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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 12:01

Enfin, le voilà, ce monumental Pearl Harbor, ce film qui veut être au film de guerre ce que Titanic fut au film catastrophe. Enfin, on peut le voir, le revoir, l'admirer. Enfin , on peut apprécier le pas énorme fait par Michael Bay. James Cameron s'étant, hélas, mis en grève cinématographique, par faute de projets pouvant satisfaire son génie, Bay a décidé de combler le trou béant créé par l'absence du créateur de Terminator. Alors, et au risque de me faire assaillir d'injures, je le clame haut et fort : oui Cameron a trouvé son successeur. Le reste ne sera que détails.

 

Pearl Harbor met en scène 2 as de l'aviation américaine qui vont voir leur vie se mêler à l'Histoire, à savoir la seconde guerre mondiale et l'attaque surprise de Pearl Harbor. Afin de bien montrer l'impact d'un événement planétaire sur la destinée d'un individu , et comme c'est la coutume depuis un bon paquet de décennies , le scénario fait la part belle (un peu trop selon certain mais nous y reviendrons plus loin) à une histoire d'amour triangulaire. Evelyne aime Rafe mais ce dernier disparaît au combat. Evelyne tombera alors dans les bras de Dany . Mais le retour de Rafe va brouiller les cartes et l'attaque japonaise achèvera de semer la confusion.

 

Michael Bay, jusqu'ici , a surtout été remarqué pour deux choses : un montage très cut, parfois à la limite du compréhensible mais donnant une puissance inouïe à ses films et une esthétique poussée dans ses derniers retranchements. Chaque image se doit d'être belle et sexy. Bay se sert alors de tous les artifices qu'il a appris à utiliser sur le tournage de centaines de pubs et de clips. Le résultat, des film aussi détonnant que Bad Boys (un Buddy Movie au scénario stupide mais véritablement entraînant , avec un Will Smith encore peu connu) , Rock (stupéfiante démonstration du savoir faire US en matière de film d'action) ou Armagueddon (extraordinaire morceau de SF, porté par les épaules de Bruce Willis et où le souffle épique permet de faire oublier les erreurs du scénario). Bien évidemment, le bonhomme n'a pas que des amis : on lui reproche son esthétique clippée, son montage, son obsession de l'image au détriment de l'intrigue, le manque d'épaisseur de ses personnages (accusation grotesque mais bon) , un patriotisme exarcerbé , une apologie de la beauferie... N'en jetez plus la coupe est pleine.

 

Mais Michael Bay n'en a cure. Extremement cru avec ses concurrents (voir ses propos sur Deep Impact), le gars sait qu'il est doué et ne s'en cache pas. On put lire il y a quelques années "ce type a un plan". Hé oui, Bay a un plan. A mon avis, sans doute celui de devenir le meilleur réalisateur du monde, ou quelque chose dans ce genre. Car avec Bay, pas de demi-mesure. Tout doit être grand, racé, beau et osons le mégalomane. Avec l'appui de Jerry Bruckeimer, qui n'est pas vraiment le genre de producteur à s'appuyer sur le Dogme, on est sûr d'une chose : le spectacle sera total.

 

Avec Pearl Harbor, Bay franchit un nouveau pas. Avec Bad Boys, il montrait qu'il savait faire de la mise en scène. Avec Rock, il montrait qu'il savait diriger des stars et les pousser dans leurs derniers retranchements (Cage a-t-il fait mieux en matière d'action ? Connery n'a-t-il pas trouvé là l'occasion de rappeler à la terre entière qu'il fut 007 ? Harris n'a-t-il pas réussi à camper le méchant le plus crédible et le plus froid de ces 10 dernières années, sans se cacher derrière l'attitude cool de circonstance ?) Avec Armagueddon, il montrait qu'en matière de SF couillue , il était aussi capable qu'un Lucas ou un Cameron. Pearl Harbor est pour Bay la première occasion de montrer qu'il sait aussi intégrer un trame variablement intéressante (le seul maillon faible de l'histoire) à la grande Histoire.

 

Car , et même si la love story est un peu décevante (mais jamais mièvre), Bay filme ses couples avec une grâce infinie. Les femmes sont belles , merveilleusement éclairées. J'ose la comparaison mais leur glamour rappelle les splendides héroïnes de ces fabuleux spectacles en technicolor des années 40 et 50. Et la maestria de Bay permet de faire passer en douceur ce qui aurait pu être un écueil énorme. Car il faut tout de même attendre 90 minutes avant la fameuse attaque.

 

Bay a donc dompté sa caméra et reconstitue sa vision de l'Amérique des années 40 (et même 20 dans les splendides scènes d'ouverture) : belle , colorée, insouciante. Plus dure sera la chute. Bien sûr, la présence de Ben Affleck ne peut que l'aider. L'acteur apporte au film la touche masculine indispensable à tout mélo. Kate Beckindale illumine l'histoire par son sourire. En retrait (mais c'est dans la logique du rôle) Josh Harnett est le complément de Affleck et finalement le moteur de l'histoire. Peu de choses à dire donc sur cet aspect des choses même si l'on peut regretter que la partie romantique n'ait pas été plus étoffée. Cependant, si elle l'avait été, sans doute cela aurait été fait au détriment de l'action, donc....

 

Mais dès que le film s'aventure dans la guerre, Bay redevient le magicien qu'il a toujours été. Avec un atout supplémentaire : son montage est désormais maîtrisé. Les scènes de préparation de l'attaque par les Japonais sont des modèles : en quelques images, on plonge dans les pensées des généraux , on comprend la logique de l'opération et on visualise la future tactique. Magistrale !!

 

L'attaque est assurément le morceau d'anthologie. Un maelstrom d'images furieuses, de scènes à couper le souffle, d'idées absolument géniales (la caméra qui suit la bombe, les torpilles fonçant sous les pieds des marins). Bay reconstitue la furie d'une attaque lâche mais nécessaire dans l'esprit japonais. Et la bravoure de Rafe et Dany ne peut empêcher ce ballet meurtrier. Comme c'est le cas depuis plusieurs années , la mort est montrée en face et l'image la plus marquante est celle de ce caméraman fauché en pleine course mais dont la caméra continue à filmer. Durant cette quarantaine de minutes, Bay démontre que , oui , il est bien l'un des meilleurs réalisateurs de la planète, aidé en cela par des effets visuels extraordinaire, un casting de second rôle béton (Cuba Gooning Jr, Tom Sizemore..) et la musique de Hans Zimmer. Le chaos dans l'hôpital contraste avec la douceur de la première partie. Bref, une réussite totale , absolue, incontournable.

 

Mais Pearl Harbor ne pouvait se conclure sur une note pessimiste. L'amiral japonais murmure "Je crois que nous avons réveillé un géant" (la même phrase était prononcé dans Tora, Tora, Tora). Et oui, le géant se réveille. La dernière phase du film va donc s'employer à dénouer tous les dilemmes en montrant le raid sur Tokyo du général Dolittle. Là aussi, les morceaux d'anthologie se succèdent et Bay refuse de laisser s'envoler le souffle épique du film. Et au bout de 3h00 de projection, on reste anéanti dans son fauteuil , oubliant les défauts du film pour n'en retenir que les impressions les meilleurs.

 

Bay a réussi son plan. Pearl Harbor est certes un blockbuster, un parfait film de studio mais il transcende son existence commerciale par la volonté de livrer un spectacle total. Bay a puisé son inspiration chez Cameron et Lean. Il ne les a pas égalé (pas encore) mais a montré que , vraiment , s'il fallait chercher un héritier , il n'y a décidément que lui pour réussir le mariage entre l'esthétisme, la puissance, l'image et l'histoire. Et si l'on ajoute que Pearl Harbor n'est que le 4eme film de Bay, on ne peut que rester pantois devant cette réussite.

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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 11:57
Suite de notre rétrospective Michael Bay avec la reprise de la chronique de Bad Boys 2, un film que j'ai qualifié en son temps de meilleur film de l'année 2003. Et je continue à le penser !!

Le pitch : Nos deux flics de chocs de Miami sont de retour, toujours aussi dissemblables. Marcus cherche encore et toujours à être un flic normal et à s'occuper de sa famille. Mike, frime toujours autant et prend un malin plaisir à se plonger dans les situations les plus délirantes. Comme par exemple, tomber amoureux de la soeur de Marcus, qui a pour mission d'infiltrer le gang de Tapia , un dangereux baron de la drogue qui importe de l'extasy en se servant d'une morgue...

 

Voilà pour le pitch, d'une banalité à faire peur et surtout un prétexte à enquiller le maximum de scènes d'actions. Mais alors que la plupart des buddys movies se contente désormais d'un minimum syndical afin de ne pas choquer le public, Bad Boys II a été réalisé, de nouveau par Michael Bay. Et on peut l'affirmer sans crainte, l'homme est devenu totalement fou et totalement incontrôlable. Tant mieux pour les fanatiques de maître (j'en suis) et tant pis pour les autres.

 

Petit retour en arrière. En 2001, Bay cède aux critiques et nous offre Pearl Harbor, admirable reconstitution de la cuisante défaite US alliant très grand spectacle (l'attaque proprement dite) et romance . Bay cite ouvertement David Lean mais le vrai modèle est Titanic . Même mélange d'images spectaculaires et de scènes héroïques, de moments intimistes et d'amours naissants. Mais la presse, fidèle à son habitude hypocrite refuse de voir en Bay autre chose qu'un concasseur de matériel. Les critiques se focalisent sur le scénario jugé trop larmoyant et regrettent que la mise en scène ne s'emballe que dans la scène de l'attaque. Argument ridicule en soit vu que l'on voit mal n'importe quel réalisateur tourner un baiser avec 15 caméras !! En fait, on reproche à Michael Bay d'avoir abandonné le style qu'on lui reprochait d'utiliser. Un comble !! Pearl Harbor sera un succès public (pas loin de 500 millions de dollars de recette) mais pas critique. Le réalisateur n'a pu qu'en être mortifié et a donc décidé de se lâcher totalement. Les critiques veulent du Bay , ils vont avoir du Bay !!

 

Bad Boys II est le film d'un fou créé spécialement pour satisfaire sa vision et rien d'autre. Avec des moyens énormes (130 millions de dollars), deux acteurs avides de revanche (Will Smith , malgré son impressionnant investissement dans Ali n'a pas réussi à casser son image) et surtout la bénédiction d'un producteur dont le talent ne consiste pas qu'à filer des dollars, Bay nous offre rien de moins que le buddy movie ultime, le film que l'on ne pourra pas surpasser. 2 heures 27 de fusillades non stop, de délires grossiers (les rats missionnaires, la scène dans le magasin vidéo), d'imagerie gores (les têtes explosent en gros plans, on balance des cadavres sur la route pour ralentir l'ennemi, on découpe ses associés à la scie en salopant bien la cuisine) que n'osent même plus les films d'épouvantes et surtout des scènes d'actions absolument fracassantes , dont le seul but est d'exploser le cerveau du spectateurs. Bay réduit ses personnages à des entités conçues pour souffrir (Martin Lawrence) , n'excuse même plus son penchant misogyne, truffe le film de sous entendus anti-homo... Bref, il s'essuie les pieds sur le politiquement correct.

 

Les scènes d'actions sont totalement fracassantes et la poursuite sur l'autoroute explose totalement celles de T3 et de Reloaded. En intensité même car ici très peu d'images de synthèse, on y croit vraiment et le sentiment de danger est palpable. De plus , le montage si particulier de Bay rend la scène encore plus folle. Là où T3 offrait des plans peu lisibles, Bad Boys 2 , alors que c'est précisément ce que l'on reproche à Bay, donne une lecture , certes fragmentaire, mais totalement compréhensible. Le film devient alors incontrôlable, à l'image des deux lascars. Quand on sait que cette scène a été mise en boîte en 4 jours (contre 6 semaines pour celle de Reloaded), on comprend alors la puissance des bagages techniques de Bay. Autre scène dingue, celle de Cuba. Le véhicule des héros défonce un bidonville tout en essuyant les rafales de ses poursuivants. Là aussi, la folie est palpable. Et en refusant la surenchère du numérique (les cascades restent crédible) et en utilisant les bonnes vieilles méthodes (dynamite et poudre noire pour faire sauter la villa de Tapia) , il s'oblige à compenser par un spectaculaire encore plus fou, encore plus grand. Résultat, les 2h30 en deviennent les plus joussives rarement vues sur un écran, les temps morts étant quasiment inexistants. Il faut laisser le spectateur en eveil, ne jamais le laisser se reposer. Quite à le dégoûter : les morts violences s'accumulent , les bad guys explosent sur des mines et s'éparpillent aux quatre vents . Hallucinant. Et le pire , c'est que ce "toujours plus" ne donne pas du tout l'impression de rajout. Rien à voir avec la fin des ailes de l'enfer qui n'en finissait plus de rebondir. Ici , quand un type est mort, il est mort !!

 

Sa mise en scène est revenue au joyeux bordel de ses premiers films : les idées les plus folles abondent (le travelling circulaire autour de Will Smith et des rastas, la caméra qui plonge dans le club et qui frôlent les danseuses, la balle qui ravage le postérieur de Lawrence avant d'exploser la tête du méchant), les effets plus clipesques sont utilisés (ralentis, filtres en veux tu en voilà, angles de caméra tordus, montage épileptique), rien ne lui fait peur et surtout pas la critique de la presse . Il est même clair que le réalisateur a sciemment forcé le trait , histoire de bien rendre fou les critiques. Chaque plan est pensé comme une pub de luxe. Finsher avait rêvé de mettre en scène Chapeau melon et bottes de cuir en en faisant une gigantesque pub pour Chanel , version noire. Bay a repris l'idée au bond : Bad Boys 2 n'est qu'un énorme spot , entièrement dédié à des tas de produits (voitures, vêtements, piscine....).

 

Bad Boys 2 offre certes un spectacle total et décomplexé (le classement R aux USA n'est pas un fruit du marketing), mais participe surtout à une tentative de réhabilitation adulte du cinéma d'action . Adieu donc les films inoffensifs. Cependant, il est clair que Bay a posé ici un jalon ultime, un mètre étalon qu'il sera difficile à dépasser. Car qui osera aller plus loin que lui ? La marque des grands auteurs est de posséder à la fois un style mais aussi une orientation. En seulement 8 ans et 5 films, Michael Bay a réussi à imposer son cinéma, fait de folie, de frime et de prouesses techniques. Son délirant discours et sa grammaire cinématographique en font un cas à part dans le paysage actuel. Il peut irriter mais ne laissera personne indifférent.

 

Bad Boys 2 est donc son chef d'oeuvre, pour moi le meilleur film de l'année en attendant Le retour du Roi.

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 12:22
Le scandale de l'année !! Comment ce brillant film de SF, racé et intelligent, filmé à la perfection par un Michael Bay au sommet de son art a-t-il pu rater sa cible ? Pourquoi un tel spectacle où abondent expérimentations visuelles, images chocs et inédites , télescopage de deux réalités n'a pas pu trouver son public ? Parce que Bay remet en cause le culte du corps et de la santé ? Parce que Mc Gregor (parfait dans le rôle) n'a pas convaincu de son attrait physique pour le rôle ? Parce que le script titille trop souvent la réflexion du spectateur ? ou bien parce que on a refusé à Michael Bay le droit de ré-orienter sa carrière ? Sans doute tout cela à la fois.

Bay est désormais , avec ce 6eme film, l'égal d'un Cameron : un titan du cinéma capable de transcender un script linéaire mais redoutable en en renforçant l'impact par des scènes et des images d'une puissance redoutable. Bay se définit comme un jeune réalisateur et il est clair qu'avec The Island , il met en application toutes les techniques qu'il a développé depuis Bad Boys : travelling circulaire, contre plongée et ralentis, usage intensif des filtres, montage et découpage de folie mais aussi captation des acteurs par le biais d'une caméra  à la fois voyeuse et pudique. Les scènes d'actions du film dont une poursuite d'anthologie qui commence à pied, pour se terminer en moto volante , écrasent de leur domination les récentes tentatives du genre. Bay reprend ses délires de Bad Boys 2 en lançant des essieux de wagons sur les routes, continue son expérimentation dans la destruction à grande échelle. Tout ce qu'il a appris depuis 1995 est concentré dans ce film. A l'arrivée un spectacle redoutable doublé d'une réflexion implacable sur le clonage.

Le film est totalement coupé en deux , et c'est sans doute ce qui dérangé. A une première partie évoquant clairement le THX 1138 de Lucas (même décor blanc, même culture du bonheur à tout prix, même refus du contact physique) succède du Bay pur et dur, celui que le fan absolu attend en frétillant sur son fauteuil . Mais en mélangeant les deux concepts dans une 3eme partie apocalyptique, The Island annonce clairement la couleur : nous avons bel et bien affaire à un blockbusters cérébral et non à un véhicule pour star comme le fut I, Robot.

Revenons sur cette première partie : on y voit la description d'une société factice pour le spectateur mais bien réel pour Ewan Mc Gregor. La caméra de Bay se fait lente, s'attarde sur l'immaculée organisation d'une société fascisante où les responsables sont clairement détachés des opprimés, tout en leur faisant croire le contraire. Par petites touches, le film dévoile les rouages de cette micro-société mais n'en explique rien. Le spectateur peut alors se croire dans un thriller futuriste même s'il sait que quelque chose ne tourne pas rond. La lobotomie des habitants de cette "ville" apparaît alors comme décalée voire ridicule et on se met à penser du côté des dirigeants, à considérer les habitants comme des gens que l'on doit aider contre leur bien, s'il le faut.

Les admirateurs de Bay pur et durs ont sans doute fait la fine bouche face à cette première partie : pas de cadavres farcis de drogue, pas d'explosions, pas de poursuites automobiles, pas même de fuck à tous les coins de dialogues. Bay s'assagit pour coller au propos de sa société : aseptisée, non violente, dépourvue de vrai contact humain mais totalement hypocrite. Régulièrement, des mouvements de caméra, des allusions salaces (légères) et des passages clipesques (surtout dans la description de la société) nous rappellent que nous sommes dans un film de Bay et non dans le dernier Desplechin !!

Le culte de la beauté , du corps sain est alors montré dans toute sa splendeur, avec une vigueur qui rappelle les expérimentations de Leni Riefenstahl. Les habitants "blancs" (par leurs habits, s'entend) passent leur temps à entretenir leurs corps, à faire du sport, à bronzer, à manger sainement, à nager. Bref, ils s'entretiennent dans le but d'être les plus parfaits possible quand ils iront sur l'île. Dans cette société fasciste, inspirée de THX mais aussi d'Orwell, les habitants ressentent consciemment l'idée de manipulation mais ne pensent pas à s'en détacher car leur conditionnement leur interdit. Décors aseptisés et omniprésente d'écrans de télévisions où tout est propre et riche finissent de fournir le cadre d'un monde utopiste mais stratifié, pâle reflet d'une société américaine qui n'existe pas. Peut être tient on ici l'une des raisons du rejet du film car Bay, bien plus finement qu'un Moore, expose ses doutes sur la société américaine et s'interroge sur les dérives futures éventuelles.

Une fois cette longue exposition passée, le spectateur via Echo 6 va découvrir la vérité. Le monde idéal n'est qu'une usine, ses habitants ne sont que des produits de consommation et l'île n'est en fait que la porte vers la mort. Le parallèle avec l'idéologie nazie est alors clair . Le travail c'est la vie proclamait des panneaux à l'entrée des camps. On ne disait pas aux juifs qu'ils allaient être gazés mais qu'ils allaient prendre une douche. Monstrueux cynisme qui juste au bout fait croire à la victime l'imminence de sa sauvegarde. Ici, les habitants sont désignés comme des produits et ne servent que de boîte à fusibles, sont les réceptacles vivants d'organes sains. Tels des poulets de batteries engraissés pour produire le plus vite possible de la viande , les habitants sont massacrés sans pitié car au regard des dirigeants de la société , ils ne sont pas humains. Dans une série de dialogue avec "ceux qui savent", Echo se voit comparer à une boîte de vitesse , Steve Buscemi lui explique que personne ne veut voir la vache derrière le hamburger.
Poussant encore plus loin le cynisme , Sean Bean , le directeur de cet implacable institut cache la vérité à ses clients, de riches américains qui achètent ainsi un visa pour une vie "éternelle" . Le film sous-entend que toutes ces activités sont illégales mais comme le dit Buscemi , qui s'en soucie ?

 La découverte de la vérité via deux exemples édifiants va donc lui faire prendre la fuite , avec une femme pour qui il éprouve des sentiments (Scarlett Johanson , totalement bay-atifiée). On bascule donc dans une deuxième partie où Bay retrouve ses vieux démons et son cinéma de frappadingue . Totalement maîtrisées, les scènes d'actions se succèdent à un rythme d'enfer comme si le cinéaste voulait rattraper le temps de la longue exposition. Intervient alors Djimon Hounsou, implacable dans son rôle de mercenaire déshumanisé, charriant dans son sillage une collection de gueules (la plupart faisant partie de l'équipe de Rollins dans Bad Boys 2). A celà s'ajoute une nouvelle description d'un futur ultra crédible, visuellement parfait (comme d'habitude, la maîtrise des effets visuels de Bay est proprement hallucinante). Plus de pertes de temps, de descriptions lancinantes mais une fuite éperdue vers le noeud du récit. Echo 6 veut retrouver son "géniteur" et rien ne se mettra en travers de sa route. Les destructions à grandes échelles, les courses poursuites automobiles sont le passage obligé de toute production de ce genre mais le cinéaste les traite comme des scènes normales. N'ayant plus rien à prouver dans ce domaine, il se contente d'écraser la concurrence et , tel un Attila du 7eme art rend bien difficile le travail de ceux qui entendraient le surpasser.

La brutalité moindre de ses séquences tranchent un peu avec les précédents films du maître mais lui permettent d'adoucir son propos. Cette concession mineure ne remet aucunement en cause l'objectif du premier film : traiter par la SF un sujet de société brûlant et jeter un doute sur le culte américain de la beauté, remise en cause déjà lancinante dans Bad Boys 2 où une bimbo n'était que le réceptacle d'une cargaison de drogue.

Les méthodes fascistes de l'institut éclatent alors hors des murs de la société : rien ne doit se mettre en travers des mercenaires. Police, civils , passants sont impitoyablement réduits à de la chair à canons. Les mercenaires se griment en policiers, en Swat, en Lapd... montrant ainsi leur capacité d'infiltration et leurs méthodes peu orthodoxe. Mais , étourdi par un métrage en accéléré, le spectateur ne peut que passer d'une scène à l'autre sans reprendre son souffle. La structure de Pearl Harbor reprend le dessus avec une orgie de destruction coincée entre deux moments de contemplation.

Passé ce moment de folie, Bay repart à l'assaut de la forteresse du clonage , et va redistribuer les cartes : les masques tombent totalement, Hounsou se redécouvrent une conscience, l'euthanasie entre dans une "solution finale" (les Échos sont destinés à être gazés !!) et Bay conclut son récit de manière un peu abrupte, sans doute le seul défaut d'un film dense et généreux.

Film maudit en 2005 par le public US, massacré par la critique, The Island est une date dans l'histoire de la Science Fiction. Film fondateur du nouveau cinéma de Bay (on espère qu'il ne tirera pas de conclusions erronées suite à l'échec public US) , The Island aurait du être l'un des sommets de 2005 , et non un blockbusters de plus tel que la presse, bien aveugle devant ce chef d'oeuvre, l'a décrit.
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 09:12
Pour fêter dignement, je remets en ligne les chroniques des premiers films, publiées sur l'ancien site. Enjoy !!

(La chronique a été écrite en décembre 2005)

Voilà sans doute le meilleur épisode d'une saga qui de film en film ne cesse de s'améliorer. Certes, le roman a été élagué et certains passages vraiment intéressants ont disparu. L'action se recentre sur Harry Potter et les deux autres héros , Hermione et Ron, font plus de la figuration qu'autre chose. On peut aussi regretter que certaines explications soit survolées (notamment la mystification du fils de Croupton) et qu'une scène clé du livre (Rogue montrant sa marque des ténèbres à Dumbledore et ce dernier lui demandant de devenir un espion à son service chez Voldemort) ne soit pas présente. Mais globalement, et c'est là le principal, le thème général (la coupe de feu et la retour de Voldemort) est présent.

Visuellement, le film frappe très fort . La coupe du monde de Quidditch nous offre des images dantesques d'un stade haut comme un building, les épreuves gagnent en puissance au fur et à mesure pour se terminer dans un labyrinthe qui fait passer celui de Shining pour un truc de gosse, Poudlard devient de plus en plus inquiétant, un lieu dont on ne sent plus la sécurité rassurante du premier film. Les délégations étrangères sont ahurissantes comme ce bateau émergeant du lac noir ou ce chariot tirés par 6 chevaux ailés. La magie des effets visuels (quasiment parfaits de bout en bout si on excepte des créatures aquatiques peu crédibles) et l'énorme budget alloué à Mike Newel permettent toutes les audaces, permettent la visualisation de tout ce qu'a imaginé Rowlings . On est bien loin d'un univers cheap. Et comme les bases sont là , depuis 3 films, le réalisateur peut se concentrer sur du neuf . Les nouveaux décors, même ceux aperçus furtivement comme la salle de bains des préfets bénéficient d'un sens du détail et d'une qualité rare. L'univers de Harry est définitivement vivant.

Mais au delà de la qualité du spectacle, ce qui frappe c'est surtout le script, définitivement mature. On sait que les livres deviennent de plus en plus durs au fil des ans, et on aurait pu craindre que le cinéma les édulcore. Il n'en est rien et cela a d'ailleurs valu à La coupe de feu d'être interdit aux moins de 12 ans en Angleterre. La France a choisi de s'en tenir à un avertissement et il est vrai que le film est effrayant pour les plus jeunes (quoique, quand on voit les horreurs style Star ac que les enfants regardent, on peut se demander si une chose saine comme un sorcier revenant d'outre tombe dans un chaudron peut les effrayer) . Du coup, ce 4eme épisode aligne des images intenses comme l'épreuve du labyrinthe ou la mort de Cedric. Là aussi, le parti pris de respecter le livre est de bon augure pour les épisodes 5 et 6 qui comptent aussi leur lot de morts violentes.

Plus encore, et c'est là que l'on comprend mieux le choix de Mike Newel, ce 4eme livre montrait l'entrée d'Harry dans un monde moins manichéen et plus ...sentimental. La scène du bal prouve que le cinéaste est vraiment à l'aise dans ce type d'univers et il filme Hermione de la même manière que Andie MacDowell ou Julia Robert, en la sublimant . Là où un tâcheron aurait bâclé cette entrée en se concentrant uniquement sur l'action, le cinéaste choisi de traiter toutes les scènes à égalité. Il en résulte donc une cohérence et un sensation de complet. Car, un film n'est pas que technique mais aussi direction d'acteurs. Il est clair que Newell s'est intéressé autant aux sorts qu'à ses acteurs, jeunes et moins jeunes. Au final, un film extraordinaire qui mêle à la fois le romantisme, l'action, le fantastique et la psychologie. Du coup, le monde tourmenté de l'adolescence est parfaitement rendu et cette scène à la fois ridicule et sublime où Harry et Ron, assis à côté des soeurs Patvil regarde Hermione danser en est un exemple réussi. Autre scène génialement rendue, celle où Harry tente de se dissimuler dans la salle de bain des préfets à une Mimi bien curieuse. Drôle et tellement vraie, la pudeur du personnage enracine le film dans un contexte à la fois détendu et grave. Le réalisateur prend donc le temps de faire vivre ses héros et non de les lancer dans un tourbillon d'images et de péripéties à longueur de métrage. Enfin, la charmante actrice française (Clémence Poésy si mes souvenirs sont bons) apporte une touche de grace bien frenchie dans un univers uniquement anglais. Et comme on sait que Fleur Delacourt revient dans les livres suivants, on ne peut que se réjouir de ce choix.

Mais bien entendu, la majorité du public sera intéressé par les épreuves du tournoi, même si , sans ce terreau sentimental, il serait impossible de s'attacher aux personnages. Le combat avec le dragon met la barre haute et offre immédiatement un sentiment de danger. Le héros souffre , endure et si au final , il gagne , on comprend que son âme , elle, va subir des coups plus puissants encore. Si la 2eme épreuve baisse un peu en intensité (on ne ressent pas la décrépitude du lac noir décrite dans le livre), celle du labyrinthe remet les pendules à l'heure. Et la confrontation finale n'édulcore rien de la macabre renaissance de Voldemort. Désormais , les deux adversaires sont face à face , les masques tombent (celui de Lucius Malfoy) et la saga va s'orienter vers un combat beaucoup plus psychologique. Le choix de Ralph Fiennes (dissimulé sous un épais maquillage) tient d'une logique élémentaire car qui mieux que l'ex-nazi de Schindler pouvait incarner ce personnage terrifiant et magnétique, ce leadeur mauvais qui a sur réunir autour de lui une cour dépravée de sorciers uniquement obsédés par leur propre réussite.

La grande réussite tient donc au chemin de croix qu'emprunte Harry : chaque épreuve n'est que le prélude à une autre plus dure encore. Et quand on sait que le pire reste à venir, on ne peut que se réjouir de cette fidélité affichée aux romans. On peut, par contre, s'étonner de certains termes grossiers dans la bouche des jeunes acteurs . Il sera intéressant de voir le film en VO pour voir si ce sont les traducteurs qui s'amusent à "salir" les dialogues ou s'il en est de même dans le texte original. Si l'hypothèse d'une VF tronquée est la bonne, on peut quand même se demander ce que cela apporte au film.

La Warner qui a , pour une fois, compris la puissance de sa franchise, ne peut que se féliciter de cette volonté de respecter l'oeuvre. Les acteurs choisis il y a 5 ans sont désormais totalement investis par leurs personnages et leur donne une épaisseur et une véracité impressionnantes. Le succès foudroyant du film (il est clair qu'il va faire plus que King Kong et pourrait bien dépasser La revanche des Sith) ne doit rien au hasard. La base énorme de fans et la qualité du film en font un triomphe. Si on doutait en 2001 que la saga cinématographique aille à son terme, désormais on en est sûr , on pourra un jour regarder toute la saga chez soi après l'avoir dévoré en lecture pour la 15eme fois.
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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 09:19
harrypotterandtheorderofthephoenix-poster.jpgHallucinant !!  C'est peut être le mot le plus simple pour qualifier ce nouvel opus cinématographique. Alors que le 5eme livre  , le plus long de la série, semblait être le plus complexe à adapter , au final, Harry Potter et l'ordre du Phénix est, à mon sens, le meilleur film de la saga .


C'est simple, les scénaristes ont réussi l'exploit de garder la quintessence du  bouquin, en élaguant des parties pourtant importantes (exit la nomination de Ron et Hermione comme préfet , adieu les  passages à l'hôpital de St Mangouste ou les  examens de Buse) ou en réduisant d'autres à leurs plus simples expressions comme les  cours d'Oclumancie mais en gardant l'essentiel : l'état d'esprit d'Harry et la progression de la dramaturgie du livre. Définitivement, Harry Potter n'est plus une série pour les enfants et plus le film avance, plus il devient noir pour culminer dans un scène poignante  où Harry comprend  seul pourquoi il a résisté à Voldemort (là aussi, un changement par rapport au livre).
HP5D-12598r.jpg
Ceux qui espérent de l'action en seront déçus !! Hormis la bataille finale (fabuleuse) , tout se passe dans la  tête et dns les rapports entre les personnages. Et si l'on peut regretter (un peu)  que les rapports entre Cho et Harry soient aussi quelque  peu modifiés, la connection  entre  chaque membre de l'histoire, les nombreux personnages, l'arrivée de Luna Lovegoode (adorable Evanna Lynch) , d'Ombrage (absolument fidèle à l'idée que l'on s'en fait en lisant le livre)  font  de ce 5eme film un intense drame psychologique à effets visuels. Pas d'esbrouffe donc même si les décors sont toujours aussi fabuleux (mais là aussi de plus en plus sombres) et la démesure visible !! Sobriété de l'action, jeu intense des acteurs et volonté de livrer un film adulte font de L'ordre du Phénix une totale réussite.

La mise en scène de David Yates (qui réalisera également  HP et le prince de sang mêlé) est à la fois discrète, avec de superbes gros plans sur les personnages, dont la première apparition d'Harry et spectaculaire , notamment dans les visions du ministères de la magie. Le soin apporté au cadre est également appréciable  : comme pour les autres films, si on y ajoute un montage classique mais non clipesque, la trame se déroule de manière tout à fait compréhensible et les nombreux flashbacks (un procédé très intelligent qui permet de faire avancer le film sans trahir le livre)  accentuent encore une impression de maîtrise impressionnante.

On suit donc avec un rare plaisir la mise en place de l'Armée de Dumbledore et l'on voit évoluer tous ces jeunes acteurs , tout comme dans le livre où l'on assiste avec plaisir à leur "croissance". Ainsi, Neville Londubat commence à acquérir une stature bien plus épaisse. Mais ma préférence va à Ginny  Weasley qui est appelée à jouer un rôle  important  dans le 6e opus.

Si certains points du livre ont été abandonnés (et qui risque de poser un soucis dans le 6eme film, notamment avec Rogue), le métrage respecte suffisamment le récit pour emporter l'adhésion. Mais, il devient réellement indispensable d'avoir une bonne connaissance de l'univers  créé par Rowlings pour bien saisir les nuances. David Yates ne perd pas de temps en exposition . Ainsi, l'ordre du Phénix permet de retrouver les personnages emblématiques des 3e et 4e films sans que l'on se préoccupe de nous les re-présenter. Pas de doutes, nous sommes en plein sérial intelligent.
HP5-FX-00419r-v2.jpg(Luna Lovegoode, l'un des personnages les plus attachants du film, en train de créer son patronus)

Le  côté sombre du récit est totalement assumé : Ombrage torture Harry en le faisant écrire avec son propre sang, Béatrix Lestrange est aussi allumée que dans le bouquin , offrant à Héléna Boham Carter un rôle à la mesure de sa folie intérieure et Luna Lovegoode est aussi bizarre qu'on l'espérait !! Réussite totale de ce côté qui se permet même une scène très violente avec l'agression de Mr Weasley.

Seul regret, Harry ne détruit plus le bureau de Dumbledore , sans doute pour ne pas réduire le capital sympathie du personnage.

Harry Potter et l'ordre du Phénix est la preuve qu'une série peut sans cesse progresser et que les  cadres de la Warner ont compris la substance des livres de JK Rowlings. A l'heure où le 7eme tome (que  je dévore actuellement , tout en étant totalement bluffé par le talent de cette femme)  est en train de créer une révolution littéraire (72 millions d'exemplaires vendus en 3 jours !!) , voir que la franchise est toujours aussi forte ne peut que nous réjouir. Vivement le 21 novembre 2008 pour la suite de l'aventure en images.
HP5D-11791.jpg(La grande inquisitrice de Poudlard : derrière le rose, la fasciste pure !!)
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21 juillet 2007 6 21 /07 /juillet /2007 13:02
300-poster.jpg Ainsi , il existe encore à Hollywood des cinéastes qui n'ont pas encore mis genoux à terre devant le Politiquement Correct et qui refusent le diktat des bonnes consciences. Sack Snyder en fait partie, au même titre que Clint Eastwod, Mel Gibson ou Bruce Willis. L'homme a déjà à son actif le remake du Dawn of the dead de Romero. Il en avait d'ailleurs évacué toutes critiques sociales  pour se concentrer sur l'essentiel : la survie d'une poignée de survivant dans un monde envahi par les zombies.

Il récidive mais en poussant son raisonnement dans ses derniers retranchements : dans 300, il n'est pas question que de survie, mais d'honneur, de liberté, de sacrifice, de choc des civilisations entre un empire Perse certes raffiné mais bâti sur l'esclavage et l'oppression et Sparthe, cité militaire et brutale, non démocratique mais jalouse de sa liberté. Au point d'en sacrifier ses meilleurs éléments pour la survie de la Grèce.

Faire aimer Sparte était déjà un immense défi pour Snyder. Sparte est considérée comme le mouton noir de l'Antiquité, du fait de ses méthodes quasi eugéniques, de son système éducatif très particulier, de son idéologie guerrière. Mais on oublie (ou on feint d'oublier) que c'est Sparte qui gagna les batailles de Marathon et de Platée. C'est Sparte qui s'imposa dans la guerre du Péloponèse quand la démocratique Athènes (qui elle aussi se bâtît sur l'esclavage) commença à faire preuve d'un impérialisme redoutable (le même que , soit dit en passant, fustigent les bonnes âmes à propos de l'Amérique) . On oublie que Sparte inspira un certain Philippe de Macédoine, sans doute l'homme le plus sous-estimé de l'Antiquité et que son fils, Alexandre , saura s'en souvenir quand il portera la guerre dans le territoire Perse.

Snyder n'omet pas l'idéologie de Sparte mais , en quelques scènes (le loup !!) nous fait d'emblée prendre partie pour cette cité guerrière, porteuse comme Athènes ou Mycène , de l'idéal grec : la liberté (qu'importe le régime), le pan-hellénisme , la langue , l'hommage aux dieux et surtout la volonté de ne pas les brader. Ainsi, la Grèce devient donc rapidement Sparte . Le point de vue cinématographique permet alors de s'identifier aux 300 et à leurs visages, tandis que les Perses, Xerxès excepté, ne resteront que des ombres, des clones que peu de détails distinguent. Difficile de faire plus simple. Snyder a bien retenu les leçons de John Carpenter qui dans, Assault on Precinct 13 , usait du même procédé : d'un côté les visages identifiables des assiégés, de l'autre celui , indistinct , des hordes assiégeantes. Et Carpenter s'était d'ailleurs inspiré de Zulu, autre film montrant une poignée d'assiégés résistant à des milliers d'attaquants.

300 est donc un film de siège. On sait comment l'histoire se terminera mais on veut savoir comment. Le plus troublant que qu'il s'inspire du Graphic Novel culte de Frank Miller (Daredevil, Wolverine, Sin City, Batman : year 0 !!) dessiné en 1998, soit 3 ans avant le 11 septembre.

Snyder a repris au cadrage près la BD sans la dénaturer. C'est d'ailleurs ce qui lui vaut un déchaînement de haine incroyable. Les journaux ont bien raison de le détester puisqu'ils ne peuvent comprendre son film. A l'incroyable soumission des occidentaux, Snyder répond par un film  d'une puissance inouïe !! Chaque plan est un tableau . Chaque personnage est une sculpture . Xerxès est un dieu arrogant, raffiné et décadent, qui dirige une cohorte d'esclaves. Leonidas est un roc brutal mais dont les valeurs morales ne peuvent que décevoir les amateurs d'eau tiède et ceux qui sont habitué aux palabres interminables.
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D'un point de vue historique, 300 reprend la trame de l'Histoire, la vraie . C'est bel et bien Léonidas qui se sacrifia avec ses guerriers repoussant ainsi l'invasion le temps que le reste de la Grèce se prépare pour Platée. C'est bel et bien Ephilialtès qui trahit les grecs (mais on ne sait pas s'il était bossu). La tempête de l'Artémission a bien eu lieu, détruisant environ 400 navires et empêchant tout effet de surprise. Miller n'a fait que reprendre certains éléments, en condenser d'autres (la fuite des alliés, en fait , sûrement des otages) . Le défilé des Thermopyles (ou portes chaudes, appelées ainsi à cause de ses sources thermales) existe bien. Ce qui estiment  que 300 est un tissu de mensonges auraient mieux fait d'écouter à l'école. Ceux qui parlent d'absence de scénario devraient relire Herodote. C'est la source de Miller !

Et les Perses, que les Grecs appelaient barbares , que sont-ils si ce n'est que les nazislamistes ?! 300 ose le tabou suprême de notre époque : appeler un chat un chat. Pas étonnant que l'Iran ait protesté contre le film. Sauf que les Mollahs oublient que l'Empire Perse n'a pas vraiment à voir avec le goulag islamiste qu'ils dirigent. Qu'avant Xerxès, il y eut Cyrrus qui rendit leur liberté aux juifs. Et que même bâti sur l'esclavagisme, le culte de la personnalité, l'Empire du rois des rois valait  mieux que l'horreur que nous propose les nazis verts.

De toutes façons, le film ne s'embarrasse pas de précautions. Ainsi cette promesse faite par un émissaire perse aux prêtes de Sparte : des vierges à profusions !! Qui n'a pas compris cette allusion ?

300 , film manichéen ? Bien évidemment !! Snyder ne fait que suivre la tradition des années 40 quand Hollywood était aux côtés des boys qui se battaient en Europe et dans le Pacifique. Dans un hollywood soumis par les dhimmis et les pacifistes de bas étages, pas étonnant que 300 détonne, choque, énerve , provoque le dégoût !! Snyder a tout simplement fait un film politique et politiquement incorrect !! Son succès US montre que , contrairement à ce que l'on veut nous faire croire, le patriotisme n'est pas mort là bas.

D'un point de vue bêtement technique, 300 continue sur la lancée de Captain Sky ou Sin City , montrant que le monde est prêt pour le tournage virtuel. L'excellent jeu des comédiens , Gerard Buttler en tête, renforce encore l'admiration. Le travail sur l'image est également phénoménal : les tons bruns et torturés se prêtent à merveille à l'histoire.


Au final, 300 reste un choc barbare mais salutaire. On n'est  pas obligé de partager son idéologie mais force est de reconnaître que son efficacité est sans pareil !!

(300 a récolté 455 millions de dollars sur la planète entière . Et le DVD arrive pour novembre !!)


300 Trailer
envoyé par Film300
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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 10:10
Alors que MJ commence à douter de sa carrière artistique, Peter Parker alias Spider-Man se voit confronté à plusieurs ennemis : l'homme sable, le bouffon vert et ... lui même.
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Spider-Man 3 n'est pas le point d'orgue de la série. Ce n'est pas non plus la daube décrite par certains. Il est même meilleur que le 1er (qui , je le rappelle, m'a surtout déçu dans sa 2eme partie). Spider-Man 3 est tout simplement un film qui aurait gagné à être un peu mieux écrit, un exemple prouvant que le plus est souvent l'ennemi du bien

Alors que le deuxième film avait réussi à concilier les indispensables scènes d'action et la vie privée de Parker tout en sacrifiant pas la psychologie très fouillée des personnages, cet opus 3 a choisi de tripler les menaces . Résultat, les personnages sont moins bien structurés d'autant qu'il faut expliquer les origines de l'homme sable (superbe scène cela dit) et de Venom. Il est clair qu'à trop bourrer le scénario , on arrive à un résultat parfois indigeste. Les personnages secondaires sont sacrifiés (Gwen Stacy, icône dans la BD, est ici totalement transparente. Dommage pour la belle interprétation de la sublime fille de Ron Howard) et les problèmes de tous les jours de Parker et MJ ne sont que survolés. On espérait un prolongement des thèmes du 2eme (l'amour entre les personnages principaux, la vengeance de Harry), on se retrouve avec des scènes réussies mais parfois superficielles.

Il y avait pourtant , avec le symbiote , matière à faire un grand film , une plongée dans le côté noir de Spider-Man . Sam Raimi tend parfois vers cela mais trop souvent se laisse rattraper par des impératifs commerciaux : de l'action cool, de l'humour (relativement bien fait, cela dit, et sans aucune vulgarité. Mention spéciale à Bruce Campbell, génial en maître d'hotel) et des trous narratifs parfois surprenants. Ainsi par quel miracle Parker a-t-il l'idée de se débarrasser du symbiote via les cloches de la cathédrale de New York ? Dans la BD , on a la réponse. Ici , elle manque. Le film dure 2h15 mais il est clair qu'une partie est restée sur la table de montage. Et pourquoi Venom choisit-il Ben Ulrich ? Où est passé Gwen Stacy après la scène du bar ? Tout un tas de petits trous qui, à l'arrivée, font penser qu'une partie du film manque.

Autre aspect qui ne peut que faire grincer les dents de l'amateur : la popularité de Spider-Man et , par contre coup, le côté vantard de Parker. Dans la BD, cet aspect n'a jamais été mis en avant, bien au contraire. Dans la récente série Civil War, Parker vient de révéler au monde son identité et il n'est pas pour autant devenu l'idole des jeunes.

Spider-Man 3 insiste trop sur ce point et s'en sert même pour brouiller le couple Parker-MJ !!
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Mais les raisons de se réjouir sont , heureusement, bien plus nombreuses que les points négatifs.kk2


Premièrement, les scènes d'actions sont fantastiques !! Mention spéciale pour la première bagarre entre le nouveau Bouffon Vert, Harry Osborn et Peter Parker, à visage découvert. Raimi a mis la barre très haute et la violence de l'affrontement, tant physique que psychologique , est époustouflante. Les autres scènes sont du même acabit, que cela soit la rencontre avec l'homme sable, la naissance de Venom, le duel Parker-Osborn où le tisseur de toile va défigurer son ami (le film atteint alors des sommets de noirceur que l'on aurait aimés permanents) ou encore le clash final entre tous les protagonistes. Raimi sait gérer l'espace, le temps, faire monter le suspens...

Autre réjouissance, un humour franchement hilarant dans toutes les scènes où apparaît James Jameson !! Pas de bouffonneries mais des dialogues drôles, ciselés et bien en bouche. Le voir se faire arnaquer par une gamine qui lui vend son appareil photo jetable est délicieux.

Réjouissant aussi, le destin croisé de Parker et MJ , destins qui vont se croiser , le premier étant en passe de devenir une icône, la deuxième dégringolant de son piédestal sans que Parker ne s'en rende compte. Le nombrilisme du tisseur va finalement se révéler son pire ennemi. Et si l'on peut trouver, là aussi, trop rapide, la façon dont MJ rejette Peter, cet aspect de l'histoire nous renvoie aux meilleurs moments du 2eme film.

La prise de contrôle du symbiote est également un moment fort  : Parker devient alors ce qu'il a toujours détesté mais peut être aussi ce qu'il espérait secrètement à savoir une idole des foules qui use de son pouvoir sans se soucier des dégâts collatéraux. Il en devient arrogant, détestable et égocentrique. Les fans du Comics hurleront à la trahison (cela n'arrive jamais dans la BD) mais il est clair que la série de films devait passer par cette étape. On peut juste regretter que, là aussi, Sam Raimi n'ose pas aller au bout de son idée. Il aurait été plus logique que Parker devienne ce qu'il a toujours combattu à savoir un incarnatton du mal.
pk4Techniquement, le film est quasi parfait. Logique avec un budget de (officiellement) 258 millions de dollars. Mais au delà de cette perfection technique, on peut tout de même penser que l'argent n'est pas forcément à l'écran. Comment ne pas se poser des questions quand on voit un Lucas réaliser La revanche des Sith avec 40% du budget de Spider-Man 3 !! Hollywood continue à dépenser sans compter et on craint toujours un atterrissage brutal de cette politique. Car si pour surpasser l'homme araignée, il faut mettre encore plus d'argent, combien la Warner dépensera pour la suite de Superman ? Celle de Batman ? Une spirale folle due à une inflation des salaires et à des sociétés d'effets visuels qui surfacturent leurs prestations.

L'argent est bien là pour l'homme sable, pour le symbiote, pour les bastons, pour le vol du nouveau bouffon vert. Mais on enrage devant une photographie plate, des images pas très jolies et un montage parfois épileptique. Sam Raimi est un bon réalisateur et quelqun d'honnête. On aurait voulu qu'il retrouve la folie du premier Evil Dead.

Mais au delà de cet aspect, Spider-Man 3 clôt en beauté une trilogie somme toute réussie. On aurait juste espéré qu'il la finisse en apothéose mais ce n'est pas une raison pour bouder notre plaisir. Spider-Man 3 reste avant tout un vrai film pop-corn, celui dont on apprécie la saveur dans une grande salle, un cône glacé à la main. Et le public enfantin ne s'y trompe pas : il adore ce nouveau Spider-Man !! N'est ce pas là l'essentiel ??PK-12.jpg
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11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 22:27
diehard4.jpgUn génie de l'informatique lance une attaque sans précédent contre les USA. Tout à fait par hasard, John McClane doit aller chercher un jeune hacker pour le présenter au FBI. Comme d'habitude, il va se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment.

La claque !!  Déjà cela fait toujours du bien de retrouver ce bon vieux McClane, toujours embrigadé dans des histoires de plus en plus abracadabrantesques (avis aux amateurs de réalisme, passez votre chemin) . Mais quand en plus, on est face  à un film bien réalisé, bien joué et surtout bien divertissant, que demandez de plus ?

Cela fait 12 ans que McClane n'avait pas refait surface.  12 ans où le cinéma s'est métamorphosé et où il fait figure de dinosaure . 12 ans  où le film d'action pur et dur a quasiment disparu tandis qu'un certain James Bond en piquait toutes les idées. 12 ans où Cameron a laissé sa place et où McTierman s'est fait broyer par Hollywood.

On ne donnait pas cher de la peau de Willis donc. Qui plus est , l'acteur a obtenu entre temps son plus gros succès dans 6eme sens  (mais aussi Armageddon) où il s'est considérablement éloigné de la catégorie de films qui l'a rendu célèbre.

Mais, heureusement, la soif de franchise rentable et la volonté de quelques jeunes loups (Len Wiseman en tête) ont eu raison de la malédiction. Non seulement, Die Hard 4 est une réussite mais, sans surpasser Une journée en Enfer (ce qui est impossible de toutes façons), prouve que l'on peut encore faire des bons vieux films "à l'ancienne" sans jargon technologique, sans matrice, sans  pirates, sans super héros torturés mais juste en balançant un flic bougon et dur à cuire (Die Hard) dans une machine trop bien huilée.

Bien entendu, le propre de ce type de film est bel et bien de balancer des scènes spectaculaires . Ici, pas de soucis : les cascades sont impressionnantes (au hasard, McClane parvient à lancer une voiture de police contre un hélicoptère, une scène réalisée en direct, sans aucune images de synthèse !!) et la sensation de danger souvent présente, même si on se doute que le héros va s'en sortir.

Mention spéciale pour la scène de l'ascenseur : pur moment de folie et de délire scénaristique où l'humour décapant du héros fait merveille.

Pour le reste, le film est en terrain connu. McClane se trouve mêlé par hasard à un vaste complot qui cache un casse high tech !! Pour la 2eme fois  dans la saga, on lui adjoint un sidekick (le sympatique Justin Long) histoire d'attirer tous les publics. Bien évidemment avec ses méthodes bourrines, il va éliminer un à un les bad guys , survivant aux pièges les plus démoniques (le clou étant bien entendu l'avant dernière grosse scène, qui rappelle quelque peu True Lies d'ailleurs) avant de se trouver face à face  pour un duel  "à l'ancienne" avec le méchant en chef. Bref rien de vraiment nouveau mais rien de mauvais non plus.

A l'inverse, on peut apprécier la mise en scène qui n'a rien d'épileptique , le montage étant relativement clair. Les décors, conçus par Patrick Tatopoolos (qui sort pour la première fois de son registre fantastique. ID4, Underworld, Godzilla... c'est lui) , sont très bien exploités et font ressortir à merveille les failles et les atouts de notre société hyper technologique. Le repaire du hacker (joué par Kevin Smith) montre que notre frenchie s'en ait donné à coeur joie.

Malgré quelques trous dans le scénario (je n'ai pas vraiment compris pourquoi les héros allaient dans la centrale électrique) ,  l'histoire reste plus ou moins plausible. Certes, le méchant Thomas Gabriel (un nom  composé de l'apôtre le plus méfiant de Jésus mais aussi de l'ange Gabriel, l'annonciateur ,  ce qui permet quelques hypothèses sur les idées des scénaristes) n'est pas un Grüber mais il en a la ruse, le goût de l'intrigue et les moyens technologiques.

Au final, Die Hard 4 fait honneur au reste de la saga et devrait donc s'imposer comme une  des bonnes surprises de l'été. Et puis, avec la fille de McClane, aussi teigneuse que papa, la relève est assurée.

Yi-pi-kaï, mother fucker !!
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11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 09:03
Partis en mer de Chine pour retrouver Jack, nos pirates préférés vont vivre des aventures encore plus spectaculaires mais au bout du monde, chacun devra en payer le prix.

L'avis : Exemple rare d'une franchise qui n'a fait que progresser, Jusqu'au bout du monde est la preuve vivante que l'on peut conclure de manière brillante un film sans tomber dans la démagogie (attention , le happy end n'est pas vraiment de mise) et surtout renouveler totalement un genre. Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer ont totalement réussi leur pari .

Spectaculaire, drôle, poétique, sensuel, bourré d'action, fouillé, inventif , respectant ses personnages et surtout, surtout ne prenant jamais le spectateur pour un gogo, Pirates des Caraïbes 3 est bien au delà du simple film d'aventures . C'est tout simplement une nouvelle référence du cinéma de divertissement.

En fait, si cette conclusion s'avère réussie et supérieure à la première séquelle, c'est parce que d'une part elle répond aux questions posées et que d'autre part, elle entraîne l'histoire dans une nouvelle direction. On aurait pu croire à encore plus de Kraken , plus de Davy Jones et on se retrouve avec de nouveaux terrains d'action (l'extrême orient, l'outre-monde) , de nouveaux personnages (une galerie de pirates absolument délirante) et un onirisme absent du 2eme volet.

Spectaculaire !! Le film offre une bataille finale de toute beauté, impressionnante où le Black Pearl et le Hollandais volant se font face autour d'un gigantesque maelström . Le combat fait rage, la tempête redouble, les corps volent mais c'est le moment où Verbinski s'offre la séquence la plus romantique du film !! Un tour de force qui prouve qu'il ne perd jamais de vu que , sans personnage, et malgré tous les effets visuels, un film n'est rien d'autre qu'une coquille vide.

Drôle !!
Surprise, ce n'est pas que Depp qui se taille la part du lion, même si ses scènes dans l'antre de Davy Jones sont là pour témoigner du potentiel comique exceptionnel de l'acteur et du personnage. Elisabeth s'offre aussi quelques scènes hilarantes, notamment au début quand elle doit se défaire de ses armes. Les deux pirates duettistes , le duo de gardes anglais (dont le destin rappelle celui de Trotter dans l'île aux pirates , les deux sbires finissant pas changer de camp) et même Barbossa participent également de cette bonne humeur. Là aussi, les gags ne sont pas vulgaires et permettent aux spectateurs de souffler entre deux méga-scènes.

Poétique !! Franchement, on ne s'attendait pas à de telles scènes : le black Pearl navigant dans des eaux encombrés de barques sur lesquelles flottent les gens décédés en mer et qui vaut à Elisabeth une scène déchirante, la vision de l'antre de Davy Jones où Sparrow sombre dans la folie, le fameux bout du monde,  la façon dont les héros reviennent à la réalité, la mort de Lord Beckett (une scène incroyable)... Pas de doute, nous sommes en présence d'un film majeur et non pas d'une simple séquelle.

Sensuel !! toujours cet érotisme léger et ce parti pris de filmer de beaux acteurs. On sait que Bruckheimer aime que ses réalisateurs soignent l'esthétique de leur film. Cela se vérifie ici. Orlando Bloom fait vraiment penser à Erol Flyn et Keira Knightley fera craquer tous les spectateurs mâles. Même la galerie de tronches incroyables des pirates (les chinois sur lesquels poussent des champignons!!) fait l'objet d'une grande recherche graphique.

Bourré d'action !! C'est simple, cela n'arrête quasiment pas. Bataille à l'épée, bataille navale, chute de navire, explosions en tout genre... La séquelle respecte les codes du genre et le spectateur le plus blasé en aura pour son argent.

Fouillé !! Difficile parfois de savoir qui trahit qui et qui est avec qui. Les intrigues s'emmêlent, les alliances se font et se défont, les personnages se jouent les uns des autres et chacun a quelque chose à cacher. Pour une fois, on ne devine pas à l'avance un scénario qui aurait pu être cousu de fil blanc.

Inventif !! Décor, personnages, accessoires, trucages, maquettes  , bateaux, paysages... Rien n'est laissé au hasard. Le travail visuel est absolument énorme et je ne vois que la récente trilogie Star Wars pour être allée aussi loin dans la création d'un univers aussi complet. Là aussi, on sent l'amour des créateurs pour leur travail, leur désir de mettre en place quelque chose de beau, dont ils peuvent être fier. Pari réussi : ils peuvent être très fiers !!pc3-r4-5-pubstills-0210EF5.jpg

Respectant ses personnages !! On ne tombe pas dans la facilité et surtout on évite le manichéisme. Davy Jones a ses raisons de faire ce qu'il fait, Calypso cache ses secrets les plus noirs, Barbossa (admirable Jeffrey Rush) démontre la noblesse d'esprit qu'il avait perdu dans le premier film à cause de sa malédiction. Quand au trio principal , si les scénaristes leur ont concocté quelques surprises, ce n'est jamais à leur détriment. Pirates des Caraïbes 3 respecte ses personnages.

Enfin, le film ne prend pas le spectateur pour un gogo : il répond à ses attentes mais lui offre un spectacle de haute volée, intelligent, drôle.... Une conclusion qui donne envie de signer derechef pour une nouvelle trilogie.

Il est clair que Bruckeimer et Verbinski viennent d'offrir au monde entier un chef d'oeuvre du cinéma pop corn mais qu'au delà du divertissement, ils nous ont donné un chef d'oeuvre tout court.


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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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