Alors que Mission impossible : fallout fonce vers la barre des 800 millions, devenant le plus gros succès , sans tenir compte de l'inflation de la série, petit rappel sur une franchise qui a connu de très hauts, avant un petit passage à vide et qui est reparti à la hausse...
Le premier film avait démarré très fort avec 457,7 millions de dollars de recette dont 180,9 aux USA (379,5 avec l'inflation). Le métrage de Brian de Palma avait très bien fonctionné en Europe, notamment en France , boosté il est vrai par la présence d'Emmanuelle Béart et Jean Réno.
Mais quand 4 ans plus tard, la version de John Woo débarque, elle fera mieux encore avec 546,4 millions !! Aux USA, son score est de 215 millions (370 avec l'inflation) et, mine de rien, il faudra attendre 18 ans pour qu'un autre épisode le dépasse en dollars non actualisés ! Malgré des critiques parfois dures, qui fustigent le côté un peu linéaire de l'histoire, la patte de Woo est intacte et le cinéaste de Hong Kong livre un métrage visuellement superbe, ponctué des ralentis dont il a le secret et d'un montage impeccable. Cruise et lui se sont trouvés, malgré les rumeurs d'un tournage compliqué. Le public n'en a eu cure et a répondu présent.
Il va s'écouler 6 ans après que Ethan Hunt et consort reviennent sur les écrans. Entre temps, la saga Jason Bourne a redéfini le film d'action, l'orientant vers un style plus brutal et moins "héroïque". Cruise fait appel à JJ Abrams, dont la série télévisée Alias et les débuts de Lost ont donné une excellente côte. Mais en voulant justement réorienter MI vers un côté plus humain et en mettant en scène un méchant moins caricatural, Abrams a sans doute eu raison trop tôt. Malgré plusieurs passages spectaculaires, le public boude quelque peu et cet épisode ne fera "que" 397 millions mondiaux. Aux USA, il obtient également le plus faible score avec 134 millions. Et même en tenant compte de l'inflation, ses 189 millions en font vraiment l'épisode le moins rentable de la série.
Il est vrai qu'en 2006, la polémique scientologie bat son plein et a fait bien du mal à l'acteur. En mettant systématiquement sa "religion" en avant, la défendant bec et ongle, Cruise s'attire les foudres de pas mal de gens et son box office s'en ressent, son dernier très gros succès , La guerre des mondes, remontant déjà à 2 ans.
On pense la série morte et enterrée, victime du syndrome du 3e épisode qui fait très souvent moins bien que le 2e (Pirates des Caraïbes, Matrix, Terminator, Alien... la liste est longue) mais l'acteur a de la suite dans les idées ! Non seulement , il garde sa confiance à Abrams (qui va produire les 3 épisodes suivants) mais une partie de la nouvelle équipe MI, Simon Pegg en tête, va revenir dans Protocole Fantôme. Et l'acteur opiniâtre va être récompensé car cet opus IV va 694,7 millions mondiaux et 209 aux USA (246 avec l'inflation). La saga est totalement relancée et la mise en scène de Brad Bird, sa première en live après Ratatouille, Les Indestructibles ou Le géant de fer, se moule parfaitement dans la vision de l'acteur.
4 ans plus tard, Christopher McQuarrie prend le relais et le succès sera quasiment identique : 682 millions mondiaux, 195 aux USA ( 219 avec l'inflation) ! Rogue Nation permet à la saga de continuer à développer sa mythologie et les cascades délirantes de l'acteur (la scène où il monte dans un avion au décollage est désormais culte) font que le spectateur en a pour son argent. En refusant la surenchère du numérique ou un montage épileptique (celui des Jason Bourne) qui ne fut qu'un temps à la mode, Cruise a eu raison, quasiment envers contre tous et le 6e opus, Fallout, cumule 777,9 millions dont 218 au cinéma.
En résumé, les 6 épisodes de Mission Impossible ont rapporté 3,557 milliards de dollars au cinéma, auxquels il faut rajouter la vidéo et les diffusions télés, soit une moyenne de 592 millions par film. Très peu de franchise peuvent en dire autant. Pas mal donc pour une série voulue par un acteur qui n'aura jamais fait la moindre concession sur la qualité de ses films, qui l'aura toujours tenu à bout de bras, malgré les torrents de critiques voire de haine qui se sont abattus sur lui.