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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 06:42

Le pitch : l’équipage du commandant Picard se retrouve aux prises avec un phénomène spatial mystérieux qui avait emporté jadis le commandant Kirk.

 

Si JJ Abrams a su relancer la franchise en 2009 en se servant habilement du voyage dans le temps pour restructurer l’univers Star Trek, on a un peu oublié que la Paramount avait déjà tenté et réussi un grand coup en 1994, à savoir faire un habile passage de témoin cinématographique entre James T.Kirk et Picard. Le résultat  fut cet excellent épisode, le septième de la franchise, mais qui valut quelques déconvenues à Malcom McDowell, accusé d’avoir « tué » Kirk.

 

Contrairement à ce qu’on a souvent lu, la volonté de changer d’époque Star Trek pour le cinéma n’est pas venu du box-office. Le 6e épisode avait rapporté 74 millions de dollars, soit un score dans les eaux du II (78), du III (76) ou du I (82). Il avait mieux marché que le 5e (53) et il faut aussi rappeler que seul Star Trek IV – Retour sur Terre avait dépassé la barre des 100 millions.

 

En fait, c’est bien la vieillesse qui a eu raison du premier équipage. D’ailleurs dans ce film, seul Kirk a un rôle étoffé et tous ses compagnons sont comme lui, à la retraite. Léonard Nimov n’apparaît même pas dans le film. Pour continuer la franchise au cinéma sans abuser de déambulateur, il fallait bien se tourner vers l’avenir et des acteurs plus jeunes, donc celui de Next Generation. Cette astuce permettait donc de prolonger la vie de Star Trek au cinéma. D’ailleurs la série télé s’arrêta lors de la sortie du film et ce fut Voyager qui prit le relais (même si la première saison date de 1993)

 

Le défaut premier de ce film est donc de se comporter comme un épisode de plus de la série télé. Il n’y a donc aucune présentation du nouvel équipage et les néophytes pourraient rapidement être perdus si le film n’avait pas démarré aussi vite. Car dès que le vortex refait surface, on assiste à un space opéra de très haute tenue et dont les enjeux vont au-delà du simple film de SF. À la différence de Star Wars, la saga Star Trek s’est toujours appuyée sur des personnages très proches de nous, et non des archétypes du héros. Ici, Picard et Kirk vivent, sans vraiment la maîtriser, la vie qu’ils ont secrètement rêvée. Et c’est de ce choc de générations que va venir le thème le plus intéressant du film, à savoir l’entraide entre les deux personnages. Et même si ce voyage sera le dernier de Kirk, il mourra en héros, comme il l’avait sans doute espéré. Certains spectateurs se sont émus du traitement réservé à celui qui incarnait Star Trek depuis près de 30 ans, mais sa fin est somme toute logique.

 

Mais avant d’en arriver là, Générations a tenu le spectateur en haleine avec un scénario habile et plein de surprises, quelques guest stars comme Whoopy Wholberg et des effets visuels, signés ILM, absolument splendides. Et même si certains ont vu dans le crash de l’Enterprise une tentative de faire du spectaculaire pour du spectaculaire, le travail technique est à la hauteur, d’autant que Star Trek entrait alors dans l’ère du numérique. Ce qui est un peu inexact vu que le changement de la planète à la fin de La colère de Khan s’était déjà fait par ordinateur.  L’humour est également très présent, notamment avec le personnage de Data et sa conquête des sentiments humains. Sans jamais être ridicule, Brent Spiner (qui connaîtra une consécration encore plus grande deux ans plus tard avec ID4) incarne à merveille l’androïde DATA qui, suivant l’exemple des robots d’Asimov, cherche à devenir plus humain.

 

Si la série télé avait relancé la saga dans les années 80, ce film permettait de la remettre sur rail sur le grand écran. C’est sans aucun doute sa grande force et c’est ce qui permettra à Premier contact, le film qui suivra, de s’imposer comme une totale réussite. Mais nous en reparlerons un peu plus tard.

Star Trek : Generations (****)
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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 10:27

Le pitch : Le 23 novembre 1963, le président Kennedy est assassiné à Dallas. Il est transporté à l’hôpital de Parkland. Ce film raconte comment ce drame fut vécu par les différents protagonistes.

 

Dans quelques semaines, l’Amérique « fêtera » les 50 ans de l’assassinat  de John Kennedy à Dallas. Ce drame a suscité des controverses, des films, des centaines de livres, pas toujours inspirés d’ailleurs. Parkland se situe dans une autre dimension : pas de complots ténébreux, pas de méchants de la CIA ou de Castristes en mission, mais des faits bruts, implacables et aucune recherche du sensationnalisme. Pour les scénaristes de Parkland, JFK a été tué, on a arrêté Lee Oswald et ce dernier a été assassiné lors de sa sortie du tribunal. Ce thème rejoint étrangement le dernier roman de Stephen King (fabuleux soit dit en passant) qui, lui aussi, ne croit pas à un quelconque complot.

 

Parkland, c’est en fait un microcosme observé à la loupe : l’entourage du président, les services secrets, les médecins qui ont tenté de le sauver, l’homme qui a filmé par hasard le meurtre, le frère et la mère de Lee… Chacun a vécu ses 3 jours de manière différente. Tous ont été marqués par cet assassinat.

 

Le film s’intéresse donc aux gens, pas à un complot ! Ce sont les faits bruts, les détails parfois sordides qui font le sel de l’histoire : Jackie ramenant les morceaux de la boîte crânienne de son mari, les gardes du corps sciant une des portes d’Air Force One pour y faire entrer le cercueil, la recherche d’un laboratoire permettant de développer le film célèbre montrant le meurtre… L’atmosphère de Dallas et l’hostilité de certains Républicains sont également très bien rendues, notamment dans cette scène surréaliste où le coroner de Parkland tente d’empêcher que le corps du président défunt ne parte pour Washington sans autopsie. On y voit toute l’opposition entre le gouvernement fédéral et les autorités locales jalouses de leurs prérogatives et hostiles à toutes interventions de l’état, opposition qui est toujours d’actualité dans ce grand pays fortement décentralisé.

 

Peter Landesman (dont ce premier film s’apparente à un coup de maître) s’attache également à décrire les réactions de tous les protagonistes : le chagrin du personnel hospitalier, l’effroi de l’homme qui a filmé, la colère des services secrets face à leurs erreurs (ils auraient pu coincer Lee vu que celui-ci était connu pour d’autres affaires). Et il n’hésite pas à aller faire du côté de la famille Oswald, montrant des détails que beaucoup ignoraient totalement (moi le premier) comme l’attitude de la mère, persuadé que son fils a agi sur ordre ou son frère, obligé de vivre avec la honte d’un tel nom. Chaque personnage, chaque scène sont traités comme les pièces d’un grand puzzle qui s’harmonise au fur et à mesure que se déroulent ces 4 jours. Et c’est bien là le trait de génie de Parkland : aucun personnage n’émerge, aucun acteur ne fait son numéro, aucune scène n’est mise en avant. On est quasiment dans le documentaire, accentué par la façon de filmer (arrière-plan flouté devenant net, caméra à l’épaule omniprésente, mouvement rapide et cadrage parfois approximatif). Et la reconstitution maniaque de 1963 en ajoute encore. Rien n’est oublié, pas même le fait que JKF était catholique, ce qui lui a attiré la haine de certains WASP

 

 La totale réussite du film vient de tous ces éléments qui, rappelons le, ne juge pas et n’assène pas de théorie. On est très loin du JFK d’Oliver Stone.

 

Produit par Tom Hanks, dont on connaît la passion pour l’histoire, et Bill Paxton, Parkland n’aura sans doute pas la carrière qu’il mérite. Mais il prouve qu’en 2013, on peut encore faire des films « historiques » sans tomber dans la polémique, regarder son histoire récente sans en tirer des conclusions hâtives, bref faire de l’histoire de manière intelligente tout en ne sacrifiant pas la forme.

 

Parce que Parkland, au-delà de son histoire passionnante, est un vrai film de cinéma, pas un téléfilm !!

 

Tout amateur de l’histoire américaine ne peut qu’aller voir ce film. Parce qu’il a l’assurance de voir un bon film, parce qu’il a l’assurance de se replonger dans une période passionnante et de revivre un des évènements majeurs du XXeme siècle.

 

Parkland (****)
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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 09:05

Le ptich : lors d'un concert de Metallica, un jeune roadi se trouve embarqué dans une aventure fantastique et horrifique...

 

Avertissement : si vous n'aimez pas la musique de Metallica, inutile d'aller voir ce film. A l'inverse, si, comme moi, vous avez reçu la claque de votre vie quand vous avez entendu pour la première fois Kill'em All, vous ne pourrez qu'aprécier ce monstrueux concert en 3D !

 

Curieux film tout de même ! D'un côté, une captation live d'environ 1h30 où le groupe aligne une bonne partie de ses plus gros titres (Creeping Death, Ride the Lightning, Enter Sandman, Master of Puppets, Hit the lights..... n'en jetez plus, il n'y a que du bon) avec une énergie toujours aussi phénoménale !! Les ayant vu une dizaine de fois en vrai, quel frisson de pouvoir se délecter de prises de vues totalement incroyable, la caméra passant entre les lights, survolant la foule, plongeant dans la scène... Un gig de Metallica est toujours quelque chose d'énorme, surtout quand le groupe place sa scène au milieu de la salle (une tradition depuis le black album de 1991). Le public se régale, les effets sont énormes (mention spéciale à l'explosion de Lady Justice, qu'on n'avait pas vue en live depuis la tournée And Justice for all en 1988) et la salle communie avec un groupe au sommet de son art.

 

De l'autre côté, on suit les tribulations un peu abstraite d'un tout jeune roadie qui doit interrompre son headbanging pour aller chercher un camion de la tournée qui contient "quelque chose de très important pour le groupe". Servi par d'excellents effets visuels et une mise en scène limpide, ces passages transforment le concert en une sorte de clip géant. Et comme souvent dans les clip, la forme est plus importante que le fond. Mais qu'importe, le spectateur est venu voir James arranguer la foule, Kirk se lancer dans les plus beaux soli de l'histoire du rock, Lars martyriser sa batterie et Robert prouver qu'il est bel et bien le bassiste idéal de Metallica.

 

La 3D, impeccable, magnifie les deux aspects du film et prouve que cette technologie est très loin d'être un gadget quand elle est sérieusement utilisée. Elle donne une profondeur inouïe au spectacle et comme le montage a le bon goût d'utiliser des plans longs, on est littéralement imergé au coeur du concert. Sur la partie de fiction, même remarque : jamais gadget, elle sert les images et implique directement le spectateur, notamment dans cet accident de voiture filmé au ralenti ! La définition de l'image étant au top, on se prend à rêver du futur Blu-ray.

 

Un mot sur le son : ici, il prend toute son ampleur ! Jamais assourdissant, le mixage frôle la perfection, comme à chaque fois avec les Four Horsemen. Ceux qui ont vu le groupe au moins une fois sur scène savent ce que je veux dire. 

 

En clair, Through the Never est le parfait exemple de ce que devrait être une captation de concert ! Metallica étant le plus grand groupe actuel (et ce depuis 30 ans), il est logique que le cinéma lui rende hommage. Enfin !!

 

PS : surtout ne partez pas avant la fin du générique. La captation d'Orion par les musiciens dans une salle vide est absolument fabuleuse !

Metallica , through the never (****)
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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 06:28

Le pitch : Des culturistes , dirigé par un coach physique Daniel Lugo, décident d'enlever un homme d'affaire pour lui voler ses biens.

 

Décidément Michael Bay est vraiment un réalisateur atypique. Après presque deux décennies de gros films d'action, dont 5 ans sur la trilogie Transformers où il a totalement redéfini le concept de spectacle au cinéma, voilà qu'il met en scène un fait divers crapuleux, pour 26 millions de dollars, mais qui, ironiquement, se trouve totalement adapté à sa façon de voir le cinéma.

 

Il est tout aussi ironique qu'avec No pain no gain (un titre totalement stupide, puisqu'allant à l'encontre du Pain and  Gain original) de voir qu'il recueille les meilleures critiques de sa carrière. Ironique car tout ce que déteste la presse à son égard à savoir ses tics de mise en scène, son utilisation des ralentis, son humour plutôt vulgaire, son abus des philtres et son montage qui a fait passer John Woo pour un émule de Rohmer, tout ceci est la base même de No Pain No Gain. Doit-on en déduire que la presse française a aimé le film parce que Bay filme une Amérique que la France aime détester, à savoir une Amérique superficielle, uniquement préoccupée par sa forme physique, la réussite, l'argent ? 

 

Doit-on en déduire que quand vous mettez en scène des Américaines bas de plafond et profondément stupides, vous obtenez les hourras des journalistes ?

 

Si tel est le cas, alors nos critiques ont un sacré problème et prouve qu'lls ne connaissent rien à l'Amérique. Mais cela, on le savait déjà.

 

Foin de considération sur les motivations de la presse. No pain No gain est effectivement un des meilleurs films de Bay qui, sans atteindre les sommets de The Island ou de Pearl Harbor, plonge le spectateur dans une histoire tellement incroyable que le réalisateur se sent obligé d'insérer un panneau "Ceci est toujours une histoire vraie" !

 

Car il faut parfois se pincer pour y croire : ce fait divers franchement crapuleux, émaillé de personnages grotesques et de situations totalement hallucinantes, a réellement eu lieu. Et même si certains aménagements scénaristiques ont été nécessaires, cet enlèvement mené par un trio de pied nickelés laisse pantois. Et Bay se fait un malin plaisir de plonger dans un univers de frime, de culte de soi et de mauvais goût, le tout dans un Miami écrasé de soleil, ville qu'il retrouve pour la troisième fois après les 2 Bad Boys.

 

Il est aidé par la performance incroyable de Mark Whalberg et de Dwayne Johnson. Les deux acteurs bodybuildés à l'absurde (surtout Whalberg) n'hésitent pas à se montrer comme les pires crétins que l'on ait vu à l'écran. Mais des crétins dangereux, sans aucune morale et persuadés de leur bon droit. Ils n'ont pas grand chose, l'autre a tout donc ils ont le droit de lui prendre. Un raccourci impitoyable qui va les autoriser à tous les excès. Des excès que Bay filme avec gourmandise, n'hésitant pas à utiliser des trucs de mise en scène totalement décalés et qui navrera sans doute l'amateur de cinéma bien politiquement correct.

 

L'emploi de la voix off de tous les personnages, y compris les secondaires , comme la petite amie de Lugo, pemet également de plonger dans les méandres de cette affaire où rien ne se passe comme prévu, mais où personne ne s'affole vraiment. Chaque obstacle est balayé de manière radicale et fait que le trio s'enfonce de plus en plus dans l'horreur. Ce qui ne devait être qu'un simple enlèvement va vite se doubler de torture, puis de tentative de meurtre puis de meurtres tout court ! Et au fur et à mesure que la fuite en avant s'accèlère, le trio abandonne toute morale, toute référence à la loi. Lugo veut vivre la vie de ses riches clients et il n'hésite pas à pervertir tout son entourage, ses amis, son patron même pour y arriver. Résultat, il entraînera tout ce beau monde dans sa chute, chute qu'il ne comprend pas étant persuadé d'être un génie du crime.

 

Rarement une telle imbécilité aura été montrée au cinéma. Ces beaufs puissance 10 uniquement tournés vers eux-mêmes ne sont même pas détestables, vu que Bay les filme comme des icones. C'est d'ailleurs le reproche que lui  a fait le véritable homme d'affaire qui fut au centre de cette histoire. Pour lui, il n'y avait rien de glamour ou de "rigolo" à se faire enlever, torturer puis laisser pour mort sans que personne ne vous croie. Mais au-delà de cette "humanisation" d'un trio de crapules, c'est bien la descente aux enfers des personnages que Michael Bay décide de raconter. Et il ne les jugent pas, il se contente de décrire des faits. Mais il le fait avec sa mise en scène, toujours aussi démentielle. Les 5 ans qu'il vient de passer sur Transformers l'ont conforté dans son idée qu'un film de cinéma se doit d'en mettre plein la vue. Il pousse donc cette notion dans ses derniers retranchements et la moindre petite péripétie comme une poursuite à pied ou la destruction d'une voiture est filmée de la même manière qu'un combat entre Optimus Prime et un Décepticon : avec emphase, excès et une certaine frime.

 

En fait, la mentalité des personnages déteint sur le film : Bay envie les auteurs adulés par la critique et il leur vole sans vergogne toutes leurs astuces. Mais chassez le naturel, il revient au galop : Pain and Gain n'est pas un film d'action ni un film social ni un coup de gueule anti-capitalisme et pas plus une parabole sur l'Amérique des 90's. C'est bien plus simplement une récréation pour un cinéaste doué et qui le sait, un cinéaste qui se fout totalement du qu'en dira-t-on et qui profite d'une pause entre deux énormes monstres (Transformers 4 sortira l'an prochain) pour se faire plaisir. Il est d'ailleurs amusant de voir que , comme pour Bad Boys 2 (un film que j'adore), il se sert de son histoire pour expérimenter les trucs les plus déjantés, ceux qu'on n'apprend pas en école de cinéma et qu'au final son film, c'est du 200% Bay.

 

Comme quoi, il n'a pas besoin d'un budget délirant pour faire du cinéma. Cela devrait faire réfléchir tous ceux qui veulent illustrer les faits divers avec des téléfilms...

 

 

No pain No Gain (****)
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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 20:16

Le pitch : condamné à mort à brève échéance parce qu'il a reçu une énorme dose de radiation, un homme cherche à rejoindre la station spatiale Elysium, dernier refuge des riches Terriens, sur une planète surpeuplée et polluée.

 

4 ans après le choc de District 9, Neill Blomkamp nous assène un nouveau coup de boule avec Elysium ! Car, contrairement à ce qu'écrivent les bobos de Mad Movies (les seuls bobos qui se pâment devant les navets fantastiques histoire de briller dans leur micro-société), Elysium est non seulement un prodige d'écriture, un spectacle délirant, une oeuvre barbare servie par des acteurs totalement investi, c'est surtout la preuve que l'on peut encore faire des films couillus, sans se soucier du qu'en-dira-t-on et qui ne sont ni des reboot ni des adaptations de Comics ni des séquelles ni des remakes...

 

Décidément 2013 aura été une année festive pour la SF. Après Oblivion, après Star Trek Into Darkness, Après Pacific Rim, Elysium impose une autre vision de l'avenir, un avenir qui n'est qu'une extension de notre monde. Car , et là aussi malgré ce qu'écrivent les bobos, notre monde est déjà divisé en très riches qui ont les moyens de se protéger, de se soigner, bref de vivre et des très pauvres qui se contentent des miettes. La crise de 2008 a creusé le fossé entre ces deux mondes. Elysium ne fait que le porter à son paroxysme.

 

Vision marxiste a écrit un célèbre chroniqueur (Guy Millière, que je respecte énormément). Sans doute. Sur Terre, il y a les pauvres, en majorité noirs ou hispaniques. Sur Elysium, il y a les riches, en majorité blancs. Mais ce traitement dichotomique voire simpliste s'impose et, je le répète, ne fait qu'amplifier une certaine partie de notre société. Neill Blomkamp quitter son Afrique du Sud, mais sa vision de Los Angeles est bel et bien celle du tiers monde actuel avec sa violence, ses traffics, ses espoirs déçus. Mais aussi son humanité. L'un des plus beaux plans du film montre une religieuse expliquer à Max, le héros, qu'il fera quelque chose d'exceptionnel de sa vie. On est donc bien loin d'un oeuvre marxiste, mais plutôt du bon vieux schéma où un homme se dresse contre l'ordre établi, mais pas forcément pour les autres, mais pour lui. En fait, Elysium rapelle les grandes réussites de John Carpenter, l'un des auteurs favoris des bobos cités plus haut (mais qui ne comprennent pas du tout ses films !!) à savoir NY 97 ou Invasion Los Angeles.

 

De Carpenter, il pioche la satyre sociale. Mais il l'associe à une mise en scène brutale, qui situe immédiatement les enjeux. Blomkamp ne fait pas l'économie de l'hémoglobine (les corps sont littéralement martyrisés), comme il l'avait fait dans District 9. Et comme il a disposé d'énormes moyens (plus de 100 millions de dollars), il réalise bon nombre de fantasmes de cinéphiles : des exosquelettes, des navettes survolant des cités tentaculaires, des armes surpuissantes et des bastons homériques. Si on y ajoute qu'il a eu l'excellente idée d'aller au bout de ses idées et d'avoir les comédiens (Matt Damon, Jodie Foster) qui lui permettent de le faire, Elysium décolle dès sa première minute et ne ralentit jamais. Il est clair que l'implication de tous, des techniciens (les effets visuels sont incroyablement réussis) aux acteurs, a permis que le film soit non seulement une réussite, mais également une référence à venir.

 

Car qu'importe que le box office n'ait pas fonctionné aussi bien que prévu (juste 180 milions de recettes mondiales) et que les critiques aient fait la gueule. Après tout The Thing n'a pas marché en son temps. 30 après, c'est un classique.

 

Elysium, dans un monde parfait, serait le parfait concurrent pour les Oscars. Mais hélas, notre monde n'aime pas ceux qui grillent les étapes, ni les insolents, ni ceux qui osent ne pas respecter les canons imposés par des studios de plus en plus frileux. C'est pour cela que je ne comprends pas les mauvaises critiques : ces types se plaignent à longueur d'année qu'on leur sert les mêmes recettes, un film qui est l'antithèse de ce qu'ils vomissent déboule sur les écrans, et ils le descedent tout autant !!

 

Tant pis pour les pisse-copies. Qu'ils retournent à leur univers de gamins refoulés et qu'ils nous foutent la paix, qu'ils nous laisse admirer Elysium et espérer que Matt Damon sera récompensé pour ce qu'il a fait dans ce film !

Elysium (*****)
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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 09:02

Le pitch : depuis sa tendre enfance, Bob Razowski rêve de devenir terreur d'élite. Pour cela, il intègre la plus prestigieuse académie de Monsters City. Mais la concurrence de Jack Sullivan, un monstre particulièrement doué pour faire peur, va tout changer.

 

La façon dont Pixar gère ses séquelles est un cas d'école et un exemple à suivre. Alors que beaucoup de studio se contente de répéter une recette, Pixar innove à chaque fois. Les deux Toy Story approfondissaient les thèmes du premier, Cars 2 prenait une direction totalement différente du premier et rendait hommage à James Bond et Monstres Academy joue le jeu de la préquelle. Avec une réussite indéniable !!

 

Passons sur l'animation. Que dire de plus à part que dans un dictionnaire, le synonyme de perfection se nomme Pixar. Reprenant les codes de couleurs et de textures du premier film, Monstres Academy les pousse dans leurs derniers retranchements tout en refusant la surenchère. il y a bien sûr plus de monstres, plus de décors, plus d'endroits exotiques. Mais cela correspond à l'histoire. Aucun effet n'est gratuit. Et comme le film s'articule autour de la rivalité Bob/Jack et des recettes du buddy movie tout en baignant dans une nostalgie certaine de la jeunesse des héros (et donc de l'équipe Pixar), il se dégage une atmosphère douce, parfaitement rendue, avec très peu de lumières agressives. Le travail fait par les animateurs est dantesque et les idées ont beau foisonner, jamais la technique n'écrase le film. Il aurait pu être fait de manière traditionnelle qu'il aurait été tout aussi fabuleux.

 

C'est donc sur l'aspect le plus important, le scénario, que Monstres Academy devient un chef d'oeuvre. En retraçant les origines du duo, en osant présenter Jack comme un parvenu suffisant et Bob comme un bosseur acharné voire obsédé par la réussite (mais se refusant à tomber dans la tricherire) , le scénario prend tout le monde à contrepied. Car quand on a annoncé une séquelle, on pensait que l'histoire partirait sur les bases de la fin de Monstres et Cie, à savoir que le rire est devenu le carburant du monde des monstres.

Les auteurs ont préféré le retour au passé, dans un monde idéal (ou presque) et jouant donc sur le classique duo que tout oppose. Et même si l'on connaît la fin de l'histoire (inconvénient de la préquelle), le chemin pour y arriver est passionnant, chacun devant apprendre de l'autre et oublier ses rancoeurs.

 

Mais l'histoire se focalise aussi sur les perdants, les laissés pour compte, ceux que le culte de la perfection laisse toujours sur le côté. Ce thème aussi est universel et Pixar l'exploite à merveille sans jamais donner de leçons. C'est parce que Bob parviendra à redonner confiance à son équipe de bras cassés qu'il retrouvera la sienne et qu'il réalisera son rêve, même si Jack et lui devront trouver une voie parallèle pour y parvenir.

 

Explorant et approfondissant le monde des monstres, Monstres Academy est une séquelle réussie, drôle et bien plus profonde qu'elle en a l'air. Bref, un nouveau chef d'oeuvre made in Pixar !

Monstres Academy (*****)
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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 16:53

Le pitch : alors qu’une épidémie inconnue transforme l’humanité en êtres ultra violents, un employé de l’ONU tente de trouver un remède dans un monde qui sombre dans le chaos.

 

World War Z n’est pas un film de zombies. Vous n’y trouverez pas d’effet gore, de démembrements, de décapitation. Ce n’est pas non plus un film d’épouvante : l’angoisse y est rare. C’est , comme son nom l’indique , un film de guerre, tourné tel et présentant un homme assistant à la chute du monde et qui tente de l’empêcher.

 

Marc Forster est surtout connu pour avoir réalisé Quantum of Solace, un 007 que l’on peut réévaluer, même s’il ne fait pas le poids face à Skyfall. Mais il a aussi réalisé Les cerfs-volants de Kaboul et A l’ombre de la haine, deux films où l’humain compte bien plus que l’action.

 

Et c’est bien le réalisateur qu’il fallait pour World War Z ! Car au départ WWZ est un roman qui décrit surtout les conséquences sociales et morales de la fin du monde. Il ne contient pas un héros central et fait appel à l’imagination de son lecteur. Il était donc hors de questions pour les nombreux producteurs du film de faire un « simple » film d’action ou de zombie. Pour cela, les fans du genre ont Resident Evil ou The Walking dead.

 

En fait, c’est bel et bien le parcours d’un homme , Gerry, que l’on suit. Brad Pitt (excellent), présent dans quasiment toutes les scènes, incarne à merveille le héros qui, coûte que coûte, veut sauver l’humanité. Dit comme cela, on pourrait croire à une énième croisade patriotique, mais d’une part l’action se déplace de pays en pays (Corée, Israël, Pays de Galle) et d’autre part, les motivations de Gerry sont plutôt égoïstes : il veut surtout protéger sa famille.

 

Bien sûr, ce recentrage sur une star interdit toute peur envers le personnage. Dès le début, on sait qu’il va s’en sortir. Le propos du scénario devient donc comment : et c’est là que le script va faire merveille en accumulant les scènes les plus spectaculaires, même si la plus grandiose (l’attaque de Jérusalem) se trouve au milieu du film. On assiste donc à un véritable rollercoaster , où l’action naît à l’écran du chaos et des tentatives désespérées des hommes (de l’armée surtout) de contrer les zombies.

 

Il est intéressant de voir que le mot « zombies » est clairement prononcé par les protagonistes du film et que les créatures infectées ont pas mal de lien avec ceux de Roméro : une fois qu’il n’y a plus de victime à faire, ils errent sans doute hantés par leur vie passée. Et leur aspect rappelle furieusement le zombie tel qu’on se l’imagine : un teint cireux, des yeux vitreux, des dents toujours à la recherche de proie… La seule différence avec la trilogie de Roméro est que ces zombies sont rapides, très rapides même !!

 

L’histoire va donc suivre les tentatives de Gerry de trouver la solution après qu’il ait pu mettre sa famille à l’abri. Rien ne sera vraiment dit sur les origines du mal, ni sur la vie passée de Gerry, l’histoire se contente de nous donner des brides d’information via des extraits de journaux télévisés ou quelques lignes de dialogues. Mais c’est justement ce sentiment « incomplet » qui fait le sel de WWZ ! Le générique est d’ailleurs un modèle du genre : le spectateur comprend qu’il va se passer quelque chose, mais quoi ? Et la famille de Gerry se trouve plongé au cœur du drame sans comprendre ce qui se passe, même si on se doute que Gerry en sait un peu plus qu’il ne voudrait le dire.

 

La réalisation est surprenante : comme souvent désormais, elle privilégie les plans très courts afin de donner une impression de violence. La présence de Simon Crane comme coordinateur de cascades est d’ailleurs un gage de qualité. En tant que réalisateur de 2e équipe, il porte une grande responsabilité dans la réussite du film. Car il est clair que Forster s’est occupé de l’aspect « humain » et Crane de l’aspect « action », comme cela se fait sur les James Bond par exemple. Mais qui dit plans courts ne dit pas "bordel ambiant" : l'action reste lisible et une nouvelle vision permettra sans doute de mieux s'en imprégner.

 

Et c’est là la force du film : il n’y a pas de temps morts et les moments calmes permettent à l’histoire d’avancer. Un peu comme dans un jeu vidéo. Bien sûr, les réfractaires à ce type de narration ne seront pas aux anges. La critique n’a d’ailleurs pas épargné WWZ, notamment aux USA. Mais au final, le succès mondial du film (près de 500 millions de dollars de recette à ce jour) montre que le duo a eu raison. Et qu’importe si le troisième acte a été réécrit et tranche un peu avec le ton des deux premiers, World War Z est un film haletant, maîtrisé et offrant au spectateur ce qu’il est venu chercher !

 

L’imposant budget (près de 190 millions de dollars) permet de mettre à l’écran des scènes époustouflantes et visuellement parfaites. De plus, la présence d’une star dans un film de SF permet d’en amplifier l’impact. Il est clair que réalisé avec un inconnu au générique, les moyens auraient été moindres. Et pour ce type d’histoire, il faut des moyens, sous peine de tomber dans la série B.

 

Les dernières lignes de dialogue ouvrent la porte à une séquelle. Mais en toute honnêteté, le film se suffit à lui-même. Cependant, on ne dira pas nom si l’équipe décide de nous réembarquer dans ce cauchemar mondialisé !!

 

World War Z (****)
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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 13:30

Le pitch : En 2044, le voyage dans le temps n'existe pas. En 2070, il existe, mais il est illégal. La Mafia s'en sert pour se débarrasser des "gêneurs". Elle expédie ses victimes dans le passé et les fait éliminer par des tueurs à gages. Mais l'un d'eux va s'apercevoir que sa prochaine victime n'est autre que...lui même !

 

Pour son 3e film, Rian Johnson a frappé très fort. Non seulement, il a réussi à convaincre Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt de jouer dans son film (Cela dit, JGL avait déjà joué dans son premier film, Brick et Willis a la réputation de ne pas se laisser effrayer par le fait de jouer pour de jeunes réalisateurs), mais surtout, il propose une histoire absolument démentielle, nettement plus riche qu'elle ne l'apparait déjà et qui nous montre que la SF reste vraiment un terrain d'expérimentation bien plus riche que ce que la "critique" officielle voudrait nous faire croire.

 

D'un pitch vertigineux, Johnson , scénariste, ne facilite pas la tâche à Johnson réalisateur. Car non seulement, il l'oblige à dépeindre deux futurs différents (2040, 2070) mais surtout il sollicite constamment l'attention du spectateur et le fait marcher sur un fil. De plus, le script a le culot de prendre son temps dans le premier acte afin de bien montrer les multiples facettes du personnage et de nous préparer au fait que Bruce Willis ne sera pas si sympathique que cela.

 

Enfin, alors que l'histoire aurait facilement pu tourner à un affrontement manichéen ou à un  buddy-movie temporel, il s'autorise un changement de direction qui enrichit encore l'histoire.

 

Bref, Looper pourrait sans aucun soucis obtenir l'Oscar de l'ambition !! 

 

Et le pire, c'est que la réalisation se met au diapason de cette histoire. Bourrée d'idées et de plans franchement dingues, elle met en évidence le talent de mise en image de son géniteur. Le travail sur les lumière (énorme dichotomie entre les deux parties du film, la première est sombre, la deuxième est luineuse), la recherche systématique de l'efficacité, les éllipses même, tout concourt à faire de Looper un film digne des plus grands.

 

Alors pourquoi seulement 4 étoiles ? D'une part, quelques situations sont abandonnées en chemin et auraient méritées qu'on les prolonge. D'autre part, le paradoxe temporel ne va pas tout à fait au bout de sa logique. Enfin, quelques dialogues sonnent hélas clichés et la romance n'est pas amené de manière très subtile.

 

Ces quelques réserves faites, Looper est largement à la hauteur de sa réputation. Ceux qui ont eu la chance de le découvrir en salle (je n'en fait hélas pas partie) ne me contrediront pas.

Looper (**** 1/2 *)
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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 18:58

Encore scotché par la vision de Man of Steel, je remets en ligne la chronique que j'avais écrite en 2006 pour Superman Returns. L'ayant revu la semaine dernière, je n'en change pas une ligne !!

 

Le pitch : après 5 ans d'absence dans l'espace à chercher des survivants de la planète Krypton, Superman revient sur terre. Plusieurs surprises , bonnes et mauvaises l'attendent.

MEA CULPA !!! Lors d'un article de 2005 , et  à la vision de la bande annonce, j'avais écrit que ce Superman Returns sentait le remake du film de Richard Donner de 78. Non seulement, j'avais tout faux mais en plus je me suis planté au delà de ce que l'on peut imaginer. Ce Superman là est tout simplement le meilleur film de l'année !!

Bryan Singer a réussi la synthèse qui consiste à donner une suite aux deux premiers films et à ancrer Superman dans les années 2000. Pari impossible mais brillamment tenu et ce durant plus de 2h30. Non seulement, Superman Returns est un spectacle brillant, spectaculaire et d'une extraordinaire facture technique, mais c'est aussi (et surtout) une réflexion intelligente sur la condition du surhomme envoyé parmi les hommes.

Partant d'un postulat inverse de Batman Begins (faire table rase du passé , y compris des films de Burton), Synger a choisi la continuité. Le fait qu'il prenne la suite de Donner, dont la femme a produit les 2 premiers X-Men explique peut être cela. Mais quel qu'en soit les raisons, cette option permet de faire replonger le vieux fan dans la nostalgie et de rallier un public nouveau. On en attendait pas moins de celui qui a réussi à rendre crédible une équipe de mutants et qui a relancé la mode des super-héros au cinéma. En faisant une séquelle et non un relaunch, il rend hommage au passé et prépare le futur.

Cet hommage va jusqu'à reprendre des images de Marlon Brando , toujours dans le rôle de Jor-El. La technique le permet alors pourquoi pas ? Certes, on peut s'interroger sur l'éthique car Brando, décédé il y a quelques années, ne peut juger de son travail. Mais ici le but n'est pas de le ridiculiser mais au contraire d'insister sur le caractère divin de cet homme qui envoie son "fils unique" sur Terre pour "sauver les hommes". La référence christique prend de nouveau tout son sens et s'éloigne considérablement des deux derniers épisodes avec Christopher Reeves. Autre concession au passé, le look  très Hackman de Kevin Spacey, parfait dans son rôle de Lex Luthor. Et si on peut être un peu déçu par le manque d'implications physiques de son plan (j'y reviendrais plus loin), là aussi , le lien avec les films de Donner et Fleisher (Fleisher, qui on le rappelle, a retourné une partie des scènes du Superman II de Donner pour des raisons légales) est fort : toujours entourés d'incapables très seventies, Luthor est un génie incompris mais souvent plus proche de Lagaffe que de Da Vinci. L'humour qu'il véhicule fait mouche et ses associés ne sont pas en reste (le gag des chiens !! ). Tout comme dans les deux premiers films, sa mégalomanie en font un vrai méchant de BD et pas une menace planétaire.

Autre hommage appuyé, la scène de l'envol romantique entre Superman et Loïs , sans doute l'une des plus belles du film !! Un moment d'émotion dans un métrage qui en compte beaucoup. Enfin, notons l'utilisation intelligente du thème inoubliable de John Williams dans la musique. Bref, Singer fait le lien entre 1980 et 2006 avec une intelligence qui laisse pantois. Et qui , d'ailleurs, a laissé de marbre pas mal de "critiques" bien incapable de percevoir la portée réelle du film !! De Mad Movies (mais bon, la nuance étant absente chez eux depuis des mois) aux Cahiers du cinéma , la presse passe totalement à côté du film. Tant pis pour elle.

Bien sûr, un film n'est rien sans acteur : Brandon Routh est , avec des lunettes, un sosie quasi parfait de Christopher Reeves. Et , tout comme son illustre modèle, il est tout aussi crédible en Superman. Musclé à souhait, bien mis en valeur par son costume (que Tim Burton voulait mettre au rencard) , le jeune homme est l'incarnation idéale de l'homme d'acier, tout comme Christian Bale est le Batman idéal !! Quasi inconnu, il décroche donc la timbale et parvient à faire (presque) oublier l'homme qui a créé le rôle au cinéma. Notons que Superman Returns est dédié à Christopher et Dana Reeves !!


Loïs Lane bénéficie de la présence de Kate Bosworth qui campe une jeune femme plus sexy et moins cynique que l'originale créée par Margot Kidder. Certes, cette Loïs 2006 manque un peu d'épaisseur mais c'est sans doute due à son rôle de mère . Singer a d'ailleurs accentué son ressentiment contre Superman , coupable d'après elle d'avoir quitté la Terre sans lui dire au revoir. Cet antagonisme, doublé à son nouveau statut (elle vit avec un homme qui est tout simplement un Superman de substitution : il est pilote donc il vole, il est courageux mais surtout il est présent) est l'une des clés du film car il permet d'éviter le sempiternel cliché du "Je t'aime - moi non plus". Superman a donc l'occasion de voir ce qu'il a gâché mais , au cours d'un rebondissement que je tairais, il peut également apercevoir ce qu'il a créé. Notons que pour le compagnon de Loïs, Singer a fait appel à Cyclope euh... à James Marsden, offrant à l'acteur une chance supplémentaire de s'imposer dans la cour des grands seconds rôles.

L'idée de donner un enfant à Loïs Lane permet également d'humaniser son personnage mais aussi d'orienter les futures aventures du héros. Le triangle amoureux , absent du comics, modifie également considérablement les rapports entre les protagoniste et ce gamin n'est en aucun cas une caution pour attirer les enfants dans les salles. Et la scène où Superman est en tête à tête avec lui est un autre sommet du métrage.

La partie humaine du film est donc totalement réussie , les héros sont palpables, fait de sang et de larmes et leurs relations s'enracinent dans un terreau franchement fertile. A l'image de ses deux X-Men, Singer a préféré s'axer sur les personnages , sur le côté humain de Superman (délaissant un peu Clark Kent d'ailleurs) plutôt que de livrer un spectacle purement pyrotechnique.

Bien sûr, l'action est là et bien là : le sauvetage de la navette et de l'avion montre à quel point les effets visuels ont évolué depuis 26 ans. La perfection des scènes de vol m'a laissé pantois. Et la beauté des flashbacks (on croirait à la fois des tableaux de Rockwell et des extraits du film de Donner) est à la hauteur du mythe. On peut cependant émettre deux réserves . La première est économique : difficile de comprendre pourquoi le film a coûté si cher (240 millions de dollars) . Certes les effets visuels, les décors, les scènes de vols sont impressionnants mais j'en viens à me demander si les studios maîtrisent vraiment les coûts de leurs films. Car après tout, Lucas offre pour moitié moins cher des films encore plus complexes. Le fait qu'il possède ILM doit aider mais tout de même.

L'autre réserve est plus cinématographique : on est un peu frustré du manque de répercussion de l'émergence du continent de Lex Luthor, surtout qu'on a été alléché par sa démonstration virtuelle. Sans doute, Singer, dans le cadre tendu de la situation mondiale, a refusé de monter des villes qui s'écroulent. Mais cet aspect des choses est rapidement évacué par le traitement de Luthor envers Superman . Là aussi , Singer reprend des éléments de Donner (la kryptonite, la main mise sur le foncier...) allant jusqu'à mettre dans la bouche de l'associée féminine la même phrase que Mlle Techmaker dans Superman I (il vous a dit "Casse toi, p'ti con") . Luthor reste un bouffon, un génie gaffeur mais en aucun cas le script ne le rabaisse. On peut donc être déçu  du manque d'implication de son plan mais c'est vraiment le seul (petit) reproche que l'on peut faire au film.

En résumé, Bryan Singer a totalement réussi le retour de Superman. Il a évité le piège du remake, brillamment fait le pont entre deux époques, préparé le futur. Dommage, vraiment dommage que le public ne l'ait pas totalement suivi. En attendant de revoir ce chef d'oeuvre en DVD, je m'en vais allez relire La mort de Superman, le monstrueux album regroupant 38 (!!) épisodes du comics !

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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 22:26

Le pitch : alors que Krypton est menacée par la destruction et la guerre, Jor-El envoie son fils sur Terre afin de préserver l'héritage de son peuple.

 

Disons le tout de suite, malgré toute l'estime que j'ai pour Christopher Nolan et Zack Znyder, je ne voyais pas vraiment l'utilité d'un reboot pour Superman, d'autant que Superman Returns avait, selon moi, totalement relancé la franchise. Mais la Warner en a décidé autrement et a voulu ancrer l'homme d'acier dans un contexte plus "réaliste" à la Batman.

 

Disons le également, malgré les 5 étoiles que je mets au film, je continue à penser que l'essence même de l'histoire pouvait se passer de raconter à nouveau les origines de Superman. Après tout, David Goyer et Christopher Nolan pouvaient trouver une astuce scénaristique pour faire revenir le général Zod sur Terre et faire de Man of Steel le Superman VI que la Warner nous avait promis en 2006.

 

Ces réserves étant faites, il convient donc d'aborder Man of Steel comme le premier acte d'un nouveau personnage, comme l'avait fait Batman Begins.

 

Et comme ce premier acte est une réussite totale, tant visuelle que scénaristique, le choix du reboot s'avère finalement payant.

 

Reboot et remake déguisé car, mine de rien, même si les moyens sont ici colossaux, Man of Steel est une habile relecture des épisodes I&II, ce qui est assez amusant puisqu'au départ, en 1977, le premier film aurait déjà du faire intervenir le combat entre Zod et Superman. Mais il fut décidé de couper l'histoire en deux, au grand dam de Richard Donner qui dû alors céder sa place à Richard Fleisher. Fleisher fut alors contraint de retourner une partie des scènes de Superman II pour obtenir la paternité du film.

 

Man of Steel reprend donc les éléments des deux premiers films, mais les amplifient et les détournent. Ainsi, le mot Superman n'est prononcé qu'une ou deux fois, et jamais par Clark Kent. Ainsi, la trame chronologique du chef d'oeuvre de Donner vole en éclat dès l'arrivée de Ka-El sur terre. L'enfance, l'adolescence, la découverte des pouvoirs, la mort de Johnatan Kent seront découvertes au fur et à mesure du métrage. Une idée déjà à l'oeuvre dans Batman Begins.

 

Spectaculaire ai-je dit ? Oui. Dès la deuxième scène, celle où Jor-el (fabuleux Russel Crowe) explique au haut conseil de Krypton la menace qui pèse sur la planète, il est clair que le mot d'ordre a été d'en mettre plein la vue, et pas uniquement avec la 3D (très bien fichue, d'ailleurs). Les décors sont gigantesques, les objets du quotidien de Krypton n'appartiennent plus à notre monde, mais forment un tout cohérent et les costumes sont fort éloignés des tissus réfléchissants du tout premier film. Znyder s'en donne alors à coeur joie, fait voler sa caméra, plonge le spectateur dans un conflit énorme, tout en ne lui donnant pas les clés (ce qui oblige  à une deuxième vision) et clôt son premier acte par une spectaculaire destruction de Krypton. On est clairement dans une surenchère, mais qui n'est pas gratuite. Man of Steel utilise toutes les techniques de notre époque pour capturer le spectateur.

 

On peut penser que la génèse terrestre de Superman allait permettre de souffler un peu. Il n'en est rien. Déjà la choix d'Henri Cavill est clairement le bon tant le charisme de l'acteur et un côté quelque peu animal sont totalement LE personnage. On s'éloigne de Christopher Reeves et de Brandon Routh bien sûr, mais là aussi, on ancre le personnage dans notre époque.

 

L'histoire part donc dans 3 directions : la recherche des origines de Clark, sa jeunesse et la revanche de Zod. Les 3 histoires s'entremêlent et quand Loïs Lane va découvrir le secret de Clark Kent, le deuxième acte se clôt. Il aura vu les plus grosses différences avec le Superman de Donner. Ici, Clark voit clairement ses pouvoirs comme une malédiction alors que son père adoptif croit franchement en lui. Kevin Costner est d'ailleurs prodigieux dans ce rôle et l'on ne comprend pas du tout pourquoi Hollywood se passe d'un acteur aussi exceptionnel alors qu'elle continue à offrir des ponts d'or à des types qui n'ont pas un dixième de son talent. Toute l'humanité de Johnatan Kent, tout son amour, toute l'ambition qu'il a pour son fils, au dépend de sa propre vie, passe par Costner et par son jeu. L'ex-lieutenant Dumbard atteint ici un paroxysme et ses quelques scènes (5, peut être 6) hissent le film à un niveau que n'a jamais atteint un Superman.

 

De cette jeunesse tourmentée, Clark va plonger dans une période où il va chercher  à vivre caché avant de découvrir enfin ses origines . Point de forteresse de la solitude, mais un "banal"  vaisseau d'exploration comme Krypton en envoya des milliers dans la galaxie. Toujours ce soucis d'ancrer le film dans un monde plus réel.

 

Puis, presque sans prévenir, alors qu'il a terminé son 2e cycle par l'envol tant attendu de l'homme d'acier (lors de ses 33 ans ! Un signe qui rappelle que le héros est bel et bien une métaphore du Christ), Znyder plonge son héros dans la guerre ! Et l'on assiste à une orgie de destruction qui rappelera à l'Amérique l'horreur du 11 septembre. Zod et Superman s'affrontent dans un combat titanesque où les pauvres humains ne sont que des fétus de paille. Leur civilisation est si fragile face à de tels êtres. Et même si Superman se soucie de la sécurité de l'homme, il ne peut empêcher de monstrueux dommages collatéraux. La vue finale de Métropolis fumant sous des centaines d'incendies, voyant ses plus grands gratte-ciels à terre est saisissante ! Le tout écrasé par la musique de Hans Zimmer, une musique titanesque, puissante, martiale et brutale ! Le film devient un tout : un rouleur compresseur destiné à terrasser le spectateur ! La technique de Znyder marche alors à plein et illumine de dernier acte. Certains pourront arguer que ce n'est qu'une destruction de plus. Mais c'est plus que cela. Nolan veut montrer que Superman est une force quasi divine, pas seulement un boy-scout ! 

 

Mais il ne fait pas de Zod un simple tueur. Il en fait un homme obsédé par sa mission, un soldat programmé dès sa naissance pour se battre, un personnage qui, pour faire revivre Krypton, est prêt à tous les génocides.

 

Zod finira par plier face à Superman ! Et celui-ci devra donc devenir le protecteur de la Terre. Et l'on sait que dans un Comics, un héros ne se repose jamais longtemps. Quel sera le vilain du deuxième opus ? Un petit indice : à un moment, un camion de la Lex Corp est balayé lors de la bataille finale.

 

Man of Steel est donc bien le film du renouveau pour Superman. On attend donc la suite avec impatience. Surtout quand l'on sait que chez Nolan, le premier acte n'est qu'un amuse-gueule !!

Man of Steel (*****)
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