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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 15:20
Dumbo (*****)

Le pitch : Dans un petit cirque nait un éléphant avec d’immenses oreilles. Rapidement, le personnel va se rendre compte que ce n’est pas son unique particularité.

 

Depuis que Disney a entrepris de « remaker » ses dessins animés en live, Dumbo était logiquement son projet le plus casse-gueule et , hélas, le box office lui a en partie donné raison, avec juste 352 millions de dollars de recettes mondiales dont 114 aux USA. Pourtant, c’est sans aucun doute le remake le plus réussi de cette vague.

 

Pourquoi Casse-gueule ? parce que Dumbo est certes un classique, mais son aura n’a pas traversé le temps comme a pu le faire Peter Pan, Pinocchio ou Bambi. Sorti dans les années 40, il fut loin d’être un échec mais pas un triomphe non plus. Et quand Disney le ré-édita dans les années 90 en Laserdisc, il fit partie d’une série où Robin des bois était nettement plus mis en avant. Enfin, sa durée de 60 minutes et quelques n’en faisait pas un candidat idéal pour une re-création live.

 

Malgré ces obstacles, Disney a tout de même misé 150 millions de dollars pour remettre au goût du jour . Elle a surtout confié le projet à Tim Burton, artiste total qui a enterré la hache de guerre depuis longtemps avec la firme de Burbanks (rappelons qu’il avait travaillé comme animateur sur Rox et Roucky avant de quitter Disney pour voler de ses propres ailes) et qui trouve ici un terreau fertile pour son immense talent. En mettant en scène un cirque digne de Freaks, Burton transcende l’histoire de Dumbo et en fait une version douce-amère où la différence est toujours aussi mal vue, même si c’est cette différence qui permettra de sauver l’éléphanteau. Le réalisateur retrouve d’ailleurs Danny de Vito qu’il avait magistralement dirigé dans Batman le défi en leader de cette étrange famille de cirque et qui saura la mettre à l’abri de la rapacité des gros bonnets de cet art, même si on le verra tenté par des rêves de richesses et de grandeur. Michael Keaton est d’ailleurs également convoqué dans un rôle aussi ambiguë que celui qu’il tenait dans Homecoming. Eva Green et Colin Farrell complètent ce duo qui a tant fait rêver en 1992. Inutile de dire qu’ils sont à la hauteur du film.

 

Comme souvent , chez Burton, ce sont les déclassés, les rêveurs, les enfants et les laissés pour compte qui l’intéresse. Dumbo réunit tout ceci et va bien plus loin qu’un simple remake pour enfant. Au contraire, la tonalité très adulte de l’histoire et des personnages ( Colin Farrell  incarne tout de même un veuf qui a perdu son bras lors à la guerre et qui n’est aucune accueilli comme un héros à son retour) en fait l’antithèse d’un Feel good movie classique. Et ce n’est pas le prolongement de l’histoire par rapport au dessin animé - qui s’arrêtait quand Dumbo volait sous le chapiteau, ce qui lui permettait de retrouver sa mère - qui va démentir cette affirmation. Bien entendu, le happy end est de rigueur, mais on est loin d’un triomphe pour le petit éléphant et ses compagnons, juste un retour à la normal et la conviction que Burton aime ces « mal-aimés » et que quand il se donne à fond sur un film, il en sort toujours un chef d’oeuvre. De toutes façons, quoiqu’on en dise, il y a si peu de ratage dans sa carrière (même sa Planète des singes présente des passages vraiment intéressants) que cela ne devrait étonner personne, à part peut être les cyniques qui estiment qu’il a trahi sa cause et s’est perdu en cherchant le succès.

 

D’un point de vue visuel, bien aidé par des SFX absolument superbes et d’une poésie rare (le premier envol de Dumbo est magique), Burton n’oublie pas qu’il livre un film de cinéma et non un téléfilm. Son sens de l’image est toujours présent et il n’hésite en aucun cas à ne pas faire Bigger than life ! Toutes les séances dans le parc qui accueille Dumbo sont grandioses et il se permet même de faire une critique subtile du merchandising (les peluches Dumbo vendues avant le numéro). Il le fait cependant sans cynisme, rappelons sur le fond (mais pas la forme) le plan iconique de Jurassic Park sur les produits dérivés qu’engendra le film de Spielberg en 93.

 

La force d’un film de Tim Burton est de faire oublier justement la technique au profit de son histoire. Comme pour un Cameron, un McTierman ou un Spielberg, les SFX ne sont qu’un aspect du film qui permettent de faire avancer l’histoire et gageons que Burton n’aurait eu aucun scrupule à faire vivre Dumbo en stop motion si l’animation 3D n’avait pas existé. Elle atteint ici une perfection ahurissante qui rend crédible le slogan « Vous croirez qu’un éléphant peut voler ». Mais cette perfection n’ait rien sans l’émotion qui se dégage de Dumbo, de son regard, de son lien avec les autres personnages, que cela soit Eva Green et les enfants (là aussi, superbement dirigés). On le dit à chaque film à effet visuel, mais la technique sans âme n’ait rien et de toutes façons, cela fait longtemps qu’on ne vend plus de tickets avec un slogan sur les SFX uniquement ! Le « jamais vu », on  le voit 20 fois par an désormais et c’est à nouveau l’histoire qui prime, n’en déplaise à certains.

 

 

Dumbo n’aura donc pas été le raz de marée espéré par Disney (qui s’est de toutes façons rattrapé avec les triomphes de Captain Marvel, Endgame, Aladdin et Le roi Lion, sans compter sa participation à Far from Home) , mais il est évident qu’il gagnera ses galons sur la longue durée ! Ca tombe bien,  la vidéo arrive en août (elle était déjà disponible au Japon, mais cette stupide restriction de zone m’a empêché de me l’acheter !) et la séance de rattrapage sera donc indispensable pour tous ceux qui sont passés à côté de ce chef d’oeuvre ! Un de plus à mettre à l’actif de Tim Burton !

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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 12:47
Spider-man far from home (****)

le pitch : Alors que le monde entier pleure Tony Stark, Peter Park, lui même touché par la mort de son mentor, part en Europe avec sa classe de science. Mais sa route va croiser celle d’un étrange personnage, Mystério.

 

Premier film du MCU à succéder au massacre de super héros opéré dans Endgame, Spiderman far from home ne pouvait pas évidemment faire dans la médiocrité. Et c’est avec une intelligence rare que le scénario a décidé d’éloigner notre héros de l’Amérique afin de le mettre en danger dans un environnement qu’il ne maitrise pas. Et c’est également l’intelligence du scénario qui l’amène à se poser de vraies questions sur sa mission : doit-il rester la petite araignée du quartier ou bien prendre la relève des Avengers tombés contre Thanos ?

 

L’irruption de Nick Fury dans sa vie et l’apparition de Mystério vont évidemment remettre en question les certitudes de Peter, d’autant plus que garder son identité secrète devient de plus en plus compliqué. Après Ned, son copain geek et sa tante, c’est au tour d’un personnage très proche de lui de découvrir son secret. Mais c’est surtout sa naïveté qui va lui jouer un très mauvais tour dans cette aventure spectaculaire, exploitant bien les divers villes traversées (Venise, Prague, Berlin, Londres) où le mot d’ordre est faux-semblant.

 

Ceux qui connaissent le Comics savent que Mystério n’est pas un héros et la révélation de ses motivations à mi-parcours ne les étonnera pas. Mais ceux qui ne connaissent Marvel que par le MCU seront sans aucun doute épatés par la succession de coups de théâtre, tous basés sur l’illusion et le fait que rien ne semble vraiment être ce qu’il est, jusqu’aux deux scènes post-génériques, dont l’une qui promet un joyeux bordel dans la suite du MCU ! Jake Gyllenahal est l’acteur parfait pour incarner  Mystério car il arrive à allier un côté sympathique , confiant et un autre bien plus sombre. Et même si on peut être déçu par les motivations finales du personnage (mais tout de même plus poussées que celles du Comics), sa capacité de manipulation force le respect.

 

Si les scènes d’action sont sacrement bien menées, notamment l’affrontement final à Londres, c’est évidemment la vie « privée » de Peter Parker qui permet à l’histoire d’avancer. Tout comme dans le Comics où les super-vilains ne sont là que pour permettre au côté fou de Parker d’émerger (le timide étudiant devenant un moulin à parole sous le masque de Spider-Man), Far from home explore ce qui se passe quand Parker est Parker. Ses doutes sont alors la base du personnage et l’on revient à ce que Sam Raimi avait réussi de mieux dans sa trilogie, mais avec un acteur plus jeune, ce qui permet de vivre plus intensément le dilemme. Beaucoup ont critiqué cet aspect de Parker, mais mine de rien, il n’avait jamais été montré jeune au cinéma, sans expérience, obligé de se chercher une nouvelle figure paternelle, Stark en l’occurence. C’est sans doute pour cela qu’il tombe aussi facilement dans le piège de Mystério. Parker n’a pas confiance en lui, il se sent méprisé , la mort de Stark l’a privé à nouveau de son « père » et il est à la croisée des chemins. On peut s’agacer du traitement de certains personnages secondaires (désolé, mais pour moi, MJ Watson est une rousse flamboyante, pas une jeune latino complotiste et cynique. Quand  à Betty, elle n’a pas à ressembler à Gwen Stacy) mais là aussi, Sony/Disney ont choisi d’ancrer le personnage dans le XXIe siècle.

 

L’humour n’est pas oublié et s’il n’est pas toujours subtil (la « romance » entre Ned et Betty est franchement nunuche) , il permet au film de ne pas sombrer dans le sérieux papal qui, de toutes façons, ne sied pas à Marvel - à la différence de DC , dont je ne comprends toujours pas que Warner ait mis le holà sur la vision très sombre initiée par Zack Znyder, la meilleure pour l’univers de la Distinguée Concurrence - et permet de saines respirations entre deux grosses séquences d’action. La petite bande organisée autour de Parker fait la majorité du travail, mais Peter n’est pas en reste, notamment dans sa relation avec Fury et Happy. Mine de rien, les deux personnages sont les seuls du MCU encore à l’écran et assurent très bien le passage de relais.

 

Techniquement de très haute volée (une constante dans le MCU), le film se distingue par de superbes animations de particules représentant les ennemis élémentaux, rendant crédibles des personnages comme Hydroman ou l’homme de lave, qui auraient été très kitsch sous leur forme Comics. On sait que l’animation 3D permet tout et l’intelligence des techniciens des effets visuels du film n’en fait justement pas trop et parviennent à intégrer des personnages improbables dans un univers finalement très terre à terre.

 

Mais c’est surtout dans le travail des illusions de Mystério que le talent des SFX s’épanouit. Mêlant réalité et fantasme, allant jusqu’à perdre momentanément le spectateur, le temps d’une nouvelle tromperie, ces séquences sont de véritables réussites.

 

Sans atteindre le sommet émotionnel de Endgame ou le dépaysement total des Gardiens de la Galaxie ou Docteur Strange, Far from home est donc une parfaite introduction à la nouvelle phase du MCU et continue d’explorer l’univers de Spider-Man. L’alliance Sony/Disney , d’une intelligence rare, permet donc de disposer du meilleur des deux mondes avec, en clin d’oeil final, le retour de JJ Jameson !!!

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8 juillet 2019 1 08 /07 /juillet /2019 12:53
Toy Story 4 (**** 1/2*)

Le pitch : L'arrivée d'une fourchette que Bonnie  a transformé  en jouet va bouleverser la vie de  Woody, mais aussi lui permettre de retrouver son ancien amour.

 

Et de 4 dans cette série qui a lancé Pixar et modifié à jamais le cinéma d'animation. Et accessoirement, une série dont la qualité ne s'est jamais démenti, chaque film se permettant d'être au minimum aussi réussi que le précédent. 

 

Cet opus 4 est à la hauteur du 3e épisode ! Techniquement, s'il s'offre moins de personnages nouveaux, il prouve encore et toujours qu'il y a Pixar et les autres, soit un univers à la fois ultra-réaliste et cartoon, à la fois coloré et inquiétant (toutes les scènes se passant chez l'antiquaire aurait pu se passer dans un film d'épouvante) et d'une justesse incroyable !  Quant aux scènes d'actions, rien à dire !! Elles sont là et bien là, toujours aussi bien filmées et au service du scénario : rien n'est gratuit chez Pixar !!

 

Au point de vue l'histoire, rien à redire : c'est solide, carré, implacable même ! Mais aucun film ne vit que sur sa progression ! C'est l'émotion qui compte et ce Toy Story n'en manque jamais ! Surfant sur les affres de l'enfance (Bonnie va à la maternelle  pour la première fois), sur la peur de la nouveauté (qui de Fourchette ou de Woody a le plus peur de l'avenir ?) et approfondissant le thème du 3 (Les jouets sont-ils éternellement utilisés par leurs propriétaires ?), Toy Story 4 distille une nostalgie douce amère et la conclusion du film est extraordinaire, même si sa tristesse en laissera plus d'un sur le carreau.

 

En redistribuant les rôles et en remettant Woody au premier plan, en refusant la redite du jouet sympathique mais qui ne l'est pas tant que cela, le scénario multiplie les surprises, les péripéties (mais sans aller dans la surenchère) et introduit avec justesse ses nouveaux personnages et en fait revenir d'autres. Et dans cet univers en perpétuelle évolution, Woody a finalement bien du mal à trouver sa place. Psychologiquement, il est même en pleine crise mais son but reste le même : faire le bonheur de "son" enfant ! Et il va lui falloir prendre énormément sur lui même pour évoluer et accepter que son monde puisse changer, chose qu'il n'avait pas tout à fait accepté à la fin de Toy Story 3, passant de Andy à Bonnie. 

 

L'amour est d'ailleurs au centre du film : Gaby, la poupée cherche l'amour de celle qu'elle estime être sa maîtresse et est prête à tout pour cela, Woody ne veut pas perdre l'amour de Bonnie ni celui de la Bergère, les autres jouets cherchent à rester  ensemble , comme la famille qu'ils sont devenus au fur et à mesure des films. Et si le happy end est presque de rigueur (la fin, je le redis, n'est pas un épilogue joyeux comme dans les opus 1,2,3), pour la première fois, la bande ne va inclure de nouveaux jouets rencontrés dans le film, au contraire. La famille va même éclater comme si chacun devait vivre sa vie.

 

Et c'est peut être cela la leçon la plus importante du film : aller de l'avant, ne pas rester dans un schéma pré-conçu, voire brûler ses vaisseaux. Woody aura mis 4 métrages et des années pour le comprendre. Mais qui peut lui en vouloir ? Après tout, il a été créé pour donner de la joie à un enfant, pas pour vivre sa vie de manière indépendante.

 

Toy Story 4 montre, une fois de plus, l'incroyable capacité de Pixar de se renouveler et d'approfondir la psychologie de ses personnages. A la différence de Dreamworks qui se contente trop souvent de répéter une formule (la saga Dragons étant l'exception), Pixar ose toujours sortir des sentiers battus, n'hésitant pas à changer de héros d'un film à l'autre (le mal aimé Cars 2 qui donnait la vedette à Martin) ou d'aller dans une direction où personne ne l'attend. L'hallucinante maîtrise technique fait le reste. Pixar peut attendre tranquillement que la concurrence la rattrape : sur le terrain de l'émotion, elle est imbattable !

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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 07:11
Toy Story 2 (**** 1/2)

Le pitch : Woody a été volé par un collectionneur peu scrupuleux lors d'un vide grenier, Buzz va alors entreprendre une mission de sauvetage pour le récupérer avec les autres jouets d'Andy. Mais tout va se compliquer quand Woody va apprendre qu'il fut un jouet célèbre dans les années 50.

 

5 ans après le premier opus, la donne a changé pour Pixar. 1001 pattes a permis de confirmer que le succès de Toy Story n'était pas un hasard et Disney a donné bien de moyen pour cette suite, qui, au départ, n'était qu'un Direct to Video. Concurrencée par Dreamworks avec Le prince d'Egypte et FourmiZ, la firme de Burbanks décide donc de se lancer à fond dans ce nouveau médium et Toy Story 2 devra en être une étincelante affiche, avant les sorties déjà prévues de Monstres et Cie, Némo et Les Indestructibles qui vont forger la légende de Pixar.

 

Toy Story 2 aurait pu prendre la formule du 1er à savoir une bonne dose de buddy movie, mais Pixar n'est pas du genre à surfer sur des formules. Mine de rien, toutes les suites qu'elle a faites sont très différentes les unes des autres. Même Le monde de Dory, qui en apparence suit le même schéma que Némo, présente en fait une histoire qui n'a pas tant de chose à voir. Et que dire de la trilogie Cars, où chaque film se focalise sur un personnage différent. Bref, Toy Story 2 ne sera pas un remake du premier.

 

En inversant les rôles (Woody devient un jouet de collection, Buzz devient un jouet comme les autres) et en séparant les deux protagonistes au début du film, l'histoire prend donc un chemin détourné, permettant un parallèle entre les deux groupes de personnages. L'idée de donner une "famille" à Woody avec Jessie, le cheval Pile-Poil et le chercheur d'or permet d'étendre l'univers des jouets mais aussi de donner un sacré bol d'air à la franchise.  La réflexion sur les enfants qui grandissent et qui abandonnent leurs jouets sera à la base de Toy Story 3, preuve que Pixar voit plus loin que les autres studios. En axant un discours adulte dans un dessin animé à priori destiné aux enfants, Pixar gagne sur les deux tableaux, mais à la différence de Dreamworks avec Shrek, elle le fait sans aucun cynisme. 

 

S'ouvrir à de nouveaux décors, sortir les jouets dans la rue, introduire de nouveaux personnages et créer des humains moins stylisés que lors du premier film, les challenges ne manquaient pas. Et l'on peut voir que la loi stipulant que l'informatique double sa puissance tous les 18 mois se vérifie ! Toy Story 2 est un bon en avant énorme d'un point de vue technique, que cela soit au niveau de l'animation, de l'éclairage, des décors, des mouvements de caméra, des textures  et du photo-réalisme. La séquence d'ouverture , avec Buzz pris dans une mission vers une planète inconnue (et qui s'avère être en fait un jeu vidéo) donne d'entrée le ton. Cette séquelle sera celle du Toujours plus. Les outils sont plus performants, les techniciens plus nombreux et mieux rodés. Mais chez Pixar, justement, la technique est un outil, pas une fin en soi. Seul compte vraiment l'histoire , elle est le moteur du studio. Sans elle, un film n'a pas d'âme.

 

Cependant, le studio n'oublie pas les fondamentaux du premier film : il faut de l'action (il va y en avoir), des retournements de situation (le traitre qui se dévoile dans le dernier quart du film), de l'émotion (Jessie qui explique pourquoi elle n'aime plus les enfants, sa situation étant finalement un miroir de ce qu'a failli subir Woody dans le premier film) et de l'humour. En boostant les personnages secondaires comme Mr Patate ou le dinosaure, en rajoutant un 2e Buzz l'éclair (et son père) et en multipliant les gags, le film fait le job également de ce côté. Toy Story 2 est une vraie comédie d'action, avec des scènes d'anthologie à tous les niveaux. Les dialogues sont toujours aussi percutants et ciselés, d'autant plus que tout le casting vocal, Hanks et Allen en tête, est de retour.

 

Si on ajoute certaines scènes bien flippantes (le cauchemar de Woody), l'apparition d'un personnage issu des court-métrages Pixar, un générique de fin hilarant avec son faux bêtisier, Toy Story 2 surpasse l'original, rejoignant donc la courte liste des séquelles meilleures que le premier opus. Et quand on sait que cette perfection sera encore dépassée par le 3, il est évident que Pixar fait plus que le job : il tire toute l'animation vers le haut !

 

 

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17 juin 2019 1 17 /06 /juin /2019 06:48
Toy Story (****)

Le pitch : l'arrivée de Buzz l'éclair, un nouveau jouet très sophistiqué va bouleverser l'univers de la chambre de Andy, détrônant de son statut de numéro 1 Woody...

 

24 ans déjà que Pixar a fait une entrée fracassante dans la cour des grands de l'animation, marquant une révolution aussi importante que Steamboat Willie ou Blanche Neige ! 24 ans que le dessin animé est entré dans une nouvelle ère, devenant une partie incontournable du cinéma et une partie non négligeable des revenus du studio.

 

Mais en 2019, et à quelques jours de la sortie d'une 4e épisode, que reste-il de Toy Story ?

 

Evidemment, techniquement, le film aura du mal à tenir avec les prouesses de 2019, des images en 3D des derniers Pixar, mais aussi de Illuminations ou Dreamworks. Toy Story fut un pionnier, et comme tous les pionniers, il essuya les plâtres et dû tout inventer. Si on voulait être dur, on peut même affirmer que n'importe quel jeu vidéo contient des images bien plus travaillées et réalistes que Toy Story. Regardez la cinématique de Cyberpunk 2077 avec le "clone" de Keanu Reeves et vous comprendrez ce que je veux dire. Même des jeux remis au goût du jour sur la Switch comme Dark Souls ou Assassin's Creed 3 bénéficient d'environnement plus détaillés, de personnages plus "vrais" ou de mouvements de caméras plus audacieux.

 

Oui, mais Toy Story fut le premier à se lancer dans l'aventure ! Et surtout son histoire reste formidable ! En engageant Tom Hanks et Tim Allen dans les rôles principaux, John Lasseter fit de son film un fabuleux buddy Movie, basé sur la rivalité puis l'amitié. Comme tous les Pixar, Toy Story a plusieurs niveaux de lecture : il y a le film que l'enfant , même très jeune, va adorer pour ses côtés colorés, fun (les gags font tous mouche) et ses péripéties haletantes, notamment tout ce qui se passe dans la chambre de Sid. Et il y a le film où les adultes verront des allusions à la vie de tous les jours, des références à d'autres métrages (le motif de la maison de Sid, semblable à celui de Shining) et surtout une histoire qui les passionnera tout autant.

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le film ne fut pas forcément bien accueilli par la presse en 1995. Ainsi, Mad Movies estima que l'histoire était trop manichéenne et critiquait le fait que Sid, enfant qui faisait plus preuve d'imagination que Andy quant à l'utilisation de ses jouets, était le méchant. Une partie de la presse se focalisait sur le "cynisme" de Disney qui, selon eux, n'avait réalisé qu'une publicité géante pour produits dérivés. Seuls des magazines visionnaires comme SFX y virent le futur de l'animation. Pour ma part, Toy Story fut l'un des films que je chroniquais dans Salla Obscursium Invocat, version papier, mon fanzine qui connu 2 numéros, avant que je migre sur le net. La seul réserve que j'émettais était que Sid était présenté comme un fan de heavy metal, colportant le cliché sur les amateurs de Hard Rock forcément déjantés.  Mais pour le reste, ll est évident que dès la première vision du film au cinéma, j'étais face à quelque chose qui allait tout changer.

 

Et très honnêtement, même si techniquement , Toy Story est dépassé, rien ne préparait le spectateur au choc qu'il fut à l'époque. Des court-métrages en image de synthèse, on en avait déjà vu, mais pas sur une aussi longue durée !! Le photo-réalisme de certaines séquences (la pluie sur les vitres par exemple) était bluffant. Quand à l'animation faciale et labiale, elle montrait sa supériorité sur l'animation traditionnelle. SFX (encore lui) se fendit de plusieurs articles très détaillés sur le travail phénoménal de Pixar qui devait, mine de rien, tout inventer. Ils purent le faire en paix vu que chez Disney, on ne croyait pas vraiment au projet. Le budget de départ était de 17 millions de dollars, mais au final, il en coûta 30. Cependant, tant chez Disney que chez Apple (Steve Jobs possédait Pixar) , on doutait du succès du film, se disant que s'il faisait 75 millions de dollars de recettes, au moins, personne ne perdrait d'argent.

 

Sorti en France un peu au premier trimestre 96, le film attira 2,7 millions de spectateurs, un bon score (le 8e de l'année) mais inférieur de près de 4 millions à l'autre Disney de l'année, Le bossu de Notre Dame. Il faudra encore quelques années pour que la tendance s'inverse et que la 3D dépasse en nombre d'entrées l'animation traditionnelle.  

 

Après toutes ces années, Toy Story reste un merveilleux film d'animation, inspiré et inspirant. Il supporte le poids de l'histoire du studio et, chose exceptionnelle, il a été suivi par deux séquelles encore meilleures que l'original, que cela soit d'un point de vue technique que d'un point de vue narratif ! Inutile de dire que Toy Story 4 a une marche énorme à franchir ! Mais gardons notre confiance en Pixar : même sans John Lasseter, le studio n'a que rarement déçu (personnellement, il ne m'a jamais déçu) et ce nouvel opus ne sera pas qu'une séquelle commerciale, j'en suis certain.

 

 

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10 mai 2019 5 10 /05 /mai /2019 07:19
Predator 2 (****)

10 ans après les jungles américaines, un Predator vient chasser à Los Angeles, écrasée par la chaleur et se retrouve à arbitrer la guerre entre la police et des trafiquants de drogue.

 

Le succès du premier Predator ne pouvait qu'appeler une suite. Mais sans Schwarzy, il semblait compliqué de monter un métrage aussi puissant que le classique de McTierman ! Qu'à cela ne tienne, Joël Silver va simplement tout changer : nouveau héros (Danny Glover, excellent), nouveau terrain de jeu (une LA crasseuse et dangereuse, soumise aux lois des gangs) et un nouveau Predator, plus vicieux et  plus accro à la chasse. 

 

Dans les années 80 et début 90, rares étaient les séquelles qui "innovaient". Aliens et T2 avaient été de notables exceptions, mais avec Cameron en maitre d'orchestre, on n'était pas surpris. Même son traitement de Rambo 2 avait pris le premier opus à contre-pied.

 

Du coup, la surprise fut énorme pour Predator 2. Au lieu de jouer la carte de la sécurité, Silver et les frères Thomas ont donc opté pour un coup de poker : un petit saut temporel pour justifier la violence délirante que subit Los Angeles et la certitude dès les premières minutes que le Predator est en ville. Rien à voir donc avec la progression "tranquille" du premier film, où le fantastique apparaissait petit à petit. Ici, Stephen Hopkins (qui n'avait signé que Freddy V) ne laisse aucun temps mort. Dès la première scène, on est plongé dans le chaos, la violence et les fusillades. Et  c'est parti pour 1H40 de carnage. Predator 2 est un vrai film de bourrin, avec des personnages certes taillés à la serpe, tous plus machos les uns que les autres, même Maria Conchita Alonso et un enchaînement de scènes tous plus brutales les unes que les autres.

 

Pourtant, le scénario est loin d'être primaire. Avec un soupçon de complotisme , incarné par un excellent Gary Busey, la mythologie du Predator continue à se mettre en place. Et la scène finale, qui voit l'une des créatures remettre une arme à Glover leur donne une autre aura que celle juste de beaufs de l'espace venu faire leur safari. Ces Aliens respectent le courage de leurs proies. Enfin, la guerre des gangs entre Colombiens et Jamaïquains (on ne faisait pas dans le politiquement correct il y a 30 ans !!) qui sert de fil rouge à l'histoire est également sacrément bien menée. Le premier film était une ode à la camaraderie militaire, cette séquelle est un hommage à la police de LA. Et puis, histoire de rajouter une petite couche à ce délirant mille-feuille, une charge contre les médias voyeurs est également présente. Le cynisme des 80's à son paroxysme !!

 

Bref, on a tous les ingrédient d'un bon polar futuriste et qui respecte son aîné ! Predator 2 prolonge le classique de McTierman et même s'il n'en a pas la puissance novatrice, il reste tout de même une sacrée série B de luxe , qui ne prend aucun gant : les fusillades sont violentes, le sang gicle, les cadavres s'amoncellent et le Predator fonce droit vers son but ! Et la mise en scène efficace de Hopkins , réalisateur trop sous-estimé (revoyez donc L'ombre et la proie !!) se met totalement au service de son producteur et de son histoire.

 

Niveau acteur, on a droit à de solides gaillards ! Danny Glover, trop rarement en tête d'affiche, et bien plus "jeune" que dans les Armes fatales (le retrait de la moustache y est pour beaucoup) , est parfait et s'inscrit totalement dans le rôle du héros couillu à qui on ne la fait pas. Bill Paxton est la caution "comique" mais ne tombe jamais dans le ridicule. Quand à Alonso, elle est la digne héritière des Ripley et autre Sarah Connors : une femme forte qui se montre plus qu'à la hauteur dans un monde d'homme !

 

Ce qui ne déroge cependant pas, c'est bien l'affrontement final : l'homme face au Predator. La jungle a disparu et l'action se déplace des toits de LA jusqu'au vaisseau Alien. Mais l'idée reste la même ! La technologie ne peut rien contre la détermination de l'homme, malgré son infériorité ! Comme Arnold, Glover compense ses handicaps par son astuce et sa volonté de vivre. Et comme il parvient à récupérer une des armes de son ennemi , le débat s'équilibre un peu. Au final, c'est bien lui qui terrasse la bête, dans la plus pure tradition des affrontements David/Goliath !

 

Cependant, Predator 2 fera moins bien que son aîné au Box office , en engrangeant moitié moins aux USA et dans le monde entier. Ce qui mettra un terme à la série, avant que Aliens Vs Predators ne relance les chasseurs 14 ans plus tard ! Après, malgré son aura culte, les chiffres ne sont pas extraordinaires. Aucun des 6 films n'a passé la barre de 100 aux USA ou la barre des 200 mondiaux ! Comme quoi.

 

En l'état, Predator 2 reste un excellent divertissement , assumant totalement son côté B et ne cherchant pas à se faire passer pour autre chose qu'il n'est ! Le Blu-ray (qui va donc remplacer mon vieux Laserdisc pour mes futures visions) contient également quelques bonus sympathiques !  Si vous le voyez passer et que vous ne le connaissez pas, laissez vous tenter !!

 

 

 

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 06:40
Avengers : endgame (******) - sans spoilers

Le pitch : après que Thanos ait anéanti la moitié de la population de l'univers, les Avengers survivants cherchent à réparer son crime.

 

Evacuons tout de suite le seul point noir de 4e Avengers : pourquoi les réalisateurs se sont sentis obligés de copier l'atroce coupe de cheveux actuelle du comics de Captain Marvel ? Carole Danvers est bien plus héroïque avec ses cheveux mi-longs !!

 

Pour le reste, les frères Russo avaient promis un film long, épique, spectaculaire et passionnant, à même de résoudre tout ce que Marvel Studios a mis en place depuis 2008 et à lancer des ponts vers l'avenir. La promesse, ambitieuse, s'il en est, est tenue largement au delà du raisonnable.

 

C'est bien simple : vous n'avez jamais vu un film comme Avengers Endgame !! Les fondus de Comics auront certes reconnu les deux procédés classiques du scénario , notamment le "5 ans plus tard", mais pas le grand public qui va donc découvrir comment on peut faire évoluer une histoire en se basant sur la non linéarité. Le chemin emprunté est le bon, et c'est bien celui que pas mal de gens soupçonnaient à la fin de Infinité War. On peut d'ailleurs louer l'intelligence du marketing à propos des bandes annonces qui, effectivement, ne dévoilent que quelques plans de la toute première partie du film (il est divisé en 3 actes + sa conclusion) et ont donc laissé la surprise à la planète entière.

 

La force du film tient en son histoire et ses personnages. Comme on les connait depuis 12 ans, le public a largement eu le temps de s'habituer à eux, de s'y attacher et les frères Russo en profitent donc pour multiplier les clins d'oeil, certains s'adressant cependant aux fans les plus geek, comme cette parole de Captain America qui, il y a 2 ans, avait choqué les lecteurs du comics. Ils en profitent également pour dénouer les trames narratives, dont certaines très anciennes et ne cèdent pas à la facilité ou au Deus Ex Machina. Et surtout, ils parviennent à intégrer dans l'histoire toute la mythologie récente du MCU, Captain Marvel notamment. 

 

En 3 heures, le métrage prend évidemment son temps. Cette durée est justifiée par  l'importance de la conclusion de 22 films bien sûr, mais aussi la volonté délibérée de faire un vrai crossover !! Ce terme, démocratisé dans les années 80 avec  le premier Secret War (tous les héros Marvel envoyés sur une planète par un être suprême, le Beyonder) permet de mélanger tous les personnages du MCU, mais à la puissance 10 par rapport à Infinity war.

 

Car, bien entendu, le dernier acte dépasse absolument tout ce que l'on a pu voir sur un écran. Si vous avez fantasmé sur les pages débordantes de personnages des sagas de Jim Starlin, soyez heureux ! Vous allez voir le résultat en live ! Une bataille finale dantesque, où chaque personnage a son heure de gloire et où les moyens colossaux débloqués par Disney se justifient totalement ! Oui, les frères Russo ont eu l'équivalent du PIB d'un pays pauvre pour ce 4e opus d'Avengers, mais ils ne se sont pas moqués du monde, loin de là. Et comme le montage est un prodige de lisibilité , on assiste bouche bée et les yeux écarquillés à ce spectacle total ! Honnêtement, seuls Cameron ou Spielberg peuvent mettre de telles images devant nos yeux. Les Russo ont tout compris au cinéma à très grand spectacle ! Et qu'importe qu'ils soient aidés par une horde de techniciens, c'est bien leur vision qui est au coeur du film, une vision qu'ils ont fait grandir depuis Civil War !

 

En résumé - mais je referai une chronique plus poussée avec des révélations - une fois que le film aura été vu par tous (même si 3,3 millions d'entrée en une semaine, c'est énorme !!), Endgame est à la hauteur de l'attente. Il la dépasse même avec sa structure venue des meilleurs crossovers de la maison des idées. Et l'émotion qui se dégage des scènes finales ne fait que rajouter à ce chef d'oeuvre la preuve que le cinéma dit "commercial" peut également véhiculer les sentiments les plus nobles : l'amour, l'amitié, le sacrifice de soi ! Mais avouons que c'est toujours mieux quand un bon combat contre Thanos est inclus dans le package !!

 

Vous aimez les films de super héros ? Vous aimez le grand spectacle ? Vous aimez les structures qui vous surprennent ? Vous avez envie de connaître la conclusion de 21 (!!) films ? Vous êtes fan de Comics ? ou tout simplement, vous avez envie de passer 3 heures à redevenir un gamin de 13-14 ans ?

 

Engame est fait pour vous ! Les frères Russo ont totalement réussi ce pari insensé ! Et on attend la suite avec impatience , même si, en l'état, cette énorme saga de 22 films nous permettra de vivre et revivre des nuits entières un univers énorme et partagé ! Merci à Jon Favreau donc d'avoir dit oui quand on lui  a proposé la réalisation de Iron  Man ! Sans lui, nous n'aurions sans doute jamais eu un tel film !!

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25 avril 2019 4 25 /04 /avril /2019 07:09
Jobs (***)

Le pitch : l'ascension, la chute , le retour de Steve Jobs au sein de la société qu'il créé avec Steve Wosniak dans le garage de son père , Apple Computers !!

 

Sorti 3 ans avant le fabuleux Steve Jobs de Danny Boyle, le film de Joshua Michael Stern est loin d'en avoir la puissance, la structure et la maestria technique. En fait, si l'on exclut une première scène se passant en 2001 (le lancement de l'Ipod), Jobs est une biographie plutôt sage, linéaire et qui n'apprendra pas grand chose à ceux qui connaissent par coeur le co-fondateur d'Apple.

 

Cela étant dit, on ne peut nier que le film est plutôt bon et qu'il montre bien les facettes noires de Jobs : autoritaire, maniaque, exigeant au delà du raisonnable, fuyant certaines de ses responsabilités (le refus de reconnaître Lisa), pas toujours reconnaissant envers ceux qui l'ont aidé...

 

Mais on découvre également un Jobs humain qui sait ce qu'il veut, mais capable de s'émouvoir devant la forme simple d'une police de caractères ou, plus tard, devant les courbes du premier IMac. 

 

En fait, le souci principal est qu'il tente de résumer en moins de deux heures la vie d'un homme qui en a vécu plusieurs. Ainsi, la période Next est expédiée en quelques scènes, le passage de la foire informatique de San Francisco à Apple Cuppertino fait l'objet d'un simple changement de plan et le conflit entre lui et Sculley est décrit de manière bien trop abrupte.

 

Là où Boyle avait choisi de se focaliser sur 3 moments clés de la vie de Jobs (le lancement du Mac, du Next et de l'Imac) tout en intégrant les passages importants (la rencontre avec Sculley, la lente reconnaissance de Lisa...), Stern a donc décidé de quasiment tout raconter dans l'ordre chronologique. Mais comme je l'ai dit, il y a trop à dire, ce qui amène trop d'ellipses, trop de raccourcis, trop de passages où l'on se dit "On est quand, là ?". De ce fait, des personnages apparaissent (la femme de Jobs par exemple) comme venant de nulle part, d'autres disparaissent... Et certaines situations ne sont jamais approfondies. Un exemple parmi d'autres : quand Jobs est en conflit avec le conseil d'administration, aucune indication ne nous explique pourquoi d'un coup, il ne maîtrise plus son entreprise, ce qui amènera à son évincement quelques années plus tard. Certes, les problèmes avec le Lisa sont évoqués (coût important de développement et échec commercial à cause du prix de vente), mais on sent qu'il manque des passages, des scènes. 

 

En fait, raconter la vie complète de Jobs aurait nécessité une mini-série ou un film bien plus long.

 

Heureusement , Ashton Kutcher est plutôt convainquant en Jobs , même s'il ne tient pas la comparaison à côté de Michael Fassenberg et parvient à faire passer toute l'ambiguïté du personnage, surtout dans ses rapports avec les autres, sa façon d'être cassant, odieux même. Le reste du casting est à l'avenant : quelques têtes connues (James Wood, Josh Gad) et d'autres beaucoup moins, mais interprétant avec conviction leur personnage. Et si le film se concentre surtout sur la genèse d'Apple (quasiment la moitié), cette longue introduction permet au moins de cerner chaque caractère : la gentillesse de Wosniak par exemple. Le génial inventeur des cartes mères de l'Apple I et II y est certes un peu trop victime consentante (ce qui n'était pas tout à fait cela), mais l'interprétation de Gad rend justice à son personnage.

 

Au final, Jobs est un biopic sage mais incomplet, bien interprété mais parfois fade, au look de téléfilm plutôt que de film. D'où mes 3 étoiles. Un peu comme la note "Peut mieux faire" que l'on accole à un devoir bien rédigé, mais manquant de substance, de folie et faisant l'impasse sur trop de chose.

 

Au niveau box office, Jobs a engrangé un peu plus de 16 millions de dollars et 19 de plus dans le monde. 3 ans plus tard, le génial Steve Jobs de Danny Boyle ne fera pas mieux : 17 et 16 millions. Comme quoi, le sujet ne passionnait finalement pas. Une injustice pour une des personnes les plus importantes du XX et XXIe siècle.

 

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5 avril 2019 5 05 /04 /avril /2019 06:27
Captain Marvel (****)

Le pitch : Une guerriere Kree, Vers, va découvrir après s'être échouée sur Terre, va découvrir le secret de ses origines et rencontrer un certain Nicholas Fury.

 

Dernière née de l'écurie Marvel au cinéma, le personnage de Carol Danvers est bien connue des amateurs de Comics, mais moins du grand public. Il y a eu plusieurs Captain Marvel d'ailleurs. Le premier, un guerrier Kree qui échoue sur Terre est mort dans les années 80 d'un cancer dans le magnifique Graphic Novel La mort de Captain Marvel. Celle qui nous intéresse a eu aussi plusieurs incarnations, dont une représentée par une jeune femme noire, Monica Rambeau. Du coup, le nom de la meilleure amie de Carol dans le film, Maria Rambeau, n'est pas si anodin. 

 

Mais c'est évidemment Danvers qui nous intéresse. Miss Marvel au départ, elle vit son pouvoir dérobée par Malicia (des X-Men), vécu un moment avec les X-Men justement, parti avec eux dans l'espace dans la légendaire saga des Broods , reçu de nouveaux pouvoirs et pris le nom de Binaire avant de quitter les X-Men quand elle s'aperçut que ces derniers avaient pris sous leurs ailes une Malicia repentante (et qui n'est plus jamais redevenue une méchante). 

 

Devenue Captain Marvel, elle fait partie des Avengers, s'est rangée au côté de Tony Stark dans la première guerre civile avant de le "trahir" (et de le "tuer") dans la deuxième. Elle gère désormais la sécurité de la Terre dans la station orbitale SWORD et est sans aucun doute l'un des personnages les plus puissants des comics Marvel.

 

Evidemment, tout ceci n'apparait pas dans ce film, fort réussi et qui prend des libertés avec l'univers papiers, notamment avec la guerre Kree/Skrull, ce qui aura fait sans doute hurler les puristes, revisitant également les origines du personnage (même si certaines similitudes sont là, les scénaristes n'ayant pas tout changé). Cela dit, pour éviter les spoilers, je préfère en dire le moins possible.

 

Premier personnage féminin à avoir son propre film dans le MCU, coiffant donc au poteau la Veuve noire, Captain Marvel possède donc un pouvoir énorme qui va aller en s'amplifiant tout au long du film. Mais c'est bien sûr l'idée de l'ancrer dans les années 90 qui est géniale. Cela permet de faire le point avec Avengers Endgame bien sûr, même si on peut se demander pourquoi Fury ne l'a pas appelé lors de l'invasion de New York par les Chitauris, mais surtout, cela permet de développer une histoire, comme dans le premier Captain America, dans un monde où les super-héros n'existent pas officiellement : Steve Rogers n'a pas été redécouvert, Tony Stark est un jeune milliardaire insouciant et Hank Pym a laissé tombé ses missions secrètes après la disparition de sa femme.

 

C'est donc un monde "vierge" que le public découvre, même si la première partie du film se déroule dans l'espace, dans un univers moins coloré que celui des Gardiens de la galaxie (où Ronan , l'accusateur Kree, fait caution de lien avec le MCU). Mais Marvel arrive très vite sur Terre (un peu trop vite d'ailleurs, même si on comprendra un peu plus tard le pourquoi de l'importance de cette planète) et le ton du film change. De la classique relation maitre/élève, le maitre étant incarné par un excellent Jude Law, on va alors passer au buddy movie avec , qui l'eut cru, Nick Fury dans le rôle du sidekick comique !!

 

L'histoire propose également son lot de surprise et est loin d'être linéaire. Certes, on reste dans une "origin story" avec les classiques découvertes du pouvoir/échec/victoire... mais la structure du récit est suffisamment bien pensé pour ne pas faire dans le simpliste. Au contraire, même si on peut estimer que certains personnages manquent d'épaisseur (on aurait aimé une meilleure relecture de l'agent Colson), l'évolution de Danvers est vraiment bien amenée et surprendra même les plus blasés.

 

On a parlé d'humour sur les forums. J'ai trouvé celui-ci discret et plutôt rigolo - le coup du chat - et de toutes façons, c'est devenu une constante des adaptations au cinéma. On peut le regretter - et personnellement, je trouve dommage que Warner ait choisi de tourner le dos au ton sombre de l'univers DC - mais c'est tout de même dans l'essence du Comics papier Marvel.

 

Il fallait évidemment un caractère fort pour interpréter le super héros le plus puissant de l'écurie Marvel. Brie Larson s'en tire avec les honneurs, mettant en évidence son humanité et sa candeur. Et puis lui avoir donné le look de son incarnation des années 2000, avec cheveux mi-longs et costume rouge est un vrai beau clin d'oeil aux fans !

 

Il manque cependant le petit plus qui donne une étoile de plus à ma chronique. Certaines situations sont trop tirées par les cheveux et la mise en scène, pourtant assurée à deux par Anna Boden (là aussi une première chez Marvel) et Ryan Fleck - mari et femme à la ville - manque d'intensité. Le combat final n'est pas très épique, alors qu'on espérait une apocalypse de feu. Heureusement, plusieurs scènes sont grandioses, notamment l'affrontement entre Marvel et l'intelligence suprême ou l'incursion sur une planète infestée par les Skrulls dans le premier acte. L'affrontement avec la "vieille dame" dans le train est également excellent !!

 

Gageons que tout ceci montera en puissance dans l'inévitable séquelle. Mais avant, Captain Marvel devra porter main forte aux Avengers pour contrer Thanos. 

 

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 09:36
Le crime de l'Orient Express (****)

Le pitch : Passager dans le célèbre train, Hercule Poirot doit enquêter sur le meurtre d'un passager alors que le convoi est bloqué par la neige. Problème : la victime n'était pas un saint et chaque passager à sa propre raison de le détester.

 

Réalisé avec un grand luxe de moyen et une pléiade de stars par Kenneth Branagh (qui s'est octroyé le rôle principal), Le crime de l'Orient Express est un régal pour tout amateur de film policier à "l'ancienne". Point de grosses scènes d'action, de climax ou de  bons mots style buddy movie ici, mais un respect du texte d'Agatha Christie, une succession de fausses pistes et la fameuse révélation finale (que l'on voit cependant venir assez rapidement, surtout quand on a lu le livre dans son adolescence) et qui remet en question tout ce que l'on a vu avant.

 

Une partie de la critique s'est focalisée sur le cabotinage du casting. Il est vrai que Johnny Depp, Penelope Cruz, Willem Dafoe, Judi Bench, Michelle Pfeiffer ou Daisy Ridley (pour ne citer qu'eux) cherchent à tirer la couverture à eux à chacune de leurs scènes. Mais c'est oublier que Branagh vient du théâtre et qu'il adore justement les films chorales et que, ce faisant, il préfère offrir à chacun de ses acteurs "son" moment de gloire dans un métrage où la multiplication des personnages, des points de vue, des flashbacks empêchent tout mise en avant unique. Le héros, c'est Hercule Poirot, le reste du casting n'est là que pour  faire briller ses implacables analyses et son esprit de déduction impitoyable.

 

Une fois cette critique injuste évacuée, le film est incroyablement plaisant à regarder. D'une part, Branagh (qui ne l'oublions pas avait enchainé Thor puis The Ryan initiative, se frottant donc à de très gros budgets) ne filme jamais en style "théâtre à l'écran". Ses angles de caméras sont audacieux et il n'abuse pas de champ/contre champ dans les dialogues. Bien au contraire, il conçoit chaque interrogatoire comme un duel intense et magnifie le texte en dynamisant la mise en scène. De ce fait, le côté "mitraillette" que l'on cherche dans les gros films d'actions se trouve donc dans les dialogues. Un risque payant qui permet de suivre le film sans aucun temps morts, alors qu'il ne se passe en fait rien : une quinzaine de personnes enfermés dans un train avec un enquêteur qui cherche à savoir la vérité.

 

Le luxe des décors, les costumes, la reconstitution des années folles, le travail sur le train (extraordinaire) élèvent également le film. On est loin d'un téléfilm ou de la précédente version avec Albert Finney (avec le recul, cette version de Sidney Lumet parait plutôt cheap). Branagh a eu les moyens pour faire un gros film et ne s'en est pas privé. le public a répondu massivement présent, preuve qu'il est donc possible de proposer autre chose que des courses poursuites ou des fusillades toutes les 5 minutes.

 

Et un bonheur n'arrivant jamais seul, les phrases finales, parlant d'un accident arrivé sur le Nil ont été confirmées avec la mise en chantier d'un deuxième opus d'Hercule Poirot version Branagh : Meurtre sur le Nil qui sortira l'année prochaine. On a hâte !

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Présentation

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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

L'affiche du moment