Le pitch : Samuel, Un jeune fêtard se retrouve avec une petite fille de 6 mois du jour au lendemain. Par un concours de circonstances , il va atterrir à Londres avec . Sa vie va changer du tout au tout et ne tournera désormais plus qu’autour de la petite Gloria.
Il y a de ces films qui, sans jamais chercher à vous manipuler, vous donne une certaine pêche , les feel good movies. Demain tout commence en est un et sa réussite n’a d’égale que son ambition à vouloir faire passer un message extrêmement fort, porté par des acteurs au top.
Si on peut « critiquer » une vision quelque peu trop optimiste d’une famille monoparentale (tout le monde ne peut pas exercer le métier de Samuel - cascadeur - et vivre sans se soucier de problèmes d’argent), c’est vraiment le seul défaut que l’on peut trouver au film. Car la progression de l’histoire , toute en finesse et en douceur et la mise en place de l’univers très codifié du père et de sa fille constitue une première partie extraordinaire.
Pourtant, on sent assez rapidement que quelque chose ne va pas. Trop de bonheur, trop de magie, trop de « tout va bien dans le meilleur des mondes ». Samuel (merveilleux Omar Sy) vit pour sa fille et a construit sa vie autour d’elle. Sans spoiler, on comprendra sur le tard le pourquoi de cette attitude. Mais en attendant, par petites touches, on pénètre dans leur monde, ce qui donne un bon comptant de scènes cocasses et tendres, l’une des meilleurs étant la rencontre avec la directrice de l’école, achetée à coup d’épisodes inédits de la série télévisée où Samuel travaille.
Et puis, évidemment, la machine va se gripper. Le retour de la maman va mettre le papa face aux mensonges qu’il a servis à Gloria, dans le but de la protéger, en lui faisant croire que la mère est un agent secret. Certains critiques ont estimé que c’était une idée niaise. Au contraire, c’est un argument de scénario très beau, très poétique et il fallait de toutes façons un argument choc pour provoquer un clash entre Gloria et son père. La découverte de la vérité sera cet argument.
A partir de là, le film prend une tonalité plus sombre, moins joyeuse comme si la réalité rattrapait ce monde rêvé. Mais ce changement n’est pas brutal, il va se faire là aussi par petite touche, tout en finesse. Au fur et à mesure qu’avance l’histoire, Samuel doit se confronter à la vraie vie, celle où des parents peuvent se disputer la garde d’un enfant et où un enfant se voit confronter à un choix impossible. Clémence Poesy incarne à merveille cette maman fragile, qui s’est égarée durant des années, qui a fait un choix terrible (abandonner sa fille) et qui veut à tout prix rattraper le temps perdu.
Et alors que dans une comédie chien/chat classique, le film se serait terminé par la réconciliation entre papa et maman, avec promesse d’un avenir radieux, Demain tout commence se permet une conclusion tout autre, que je ne dévoilerai pas, mais qui incarne une autre version de l’optimisme.
Réalisé de manière énergique par Hugo Chélin, bénéficiant de superbes décors londoniens et superbement éclairé, le film étonne également par sa qualité technique, qu’on n’attend pas forcément pour une comédie. On sent que le niveau d’exigence s’est étendu à tous les aspects du film et que rien n’a été bâclé.
Certaines personnes cyniques ont pu critiquer le film en n’y voyant qu’un mélo artificiel. Personnellement, j’y ai vu un très grand film, une superbe histoire dont la réflexion va bien au delà de l’écran et de la salle obscure qui l’accueille.
Osons le dire, Tout commence demain est un petit chef d’oeuvre de narration, de tendresse, d’optimisme et une vraie leçon de vie. Trouvez moi fleur bleue si vous le voulez, mais je n’oterais aucune ligne de ce que je viens d’écrire !