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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 21:40
10 jours sans maman (****)

Le pitch : une mère de famille, totalement dévouée à ses 4 enfants, décide de  prendre 10 jours de vacances, laissant la responsabilité de la maison à son mari.

 

Une bonne comédie familiale , cela ne se refuse pas ! D'autant plus avec un Frank Dubosc en forme !

 

Soyons  clair, 10 jours sans maman n'est pas la comédie du siècle mais elle permet de passer un très bon moment grâce à un scénario qui réserve quelques petits rebondissements - ce qui permet de ne pas tout deviner à l'avance comme souvent - et une interprétation pleine de tendresse.

 

En effet, si le film démarre de manière convenue - on se doute bien que les catastrophes vont s'accumuler dès que la maman sera partie, vu le caractère des enfants et l'incapacité chronique du papa à organiser la vie familiale - il va astucieusement bifurquer avec l'apparition d'un nouveau personnage à mi-parcours. Et des petits détails qu'on n'avait pas forcément remarqué vont alors devenir très importants.

 

Mais avant d'en arriver là, Dubosc va devoir apprendre à la vie d'un papa totalement débordé. Dès le premier jour, c'est l'anarchie à la maison, les gamins sont aussi nuls que lui niveau organisation (ils ne connaissent pas le chemin de leur école vu que "quand maman nous emmène, on dort") et le logis va vite devenir un champ de bataille ahurissant.  En fait le script suit, dans sa première partie, quelque peu celui de Papa ou maman, niveau escalade dans la démesure domestique. Les gags sont bien trouvés , mais jamais méchants. Que cela soit le changement du nom du téléphone du papa, les "expériences" culinaires, la course pour caser les gamins quand l'école est fermée, on rit franchement et Dubosc y est pour beaucoup. Certes, il fait du Dubosc et ressort son personnage un peu naïf, celui de Camping, Disco ou Incognito. Il est cependant un peu moins bébête. Ce qui fait le sel de cette comédie, c'est bien de voir un homme plein de certitudes totalement dépassé, perdu et avec des enfants qui ne l'aident pas vraiment, bien au contraire.

 

La deuxième partie du film oriente l'histoire vers la toute première scène du film et surprise, le happy end ne l'est pas tant que cela. On aurait pu penser à une aventure entre Dubosc et la jeune employée comme aide à domicile, mais là aussi, le script ne s'y aventure pas et c'est tant mieux car, je le redis, tout n'est pas visible 10 minutes avant les évènements.

 

Je le redis, 10 jours sans maman n'est pas la comédie du siècle, mais elle remplit totalement son rôle : faire rire sans cynisme, sans méchanceté, sans bêtise. Et au final, cela fait du bien en ces temps troublés. Ludovic Bernard , qui avait déjà réussi L'ascension il y a 3 ans, a parfaitement réussi son coup.

 

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2 mars 2020 1 02 /03 /mars /2020 09:07
Bad boys for life (****)

Le pitch : alors que Marcus devient grand père, Mike est grièvement blessé dans une fusillade orchestré par un mystérieux individu. Rapidement, les deux policiers vont s'apercevoir que cette tentative de meurtre plonge directement dans le passé de Mike.

 

Si la résurgence d'une vieille franchise peut inquiéter (17 ans se sont écoulés depuis le fabuleux Bad Boys 2), force est de reconnaître que cela peut parfois être un beau cadeau pour le public. Ce qui est tout à fait le cas pour ce 3e épisode d'une série entamée en 1995 par Michael Bay et premier jalon de la starification de Will Smith. Car si on pouvait craindre une suite cynique et décérébrée, force est de reconnaître que ce nouvel épisode a su éviter la majeure partie des écueils.

 

Pour commencer, Bad Boys for Life a le bon goût de ne pas faire dans la surenchère par rapport au ton du 2e film, sommet absolu du mauvais goût et de la démesure chère à Michael Bay (qui fait une apparition sympathique dans cet opus d'ailleurs). Il aurait été inutile de copier le style inimitable du maître sans tomber dans le grand n'importe quoi. Les scènes d'action sont donc moins "énormes", l'humour est toujours présent mais ne s'aventure pas trop sur les territoires bien grossiers du 2 (revoir la scène du magasin vidéo pour se rappeler que Bay osait absolument tout) et la mise en scène est moins clipesque.

 

En fait,  Adil el Arbi et Billal Fallah, les deux réalisateurs belges d'origine marocaine, ont sagement choisi de se mettre dans les pas de Bay mais de ne pas le copier. Leur style est donc moins sur-découpé, leur montage moins frénétique et ils n'abusent pas de changement  de caméras, de travelling improbables ou de cadrages défiant la gravité. Idem, peu de filtres ou d'effets tape à l'oeil. En ressort, un film d'action que l'on peut qualifier de classique, mais bénéficiant cependant d'une certaine élégance. La poursuite où les deux comparses sont sur un side-car montre bien que BBFL ne va pas se contenter de scènes plan-plan, mais mobilise suffisamment d'énergie pour scotcher le spectateur à son fauteuil. La fusillade finale, dans un immeuble en flamme vaut également largement le détour et on sent que les deux réalisateurs se sont bien amusés avec les moyens que la production leur a offert, même si ce 3e épisode a coûté moins cher que le 2e (90 contre 130 millions). Comme quoi, venir du cinéma européen permet sans doute de mieux utiliser le moindre centime à l'écran.

 

"Il y a moins de morts, mais on a compensé par un meilleur scénario". C'est ce que disait Jack Slater (enfin, Arnold Schwarzenneger) dans Last Action Hero. Ici, on pourrait dire il y a moins de délire, mais on a compensé par un scénario plus complexe. Car soyons honnête, tout jouissif qu'ils étaient, les deux premiers Bad Boys ne se distinguaient pas par une histoire démentielle. Les cartes étaient sur la table dès le début, les scripts linéaires et le jeu consistait à savoir à quel moment les deux policiers allaient mettre une pâtée au méchant trafiquant.

 

Là, l'histoire regorge de surprise dont la première, Mike Lowrey abattu en pleine rue et laissé pour mort, donne le ton. Bad Boys for Life ne sera pas qu'une succession de scènes d'action liées entre elles par un vague script et des quiproquos , mais une véritable enquête policière sur laquelle se greffent des scènes d'action. Bien sûr, on n'évite pas les disputes entre les deux personnages ou le déluge de dialogues bien salés, mais les ruptures de ton sont moins nombreuses, mieux amenées, bref le film a bénéficié d'une réelle écriture et ne se contente  pas de jouer sur le bagout des deux acteurs - ils restent égaux à eux-mêmes , ne vous inquiétez pas - ou sur la pyrotechnie à outrance.

 

Enfin, à l'instar des Armes fatales, Bad Boys for Life continue de creuser le sillon de ses personnages et donne le sentiment de voir une famille évoluer à l'écran. Une des surprises les plus amusantes est de voir que le fiancé de la fille de Marcus est joué par le même acteur que dans le 2, ce qui fait forcément sourire quand on se rappelle l'interrogatoire "poussé" que lui faisait subir le duo quand il venait chercher sa petite amie.

 

De ce fait, le film joue justement sur le temps qui passe. Marcus songe à sa retraite, Mike n'est plus le fringant policier de ses débuts et son adversaire, bien plus jeune, lui rappelle à chacune de ses rencontres. Ses méthodes sont dépassées si l'on en croit l'équipe de policiers chargée de résoudre l'enquête, une bande de geeks, bardés de technologie et ne carburant pas aux méthodes viriles et violentes de Mike. Mais bien  entendu, au final, c'est bien la façon de travailler du "vieux" qui va permettre d'avancer. 

 

En clair, Bad Boys For Life fait évoluer intelligemment la franchise, ne se contente pas d'un copier/coller et reste , la plupart du temps, dans les limites du réalisme. L'interaction entre les deux personnages est toujours aussi drôles, les seconds drôles présents depuis le 1 sont toujours là et participent à cette dynamique, bref, le succès du film est tout à fait mérité. Et ce serait mentir de dire qu'on n'attend pas un 4e épisode avec impatience !

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3 février 2020 1 03 /02 /février /2020 09:22
Les chariots de feu (*****)

Le pitch : à la veille des jeux olympiques de Paris de 1924, le parcours de deux athlètes anglais , chacun courant pour des raisons bien personnelles.  

 

Malgré son statut de (très) grand classique, je n'avais jamais vu Les chariots de feu dans son intégralité, juste des extraits et bien entendu la scène magnifiée par la musique de Vangélis. Ayant trouvé le DVD lors d'un vide grenier à un prix défiant toute concurrence , il était temps de réparer cet état de fait.

 

Le film n'est pas, comme on pourrait le croire, une histoire de rivalité totale entre deux coureurs , vu que les deux protagonistes du film ne participeront pas à la même épreuve lors des JO, mais un parcours croisé.

 

D'un côté, Harold Abrams , un jeune juif étudiant à Cambrigde et qui entend lutterr par ses qualités athlétiques contre les préjugés antisémites.

 

De l'autre, Eric Liddell, champion de rugby écossais et fervent catholique qui court pour la gloire de Dieu.

 

Les deux personnages visent donc le même but, ont la même ambition et iront au bout de leur destin, quitte à mettre en péril leur vie privée. Mais surtout, ils ne renieront pas leurs convictions : ainsi Liddell refuse de courir le 100 m à Paris car les éliminatoires ont lieu le dimanche. Or , pour lui, le dimanche est consacré à l'église, pas au sport. Il participera alors au 400m.

 

Quand à Abrams, il refuse de se séparer de son entraîneur italien, magistralement joué par Ian Holm (Alien, Brazil, Greystoke , Le 5e élément et j'en passe) au grand dam des doyens de Cambridge. Ceux-ci retourneront d'ailleurs leur veste après la victoire du jeune juif.

 

Pour son premier film, Hugh Hudson (qui réalisera Greystoke 3 ans plus tard puis en 2000 Je rêvais de l'Afrique) avait opté pour une réalisation audacieuse, usant de ralentis lors des courses, parfois avec plusieurs points de vue et utilisant la musique électronique de Vangélis pour sublimer les scènes les plus importantes. Il ne s'embarrasse que peu de scènes d'exposition et s'intéresse surtout à ce que pensent ses personnages., y compris les secondaires, les autres athlètes qui entourent les héros.  39 après sa sortie, cette mise en scène peut faire sourire, mais elle n'en reste pas moins très belle, collant parfaitement à son sujet et surtout elle amène le film dans une dimension rarement atteinte pour un film "sportif".

 

Mettant en place une époque totalement disparue (les fameuses "Années folles" qui ont suivi la 1ere guerre mondiale , où l'Europe tentait d'oublier dans l'insouciance l'atroce conflit qui l'avait défigurée) , la reconstitution est parfaite, le souci du détail indéniable, surtout à une époque où le numérique n'existait pas. Chaque décor, chaque costume, chaque lieu respire les années 20 et les scènes en extérieur, d'une luminosité parfaite, rajoute encore  à la beauté du film.

 Le film se pose également en un affrontement entre l'Europe et les USA. Les athlètes américains sont présentés comme les meilleurs et pourtant, ils seront battus dans deux des épreuves reines. A sa manière, le métrage montre ce baroud d'honneur entre une Europe qui ne s'avoue pas vaincue face à la montée en puissance de l'Amérique, une Angleterre quelque peu avide de revanche sur son ancienne colonie. Mais au final, ce triomphe sera de courte durée : 16 ans plus tard, la seconde guerre mondiale ravagera à nouveau l'Europe et l'Amérique en sortira vainqueur.

 

Bien entendu, Les chariots de feu propose un point de vue sur une histoire, et Hugh Hudson a pris quelques libertés . Ainsi Eric Liddell savait depuis plusieurs mois que les épreuves éliminatoires auraient lieu un dimanche et s'entraîna donc également pour le 400m. Dans le film, il l'apprend sur le bateau qui emmène l'équipe d'Angleterre en France.  Autre point, ce n'est pas un athlète américain qui lui donnera un billet le soutenant dans ses convictions religieuses le jour de la course, mais un masseur.

 

Mais tout ceci n'est que détail et de toutes façons aucun film historique ne représente la vérité : Les chariots de feu mérite sa réputation, son aura, ses récompenses (4 Oscars, dont meilleur film et musique, 1 Batfa, 2 Golden Globes) et son titre de très très grand film.

 

Si comme moi , vous ne l'aviez jamais vu, n'hésitez donc pas une seule seconde !!

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17 janvier 2020 5 17 /01 /janvier /2020 06:54
La Mule (****)

Le pitch : étranglé par les dettes, un Américain de 90 ans devient "mule" pour un cartel mexicain.

 

Clint Eastwood et les histoires réelles, c'est devenu une tradition : American Sniper, Sully, Invictus, Mémoires de nos pères, J.Edgar et j'en passe. Avec La Mule, il reste donc fidèle à ce qu'il estime être un devoir de mémoire, à savoir raconter des tranches de vies américaines, sans les juger et livre à nouveau un superbe film.

 

Présent devant la caméra pour la première fois depuis 2011 (Une nouvelle chance) et se filmant pour la première fois depuis 2009 (Gran Torino), Eastwood s'est offert le premier rôle , celui de Earl Stone, un vieil homme aux abois qui a mis son travail avant sa famille et qui va se ré-inventer dans le transport de drogue ce qui, paradoxalement va lui permettre de renouer avec les siens , et pas que sur un plan financier.

 

Fidèle à sa méthode, l'acteur/réalisateur reconstitue donc une époque, ou plutôt un contexte ici, dans ses moindres détails. Il n'occulte pas la violence des cartels, l'attrait pour cet argent facile et condamnable et la traque dont Stone va faire l'objet.

 

Mais surtout, il brosse le portrait d'un homme au dessus de tout soupçon  et dont la candeur, la naïveté même va lui permettre certes de réussir ses voyages mais aussi de naviguer dans un milieu extrêmement dangereux. Ainsi, sa visite dans la villa du baron de la drogue , joué par un José Garcia qui n'en finit plus d'accumuler les rôles de truands depuis sa partition magistrale dans Le parrain 3, est quasiment surréaliste. Il comprend bien que tout ce luxe n'est pas dû à un travail honnête et intensif, mais ébloui, il ne peut s'empêcher de dire "il faut en tuer des gens pour arriver à ça. C'est magnifique !". 

 

Eastwood n'a d'ailleurs pas peur de montrer les mauvais côtés de Stone. Mauvais père (il rate le mariage de sa fille), mauvais mari (il a délaissé sa femme pendant des années), il se permet également quelques saillies pas franchement politiquement correct à l'égard de la famille noire qu'il dépanne ou des lesbiennes à moto qu'il rencontre. Ce faisant, il ne fait que dépeindre un homme de 90 ans, qui a grandi dans les préjugés raciaux, retrouvant quelque peu la misanthropie de Gran Torino. Comme dans ce dernier film , il n'hésite pas à montrer sa vieillesse à l'écran, une démarche entamée en 1992 avec Impitoyable !

Et comme je l'ai déjà écrit, cet argent sale va lui permettre de se remettre à flot puis de faire le bien autour de lui, même s'il n'est pas dupe de la provenance de cette source et qu'il comprend que, petit à petit, il se met au service de criminels, pire qu'il leur appartient, comme se chargera de lui faire comprendre le nouveau boss ambitieux qui a dessoudé l'ancien.

 

Au bout de ce voyage, Stone va finalement retrouver sa dignité, accompagner son épouse dans son ultime combat contre la maladie, retrouver l'amour de sa fille. Et si la morale est sauve (arrêté, il plaidera coupable et ira purger sa peine de prison), jamais le cynisme qui aurait pu plomber le film ne pointe le bout de son nez.

 

A ses côtés, Bradley Cooper est parfait dans le rôle de Colin Bates, l'agent de la DEA , même s'il est finalement très en retrait dans l'histoire et que ses scènes communes avec le réalisateur qui l'avait dirigé dans American Sniper ne sont au nombre que de deux. Cependant, la scène où Stone confesse ses erreurs familiales à Bates est le sommet de La Mule, d'autant plus surréaliste que Bates ignore qu'il est face à l'homme qu'il traque depuis des semaines. 

 

Côté casting, Eastwood a toujours su s'entourer : Laurence Fishburne, José Garcia et même sa fille Alison donnent à cette histoire, au rythme lent, un parfum d'authenticité indéniable. La technique est, comme toujours, impeccable et les cadrages rendent justice à l'itinéraire du héros . Bien évidemment, le montage suit les préceptes du réalisateurs : sobre, efficace et lisible ! Eastwood n'a jamais caché son amour pour John Ford et les grands maîtres du western. Et à cet égard, La mule en est un : les grands espaces, le cow boy solitaire en quête de rédemption, le shérif incorruptible, les bandits de grand chemin qui ont remplacé l'attaque de diligence par le trafic de drogue...

 

Le réalisateur voit aussi le film comme un road movie. Les paysages filmés sont magnifiques et l'Amérique représentée ici est celle des grandes routes interminables , des 4 voies que l'on parcourt pendant des milles en s'émerveillant de ce que l'on peut voir par sa portière. Je le sais, je l'ai fait plusieurs fois. Mais  Earl Stone, qui sillonne son pays depuis des décennies, ne regarde plus ces paysages, il préfère chantonner, accentuant encore le surréalisme d'une situation. Même surveillé par certains caïds du cartel, nerveux à l'idée de le voir transporter une telle cargaison, il ne perd pas son naturel. Après tout, c'est bien grâce à son aspect de "pépé tranquille" qu'il peut sillonner les USA sans attirer l'attention.

 

Succès aux USA (plus de 100 millions de recettes), un peu plus mitigé dans le monde (70 millions) , La Mule est donc une nouvelle superbe étape dans la carrière prolifique de Clint Eastwood. Ne reniant en rien ses valeurs américaines, l'acteur/réalisateur continue donc de tourner et s'il sait que ses plus belles années sont derrière lui depuis longtemps, il n'en est guère nostalgique.

 

Le Blu-ray permet d'admirer les superbes paysages dans un magnifique transfert. Par contre, on ne peut qu'être déçu que les bonus n'abordent pas le fait que cette histoire est tirée d'un fait réel. J'aurais bien aimé en savoir plus sur le vrai Léo Sharp, le vrai nom de Earl Stone qui fut arrêté en 2011 avec une centaine de kg de cocaïne dans sa voiture et qui avoua en avoir transporté pendant plus de 10 ans.

 

 

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31 décembre 2019 2 31 /12 /décembre /2019 16:40
MR73 (****)

Le ptich : plongé dans l'alcoolisme depuis l'accident qui a tué sa fille et transformé sa femme en légume, Schneider, un flic enquête sur un tueur en série à Marseille tout en affrontant la libération prochaine d'un autre tueur qu'il a coffré 25 ans plus tôt.

 

Olivier Marchal est un ancien policier et en tant que tel il a connu des situations atroces , dont l'affaire qui sert de toile de fond à son film. Passé à la réalisation avec le grandiose 36 quai des orfèvres, il utilise ses souvenirs pour exorciser son ancienne vie et offrir au spectateur des long métrages durs, noirs, pessimistes mais où la lumière se trouve toujours au fond du gouffre.

 

MR73 ne déroge pas à la règle. Avec sa cohorte de personnages à la dérive (seul le grand père de l'héroïne semble "normal"), ses flics ripoux et racistes et son univers crade - franchement, si c'est cela les commissariat de Marseille, on peut comprendre les truands qui s'habillent en Armani - , le film n'a rien d'une promenade de santé, d'autant plus que Marchal n'épargne aucun détail des différents meurtres et sacrifie quasiment tous les protagonistes de l'histoire. MR73 n'a rien d'un spectacle familial et il est évident qu'il ne plaira pas à tout le monde, loin de là.

 

Mais voilà : porté par des acteurs extraordinaires , dont un Daniel Auteuil en état de grâce, MR73 s'avère passionnant à suivre, d'autant plus que jamais le scénario ne cherche à se la jouer "malin". Au contraire, on comprend très vite où il veut en venir, ce qui accentue d'autant plus son aspect nihiliste et implacable. Un peu comme dans Le deuxième souffle, le destin des personnages est tracé dès leur apparition à l'écran. On sait ce qu'il va leur arriver , on espère qu'ils vont s'en sortir, mais non. Comme dans la vraie vie, la souffrance n'est pas là pour de faux !

 

La mise en scène très classique (Marchal se revendique de Melville notamment) en rajoute encore dans cet univers à la fois ultra réaliste et fantasmé. Le making of présent sur le double DVD montre bien un homme qui ne cherche pas à révolutionner le 7eme art, mais qui se met au contraire au service du cinéma. Personnellement, je pense que  le cinéma tricolore souffre justement du manque de ce genre de réalisateurs : des gens qui voient ce médium comme un moyen de s'exprimer  sans assener de vérités absolues. A l'heure où ce sont surtout les comédies et les films "sociaux" qui triomphent   , c'est toujours bon de revoir un bon polar !

 

On a reproché le côté trop noir du film, une critique lue lors de sa sortie vidéo estimant que c'était trop dur, trop pessimiste, trop voyeur même. Mais c'est justement ce jusqu'au boutiste qui fait le sel de MR73. De toutes façons, le spectateur est prévenu et, tout comme les films d'épouvante vraiment réussis, il sait ce qu'il va trouver.

 

Les compositions glaçantes de Philippe Nahon, incroyable en tueur "repenti" ou Francis Renaud, confondant de lâcheté en flic bien ripoux emmènent également le film très très loin. Marchal ne leur laisse aucune circonstance atténuante, ne leur donne aucune raison de les aimer. Chacun à leur façon, ils participent à la descente aux enfers de Schneider. Et même si ce dernier ne fait rien pour échapper à sa condition , se complaisant même dans son état, les petites touches du scénario montrent qu'il reste un très grand enquêteur. C'est lui qui va dénouer l'affaire du tueur et  c'est la lâcheté de sa hiérarchie qui va l'envoyer directement à la mort. Mais avant cela, il aura pris soin de mettre ses affaires en "ordre" avant de partir.

 

Vous l'aurez compris, MR73 est un film âpre et sans concession. Son titre évoque le nom d'une arme qui aura un rôle important à jouer. Là aussi, on sent le classicisme de Marchal qui s'est rappelé que Police Python 357 ou Magnum force tiraient également leur titre de leur arme vedette !

 

A vous de voir si vous souhaitez plonger dans les ténèbres d'Olivier Marchal ! On n'en ressort pas indemne, mais avec le sentiment d'avoir assisté à un grand moment de cinéma.

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25 décembre 2019 3 25 /12 /décembre /2019 12:35
L'ascension de Skywalker (***** - sans spoil)

Le pitch : Alors que le premier ordre gagne encore en puissance, une rumeur persistante fait état du retour de l'empereur Palpatine.

(Cette chronique ne contient aucune révélation. Une 2e sera mise en ligne un peu plus tard et contiendra plus de spoliers)

Voici enfin l'épisode final d'une saga commencée il y a 42 ans, et la conclusion de la trilogie entamée par Disney il y a 4 ans ! Un épisode que beaucoup craignait, surtout après Les derniers Jedi, qui avait divisé les fans, les directions prises par Ryan Johnson n'ayant pas plu à tout le monde.  

 

Qui plus est , l'accident de parcours industriel du pourtant très chouette Solo a également laissé des traces : une partie des fans de SW estime que Disney a trop tiré sur la corde (5 films en 4 ans, mine de rien , + la série télé The Mandalorians) et les changements de réalisateurs ou les remontages sauvages (Rogue One, Solo, L'ascension de Skywalker) ont achevé de ternir le mythe.

 

Bref, cet épisode IX était donc moins attendu (malgré un nombre de vues record de la bande annonce) et il apparaissait évident qu'il ne referait pas le triomphe incroyable du Réveil de la force.

 

Ceci étant posé, il faut juger ce film sur ce qu'il est et non pas sur son environnement , sur la politique de Disney ou sur l'échec de Solo.

 

Et à ce niveau là, L'ascension de Skywalker est le meilleur de cette nouvelle trilogie. Il parvient à dénouer tous les films narratifs, y compris ceux des Derniers Jedi (une sacrée gageure), remet tous les personnages dans leurs arcs narratifs classiques tout en ne reniant pas leur évolution dans le VIII, notamment pour Luke et s'impose donc comme une conclusion hautement satisfaisante de 42 années de la saga des Skywalker !

 

Ultra spectaculaire, notamment dans sa dernière partie, n'oubliant aucun personnage (même si la mise en retrait de Rose sonne comme un aveu d'échec, après les critiques honteuses que l'actrice avait reçu en 2018, pour Disney et Abrams. Apparemment, la production a préféré écarter le risque d'une nouvelle campagne de boycott, ce qui n'est pas très courageux) tout en se focalisant sur le destin croisé de Rey et Kylo Ren, L'ascension est un rêve éveillé pour tout fan de la saga.

 

Tout y est : des combats spatiaux, des tonnes de créatures, des planètes exotiques, des duels au sabre, le retour de Palpatine (très honnêtement, je me doutais de ce retour dès le numéro 7, d'autant plus que le personnage avait été pas mal utilisé dans l'univers étendu post Jedi, notamment dans le fabuleux arc L'héritier de l'Empire), des révélations fracassantes et du fan service en veux tu en voilà (Lando au commande du Faucon, les guests vocaux de nombreux jedi emblématiques...).

 

Du coup, j'avoue mal comprendre le bashing autour du film. Que les gens aient été déçus par Les derniers Jedi peut se comprendre, mais L'ascension renoue avec l'esprit de la saga de A à Z et ne s'impose pas comme un remake caché. D'où une question : les "fans" qui descendent le film ne sont-ils pas très conservateur ? ou bien est-ce la caution Disney, la firme que certains aiment "descendre" ?

 

Passons. Les deux heures vingt du film passe à vitesse grand V. Et même si la première partie est un peu "brouillonne" (beaucoup de choses qui se passent en même temps, de planètes à visiter) , une fois que les enjeux sont clairement posés , à savoir retrouver la planète se trouve Palpatine, le film trouve sa vitesse de carrière et ne s'arrête plus. Qui plus est, Abrams a trouvé une manière très élégante de surmonter la mort de Carrie Fisher, ajoutant une émotion non feinte à une conclusion qui n'en manque pas.

 

Certains pourront critiquer quelques Deus Ex Machina (mais finalement, tous les Star Wars en contiennent), mais l'ambition folle du film balaye tout. Et les derniers mots de Rey ainsi que l'endroit où elle les prononcent resteront longtemps dans nos mémoires. A ce propos,  c'est la première fois qu'une trilogie se termine sur du texte. Le retour du Jedi voyait la victoire des rebelles sans paroles et Luke observant ses mentors et son père. La revanche des Sith voyait Obi Wan posant les fondations de la rébellion en amenant Luke sur Tintouine tandis que les deux Sith observaient la future étoile de la mort. Ici, L'ascension retrouver l'optimisme de l'épisode VI et cette sensation que tout est possible, cette trilogie ayant été une conclusion pour tous les personnages classiques de la saga, y compris Yoda (qui se rappelle que sa mort fut jugée expéditive en 1983 ?).

 

Quid du futur de Star Wars ? On peut envisager une nouvelle série avec la nouvelle génération d'acteurs apparus dans la Postlogie, mais il semble que Disney veuille choisir un autre chemin.

 

Mais quoiqu'il en soit, savourons ce fabuleux épisode et rendons grâce à Abrams d'avoir offert à Rey et Ben Solo le destin qu'ils méritaient !!

 

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2 décembre 2019 1 02 /12 /décembre /2019 07:09
Bumblebee (****)

Le pitch : après la chute de Cybertron, l'autobot B127 s'exile sur Terre afin de préparer la venue de ses frères et continuer la lutte contre les Decepticons. Mais tout ne va pas se passer comme prévu.

 

Disons le d'entrée, la perspective d'un spin-off de la saga Transformers n'était pas l'option cinématographique la plus évidente, surtout après les résultats décevants du 5e épisode. Mais contre toute attente, Bumblebee est une agréable surprise et un film qui, sans se hisser à la hauteur des épisodes réalisés par Michael Bay, remplit bien les cases du contrat.

 

Situant son histoire dans les années 80 (une tendance amorcée depuis Super 8 et magnifié par des séries comme Stranger Things ou la première partie de Ca), Bumblebee ne fait pas dans la démesure. Hormis la scène d'ouverture où la guerre fait rage sur Cybertron, le film ne propose pas des scènes de destructions massives bigger than life ou des affrontements entre armées innombrables. Au contraire, si on enlève le dernier acte du film où deux Decepticons (dont un féminin) affrontent le héros, Bumblebee cherche son inspiration du côté de ET, à savoir l'amitié entre une adolescente, Charlie, et une entité extra-terrestre. 

 

Bien entendu, la donne a changé depuis 1982 et on est dans la re-création d'une époque quelque peu fantasmée. Les chambres des deux adolescents du film sont la synthèse de toutes les chambres de cette époque, ainsi que leur maison respective. On pourrait même dire que tous les "clichés" y sont. Et toujours pour accentuer ce côté nostalgique, l'histoire se passe sur la côte ouest, dans une banlieue de San Francisco, comme pas mal de films cultes des eighties. Enfin, le scénario utilise le très classique traumatisme dû à la perte d'un parent (ici le papa).

 

En prenant comme héros le plus "mignon" des Autobots, le scénario ne prend pas non plus un risque énorme. Souvent gaffeur, privé de la parole (préquelle oblige, on saura comment il va surmonter ce handicap) et donc obligé de passer par un langage corporel pour se faire comprendre, Bumblebee est le compagnon idéal d'une héroïne mal dans sa peau et encline à la mélancolie teintée de colère. La rencontre intervient assez rapidement, calquée d'ailleurs sur celle entre Sam et l'autobot dans le premier Transformers, et Charlie ne va pas hésiter longtemps avant d'adopter cet insolite compagnon.

 

Le deuxième acte est donc centré sur leur relation, même si en parallèle, le plan des deux décepticons se met petit à petit en place - ils en profitent pour donner l'idée de l'Internet aux militaires (comme toujours, la saga se permet de ré-écrire l'histoire). Cela donne donc un film aux allures de comédies, mais qui ne tombe jamais dans la grosse farce ou la grossièreté. Un vrai spectacle familial qui peut plaire à tout le monde. 

 

Notez que l'animation de Bumblebee est absolument remarquable ! Comme l'avaient dit les responsables des effets visuels au magazine SFX, le fait de se concentrer sur un seul personnage durant les 3/4 du film leur a permis de peaufiner leur travail dans les moindres détails. Les émotions passant par le regard de Bumblebee sont absolument parfaites et le personnage existe vraiment car le scénario lui en donne le temps. Bien entendu, le script insiste sur le côté "enfantin" de l'Autobot (on a parfois du mal à se dire qu'il est un des plus fidèles compagnons de Optimus Prime et un guerrier redoutable) et l'idée d'en faire une Coccinelle ne peut qu'aller dans ce sens. Mais répétons-le, la volonté était clairement de faire un film pour tous, exempt de morts  violentes (si ce n'est la désintégration de deux humains , désintégration assez cartoon d'ailleurs).

 

Les amateurs de baston entre robots devront donc attendre la 3e partie et très franchement, ils ne seront pas déçus ! Bien sûr, on est loin des énormes séquences des films de Bay, mais là n'est pas la question ! Le combat entre Bumblebee et les deux Decepticons est superbement chorégraphié  et là aussi le soin apporté à l'animation est total ! On sent que sur ce "petit" projet, les animateurs ont eu à coeur de ne pas bâcler leur travail. Il est vrai que Bay, même s'il n'est pas réalisateur  n'a pas l'habitude d'offrir des productions moyennes. Et son choix de Travis Knight n'est pas une erreur. D'une part il vient de l'animation (Kubo et l'armure magique) et connait donc parfaitement ce médium et d'autre part, sa mise en scène est dynamique, lisible et parfaitement adapté au ton du film.

 

Au final, Bumblebee est une vraie bonne surprise et un spin off à la hauteur. Il permet de passer un excellent moment et on peut penser que les bons résultats au BO (467 millions pour un budget de 135, sans compter les recettes vidéos) nous permettront de voir une nouvelle aventure de l'autobot. Et il semblerait même que ces résultats aient permis la mise en route du 6e volet de la saga principale. Tant mieux !

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21 novembre 2019 4 21 /11 /novembre /2019 06:58
Le chant du loup (****)

Le pitch : alors qu'une 3e guerre mondiale se profile, un sous-marinier expert en reconnaissance des sons , Chantraide dit Chausette,  une "oreille d'or" tente d'empêcher l'escalade.

 

Des films français ambitieux, il y en a rarement. Et le plus souvent, ce sont des reconstitutions historiques. Citons, sans ordre de valeur, Germinal, Le hussard sur le toit, Chocolat, Le pacte des loups , L'ordre et la morale ou encore L'odyssée. On peut également citer quelques thrillers sévèrement secoués comme Les rivières pourpres ou 36 quai des orfèvres. Mais c'est la première fois que le cinéma français s'aventure dans le film de sous marin, un genre qui a donné une flopée de chefs d'oeuvre comme Das Boot, Octobre rouge ou USS Alabama !

 

Antoine Baudry, pour son premier film, a donc relevé le défi !! Ambitieux, Le chant du loup par son histoire et le traitement de celle ci (tout est vu du point de vue des sous-mariniers), par son casting (Omar Sy, Mathieu Kassovitz , Reds Kateb), par sa technique (prises de vue sous-marine, reconstitution maniaque de l'intérieur d'un sous-marin) et par son propos inédit, même si rappelant quelque peu Uss Alabama (être dans l'impossibilité de savoir si le tir doit être effectué).

 

Et tous ces paris, Antoine Baudry les relève haut la main. Si on met de côté la romance quelque peu artificielle (mais essentielle pour le parcours de Chantraide et le fait qu'il se trouvera à tel endroit à tel moment), tous les aspects casse-gueule du projet sont surmontés. Les dialogues sont brillants, les situations tendues sont sacrément bien amenées, les scènes d'action prennent aux tripes et la tension qui va grandissante est gérée de main de maître. Ajoutez-y un travail exceptionnel sur le son (le mixage a été fait au Skywalker Ranch, ce qui explique pas mal de chose) et une économie de moyen dans la façon de filmer les visages et les affrontements verbaux et on a donc droit à un film français ambitieux totalement réussi.

 

Il est vrai que l'histoire, qui se permet même quelques flashbacks, tient en haleine dès le début et ne faiblit jamais. En optant pour 80% de huis clos, le scénario met d'entrée une tension palpable en route. Et la longue présentation des personnages, durant la toute première partie du film en Syrie, permet d'une part de connaitre leur motivation future et de s'attacher à eux. Seul l'amiral, interprété par Mathieu Kassovitz, n'interviendra vraiment qu'à la moitié du film, mais l'autorité dégagée par le personnage - un paradoxe quand on connait les convictions plutôt arnachistes de l'acteur - brûle alors la pellicule. 

 

Jamais réducteur dans son propos, respectueux vis à vis des sous-mariniers, une classe à part dans la marine qui elle même est à part dans l'armée , comme le dit le réalisateur dans un des (rares) bonus du Blu-ray, Le chant du loup ne cire pas non plus les chaussures de l'establishment. Ce n'était pas le propos de faire un film patriotique, mais bien de montrer une escalade et comment des hommes vont tenter de l'endiguer. Bien sûr, certains spécialistes ont pointé des "incohérences", mais en tant que spectateur lambda, je n'ai pas vu où elles étaient et de toutes façons,  

 

Ambitieux, le film l'est également par sa musique qui sait parfaitement accompagner les images. Les effets visuels sont également sacrément bien rendus et il est amusant de comparer le travail sur les images sous-marines de base (voir le petit making of du BR) avec le résultat final : c'est le jour et la nuit. Rien  n'a donc été laissé au hasard et tout a été fait pour que Le chant du loup soit à la hauteur de ce qu'il propose. Il est d'ailleurs dommage que, malgré le fait que ce soit le film de sous-marin le plus vu en France, son score de 1,5 million d'entrées n'ait pas monté bien plus haut. 

 

Le film est disponible dans une superbe copie Blu-Ray (même si les rouges, couleur qui passe mal en vidéo, bavent un peu) tant du point de l'image que du son. Par contre, énorme déception au niveau des bonus qui ne sont qu'au nombre de trois ! Le premier est une rencontre avec le réalisateur et deux acteurs dans une salle de cinéma après la projection du film. Les questions du public ne sont pas géniales et le son est très faible. La deuxième est une petite interview de Omar Sy et Mathieu Kassovitz où l'on n'apprend pas grand chose, si ce n'est que, oui, le petit dinosaure en plastique que l'on voit dans la voiture de Sy est bien un clin d'oeil à Jurassic World. 

 

Seul le 3e vaut le coup d'oeil et encore : un making of quasi muet sur les prises sous-marines. Rien sur les décors, les effets visuels, le travail sur le son ou le contexte du film. Pas de scènes coupées (on en devine une dans le making of sur les prises sous-marines), même pas un simple bêtisier.

 

Il est loin le temps où l'on passait plus de temps à regarder les bonus d'un film que le film lui même ! 

 

Cela ne doit pas vous empêcher de voir ou revoir Le chant du Loup en vidéo , il en vaut largement le coup !

 

 

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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 07:19
The Greatest Showman (**** 1/2*)

Le pitch : la vie de Barnum, l'inventeur du cirque moderne, racontée en chanson !

 

Hugh Jackman aime les comédies musicales !! Il faisait déjà parti de la très belle adaptation chantée des Misérables (il incarnait Jean Valjean et était opposé à Russell Crown en Jabert) et le retrouver à la tête de The greatest Showman ne pouvait que nous réjouir et titiller notre envie.

 

Disons le tout de suite, le film est très largement à la hauteur de ses ambitions : coloré, inventif, , tendre, passant du rire aux larmes, spectaculaire (les séquences de cirque sont magistrales), déroulant une dizaine de chansons pour faire avancer l'intrigue, toutes plus belles les unes que les autres, The greatest Showman passe tout près de la note maximale, en raison d'une légère baisse de rythme en son milieu. Mais franchement, quel superbe film !

En adaptant librement la vie de Barnum, Michael Gracey nous fait plonger dans un tourbillon insensé, où chaque partie du film, casting, chansons, séquences, effets visuels (parfois ultra réalistes ou utilisant les vieux trucs du cinéma), mouvements de caméra, dialogues participent à une vision où l'ode à la différence est le moteur de l'histoire.

 

Barnum est pauvre et il aime la fille d'un riche citoyen de New York, il veut réussir et son ambition folle lui fait écarter tous les obstacles. Pour que son projet artistique fonctionne, il va donner sa chance à tous les "monstres" qu'il rencontre : une femme à barbe, un lilliputien, un homme tatoué de la tête au pied, des siamois, un géant... Ce défilé de "freaks" , ces gens que tout le monde rejette, il va les mettre au grand jour, leur offrir une chance de sortir de l'ombre, mieux de devenir les stars d'un spectacle. Et c'est quand Barnum va tenter de devenir "respectable" en s'occupant d'une chanteuse "normale", qu'il va frôler la chute avant de retrouver les sommets...et de passer la main.

 

Si en apparence, on a affaire à un biopic classique (l'enfance, les débuts, les premiers triomphes, la chute, la rédemption), à l'instar du récent Bohemian Rhapsody, l'aspect comédie musicale transcende totalement le film. Les chansons, je le redis, sont fabuleuses , véritables hymnes pop, totalement en décalage avec l'époque où est sensée se dérouler l'histoire (l'Amérique de la fin du XIXe siècle) et les chorégraphies qui vont avec ont fait l'objet d'un tel soin que l'on ne peut que s'incliner devant une telle maestria. Et comme les acteurs, y compris les enfants (l'extraordinaire A million dreams chanté par Barnum à 12 ans et adultes, puis repris par ses deux petites filles) font passer toutes les palettes de l'émotion , se mettant clairement en danger pour incarner leur personnage, The greatest Showman tutoie des sommets.  

 

Ainsi, la négociation entre Barnum et son futur associé (magistral Zac Efron) se veut une chanson ping pong où chaque personnage se renvoie la balle dans un dialogue pas si naïf que cela, bien au contraire. Les nombreux bonus du Blu-ray montrent d'ailleurs (et ce pour chaque chanson) comment se sont montées les scènes, l'implication de tous et surtout un processus de création qui pouvait aller de la trouvaille géniale (certaines chansons sont incroyablement proches de la première version démo) à des essais laborieux qui nécessitait  des heures et des heures de tâtonnements acharnés de la part des deux compositeurs. Et c'est évidemment cet amour du travail bien fait qui transparait dans le film.

 

Si Barnum a inventé le spectacle moderne (le cirque lui doit tellement), le film ne passe pas sur ses aspects moins reluisants , même si ils sont sans doute quelque peu adoucis. Manipulateur, n'hésitant pas à se servir des autres pour assouvir ses ambitions, rancunier, il n'est pas fait d'une seule face, mais c'est justement ce qui fait l'autre force du film : le manichéisme n'y est pas présent et l'hagiographie est loin d'être totale. Et en mettant la différence au centre de l'histoire, y compris dans la volonté de Barnum de faire voler en éclat les conventions, The greatest Showman réussit la symbiose rare entre tous ses éléments.

 

Nanti d'un budget respectable de 84 millions, The greatest Showman en a rapporté 174 aux USA et 260 de plus dans le monde, ce qui en a fait un vrai succès populaire, même s'il aurait mérité de monter encore plus haut.  Et les 3 Golden Globes (Musique, Chanson et meilleur acteur) aurait du lui ouvrir la porte des Oscars. En attendant, le Blu-ray vous attend, avec son son cristallin et son image au cordeau. Et pour les plus HC d'entre vous, faites comme moi, n'hésitez pas à vous offrir le CD de la bande son afin de revivre en boucle le film rien qu'en fermant les yeux.

 

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9 août 2019 5 09 /08 /août /2019 12:15
Le roi Lion (****)

Le pitch : heu...vous vivez dans une grotte depuis 25 ans ?

 

Troisième remake live de cette année, après le fabuleux Dumbo et Aladdin (que je n'ai pas vu), Le roi Lion était sans doute un projet bien casse gueule ! D'ailleurs, il s'en est pris plein la tronche et ce dès l'annonce de sa mise en chantier. Refaire un dessin animé qui fut en son temps, le plus gros succès de tous les temps en animation  (et en dollars non actualisés !) était un pari risqué. D'autant plus que Jon Favreau promettait des animaux réalistes et non pas anthropomorphiques. Exit donc les pyramides d'animaux de la savane sur la chanson "Je voulais déjà être roi" ou les grimaces des hyènes. Même Timon n'offre plus Pumba en plateau comme appât.

 

Mais au final, sans être au niveau exceptionnel de Dumbo, Le roi Lion est le digne remake de son aîné. Hé oui, un remake fait avec la technologie de 2019. Hollywood a toujours procédé ainsi. Ben Hur, par exemple, avait fait l'objet d'un film muet et N&B en 1925. William Wyler faisait partie des assistants réalisateurs. 34 ans plus tard, ce même Wyler fera "son" Ben Hur en utilisant les techniques de 1959 : la couleur, le cinémascope, le son, les effets visuels haut de gamme. Même Hitchcock a remaké certains de ses films. Donc, pourquoi Disney n'aurait pas le droit de refaire son film ?

 

Passons donc ces considérations bassement mercantiles (on se doute bien que la firme ne refait pas ses films juste pour le plaisir d'en donner une version améliorée...) et intéressons nous au métrage proprement dit.

 

Si je mets 4 étoiles, c'est parce que, de mon point de vue , il est réussi. D'une part, il parvient à restituer l'émotion de l'original (la mort de Mufasa est toujours aussi poignante) et d'autre part, il ancre l'histoire dans notre XXIe siècle (la participation des lionnes au combat final. il est vrai que l'original avait été qualifié de sexiste voire de véhiculer des valeurs de droite). Alors, passé le choc de voir des animaux photoréalistes parler , on se laisse à nouveau happer par le destin de Simba, lionceau trop pressé de devenir l'égal de son père et qui contribuera finalement à sa chute, manipulé par son oncle.  Les chansons sont les mêmes et, comme en 1994, elles rythment l'histoire de manière toujours aussi astucieuses. A la différence de celles de La belle et la Bête, qui faisaient avancer l'histoire, celles du Roi Lion donnent surtout un éclairage sur les sentiments des personnages : l'impatience de Simba, la nonchalance de Timon et Pumba, l'amour naissant entre Simba et Lana. Seule manque à l'appel le "Soyez prêtes", qui voyaient Skar et les Hyènes danser dans de la lave. Sans doute impossible à faire sans que les animaux 3D ne ressemblent pas à n'importe quoi..

 

J'ai pas mal lu que le film recopiait plan par plan le dessin animé. En fait, si la scène d'ouverture est quasiment la même, il y a pas mal de différences tout au long du film. La mise en scène d'un dessin animé est différente d'un live et l'aspect "réaliste" interdit tout gag cartoon. Qui plus est, le rythme est souvent différent, les scènes rallongées, certains dialogues modifiés... On est loin d'une copie plan par plan. Ayant vu le film original un nombre incalculable de fois quand mes enfants étaient petits (mon ainée est née l'année de la sortie du film), je pense vraiment que cette version se différentie du point de vue de sa mise en scène.

 

Bien entendu, l'histoire reste la même , à la différence de Dumbo qui prolongeait le destin de l'éléphanteau et seules quelques nuances (le voyage des poils de Simba par exemple) sauteront aux yeux. Mais là aussi, Disney allait-il prendre le risque de modifier une histoire que tout le monde connaît et apprécie ?

 

D'un point de vue bêtement technique, Favreau fait encore plus fort que Le livre de la jungle. Mêlant véritables images d'Afrique à ses décors 3D, incluant de manière hallucinante toutes ses créatures CGI, le réalisateur offre donc à une nouvelle génération sa propre version de l'histoire . Et le triomphe mondial du film montre bien  que le public voulait voir à nouveau Le roi Lion, comme il l'avait revu la ressortie en 3D du dessin animé. 

 

Bien entendu, c'est à vous de faire votre propre avis et de ne pas oublier que le dessin animé fut très critiqué à son époque (sexisme, comme je l'ai dit, accusations de plagiat envers Le roi Léo, un animé japonais,  racisme...). La version 2019 ne pouvait donc pas laisser indifférente la critique, même si la puissance des réseaux sociaux amplifient tout.

 

Pour ma part, j'ai pris un immense plaisir à revoir le film en famille et je me suis surpris à chanter Hakuna Matata en même temps que la chanson se déroulait à l'écran. Preuve qu'il est est que Le roi Lion est vraiment rentré dans la mémoire collective.

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Présentation

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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