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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 18:58

Encore scotché par la vision de Man of Steel, je remets en ligne la chronique que j'avais écrite en 2006 pour Superman Returns. L'ayant revu la semaine dernière, je n'en change pas une ligne !!

 

Le pitch : après 5 ans d'absence dans l'espace à chercher des survivants de la planète Krypton, Superman revient sur terre. Plusieurs surprises , bonnes et mauvaises l'attendent.

MEA CULPA !!! Lors d'un article de 2005 , et  à la vision de la bande annonce, j'avais écrit que ce Superman Returns sentait le remake du film de Richard Donner de 78. Non seulement, j'avais tout faux mais en plus je me suis planté au delà de ce que l'on peut imaginer. Ce Superman là est tout simplement le meilleur film de l'année !!

Bryan Singer a réussi la synthèse qui consiste à donner une suite aux deux premiers films et à ancrer Superman dans les années 2000. Pari impossible mais brillamment tenu et ce durant plus de 2h30. Non seulement, Superman Returns est un spectacle brillant, spectaculaire et d'une extraordinaire facture technique, mais c'est aussi (et surtout) une réflexion intelligente sur la condition du surhomme envoyé parmi les hommes.

Partant d'un postulat inverse de Batman Begins (faire table rase du passé , y compris des films de Burton), Synger a choisi la continuité. Le fait qu'il prenne la suite de Donner, dont la femme a produit les 2 premiers X-Men explique peut être cela. Mais quel qu'en soit les raisons, cette option permet de faire replonger le vieux fan dans la nostalgie et de rallier un public nouveau. On en attendait pas moins de celui qui a réussi à rendre crédible une équipe de mutants et qui a relancé la mode des super-héros au cinéma. En faisant une séquelle et non un relaunch, il rend hommage au passé et prépare le futur.

Cet hommage va jusqu'à reprendre des images de Marlon Brando , toujours dans le rôle de Jor-El. La technique le permet alors pourquoi pas ? Certes, on peut s'interroger sur l'éthique car Brando, décédé il y a quelques années, ne peut juger de son travail. Mais ici le but n'est pas de le ridiculiser mais au contraire d'insister sur le caractère divin de cet homme qui envoie son "fils unique" sur Terre pour "sauver les hommes". La référence christique prend de nouveau tout son sens et s'éloigne considérablement des deux derniers épisodes avec Christopher Reeves. Autre concession au passé, le look  très Hackman de Kevin Spacey, parfait dans son rôle de Lex Luthor. Et si on peut être un peu déçu par le manque d'implications physiques de son plan (j'y reviendrais plus loin), là aussi , le lien avec les films de Donner et Fleisher (Fleisher, qui on le rappelle, a retourné une partie des scènes du Superman II de Donner pour des raisons légales) est fort : toujours entourés d'incapables très seventies, Luthor est un génie incompris mais souvent plus proche de Lagaffe que de Da Vinci. L'humour qu'il véhicule fait mouche et ses associés ne sont pas en reste (le gag des chiens !! ). Tout comme dans les deux premiers films, sa mégalomanie en font un vrai méchant de BD et pas une menace planétaire.

Autre hommage appuyé, la scène de l'envol romantique entre Superman et Loïs , sans doute l'une des plus belles du film !! Un moment d'émotion dans un métrage qui en compte beaucoup. Enfin, notons l'utilisation intelligente du thème inoubliable de John Williams dans la musique. Bref, Singer fait le lien entre 1980 et 2006 avec une intelligence qui laisse pantois. Et qui , d'ailleurs, a laissé de marbre pas mal de "critiques" bien incapable de percevoir la portée réelle du film !! De Mad Movies (mais bon, la nuance étant absente chez eux depuis des mois) aux Cahiers du cinéma , la presse passe totalement à côté du film. Tant pis pour elle.

Bien sûr, un film n'est rien sans acteur : Brandon Routh est , avec des lunettes, un sosie quasi parfait de Christopher Reeves. Et , tout comme son illustre modèle, il est tout aussi crédible en Superman. Musclé à souhait, bien mis en valeur par son costume (que Tim Burton voulait mettre au rencard) , le jeune homme est l'incarnation idéale de l'homme d'acier, tout comme Christian Bale est le Batman idéal !! Quasi inconnu, il décroche donc la timbale et parvient à faire (presque) oublier l'homme qui a créé le rôle au cinéma. Notons que Superman Returns est dédié à Christopher et Dana Reeves !!


Loïs Lane bénéficie de la présence de Kate Bosworth qui campe une jeune femme plus sexy et moins cynique que l'originale créée par Margot Kidder. Certes, cette Loïs 2006 manque un peu d'épaisseur mais c'est sans doute due à son rôle de mère . Singer a d'ailleurs accentué son ressentiment contre Superman , coupable d'après elle d'avoir quitté la Terre sans lui dire au revoir. Cet antagonisme, doublé à son nouveau statut (elle vit avec un homme qui est tout simplement un Superman de substitution : il est pilote donc il vole, il est courageux mais surtout il est présent) est l'une des clés du film car il permet d'éviter le sempiternel cliché du "Je t'aime - moi non plus". Superman a donc l'occasion de voir ce qu'il a gâché mais , au cours d'un rebondissement que je tairais, il peut également apercevoir ce qu'il a créé. Notons que pour le compagnon de Loïs, Singer a fait appel à Cyclope euh... à James Marsden, offrant à l'acteur une chance supplémentaire de s'imposer dans la cour des grands seconds rôles.

L'idée de donner un enfant à Loïs Lane permet également d'humaniser son personnage mais aussi d'orienter les futures aventures du héros. Le triangle amoureux , absent du comics, modifie également considérablement les rapports entre les protagoniste et ce gamin n'est en aucun cas une caution pour attirer les enfants dans les salles. Et la scène où Superman est en tête à tête avec lui est un autre sommet du métrage.

La partie humaine du film est donc totalement réussie , les héros sont palpables, fait de sang et de larmes et leurs relations s'enracinent dans un terreau franchement fertile. A l'image de ses deux X-Men, Singer a préféré s'axer sur les personnages , sur le côté humain de Superman (délaissant un peu Clark Kent d'ailleurs) plutôt que de livrer un spectacle purement pyrotechnique.

Bien sûr, l'action est là et bien là : le sauvetage de la navette et de l'avion montre à quel point les effets visuels ont évolué depuis 26 ans. La perfection des scènes de vol m'a laissé pantois. Et la beauté des flashbacks (on croirait à la fois des tableaux de Rockwell et des extraits du film de Donner) est à la hauteur du mythe. On peut cependant émettre deux réserves . La première est économique : difficile de comprendre pourquoi le film a coûté si cher (240 millions de dollars) . Certes les effets visuels, les décors, les scènes de vols sont impressionnants mais j'en viens à me demander si les studios maîtrisent vraiment les coûts de leurs films. Car après tout, Lucas offre pour moitié moins cher des films encore plus complexes. Le fait qu'il possède ILM doit aider mais tout de même.

L'autre réserve est plus cinématographique : on est un peu frustré du manque de répercussion de l'émergence du continent de Lex Luthor, surtout qu'on a été alléché par sa démonstration virtuelle. Sans doute, Singer, dans le cadre tendu de la situation mondiale, a refusé de monter des villes qui s'écroulent. Mais cet aspect des choses est rapidement évacué par le traitement de Luthor envers Superman . Là aussi , Singer reprend des éléments de Donner (la kryptonite, la main mise sur le foncier...) allant jusqu'à mettre dans la bouche de l'associée féminine la même phrase que Mlle Techmaker dans Superman I (il vous a dit "Casse toi, p'ti con") . Luthor reste un bouffon, un génie gaffeur mais en aucun cas le script ne le rabaisse. On peut donc être déçu  du manque d'implication de son plan mais c'est vraiment le seul (petit) reproche que l'on peut faire au film.

En résumé, Bryan Singer a totalement réussi le retour de Superman. Il a évité le piège du remake, brillamment fait le pont entre deux époques, préparé le futur. Dommage, vraiment dommage que le public ne l'ait pas totalement suivi. En attendant de revoir ce chef d'oeuvre en DVD, je m'en vais allez relire La mort de Superman, le monstrueux album regroupant 38 (!!) épisodes du comics !

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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