiments des deux personnages. Là, on a donc droit à une succession de scènes sans enjeu, si ce n'est la cavalcade d'une horde de bestiaux extraterrestres dans le casino, de dialogues d'une platitude extrême et surtout tout ceci ne sert à rien vu que le craqueur se révèle être un traitre au service du Premier ordre et que les héros ne parviendront pas à désactiver le dispositif du premier ordre. A moins que cette mission gâchée ne soit que prétexte au sacrifice d'un nouveau personnage...

 

Les derniers Jedi dure 2H30. En enlevant cette sous-intrigue, on aurait eu un métrage d'une durée plus canonique et son efficacité aurait été décuplée. 

 

C'est d'autant plus dommage car, je le répète, l'idée de cette course poursuite entre le premier ordre et la résistance dans l'espace est fabuleuse, génératrice de tensions au sein des héros (j'ai particulièrement aimé la façon dont Poe Dameron semble faire tout le temps les mauvais choix) d'autant plus que Leïa, gravement blessée n'est plus là pour apaiser les choses. Au passage, ceux qui critiquent la scène de son sauvetage oublient juste que, en tant que fille d'Anakin, elle possède aussi la force, mais n'a jamais voulu la développer que cela soit dans l'univers étendu (même si dans la BD Leïa paru en 2016, elle sentait la présence de sa mère quand elle visitait Naboo) ou les films. Après, tout Luke ne dit-il pas sur Endor "Ma soeur a ce don". Quel dommage que la mort de Carrie Fisher empêche toute évolution de son personnage dans ce sens ! En tout cas, l'épisode 8 lui donne un film digne de son rang !

 

En fait, à la différence des épisodes I à VI, où Lucas avait une trame depuis le début, on a un peu l'impression que la nouvelle équipe créative avance un peu au jugé. Cela explique sans doute ce sentiment d'inachevé.

 

Heureusement, les relations entre Rey et Luke, ainsi que son lien avec Kylo Ren (même s'il est expliqué que de manière fugitif par Snoke), et tout ce qui tourne autour de la force, sont fabuleuses. Certes, le script détruit l'aura des Jedi, mais après tout, Luke a-t-il vraiment tort quand il estime qu'ils ont laissé Dark Sidious s'emparer du pouvoir? On peut toutefois se demander d'où il tient ce nom. Peut être que Yoda lui en a parlé sur Dagobah. Luke est terrifié  à l'idée d'avoir échoué tout comme Obi-Wan avait échoué avec son père. Et que son échec a permis l'émergence d'un personnage encore plus sombre que Vador.

 

Rey idéalisant les Jedi , disparus de la galaxie depuis plus de 50  ans en tant que force majeure  politique, elle ne peut qu'être horrifiée par l'attitude de Luke. Et les rapports entre les deux personnages sont justement inédits : il n'y a pas le respect de Luke envers Yoda  ou le conflit latent entre Anakin ou Obi Wan. Ici, l'opposition est bien plus subtile et la puissance qui émane de Rey, clairement du niveau d'un Mace Windu ou d'un Yoda, laisse entrevoir , on l'espère, un dénouement apocalyptique entre elle et Kyo-Ren.

 

Luke décide de faire table rase du passé (il brûle l'arbre et les livres sacrés des Jedi, encouragé en cela par le fantôme de Yoda) mais est-il si différent de son neveu qui déclare à Rey vouloir renvoyer dans les limbes Jedi et Sith ? Il est évident que l'ordre ne pourra plus jamais être aussi puissant, alors pourquoi ne pas le laisser disparaître ? Et à ce moment là, le titre prend tout son sens : les derniers  Jedi doivent être pris dans le sens de ultimes. Luke et Kylo Ren pourraient bien terminer le travail de sape de Dark Sidious et Dark Vador entamé dans La revanche des Sith !

 

Certains fans ont hurlé à la trahison, déçu de voir Luke se transformer en ermite aigri, mais vu son échec, pouvait-il en être autrement ?

 

Le lien entre Rey et Kylo Ren est également une trouvaille fabuleuse et surtout inédite, même si les dialogues éloignés entre Jedi étaient déjà présents dans les premiers films :  Luke appelant sa soeur au secours après son combat contre Vador, Qui-Gon Jin hurlant "non" à Anakin quand celui ci massacre les hommes des sables, Yoda ressentant la souffrance d'Anakin... Mais jamais à ce point. Et même si le script ne répond à aucune question sur l'origine de Rey (espérons que ce que lui dit Snoke est faux, après tout les Sith sont les maîtres du mensonges) et évacue les chevaliers de Ren, ce lien est l'autre ciment du film. Depuis Le réveil de la force, on sait que Rey est bien plus qu'une pilleuse d'épave. Là, on la voit passer le deuxième stade de sa formation , au moment le plus dangereux pour elle, Luke estimant même qu'elle ait déjà passé du côté obscur.

 

Et ce lien, sublimé par la séquence sur le vaisseau de Snoke où, alliés un instant, Rey et Kylo Ren vont affronter les gardes de Snoke, fraichement tué par son apprenti, lance le 3e acte de l'histoire, celui où les enjeux culminent .

 

Car après la superbe bataille d'ouverture, le film va se conclure par l'assaut du Premier ordre sur une résistance décimée. Graphiquement, l'idée de cette terre rouge recouverte de sel est superbe et donne un aspect sanglant à la bataille. Mais c'est l'apparition de Luke , comme surgie de nulle part, qui élève le film à la hauteur des sagas de Luka ! Son combat avec Kylo Ren restera dans les annales d'autant plus que tout n'y est qu'illusion. Le geste où il essuie sa tunique après avoir été bombardé par les quadripodes du Premier ordre laissait à penser qu'il y a quelque chose qui "cloche". Luke , en s'ouvrant à nouveau à la force, a réussi à projeter son corps, un corps idéalisé (rien à voir avec le clochard échevelé vivant en exil) afin de faire gagner du temps à sa soeur et ses troupes.

 

Et quand le spectateur se rend compte de l'imposture, il est trop tard. Luke quitte ce monde pour se fondre dans la force. Là aussi, certains fans ont hurlé à la trahison, mais pouvait-il en être autrement. Avec sa mort, celle de Leïa (qui n'apparaitra pas dans l'épisode IX) et celle de Han Solo, la galaxie se trouve donc face à ses nouveaux maîtres. Reste à savoir quel chemin emprunteront Rey et Kylo Ren. A moins que Ben Solo ne revienne pour de bon ? Mais après tant d'horreurs, on peut en douter.

 

Visuellement, le film est à la hauteur et fait honneur à la saga. Pouvait-il en être autrement quand on sait que ILM tient toujours la barre ? Mais je reviendrai sur ce point dans un nouvel article.

 

En conclusion, sans être parfait (je me répète, mais pour moi La revanche des Sith reste insurpassable, ainsi que le final du Retour du Jedi), Les derniers Jedi est suffisamment puissant pour être une nouvelle pierre de voute de l'univers Star Wars. Espérons juste que le IXe épisode parviendra à l'équilibre et ne se contentera pas d'évacuer les réponses que tout vrai fan espère.  

 

 

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SFX de décembre 2017

Publié le par Dave

SFX de décembre 2017

Cela faisait quelques temps que je n'avais pas parlé de SFX. Il fallait réparer cette erreur.

Le dernier numéro fait sa couverture sur La forme de l'eau, le dernier film de Guillermo del Toro primé à Venise, et qui rend hommage aux créatures amphibies comme celle de L'étrange créature du lac noir, mais le méga dossier est bien évidemment consacré au nouvel épisode de Star Wars Les derniers Jedi. Agrémenté de superbes photos et garantis sans aucun spoiler, le dossier s'intéresse aux créatures, aux vaisseaux (dont l'animation 3D doit respecter les limitations des maquettes de la première trilogie sous peine qu'il y ait quelque chose qui cloche), aux effets réels et à toutes les parties virtuelles du film, Snoke en tête dont la publication d'une photo en très gros plan donne le ton.

 

Comme très souvent, le style clair des questions et les données techniques bien expliqués par les personnes interviewées permettent de mieux comprendre la mécanique du film. En autre chose surprenante, on y apprend que pour la première fois, l'équipe a mis le paquet sur des personnages féminins. Bon, pour être tout à fait juste, il y avait déjà des créatures féminines à partir du Retour du Jedi et dans la prélogie, mais pas dans ces proportions.

 

L'autre gros dossier est consacré à Blade Runner 2049 avec une douzaine de pages réparties en plusieurs thématiques  : 6 illustrées par les magnifiques maquettes de Los Angeles, 2 sur la création du Las Vegas où se cache Ford, 2 sur la recréation de Rachel et 2 sur la scène d'amour "à trois" qui met en scène un répliquant, un hologramme et une prostituée. Le film étant une réussite totale, il était logique que SFX mette aussi le paquet dessus.

 

A cela s'ajoute un excellent making of de La forme de l'eau, surtout axé sur la volonté de Guillermo del Toro de rendre hommage à ses films préférés, un article sur le nouveau Jumanji qui pourrait bien être une excellente surprise, un zoom sur la créature de Okja (le film Netflix), un décryptage des effets visuels de Ca, une très bonne interview de Patrick Tatopoulos pour son travail de décorateur sur Justice League.

 

Enfin, Mascarade propose sa 2e partie sur les tatouages temporaires.

 

Ajoutez-y 4 affiches offertes, dont les 2 des Derniers Jedi et vous obtenez donc un magazine à l'achat indispensable.

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