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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 11:41
Cela sent la fin de la partie pour Avatar !! Le chef d'oeuvre de James Cameron vient de sortir pour la première fois depuis 15 semaines du top 10 ce vendredi et risque bien de pas y être ce dimanche soir.

En fait, depuis son échec (scandaleux) aux Oscars, Avatar a subi également la concurrence d'Alice aux Pays des merveilles qui a squatté la majorité des salles 3D (il n'est plus diffusé que dans 930 cinémas) et l'annonce de la sortie du DVD le 21 avril prochain a permis aux spectateurs potentiels de se dire qu'ils le verraient en vidéo.

Sorti la veille des vacances de Noël, Avatar cumul au bout de ces 99 jours 738  298 000 $ aux USA, et plus de 2,66 milliards dans le monde entier. Il a battu tous les records possibles, réussissant l'impossible, à savoir déloger Titanic de sa première place.

Ayant révolutionné le cinéma, même si les professionnels ne l'ont pas vraiment compris, Avatar a prouvé que la 3D était un spectacle rentable. Même UGC, longtemps réfractaire, vient de communiquer sur ses toutes nouvelles salles 3D. Alice au pays des merveilles est, par exemple, enfin visible à l'UGC Ludres, le cinéma le plus proche de chez moi.

Le choc Avatar se fera longtemps ressentir et la révolution initié par ce film magnifique n'est pas prêt de s'arrêter !! 
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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 16:05
Je sais, vous avez sans doute déjà vu la photo, mais voir notre Dieu à tous, James Cameron, féliciter aussi "chaudement" son ex-femme, Katryn Bigelow (pour qui il a écrit son chef d'oeuvre, Strange Days !), c'est vraiment marrant !!
 
james-cameron-congratulates-kathryn-bigelow-6435-1268055586.jpg
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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 08:51

T1.jpgTerminator : le film mythique qui a propulsé James Cameron à l'avant scène après le faux départ de Piranha 2. Terminator qui a définitivement lancé Schwarzie. Terminator, tourné pour 6 millions de dollars, et qui en rapportera pas loin de 70 , glanant le grand prix du Festival d'Avoriaz du temps où il voulait dire quelques chose... Bref, Terminator le premier choc du maître, une oeuvre culte, un chef d'oeuvre.

C'est à Rome où Cameron achève le montage de Piranha 2 que le cinéaste a une vision. Dévoré par une fièvre dans sa chambre d'hôtel , il voit un robot émergeant des flammes et cherchant à tuer une jeune femme. L'image ne le quittera plus et il n'aura de cesse que l'imprimer sur pellicule.

Rentré aux USA, il va écrire le scénario , s'inspirant d'une histoire de la série Au delà du réel, et va se mettre en quête d'un financement. Car pour Cameron, il est hors de questions qu'un quelconque yes-man dégrade sa vision. Le salut va venir de Gale Ann Hurd , une jeune femme au caractère bien trempé qui accepte de produire Terminator. Cameron lui vend les droits pour un dollar mais en échange de la promesse de la réalisation. Le duo parvient à débloquer 6 millions de dollars. Reste à trouver la vedette.

Dans un premier temps Cameron propose le rôle de Reese à Arnold Schwarzenneger. Mais ce dernier trouve que le Terminator serait beaucoup plus intéressant à jouer. Le cinéaste accepte , après quelques hésitations, et va finalement se servir du corps puissant de l'acteur afin de personnifier sa machine à tuer. Pour le rôle de Reece, Cameron fait appel à un quasi inconnu , Michael Biehn. Ce sera la première collaboration entre les deux hommes (Abyss , Aliens 2 et T2 suivront). Pour le rôle crucial de Sarah , Cameron embauche Linda Hamilton, elle aussi très peu connue, et étoffe son casting avec des seconds rôles bien cotés comme Lance Ericksen (qu'il avait rencontré sur Piranha 2). Cameron donne également un petit rôle à son copain Bill Baxton (le punk que le Terminator dessoude dans les premières scènes), avec qui il construisait des décors chez Corman.

Pour les effets visuels , il fait appel à des petites compagnies pas chères, se tourne vers Stan Wiston , lui aussi quasi inconnu, pour la création du Terminator. En fait, dès son véritable premier film , Cameron constitue l'équipe qui l'accompagnera jusqu'à True Lies, voire Titanic pour certains. Le cinéaste est fidèle en amitié et ne considère pas ses collaborateurs comme des kleenex jetables. Ceci montre bien qu'en dépit de son caractère infernal , l'homme est capable de se faire suivre et d'entraîner les autres.

Le tournage de T1 se déroule sans trop de difficultés même si le manque de moyen frustre le cinéaste. Certaines scènes seront abandonnés et Cameron doit se contenter d'image par image pour les scènes finales . De plus entre lui et Sarah Hamilton, le ton n'est pas au beau fixe. Mais ces problèmes n'empêcheront pas le film de se faire . Autour de la production , les Cassandre estiment qu'un scénario aussi tordu , sans grosse vedette n'a aucune chance de percer.

T1 sort au printemps 85 et en quelques semaines va rembourser près de 6 fois son budget rien qu'aux USA. En Europe, le film cartonne et obtient le grand prix du festival d'Avoriaz , à la fureur d'un Michel Blanc qui dans une émission de triste mémoire compare T1 à un mauvais Starsky et Hutch. Quand on voit la platitude de la réalisation de ses films, on peut ricaner.

Pour des millions de gens (dont votre serviteur) c'est le choc. Des images inoubliables comme ce char futuriste écrasant des milliers de crânes humains. Ou ces gamins se réchauffant à la lueur d'un feu allumé dans une télé. T1 c'est tout simplement le premier vrai film culte des 80's , une oeuvre qui par sa puissance et son intelligence enfonce la quasi totalité des films sortis dans ces années. Avec trois fois rien, Cameron tisse un film remarquable et annonce toutes ses idées fortes : refus de la fatalité, méfiance de l'autorité, refus d'une technologie trop présente, culte de l'individu face à la foule et surtout triomphe de la volonté. T1 est à l'image de Cameron : un rouleau compresseur qui ne moque des obstacles et pour qui seul le résultat compte.

T1 étonne par la puissance de son série. Malgré un scénario casse gueule et riche en paradoxes temporels, l'histoire suit un cours extrêmement fluide. Les scènes d'exposition, remarquables, placent les personnages et les situations d'une manière claire, précise. Le montage rajoute encore à cette impression de fluidité. A la fois classique (lors des dialogues) et novateurs (l'incrustation de la vision du robot dans les scènes d'action) , le montage nerveux permet au film de décupler son impact. T1 se présente comme un mélange réussi des meilleurs comics de la Marvel (période Lee-Kirby sur les Fantastic Four par exemple) et des plus classiques films d'actions. Un ton nouveau et qui fera école, même si beaucoup en voulant imiter ce style ne feront que le plagier maladroitement.

Mais au milieu de la tôle froissée, des explosions et des délires cybernétiques , Cameron glisse une des plus belles histoires d'amour de la décennie. "J'ai traversé le temps pour toi, Sarah" avoue Reece à Sarah. Cette phrase, que personne n'aurait pensé entendre dans un film de SF , emmène T1 vers une autre dimension , vers des horizons autrement plus ambitieux. Cameron ose la fusion entre le romanesque et la SF, le brutalité la plus hard y côtoie la subtilité la plus fine. T1 marquera des dizaines de cinéastes, fascinés par la force brute du film. Arnold lui est définitivement lancé et il en sera toujours reconnaissant à Cameron.

Le cinéaste lui, heureux , contemple son pari gagné. Reste pour lui à confirmer ce coup de maître.

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 07:00

aliens.jpg"Cette fois c'est la guerre" proclamait fièrement l'affiche d'Aliens. Guerre ce fut à tous les niveaux. Dès la pré-production, pendant le tournage, après le tournage. Cameron fut attaqué de toute part par tout le monde. Revenons un peu en arrière.

En 1979 , Ridley Scott traumatise la planète avec Alien . Le réalisateur anglais , pour son deuxième film , réussit l'alliance entre Les dents de la mer et Star Wars, les deux plus gros succès de l'époque . Des milliers d'imitateurs suivront mais aucun ne se hissera à la cheville de Scott. Pourtant l'idée d'une séquelle va très vite surgir. Ridley Scott décline la proposition , préférant se consacrer à Blade Runner. Le scénario pose problèmes (on évoque la contamination du chat par l'Alien) et finalement le projet en reste là.

En 1984 , c'est le choc Terminator mais les producteurs de Alien (dont Walter Hill, réalisateur du mythique Les guerriers de la Nuit) font partie de ceux qui ont eu entre les mains le scénario du film. Ils en reconnaissent le potentiel avant même les premiers tours de manivelles. Des contacts sont noués avec Gale Hurd et rapidement Cameron est engagé non seulement pour diriger le film mais aussi pour écrire le scénario. Alors qu'il prépare T1 , Cameron va donc s'atteler à l'écriture d'Aliens . Pour le jeune réalisateur , c'est un redoutable challenge : donner suite à un chef d'oeuvre sans tomber dans le ridicule ou la redite. Cameron affirmait que s'il se plantait , la presse dirait que c'est parce que le premier film était trop fort et que s'il réussissait c'est parce que le premier film était tellement bon qu'une suite ne pouvait être une bonne.

Mais la détermination est là et Cameron entend livrer une séquelle digne de l'original. Son script va donc suivre une orientation nouvelle. Exit le huis clos et place à une planète entière. Exit le monstre unique et place à des hordes d'Aliens. "Qu'avez vous vu du monstre dans le premier film ? Quasiment rien et c'est ce qui le rendait effrayant. Moi je veux que le monde entier voit les Aliens" affirmait Cameron. Le scénario prend donc comme base la colonisation de la planète où l'équipage du Nostromo avait découvert le 1er oeuf , 57 ans après le premier film. Ripley se réveille d'un long sommeil en hyperespace, apprend que sa fille est morte (version longue) et perd son travail, la Compagnie refusant de la croire. Mais sur Archeron , un colon (renseigné par la Compagnie - Version longue) se fait lui aussi parasiter par un Alien. La colonie coupe toutes communications et Ripley doit repartir au combat en compagnie d'une horde de Marines.

"Cette fois c'est la guerre" . Le tournage est un cauchemar pour Cameron, les techniciens anglais (le film est tourné à Londres) le méprisent , travaillent trop lentement au goût du réalisateur. Le budget est moyen (18 millions de dollars) et oblige Cameron , comme sur Terminator, à faire des miracles avec de bouts de ficelle. Une bonne partie de l'équipe de T1 est engagée, Stan Wiston en tête. Niveau acteurs , Sigourney Weaver reprend bien sûr son rôle, mais Cameron reprend là aussi son équipe de T1 : Michael Biehn, Bill Baxton et Lance Hericksen , plus une flopée de seconds rôles bien Cameronien.

Le tournage se finira tout de même mais cette fois ci c'est la presse qui attend le film au tournant. Et elle n'est pas tendre vu qu'elle s'est déjà fait son opinion. Elle estime le film de Ridley Scott inattaquable et trouve insultant le toupet de Cameron, obscur tâcheron qui ose salir l'image d'un chef d'oeuvre. En France, Cameron sera traité, entre autre, de nazi, fasciste, de type fasciné par les armes, d'anticommuniste primaire, de destructeur de l'idée du cinéma. Il faut dire qu'entre temps , il a participé à l'écriture de Rambo 2 mais , et la presse se garde bien de le préciser, le scénario a été largement remanié par Stalonne , alors en pleine crise nationaliste.

Et pourtant quand le film sort , il va tout d'abord battre le box office du premier film, en réalisant 86 millions de dollars de recettes (le premier Alien s'était arrêté à 63 millions) et surtout , malgré des réserves formulées par des journalistes en mal de copies, s'imposer comme supérieur au premier opus. Mieux rythmé, plus frénétique mais aussi plus profond. Aujourd'hui , le temps a passé et la plupart des journalistes honnêtes (il y en a) reconnaissent que Aliens est le meilleur film de la saga.

Car Alien est , comme T1, à la fois une grande oeuvre de SF et une merveilleuse histoire d'amour . C'est cette fois l'amour maternelle qui est mis en avant même si le script esquisse une relation entre Ix , le chef du commando et Ripley. En introduisant le personnage de Newt, Cameron pousse à son paroxysme son idéal féminin. Cameron, féministe positif, refuse de considérer les femmes comme des objets et en faisant d'une gamine de 6-7 ans la seule survivante d'un combat inégal, il affirme clairement ses idées : les femmes sont plus fortes, plus déterminées . En 86 , le personnage de Newt fut considéré comme une concession commerciale alors qu'il est le personnage pivot du film. En arrivant sur Archeron, Ripley n'a qu'un but de destruction. En découvrant Newt, elle se rappelle qu'elle fut mère (version longue) et choisit donc la vie contre la mort. Dommage que les deux séquelles suivantes ait délibéremement effacé cet aspect de la saga. La scène la plus belle du film est sans conteste celle où la fillette se réfugie dans les bras de Ripley en hurlant "maman" . Le personnage indestructible est redevenue fragile.

A côté de cela, Aliens fait de nouveau l'éloge de l'individu face à la foule. La masse des Aliens est la société aveugle qui empêche l'individu de se réaliser, une société moutonnière , lobotomisée et qui refuse la moindre initiative individuelle. Ripley n'est que le grain de sable qui bloque la machine et qui entend ne pas se laisser écraser. D'un personnage créé par d'autres, Cameron a réussi à le mouler dans ses propres idées. Un exploit qui montre le soin extrême apporté à l'écriture. Aliens , plus que le premier film , est tout simplement une réflexion sur la nature individuelle de l'homme. On reconnaît là une des composantes des comics de la Marvel des 60's où le super héros , forcément individualiste, prime sur l'individu moyen. D'où de multiples scènes d'expositions quasi intimistes afin de pénétrer la pensée des héros.

Ce qui n'empêche pas Aliens d'être un très grand spectacle de SF , affichant sans complexe des effets visuels fort impressionnants et osant montrer l'immontrable à savoir les monstres. Cameron introduit également le concept de Reine pondeuse, concept qui sera reprise dans Alien 3 et Alien la Résurrection. L'apport d'Aliens est immense car il a redéfini totalement la saga sans trahir l'oeuvre originale. Aliens est également d'une haute tenue esthétique , s'attachant à rendre crédible un environnement fictif . A l'instar de la saga Star Wars (que Cameron enrage de ne pas avoir réalisé) , l'univers de Aliens est à l'image du notre : sale, cabossé, réaliste malgré ses délires visuels. Aliens est sans doute l'un des plus grands films de SF , situé quelque part entre L'empire Contre Attaque et ID4.

En 1993 , le cinéaste proposera une version longue en vidéo. Le laserdisc Pal (et le DVD) reprend cette version dans une copie respectant totalement la granulation de la pellicule. A voir absolument si vous ne connaissez que la version courte.

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 09:09
Le score mondial (et américain) de Titanic semblait totalement hors de portée. Tous les gros succès de ces 10 dernières année (Dark Knight , Le retour du Roi, Le secret du coffre maudit, les Harry Potter ou Transformers 2) butaient toujours à un moment ou un autre sur l'un des marchés. Ainsi, 2012 est devenu le plus gros succès de Roland Emerich à l'international mais il n'a rapporté "que" 165 millions aux USA. Avec le score d'ID4, il aurait dépassé le milliard. 

Dark Knight a fait plus de la moitié de ses recettes aux USA mais a performé de manière moins importante dans le reste du monde.

Avatar joue sur un autre registre, celui de "Je cartonne partout où je passe". 525,1 millions de dollars vendredi soir et sans doute 545 ce soir (il passe donc devant Dark Knight) et 1,718 milliard dans le monde entier, Avatar répète donc l'anomalie de Titanic. Cameron est le premier réalisateur à passer deux fois le milliard mondial sans l'aide de l'Amérique. Ainsi, il a rapporté 115 milions en France, 68 en Australie, 75 en Chine (du jamais vu pour un film à la pointe du piratage), 80 en Angleterre, 69 en Espagne, 70 en Corée du Sud, 89 en Russie, 66 au Japon, 85 en Allemagne, 33 au Brésil.... Même des petits pays (par la taille) comme Israel (5,1 millions de dollars) ou la Belgique (9 millions) voit le film remporter un énorme succès.

Titanic avait rapporté 1,842 milliard en 1998. Alors certes, les prix d'entrées étaient moins élevés. Mais il n'empêche Avatar se rapproche à toute allure de ce chiffre. Il pourrait même dépasser les 2 milliards si le rythme ne faiblit pas. 

Ce succès énorme et hors norme ne peut que rappeler que tous les films qui ont osé vouloir ramener les gens dans les salles ont été payés en retour. Car si Avatar obtient de tels chiffres, c'est parce , comme pour Titanic ou , à l'échelle française, les Ch'tis, les gens retournent voir le film, emmènent leur famille ou leurs amis avec l'argument "il faut que tu voies cela !!"

On aura demain matin le score finalisé mondial d'Avatar. Mais il est d'ores et déjà certain qu'il sera désormais inférieur de 100 millions seulement à celui de Titanic !! 
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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 08:36

abyss.jpgAvec Aliens et Terminator , Cameron a prouvé qu'il était un technicien hors pair et un spécialiste du film "coup de poing". Mais réalisant que la presse et le public risque de l'enfermer dans cette image, il décide le premier gros virage de sa carrière. Réunissant toutes ses passions (la mer, la plongée, la SF et la technique cinématographique) , Cameron va rédiger le scénario d'après une idée qu'il avait eu adolescent.

Cameron a toujours été un fanatique de la plongée. Depuis qu'il a découvert les films de Cousteau (le commandant est une star outre atlantique) , il ne rêve que de mettre en scène un drame sous-marin qui prendrait pour cadre les grandes profondeurs. Il imagine donc l'histoire d'une communauté de scientifique piégée au bord d'une faille sous marine et à la merci d'un double danger : un marines qui perd la tête et une mystérieuse entité sous marine. La plus dangereuse ne sera pas celle que l'on croit. Si certains aspects de l'histoire évoque le Day of the Dead de Georges Romero (là aussi , des scientifiques étaient en butte à des militaires bien barges , dans un environnement très hostile, puisque peuplé de zombies) , Cameron va orienter son récit dans trois direction : la lutte contre l'adversité , la découverte de la civilisation sous marine , la dénonciation de l'escalade nucléaire. Son scénario développe tous ces aspects et s'attarde longuement sur l'aspect humain . Comme dans ses précédents films, l'amour est au présent. Il s'agit cette fois de la retrouvailles d'un couple . Pour une histoire aussi solide, il faut de solides acteurs . Cameron choisira Ed Harris (Rock , l'étoffe des Héros, Truman Show, Apollo 13) et Elizabeth Mastriano. Michael Biehn se chargera , cette fois, du méchant de service.

 

Abyss présente en 1989 un pari impossible d'autant plus que Cameron exige de filmer son film sous l'eau et de limiter les trucages optiques. Bien évidemment, Hollywood le prend pour un fou. Mais Gale Hurd parvient à convaincre la Fox d'investir 50 millions de dollars dans le projet. La logistique va être à la mesure de ce budget record pour l'époque. Ceux qui ont vu le fabuleux Making Of : Under Pression, making The Abyss le savent : Abyss est l'un des tournages les plus complexes et les plus dures jamais réalisés , surpassé uniquement par Waterworld et Titanic. Cameron va commencer par remplir la cuve d'un réacteur nucléaire abandonné pour simuler son abysse. Les décors seront montés à échelle réelle au fur et à mesure que l'eau remplit la cuve. Les acteurs sont sommés d'apprendre à plonger. Mike Cameron , le petit frère, va mettre au point l'ensemble des caméras spéciales et les ingénieurs du son devront inventer un système afin que tout le monde puisse entendre tout le monde sous l'eau. Un travail de titan à la mesure d'une entreprise gigantesque. Car Cameron croit en son film, il s'y investit à 200% . Pour la première fois, il n'a pas affaire à des techniciens flemmards mais au gratin d'Hollywood. 

Le tournage est cependant éprouvant. Les équipes passent des heures sous l'eau (pour Cameron c'est 12 à 14 heures quotidiennes pendant plusieurs mois) , la tension monte. Certains acteurs ne supportent pas l'attitude autoritaire du réalisateur et ne lui parleront plus. Le film avance cependant même si les problèmes s'accumulent. La bâche chargé d'occulter la lumière (il n'y en a pas passé 300 m de profondeur) se déchire et Cameron se voit obliger de tourner la nuit. Ed Harris manque de se noyer. Et surtout, dans l'ombre, les techniciens d'effets visuels se demandent comment tourner ce que Cameron a storyboardé.

Tournant dans l'histoire du cinéma, Abyss l'est pour une scène d'anthologie. L'irruption dans la base Deepcore d'un serpent d'eau liquide qui reflète son environnement, reproduit les visages d'Ed Harris et Elizabeth Mastriano. Tout ceci sort des ordinateurs d'ILM , la boite à effets de Georges Lucas. Avant tout le monde, Cameron comprend l'utilité de l'ordinateur dans le cinéma. Cet essai va être le coup d'envoi d'une révolution qui va changer la face du cinéma. 4 ans avant Jurassic Park , Cameron invente le cinéma de demain.

Le tournage se finira bien un jour mais les projections tests indiquent un petit problème : le film est trop long. Cameron décide donc de couper l'intrigue liée à la menace nucléaire. Toute cette partie sera heureusement repris dans la version longue. Le film est enfin achevé et sort à l'été 1989. Ses concurrents se nomment L'arme Fatale 2 , Batman et Indiana Jones 3.

A la très grande déception de Cameron, son chef d'oeuvre ne réalise que 60 millions de dollars de recette au box office US plus la même somme à l'internationale. Pour un film d'un tel acabit, le coup est dur à encaisser. De plus les critiques se déchaînent, estiment que le scénario est naïf voire niais. Cameron a osé sortir de son image et on lui fait savoir. Cependant, pour les fans du réalisateur, Abyss est largement un film absolu, la quintessence de ce qui peut se faire de mieux au cinéma : une histoire brillante, des acteurs au top, des images superbes.... Les 50 millions sont à l'écran, pas dans le mershandising . Le film aligne les séquences d'anthologie : exploration du sous marin coulé, chute de la grue sur Deepcore, apparition du serpent d'eau, lutte entre Harris et Coffey, sublime scène finale qui voit les créatures marines juger l'espèce humaine.

Mais par dessus tout, Abyss trouve son utilité dans l'une des plus belles scènes de l'histoire du cinéma. Mastriano accepte de se noyer afin que Harris puisse la ramener à la base. Leur baiser est d'une intensité sans limites et la puissance des dialogues renvoient tous les critiques à l'âge de pierre. Naïf ? Niais ? Sublime !! Cette seule scène justifie la vision du film.

En 1993 , tout en préparant True Lies , Cameron se souviendra que son chef d'oeuvre n'a pas eu l'impact mérité. Il éditera la version longue (disponible en laserdisc et en K7 puis en DVD 2 disques, hélas en 4/3) et la sortira même en salle. Cette version est encore meilleure , rendant justice à l'un des meilleurs films jamais tournés. Abyss version longue c'est tout simplement la première étape de Titanic et la preuve que le réalisateur dépasse largement la totalité de ses concurrents. 

 

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 12:23

true.jpgPremier article retraçant la carrière de Cameron. Je débute par True Lies, sans doute son film le plus sous-estimé.

Le très ambitieux Terminator 2 s'étant terminé par un succès commercial sans précédent, le cinéaste décida de prendre un peu de repos. Pas une année sabbatique mais un temps qu'il consacra à la mise en place de sa société d'effets visuels : Digital Domain. Cameron s'était déclaré frustré suite à son travail avec ILM. Par deux fois, il les avait poussé dans leurs derniers retranchements, et par deux fois, il n'avait pas eu l'impression de récolter le fruit de ses efforts, d'un point de vue médiatique. A la différence de Spielberg qui , avec Jurassic Park , avait imposé le numérique à la face du monde. Cameron avait permis Jurassic Park mais on lui avait refusé la paternité. Qu'à cela ne tienne , il entend désormais faire partie de la révolution, voire la créer plutôt qu'être un simple spectateur. Pour fonder Digital Domain , il s'associera avec son vieux compère, Stan Wiston . L'argent et le matériel informatique seront fournis par IBM. Car Cameron croit en l'avenir du numérique et pas seulement pour créer des androïdes liquides ou des T-Rex. Il estime que le numérique doit permettre de reproduire la réalité au moindre coût, faire pousser un champ de blé là où le cameraman n'a filmé qu'une vague étendue d'herbe. Bref, Cameron, bien avant Lucas , rêve d'un studio virtuel.

 

Digital Domain étant lancé (ses premiers contrats seront Entretien avec un Vampire et Appolo 13... on a connu des débuts moins glorieux) , Cameron se tourne vers son nouveau film. C'est Arnold qui lui apportera l'idée. Le colosse autrichien avait remarqué une comédie française de Claude Zidi, avec Thierry Lhermite, Miou-Miou et Eddy Mitchel, La Totale. Le film lui semble réussi et il se voit bien dans le rôle de Lhermite , une fois le script passé à la moulinette d'Hollywood , bien sûr. Il en parle donc à Cameron qui voit là l'occasion de changer d'univers, de fuir un peu la SF et surtout de faire un film moins onéreux que T2. Il va donc ré-écrire le scénario , gardant toutes les idées directrices de Zidi mais changeant radicalement toute la partie action. On ne s'appelle pas Cameron pour rien.

 

La Fox accepte le traitement et budgète le film à 40 millions de dollars. Avec une condition de date : le 4 juillet 1994. Cameron promet sur les deux points de donner satisfaction.

 

80 millions de rallonge plus tard , le film sort avec deux semaines de retard sur la date du 4 juillet. Explications d'un nouveau gouffre financier.

 

Cameron a tout d'abord écrit un scénario totalement délirant, accumulant les scènes d'actions les plus insensées : course poursuite entre un cavalier et une moto dans les coulisses d'un hôtel de luxe, destruction d'une base terroriste à la mitrailleuse, grenade, bazooka, lance-flammes..... , poursuite à Miami entre un avion à réaction Harrier et un hélicoptère, poursuite à ski dont le but inavoué est de surclasser celles des James Bond.... Sans compter de nombreux combats mano à mano, à l'arme blanche, à l'arme à feu... Et tout ceci ne concerne que la partie action. Il est clair que les pauvres 40 millions de dollars ne pouvaient concerner que les premières prises de vue. Cameron pousse même le vice à refaire un des cascades de T2 en plus complexe. Dans T2 , le T-1000 faisait un saut en moto sur un hélicoptère. Dans True Lies, Aziz fait un saut en moto similaire mais sur le toit d'un immeuble opposé à celui de l'hôtel. Un plan impossible à faire 3 ans avant. Chez le cinéaste tout est question de temps et de moyen quand il s'agit de réaliser une idée.

 

A cela va s'ajouter les scènes de comédie classiques où Cameron rend hommage aux comédies de couple des années 60, souligne l'importance de la double vie dans un couple apparemment trop parfait, s'intéresse aux relations entre un père et sa fille (une grande partie des scènes sera cependant coupée , au grand désespoir d'Arnold), bref film de vraies tranches de vie. Comme à son habitude, le métal broyé et le déploiement technologique ne visent qu'à servir des scènes quasi intimistes notamment ce sommet où Helen, sans le savoir car séparée par une glace sans tain, avoue son amour à Harry.

 

Tout ceci coûte très cher d'autant plus que le tournage va s'éterniser sur 7 longs mois (contre trois de prévus au départ) . Perfectionniste et ne s'améliorant visiblement pas avec l'âge, Cameron renoue avec le dictateur de T2. En pire, semble-t-il. Même Arnold en fait les frais. L'acteur ayant loupé le début d'une journée de tournage (à cause d'une virée en voiture) recevra l'engueulade de sa vie.

 

Et puis il y a les effets visuels. Cameron les veut parfaits. Or la perfection coûte très cher. Et la perfection technique de True Lies va achever de couler la partie budget du film. 120 millions de dollars seront donc nécessaires pour ce qui devait être une entreprise sympathique, un remake sans histoire. Une fois de plus, le cinéaste va être la cible de toutes les commères d'Hollywood. Sa réputation de panier percé va grandissant et True Lies ne va rien arranger. Dans les bureaux de la Fox , on s'arrache les cheveux. Car , l'année d'avant (1993) la comédie d'action d'Arnold, Last Action Hero n'a même pas atteint les 50 millions de dollars. True Lies s'annonce comme un gouffre sans nom et le studio n'a pas vraiment envie de s'offrir un nouveau Last action Hero ou un 2eme Hudson Hawke. A cela s'ajoutent des accusations de racisme, Cameron montrant des terroristes arabes. Il justifiera son propos en disant que sur 200 groupes terroristes, 195 viennent du Moyen Orient. Le 11 septembre 2001, l'Amérique découvrira que le cinéma pouvait être prophétique.

 

Mais la confiance du cinéaste balaie tout. Et de toute façon, il semble que plus personne n'ose lui dire quelque chose. Une des pontes du studio dira de Cameron "il est devenu fou, il dépense plus d'argent que n'importe qui dans l'histoire de l'humanité".

 

True Lies sortira donc avec deux semaines de retard et fera un excellent premier Week End à 25 millions de dollars. Le film en rapportera 147 et 380 sur le reste du monde. Bonne affaire finalement . Et succès critique également , la presse comprenant enfin que, correctement mené, il est possible de dépasser un sujet, de réussir un remake. James Cameron vient tout simplement de réussir le meilleur James Bond (sans James Bond) et a explosé les limites du cinéma. Durant ses années 90, seul Die Hard III surclassera quelque peu ce chef d'oeuvre absolu du film d'action.

 

Et qu'en est-il de True Lies 2 ? Les rumeurs vont bon train. D'après certains le tournage serait imminent et le scénario de Cameron se déroulerait dans l'Eurostar. Pour d'autres, il aurait totalement abandonné le projet. Ce qui est vrai c'est que dès 1994 , il déclarait à Marc Toullec dans Impact 53 qu'il faudrait envisager une séquelle qui embarquerait les deux espions (Harry et Helen) dans des histoires incroyables. Wait and see.

 

Wait and see aussi la version DVD que Cameron nous a promis en 2006. Estimant que l'actualité avait rattrapé son film le 11 septembre, il entend enfin donner à True Lies, un écrin digne de ce nom.

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 06:59
La place de numéro 1 de Transformers 2 est donc tombée ce week end quand Avatar, fort d'une baisse de 29% seulement (du jamais vu en 4e semaine) a engrangé 48,5 millions de dollars et porté son cumul à 429 millions. Pour mémoire, le plus gros 4e week end était détenu par Titanic (tiens, tiens) qui, il y a 12 ans, avait obtenu 28,5 millions. Même réactualisé en dollars actuel, le paquebot de Cameron reste en dessous des Na'vis !! C'est également le meilleur week end de janvier, le précédent record étant détenu par l'ouverture de Cloverfield (40,1 millions en 2008)

Alors la question se pose : Avatar battra-t-il Titanic ? Il est encore un peu tôt pour répondre, mais ce qui est sûr , c'est que le mastodonte 3D n'est qu'à 3% du score de Dark Knight sur la même période de 24 jours. Le mois de janvier étant peu propice en sortie évènementielle, Avatar est désormais certain de prendre au moins la 2e place.

Dans le reste du monde, avec la sortie du film en Chine, les chiffres deviennent quasiment délirants : 143 millions de plus ce week end et un total mondial hors USA de 902 millions , soit un chiffre hallucinant de 1,335 milliard. Là aussi, on peut se demander si le film va dépasser Titanic. C'est possible, d'autant qu'aucun blockbusters n'est également prévu.

Quoiqu'il en soit, Cameron a plus que remporté son pari sur tous les tableaux : il a imposé un film en 3D au grand public, en a fait un succès mondial et s'est définitivement installé au panthéon du cinéma mondial. Les autres réalisateurs ont désormais du pain sur la planche.

Pas mal pour un type qui a commencé avec la séquelle de Piranha !!

 
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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 23:04
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Ce n'est plus le roi du monde !! C'est le king of the universe !!

19 jours ont suffi à Avatar pour devenir le 5e film milliardaire de l'histoire du cinéma et il pointe déjà à la 4e place !! Le secret du coffre maudit et Le retour du roi vont vite rétrograder d'une place !!

1,022 milliard de dollars !! Une somme colossale qui installe définitivement Cameron au panthéon de toute l'histoire du cinéma.

Alors, si Quaritch n'a pas encore eu la peau de Titanic (merci à David Fakrikian pour avoir dégotté la photo), il est clair que ceux qui disaient "ouais, bon, ben, c'est pas sûr que cela marche, un truc de SF avec des machins bleus de 3 m" se sont bien mis le doigt dans l'oeil !!

Rendez vous aux Oscars désormais, Jim pour te voir hurler "I'm still the king of the world !!" 

 
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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 10:24
A moins d'être allé au parc Universal, en Californie, vous n'avez sans doute jamais vu cette séquelle en 3D à Terminator. Tourné par James Cameron pour un budget de 65 millions de dollars, Terminator 2 3D est la première expérience du cinéaste dans le domaine du relief !

Avec youtube, il est désormais possible de voir ce que le visiteur du parc admire. Alors, ok, l'image n'est pas terrible, la 3d est absente, le son est bof bof, mais au moins on peut enfin le voir ce mini film mythique !!

Enjoy !!

 
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  • : Salla Obscursium Invocat
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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