C'était l'un des derniers géants de notre cinéma, un acteur immense né il y 88 ans dans la France d'entre deux guerres et qui a su rendre heureux le public pendant des années...
Jean Paul Belmondo , dit Bébel, ce fut une certaine idée de la classe, de la gouaille, de l'humour, de la prise de risque que cela soit dans ces choix de films ou de metteur en scène (de Godard à Lelouche en passant par Verneuil) ou en faisant lui même ses cascades.
C'était surtout un bon vivant, un acteur qui ne s'embarrassait pas de politiquement correct et qui jouait ce qu'il voulait, sans se soucier de ce qu'en dirait la critique. On gaussait sur son cabotinage ? il en rajoutait dans le film suivant. On se moquait de ses cascades ? Il se faisait suspendre sous un hélicoptère dans le Guignolo. On l'accusait de tuer le cinéma d'auteur car le carton de L'as des as "enlevait" du public à Une chambre en ville ? Il rappelait qu'il ne tournait pas que des hits mais donnait sa chance à tout réalisateur qui le sollicitait.
Bébel, c'est une collection de films qui fleure bon le cinéma à l'ancienne, le polar décomplexé, la comédie jamais vulgaire, mais aussi des ovnis comme Pierrot le fou ou A bout de souffle. Il suffit de dire des titres comme Flic ou Voyou, Le Magnifique (où il se moque de son personnage), Le professionnel, Cartouche, Les tribulations d'un chinois en Chine, Borsalino (son duo immense avec Delon), Hold Up , les Morfalous, Léon Morin prête, le voleur (un des meilleurs films de Louis Malle) pour se rendre compte du monument qu'est Belmondo.
Alors oui, il ne tournait quasiment plus depuis 20 ans. Oui, il avait refusé son Céasr pour Itinéraire d'un enfant gâté. Oui, il a quelques films très mineurs à son actif (Un homme et son chien par exemple) mais franchement, sur son demi-siècle de cinéma, que peut-on vraiment jeter ? Quasiment rien !
Belmondo nous quitte donc à 88 ans, mais ses films restent éternels et toujours présents sur nos étagères ou dans nos coeurs. Et c'est bien cela le plus important !!