Le 7E appendice continue avec deux gros modules, de 17 et 25 minutes chacun. On entre clairement dans le tournage et curieusement, Jackson a commencé par la scène où Bilbo rencontre Gollum. Pas la scène la plus simple, assurément. Mais cela permettait à Andy Serkis d’en finir avec son rôle en tant qu’acteur (et qui l’a rendu célèbre) pour se consacrer à la 2e équipe. On voit dans ce module combien le film a été préparé. Rien n’est laissé au hasard et le making of, franchement bien foutu, permet de voir comment les effets visuels transforment une scène. Il est clair que Weta fait plus que rivaliser avec ILM. Le studio néo-zélandais est clairement son égal !!
Le deuxième module s’axe sur les scènes à Cul de Sac. Là aussi, on est ébahi par le boulot effectué par les techniciens avec un Gandalf devant un décor vert et les nains sur le plateau normal. Les images se mélangent pour obtenir le résultat que l’on sait. L’utilisation de la 3D empêchait le truc de la perspective forcée. Mais ce tour de force technique s’est fait au dépend de Ian Mckellen, obligé de jouer seul et qui a sérieusement pensé à laisser tomber. Mais le reportage nous montre une équipe aux petits oignons pour lui. Finalement, le vieil acteur a su surmonter ses craintes ! Bilbo n’aurait pas été le même sans lui !!
Suivent deux modules plus court. Le premier montre le tournage de la scène avec les trolls. On peut ainsi voir les mécanismes qui permettent de faire rôtir des nains ou la façon dont on peut orchestrer un combat entre un nain et un troll. Fous rires garantis tant les images de tournage semblent ridicules : des adultes grimés qui tapent comme des sourds sur des espèces de tubes verts, des nains qui manquent de vomir tant les prises où la broche tourne sont longues… Quand on voit le résultat final à l’écran, on ne peut qu’être ébahi par le travail technique.
Idem pour le petit module sur Radagast. D’une part, l’acteur qui l’interprète, Sylvester Mcoy est franchement rigolo et d’autre part la scène du traîneau tiré par des lapins, imaginée plus ou moins comme un gag au début relève de la même progression que celle avec les trolls avec des images brutes à mille lieux du résultat final. L’aspect le plus intéressant de ce module est la façon dont les maquilleurs ont transformé un cascadeur de type asiatique en un vieil homme blanc à la barbe et cheveux emmêlés. Après, le making of s’intéresse aux scènes où le traîneau glisse à travers la forêt. On peut donc voir que si les lapins sont en CGI, le traîneau existe bel et bien et traverse donc une forêt entièrement créée en studio. Le travail sur les détails, la lumière et tutti quanti montre le soin maniaque de Peter Jackson pour obtenir ce qu’il veut, y compris dans cette scène somme toute mineure.
Les modules se suivent et ne se ressemblent pas. Après ces passages riches en action, le making of se tourne vers les scènes de Fondcombe où l’on va retrouver les protagonistes de la première trilogie à savoir Elrond, Galadriel et Saroumane. Pour ce dernier, il est surprenant d’apprendre qu’il a tourné ses scènes à Londres, ne pouvant se déplacer en Nouvelle-Zélande. La magie des écrans verts a fait le reste. Ce module est surtout une occasion de voir comment Jackson dirige ses acteurs lors des scènes calmes, comment il prend conseil auprès de ses deux scénaristes (dont sa femme). Un petit passage assez amusant montre comment les acteurs ont dû se battre avec la langue elfique pour dire une phrase somme toute banale. Mais ce qui ressort encore et toujours c’est l’incroyable écart entre les prises réelles et le résultat final, y compris dans une scène où 4 sages personnages discutent de l’avenir de la Terre du Milieu.
Vient ensuite un passage sur la tempête du Mont Brumeux. Là aussi, les effets physiques sont puissamment mis en valeur avec des trombes d’eaux qui s’abattent sur les nains, le vent, les éclairs (créées par des flashs de lumière). Les acteurs voient le poids de leur costume s’alourdir, les barbes les empêchent de dire leur dialogue… dur de jouer dans un film pareil. Mais le meilleur moment de ce module est la préparation de la cascade où, endormis, les nains sont précipités dans les cavernes du Mont Brumeux. Rien n’est laissé au hasard afin d’éviter tout accident. On sent de nouveau le professionnalisme de l’entreprise, les répétitions minutées et au final, la scène tournée en une seule prise et qui donnera un impact décuplé à l’écran.