Alors que nos amis américains avaient pu se prendre en pleine face le choc Titanic, qui ouvrit en tête avec un BO de 28 millions , battant donc le très attendu nouveau James Bond Demain ne meurt jamais, en France il nous fallu attendre début janvier pour vérifier si ce que SFX, quasiment seul, nous vendait depuis plusieurs mois : le nouveau James Cameron est un chef d'oeuvre.
Emportant tout sur son passage, Titanic fit couler les records les uns après les autres pour s'arroger celui du film le plus vu de tous les temps en France, avec plus de 20 millions d'entrées, délogeant donc Les 17 millions de La grande Vadrouille, sorti presque 30 ans auparavant. Si on y ajoute la ressortie 3 D, c'est 21 774 181 spectateurs !!!
Les cyniques avaient beau se la jouer "moi, je n'ai pas vu le film et je ne veux pas le voir", le public se ruait dans les salles, allaient le voir et le revoir (personnellement, j'y suis allé 4 fois et j'y suis retourné pour la ressortie en 3D) et montrait que quand un film était une telle combinaison d'émotion, de technique, de romance et de spectacle, il répondait présent.
La presse ? comme souvent, elle prit le train en marche. Pour un SFX qui avait, dès l'été, compris que l'histoire était en marche, les autres eurent un peu de mal à admettre que James Cameron était capable de montrer autre chose que des robots venus du futur ou des Aliens (belliqueux ou pacifiques) voire des véhicules conçus pour un Arnold au sommet de sa gloire comme True Lies. Notons pour être honnête que le très conservateur Les cahiers du cinéma n'avait pas attendu également Titanic pour comprendre que Cameron était un pur génie, un cinéaste de l'étoffe d'un Spielberg ou d'un David Lean. J'en veux pour preuve la façon dont ils avaient analysé True Lies, décelant derrière l'action débridée, l'intelligence de la mise en scène, la brillante comédie de moeurs et la technique sans faille d'un cinéaste intransigeant.
20 ans après, au delà des records, que reste-il de Titanic ?
Au niveau du box office , Cameron a eu le toupet de se battre lui même avec Avatar (2,7 milliards) et si au USA, Le réveil de la Force a pulvérisé les recettes de sa fresque SF, Titanic, en terme de tickets vendus est 5e (devant lui se trouve ET, La mélodie du bonheur, Un nouvel espoir et Autant en emporte le vent).
Au niveau récompense, les 11 Oscars en font l'égal de Ben Hur.
Oui, mais au delà ?
Titanic reste tout simplement l'un des plus grands films jamais portés à l'écran, une oeuvre magistrale qui tout aspirant réalisateur devrait décortiquer, un Everest narratif et technique, une des raisons majeures qui font que l'on aime aller dans une salle obscure !
Titanic figure depuis 20 ans dans mon top 3 ! D'ailleurs les deux autres films que j'y plaçais en 1998, à savoir Lawrence d'Arabie et L'empire contre attaque ont été remplacé par Avatar et La revanche des Sith.
Revoir Titanic en 2018, c'est vivre à nouveau une expérience intense, c'est frissonner avec Rose et Jack, c'est espérer que les deux amants s'en sortent, c'est voir avec effroi la catastrophe se profiler.
Que les cyniques et les aigris gardent leurs commentaires fielleux. Cameron n'en a cure. Il sait pertinemment qu'il a plus que réussi son pari totalement dingue : faire un triomphe avec une histoire en costume que tout le monde connait et où quasiment tout le monde meurt à la fin !