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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 07:05
Ca (****)

Le pitch : alors que la ville de Derry, dans le Maine, subit une vague inquiétante de disparitions d'enfants, un groupe de gamins tente de comprendre ce qui arrivé au petit frère de l'un d'entre eux.

 

Adapté d'un monstrueux pavé de Stephen King, qui fut un succès littéraire hallucinant dans les années 80 (et dont deux protagonistes feront un retour réussi dans des rôles secondaires du non moins fabuleux 22/11/63) , Ca aurait pu sombrer dans le kitsch à l'instar de la série télévisée de 1990. Sans être ratée, cette série qui bénéficiait de l'excellente interprétation de Tim Curry et d'un scénario plutôt bien fichu était plombée par des effets visuels pas vraiment convaincants, notamment dans le final. En 2017, on pouvait donc espérer une version plus moderne et plus effrayante.

 

Surprise ! Ca 2017 fonctionne vraiment très bien et ce, sur tous les tableaux. Les scories de la série télévisée ont été éliminées (les effets spéciaux sont très bons), les passages effrayants le sont vraiment et ne lésinent pas sur les classiques pour vous faire sursauter dans le fauteuil (musique, scènes chocs) et les thèmes les plus sombres du roman (morts des enfants, harcèlement, viol incestueux) ne  passent pas à la trappe même si la relation entre Beverly et son père est habilement suggérée et non pas abordée de manière frontale. Notons quand même qu'un aspect essentiel qui permet aux enfants de se retrouver en tant que groupe dans les égouts n'apparait pas. Peut être sera-t-il dans la 2e partie (dans le roman, c'est dans la partie "adulte" qu'on apprenait comment Beverly réunissait le groupe) mais il est évident que la méthode utilisée était impossible à mettre en scène au cinéma.  Enfin, la mise en scène, très classique pour un film d'épouvante, est sacrément efficace.

 

La deuxième surprise vient du scénario. A la différence du roman qui entremêle la vie adulte des personnages et leur enfance, le film adopte une structure bien plus simple, se focalisant sur la jeunesse de ceux que l'on appelle "Le club des ratés". Cette astuce scénaristique vise deux objectifs : ne pas compliquer le récit et surtout avoir une conclusion au cas où le film n'aurait pas marché. Comme le succès a été au rendez vous, on aura bien droit au pendant des adultes combattant Grippe-sou, mais en cas d'échec commercial, le film se serait suffit à lui même. Une précaution bienvenue dans ces temps où plus aucun film n'est certain de se rembourser en salle. 

 

Du coup, on se retrouve avec une histoire plus linéaire, mais qui prend le temps de présenter chaque personnage et chaque traumatisme. Et comme le casting est plus que réussi, on va forcément s'attacher à chaque enfant, gage d'identification qui rend plus effrayante chaque scène où le clown apparait.

 

Ca commence par une scène traumatisante, représentant la mort de Georgies, petit garçon de 6 ans massacré par le clown. Graphiquement épouvantable, cette scène donne le ton et lance l'histoire. Et surtout dit en substance au spectateur (qui ne demande que cela) que rien ne sera vraiment édulcoré. Les passages chocs du roman (le geyser de sang chez Beverly, le chalutage du ventre de Ben, le meurtre du père d'Henry Bowers) sont là et aucunement suggéré. On pourra ergoter que certains aspects de Ca dans le roman (un loup garou, un oiseau préhistorique) sont ici moins spectaculaires, mais n'oublions pas que seulement 35 millions de dollars de budget ont été alloués.

 

Autre changement par rapport au livre , l'époque où se déroule les évènements "enfantins" de Ca. Dans le livre, les enfants connaissent cet été cauchemardesque dans les années 50 et sont adultes dans les années 80. Là le film se déroule dans les années 80 et la partie adulte sera donc contemporaine de notre époque. Ce changement temporel permet un curieux jeu de miroir avec les productions Amblin de cette époque , comme les Goonies voire avec le récent Super 8 qui, lui aussi, s'ancrait dans les eigthies. La vision du film permet d'ailleurs de se rappeler qu'au niveau vestimentaire, on ne fut pas dans la décennie la plus heureuse.

 

Réalisateur du plutôt flippant Mama, Andres Muschietti ne cherche pas à renouveler le genre mais s'en sert avec une efficacité redoutable. Si on peut regretter que chaque scène choc est un peu trop annoncée (la musique , les angles de caméra, les changements de perspective), même prévenu, on se fait tout de même avoir. Et c'est là l'une des forces de film : même en étant certain de ce qu'il va se passer, on se surprend à sursauter. Muschietti connaît son job et le fait de manière très professionnel ! Certains diront que le film est trop mécanique, mais comme pour une comédie, un film d'épouvante se doit d'être efficace. Ca l'est de manière redoutable.

 

Mais la plus grande réussite du film réside dans son casting. Les gamins sont criants de vérité et le club des ratés est formidablement bien croqué. L'alchimie fonctionne à fond et les scènes les plus calmes (comme celle de la baignade) font penser au merveilleux Stand by Me. On sait que chez King, l'horreur se mêle à la réalité de manière fusionnelle et le film respecte cet équilibre, passant de scènes tout à fait anodine, où s'affirme surtout la psychologie des personnages, à des scènes de pur terreur. Et comme le casting est une réussite, les enfants sont aussi à l'aise dans la comédie que dans l'horreur. Sans aucune star à son générique, Ca donne donc sa chance à une bande de jeunes comédiens qui n'hésitent pas à payer de leur personne que cela soit physiquement ou psychologiquement. La jeune actrice qui interprète Beverly a d'ailleurs plusieurs scènes très difficiles, que cela soit dans les rapports avec son père ou quand elle se terre dans les toilettes des filles. Et pour tordre le cou à ceux qui hurlent au "ethniquement correct", dans le roman, Michael est bel et bien afro-américain !

 

Au delà de l'horreur, la métaphore du roman apparait évidente à savoir les difficultés de ceux qui ne parviennent pas à s'intégrer dans une société finalement très conservatrice. Chaque enfant possède son "défaut" qui ne lui permet pas de se fondre dans la masse. Ben est en surpoid, Beverly est abusée par son père, Bill bégaie, Eddie est asthmatique et trop couvée par une mère énorme, Michael est orphelin et obligé de vivre avec le souvenir de la mort des parents...Même le judaïsme de Stan est une tare aux yeux de Henry Bowers et des voyous de Derry. Le moins "touché" de la bande, Ritchie cache sans aucun doute des blessures profondes sous ses plaisanteries graveleuses. Mais ses énormes lunettes en font de toute façon une cible de choix pour tous ceux qui aiment se moquer des autres.

 

Dans ce contexte, le clown n'est que la matérialisation de leurs peurs et l'affronter les fera passer à l'âge adulte, même si le prix à payer  sera terrifiant quand ils auront grandi. On peut d'ailleurs regretter que cet aspect soit le moins abouti du film, qui se contente parfois d'enchaîner les scènes chocs, sans toujours retrouver la finesse du livre. Ainsi si le club des ratés est vraiment bien dépeint, la bande d'Harry Bowers est trop caricaturale, alors qu'elle es également superbement bien analysée par King dans le roman.

 

Si certains détails sont modifiés (par exemple, le bras cassé de Eddie est du à Henry dans le roman), Ca s'avère suffisamment fidèle pour faire oublier l'adaptation de 1990. L'interprète du terrible clown, bien aidé par les effets visuels, est à la hauteur de ce que l'on attend de lui.

 

Au final, sans prétendre au rang de chef d'oeuvre, Ca est une vraie bonne surprise, un film réussie et sans doute l'une des  meilleures adaptation de Stephen King au cinéma ! Vivement la suite et la conclusion que l'on espère aussi cataclysmique que dans son alter ego de papier.

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30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 18:03
The conjuring (****)

Le pitch : appelé au secours par une famille terrorisée par des évènements paranormaux, un couple composé d'une médium et d'un démonologue va affronter le mal qui menacera également sa propre famille.

 

Les films de trouille (de vraie trouille, j'entends, pas les films gore qui pour être plaisant à regarder ne vous font pas sauter de votre fauteuil) étant suffisamment rares de nos jours, on ne va pas se plaindre quand on se trouve face à un métrage suffisamment inquiétant pour vous faire regretter d'avoir éteint la lumière.

 

The conjuring en fait partie. Commençant par le cas de la poupée Annabelle (qui sera donc repris dans 2 spin off) afin de présenter le duo Warren puis s'orientant vers la maison hantée qui va servir de base à l'histoire, le film est tout de suite sur les bons rails. Les éléments se mettent en place sans précipitation, les personnages sont excellemment présentés et les premiers éléments paranormaux font monter très rapidement la pression.

 

Bien entendu, le fait que l'histoire soit présentée comme véridique participe également à cette tension grandissante, mais même ainsi, le scénario est suffisamment diabolique pour effrayer n'importe qui, avec un énorme travail sur le son (le film est à écouter au casque !!) et sur l'image. Certes, on pourrait reprocher à James Wan d'utiliser les ficelles classiques du film de maison hantée, mais il le fait avec un tel brio que l'on ne peut pas en vouloir.

 

Ce qui interprète, c'est le refus de grand guignol. Bien sûr, les moments de pure terreur, comme cet  exorcisme improvisé par Ed Warren ne lésinent pas sur les effets chocs, notamment cette explosion de sang à travers le tissu qui recouvre le visage de la victime possédée, mais là aussi, on est dans du classique et il faut bien souligner le caractère épouvantable de l'entité. Cependant, une grande partie du film se veut sobre, ajoutant par petites touches la montée de l'horreur jusqu'au moment où, terrifiée, la famille va se tourner vers les enquêteurs paranormaux. Ce premier climax qui voit la mère enfermée dans la cave, l'une des filles agressée par l'entité et le retour du père ne comprenant pas ce qui arrive à sa famille fera forcément tourner de l'oeil toutes les âmes sensibles. Le script se sert donc de ce premier pic de violence pour donner la pleine mesure de ce qui attend les Warren.

 

Et c'est en cela que le film est une réussite : se concentrer autant sur les enquêteurs, sur la façon dont ses affaires influent sur leur vie de famille, voire leur santé mentale que sur le cas de la maison de Harrisville. Et si en parallèle, on va découvrir les sombres secrets de la maison, témoin de scènes de violence et de meurtres, on s'attache également à comprendre comme les Warren étudiaient puis combattaient le mal. On notera au passage la reconstitution minutieuse des années 70, que cela soit dans les accessoires (The Conjuring est un véritable film historique) , les costumes ou les coiffures. Ceux qui ont grandi dans cette décennie en éprouveront sinon de la nostalgie au moins une impression de déjà vu !

 

La réussite d'un film tient souvent en ses acteurs. Le couple Vera Farmiga/Patrick Wilson est absolument parfait, révélant les forces et les failles des Warren, leurs angoisses, leur détermination, leur volonté d'aider les autres. Bien entendu, ceux que la religion rebute auront sans doute un peu de mal avec la foi inébranlable des deux personnages qui, persuadés que le diable existe, n'en appelle pas moins à Dieu pour les aider. Mais là aussi, cet aspect du film est très subtil, jamais lourd, le mal ne se combattant pas qu'avec des bons sentiments.

 

La dernière ligne du générique cite que "des éléments et des personnages ont été rajoutés dans un souci de dramatisation". Il est évident que la narration resserre les évènements et que certains personnages sont là surtout pour faire office de spectateurs novices, celui à qui l'on doit expliquer les choses. Mais même avec ces petits arrangements, l'histoire reste extrêmement crédibles et surtout terrifiantes. Je défie quiconque de ne pas sursauter quand Lorraine fait jouer la petite boîte à musique et croit apercevoir "quelque chose" dans le reflet du miroir de la dite boîte. Et ce n'est qu'une scène parmi les autres.

 

Ce qui impressionne, c'est également l'arsenal technologique qu'utilisent les Warren. Bien entendu, nous sommes dans les années 70, mais cette approche scientifique détonne d'avec les histoires classiques de maison hantée. Cependant, malgré les appareils photos, les détecteurs et autres microphones, ce sont bien les éléments humains qui vont permettre de résoudre l'affaire : le dons de médium de Lorraine, les connaissances en démonologie de Ed, le tout chapeauté par l'Eglise catholique. La scène où le prêtre qui travaille avec les Warren explique que le cas est complexe parce que les enfants de la famille attaquée par l'entité ne sont pas baptisés est à la fois ironique (ne peut-on pas aider ceux qui ne sont pas dans l'Eglise ?) et témoin d'une tradition vieille de plusieurs siècles. Finalement, le Vatican reconnaîtra l'exorcisme (et donc le cas de possession) montrant que l'institution n'est pas aussi rigide qu'on ne le croit.

 

Je ne connaissais pas le cas d'Harrisville, mais, comme beaucoup d'ados dans les années 80, j'ai lu le fameux livre "Amytiville, la maison du diable". Il y'a énormément de similitudes entre les deux affaires et en me replongeant dans le livre, je me suis aperçu que les Warren avaient également travaillé sur cette affaire. D'ailleurs, la dernière phrase du prêtre avec qui ils travaillent leur parle d'un autre cas, du côté de Rhodes Island. 

 

Les 10 000 affaires étudiées par le couple ne sont peut être pas aussi spectaculaires, mais ce premier film pose de manière formidable ce qui deviendra une série comme le cinéma les aime. Hâte de découvrir ces suites.

 

En attendant, les bonus (trop courts hélas) permettent de se plonger et dans le film (excellent making of sur les mécanisme de la peur dans le film) mais aussi d'en savoir plus sur les Warren et sur ce cas en particulier. On aurait aimé que cet aspect soit plus longs dans les bonus, mais en soi, il constitue un excellent point de départ pour celui qui veut en savoir plus sur le couple.

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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 07:14
Star Trek - Sans limite (***)

Le pitch : alors que la lassitude commence à se sentir pour les membres de l'Entreprise, engagés dans une mission de 5 ans afin d'explorer la galaxie, un  SOS émanant d'une étrange jeune femme va les conduire dans un piège dont les fondations remontent d'avant la création de la fédération et qui menacent la gigantesque station spatiale de Yorktown.

 

Après deux épisodes menés tambour battant par JJ Abrams qui, mine de rien, fit preuve de bien plus d'audace que sur Le réveil de la Force, on attendait avec beaucoup d'impatience comment la série allait continuer à évoluer sur grand écran. Force est de constater que si Sans limite est un bon épisode, il n'a pas la puissance révisionniste du premier opus ni la noirceur affichée de Into Darkness, la faute à un récit éclaté qui s'apparente plus à celui d'une des série télévisée Star Trek qu'à un métrage sur grand écran.

 

Abrams ayant laissé sa place à Justin Lin, la mise en scène va s'en trouver quelque peu modifiée mais ne perd en rien son côté grandiose. On aurait pu craindre qu'après  les bolides de Fast & Furious (Lin a réalisé les épisodes 3 à 6) , passer à l'espace intersidéral poserait quelques soucis  au réalisateur, mais il n'en n'est rien. Les gigantesques scènes d'action comme la destruction et le crash de l'Enterprise ou l'attaque de la  station Yorktown par un essaim d'engins sont magistrales, sans doute les plus sophistiquées que l'on ait jamais vues sur un Star Trek au cinéma. Parfaitement filmées, elles constituent le point fort du film ! Mention spéciale à la scène d'ouverture, dont l'humour pince sans rire porte bien la marque de Simon Pegg (qui, en sus de son rôle de Scotty, a co-écrit le film) !

 

Les environnement spatiaux relèvent aussi de l'inédit. Ainsi, la nébuleuse dont émane le SOS est superbe, ainsi que la planète où vont se disperser les membres de l'Entreprise. Quand à la station spatiale Yorktown, elle fait passer celle d'Elysium pour un petit assemblage flottant dans l'espace. Tout le film a été pensé pour en mettre plein la vue et le titre original "Au delà" est bien adapté.

 

Mais d'où vient ce sentiment d'inachevé. Tout simplement d'un script qui ne s'élève pas à la hauteur du travail technique. Après une première partie de haute volée, les deux scénaristes décident de séparer les personnages principaux après le crash de l'Enterprise. Scotty se taille d'ailleurs un rôle un peu plus conséquent (on n'est jamais si bien servi que par soi même après tout), en rencontrant une guerrière isolée qui vit dans un vieux vaisseau de la fédération. Les autres membres connaissent des fortunes diverses (Spock blessé, Kirk obligé d'admettre la trahison de celle qui lui a demandé de l'aide...) mais cette dispersion nuit à la continuité du récit. On saute d'un groupe à un autre, mais sans jamais trembler pour eux et surtout en subissant quelques longueurs qui ne font pas avancer l'intrigue. Qui plus est, les motivations du méchant , Khal, (pourtant très bien interprété par Sofia Boutella) sont quelque peu confuses voire illogiques, notamment au niveau de son langage. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler. 

 

Il est cependant amusant de voir que Justin Lin retrouve ses sensations de Fast&Furious lors d'une superbe séquence où Kirk s'attaque au camp ennemi sur une "antique" moto ! Sans aucun doute, la meilleure scène se situant sur la planète. Les décors construits dans une carrière et prolongés par les effets visuels tranchent agréablement avec les environnements spatiaux. Il est à noter que même Yorktown est basé en grande partie sur des scènes filmées à Dubaï, sans doute l'une des villes les plus étonnantes de notre planète. Bien entendu, par la magie du numérique, les buildings sont démultipliés, modifiés, renversés...pour donner une véritable arche spatiale.

 

Le film reprend du poil de la bête dans sa conclusion, quand la menace se fait vraiment précise et que l'équipe se trouve à nouveau réuni. Alors, si on peut trouver un peu ridicule qu'un bon vieux tube de rock'n'roll suffise à perturber l'armée du vilain, les scènes finales, y compris un très bon mano à mano entre Kirk et Kahl permettent de finir sur une excellente note et Star Trek sans limite retrouve enfin le souffle des deux premiers épisodes. 

 

Regrettons aussi que les personnages semblent faire quelque peu du surplace. Spock et Uhura voient leur idylle faire une pause,  Kirk a des états d'âme, Scotty se contente de faire du Scotty... La seule petite audace que se permet le film est que Hikaru Sulu soit en couple avec un autre homme (et encore, j'avoue que je ne l'ai compris qu'en regardant les bonus du Blu-ray). Bref, on aurait aimé un peu plus d'audace.

 

On notera que le scénario a pris soin d'intégrer, de manière subtile et touchante, la mort de Léonard Nimoy, le premier Spock. Anton Yelchin a eu droit à son hommage dans les bonus du Blu-ray.

 

Le moindre succès de Sans limite (158 millions aux USA, soit 100 de moins que le premier opus et 70 que Into Darkness , 343 dans le monde entier) s'explique donc par une relative déception des Trekkies. Le film n'étant pas tout du long à la hauteur des espérances lancées par le reboot, son énorme budget de 185 s'est trouvé tout juste en équilibre et il n'est pas certain que les aventures sur grand écran repartent de sitôt, les studios étant de plus en plus frileux, surtout après un été 2017 catastrophique pour la majorité des franchises.

Le Blu-ray, qui m'a servi de base pour cette chronique, présente une image extraordinaire, colorée, d'une grande profondeur et servant à merveille les fabuleuses scènes spatiales. Une véritable perfection technique.

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31 août 2017 4 31 /08 /août /2017 18:36
Valerian (*** 1/2*)

Le pitch : Valerian et Laureline, deux agents spatio-temporels récupèrent, lors d'une mission de "routine" une mystérieuse petite sphère qui va les entraîner sur la station Alpha, gigantesque melting pot galactique où cohabitent des milliers d'espèces.

 

Vendu comme le plus gros budget de toute l'histoire du cinéma français (180 millions d'euros auxquels il faut ajouter 60 millions de frais de promotion aux USA !!), Valerian n'est hélas pas la réussite que l'on pouvait espérer. Mais il n'est pas non plus la catastrophe décrite. 

 

Plombée par une dernière partie trop naïve et mal écrite, ainsi qu'une certaine trahison des personnages (les deux héros sont bien jeunes si on les compare à leurs homologues dessinés), le film de Luc Besson est cependant un enchantement visuel et sa première heure est absolument incroyable avec un va et vient à travers deux dimensions, ce qui occasionnent de superbes scènes d'action, très bien montées et filmées ! La première mission des deux héros, qui va déclencher le reste de l'histoire, tient la dragée haute à la production US et il est dommage qu'après un aussi bon départ, l'intensité baisse quelque peu et que des Deus ex in machina arrivent de manière aussi abruptes.

 

On sait que Besson rêvait depuis des années de ce film. Avant Léon, il avait écrit les prémices du 5e élément en s'inspirant de la BD culte de Mézières. Il aura donc attendu presque 30 ans pour mettre son rêve à l'écran. Et il n'aura pas choisi la facilité en adaptant (en partie) l'album L'ambassadeur des ombres. Dans cet album, sans doute l'un des meilleurs, apparait donc Alpha, la station spatiale géante et  quasiment toutes les scènes qui s'y passent, même si la conclusion est quelque peu différente. De même la station n'est pas originaire de la Terre (c'est même le contraire) et le "méchant" incarné par Clive Owen y connait un destin bien différent. Enfin, la planète sans nom est utilisée de manière différente. Mais en gros, la trame du scénario s'inspire énormément de cet album (que je vous recommande, une nouvelle édition venant d'ailleurs de sortir en lien avec le film).

 

Au niveau visuel, le cinéaste a mis le paquet. Et si on pouvait craindre une overdose d'images de synthèse, comme c'était le cas dans la bande annonce, elles se fondent en fait très bien dans le film, d'autant plus que l'animatronique et les maquillages spéciaux sont aussi beaucoup utilisés. Résultat : le foisonnement de la faune extraterrestre et les moindres recoins de la station sont superbes et participent à la réussite du film.

 

Réussite aussi la première partie du film quand Valerian et Laureline récupèrent le transmuteur dans la dimension black market ! Ce qui est amusant, c'est que certains personnages donnent l'impression de "piller" le 5e élément alors qu'au contraire, c'est bien la faune de Valerian qui a inspiré le film de 1997. En tout cas, ce premier acte est incroyablement bien rythmée et, ce qui peut étonner les novices, ne présentent pas les personnages. Besson a pris le risque de ne pas faire de  un film "origine", ce qui est quasiment inédit. Or, et cela explique peut être l'échec US, Valerian a beau être une oeuvre culte, elle n'est pas si connue du grand public. Même en France, la nouvelle génération connaît elle la BD ?

 

La partie sur la grande station cosmopolite vaut aussi le détour pour des scènes franchement réussies, que cela soit le numéro musical de Rihana (que j'ai trouvée très convaincant et bien rythmé) ou la quête de Laureline pour retrouver Valerian. Il est cependant à noter que dans L'ambassadeur des ombres, l'héroïne a une part bien plus importante que Valerian qui disparait pendant une bonne vingtaine de pages tandis que Laureline fait avancer l'intrigue. Pour le film, Besson n'a pas osé aller dans cette direction, ce qui est quelque peu dommage.

 

Si un film repose en grande partie sur ses acteurs, le duo Dane Dehan et Cara Delevingne s'en sort plutôt bien, même si, répétons le, ils sont plus jeunes que les personnages dessinés. Ce faisant, l'idée de les faire "flirter" n'apporte pas grand chose (dans les BDs, ils sont clairement en couple) même si on peut, à la rigueur, dire que cela apporte un peu de fraicheur. Mais cela rend Valerian quasiment immature, un trait de caractère qu'il n'a pas dans la bande dessinée. Quand à Laureline, si son côté "agressif" peut agacer, elle est aussi souvent comme cela dans la BD. Bref, si on peut dire que le duo est bien choisi et que leur jeu est plutôt bon, on peut quand même s'étonner que Besson se soit à ce point écarté du médium d'origine.

 

Au passage, le doublage de Laureline est raté. On a l'impression d'avoir un décalage permanent. Le film est assurément  à (re)voir en VO.

 

 

Reste le gros point noir à savoir un dernier acte trop mièvre et dont la tension est totalement absente. Pourtant, le mystère autour de la planète sans nom est bien amené, mais pourquoi le bras droit de Clive Owen (le méchant général dont la vilénie n'est amené, hélas, par aucun suspens) découvre les magouilles de son supérieur ? Pourquoi le final plutôt ésotérique de l'album est évacué au profit d'un discours cul cul la praline ? Enfin, alors que l'action était bien dosée depuis le début du film, bien filmée, bien montée, elle part alors dans tous les sens sans vraiment de logique. On critique souvent Besson pour ses fins (Léon, Le 5e élément, Le grand bleu même). Ici, cela se vérifie à nouveau : le cinéaste est doué pour mettre en place ses histoires, moins pour les finir.

 

Mais au final, on peut noter qu'il s'est donné les moyens de ses ambitions et, après tout, ce n'est pas si banal. En France, les gros budgets vont surtout aux adaptations de notre littérature (Germinal, en 1993, fut le film "le plus cher jamais tourné en France"), mais rarement à de la SF. Avec Valerian, Besson a réalisé un rêve d'enfant. Dommage que le public ne l'ait pas suivi complètement, cela va sans doute nos priver d'un 2e épisode. La Chine (où il a fait un excellent démarrage) permettra peut être de donner cette seconde chance.

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18 août 2017 5 18 /08 /août /2017 10:01
La planète des singes : suprématie (*****)

Le pitch : alors qu'il cherche un endroit plus sûr pour son peuple, César se voit confronté à un soldat fanatique qui ne vit désormais plus que pour exterminer les singes.

(Nota  : oui, je mets 5 * à Suprématie comme je l'ai fait pour Spiderman, car, même si les films sont très différents par leur traitement, leur sujet, leur cinématographie, ils sont, à mes yeux, deux représentants parfaits de leur style ! Les internautes qui me jugent pitoyable sont donc prévenus. Je ne me plie pas au politiquement correct ni aux diktats stupides de ceux qui veulent ranger le 7e art dans des cases...)

 

Matt Reeves conclut donc (provisoirement) le reboot/préquelle par un épisode sombre, âpre, chiche en action mais riche en réflexion et ouvre la voie au classique de 1968. Vendu comme un film de guerre par la bande annonce et son titre US, Suprématie est en fait l'aboutissement du destin de César qui, tel Moïse, guidera son peuple vers la terre promise sans pouvoir l'atteindre. 

 

En fait, la guerre est bien présente. Mais hormis au tout début du film (deux séquences d'affrontement entre les deux communautés, la première dans la forêt, la deuxième dans les grottes, les deux filmées de main de maître) et la conclusion du 3e acte (je n'en dis pas plus), la guerre se trouve plutôt dans l'esprit de César, tourmenté par ce qu'il a du faire à Koba. Le fantôme de celui-ci revient le hanter et le faire douter de sa détermination à co-exister avec les humains. Et quand la vengeance s'empare de lui, César va comprendre qu'il n'est pas si différent de Koba ni même de l'homme.

 

Ce qui est remarquable avec ce reboot/préquelle, c'est d'avoir gardé une qualité constante et de s'être ré-inventé à chaque film. A l'heure où chaque séquelle fait souvent du copier/coller du précédent, en augmentant la pyrotechnie , Suprématie ose aller dans le sens inverse et refuse la surenchère. 

 

Pourtant, Suprématie continue d'ébahir par sa technique incroyable. Les singes sont toujours criant de vérité (la palme revenant à Maurice) à tel point qu'on en vient à oublier que ce ne sont que des pixels habités par des acteurs talentueux. La prestation hallucinée de Woody Harrelson vient en contrepied de la pudeur des singes en général et de Andy Serkis en particulier. Car, tout comme Gary Goldman dans l'opus précédent, il fallait bien un homme pour présenter le versant le plus noir de l'humanité. ici, le colonel (allusion à peine déguisée à Apocalypse Now) est à la fois l'instrument de destruction des hommes et l'ultime espoir d'une humanité mourante, dépassée par sa création.

 

Cependant, Suprématie laisse filtrer quelques rayons lumineux. Le personnage de Nova est magnifique (la jeune actrice est vraiment très douée) et le singe "comique" permet tout de même quelque saillis amusantes, respiration nécessaire dans un métrage souvent étouffant. La longue partie où les singes se retrouvent sous la domination des hommes, piégés entre deux armés humaine et où César passe de la position de chef incontesté à un symbole christique est sans aucun doute la meilleure de toute la saga. Pourtant, elle ne comporte quasiment aucune scène "spectaculaire", mais de longs tunnels de dialogue, de regards appuyés entre César et le Colonel. Et à travers ces échanges, on devine ce qui amènera l'humanité à sa quasi extinction !

 

Noir, âpre, pessimiste dans sa description de la nature humaine, mais aussi simiesque - après tout, César en voulant assouvir sa vengeance ne fait qu'emprunter les traits les moins nobles de l'homme -, Suprématie ne cherche pas à caresser le spectateur dans le bon sens, ce qui explique sans doute sa relative contre-performance au BO (138 millions aux USA, 323 dans le monde entier, bien en dessous des autres films), mais répond à la logique de la série : il s'agit de faire le lien avec le film classique. Pourquoi l'homme a perdu son intelligence, sa voix ? pourquoi une telle haine des singes pour ce qui reste de l'humanité ? Pourquoi un tel recul technologique ?

La Fox s'est gardé une porte de sortie car à la fin de Suprématie reste une question en suspens : pourquoi une guerre nucléaire a-t-elle ravagé la planète ? Espérons qu'un 4e film nous en donnera le sens.

 

En tout cas, la réaction d'une spectatrice présente derrière moi au moment où César est blessé a montré que Matt Reeves et son équipe ont atteint leur but : quand le spectateur éprouve de la crainte pour un personnage qu'il sait au fond de lui n'être qu'un effet visuel, c'est qu'il a accepté de faire tomber la frontière entre fiction et réalité !

 

Suprématie est bel et bien le chef d'oeuvre que nous attendions. Et si la série doit s'arrêter là, alors la Fox n'aura pas à rougir du travail accompli depuis 6 ans !

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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 19:32
Spiderman Homecoming (*****)

Le pitch : revenu d'Allemagne après avoir aidé les Avengers, Peter Parker alias Spiderman a quelque peu de mal à se replonger dans sa vie de lycéen presque sans histoire.

 

Attention chef d'oeuvre !! Marvel vient tout simplement de nous offrir le meilleur film du MCU depuis Avengers ! Oui, Homecoming est encore meilleur que Civil War, surpasse Doctor Strange ou Ant-Man et offre une relecture parfaite ainsi qu'une mise à plat extraordinaire de l'univers du monte en l'air.

 

Vous pensez que j'exagère ? Vous lisez quelqu'un qui palpite aux aventures de l'homme araignée depuis 1978. 40 ans à m'enfiler du comics par milliers et à me passionner par Peter Parker qui, depuis les années 60, a toujours incarné à un moment ou à un autre l'alter ego de fiction qu'on aurait espéré être.

 

Homecoming est un cran au dessus de la trilogie de Sam Raimi et fait oublier sans aucun souci le reboot de 2012. En se refusant à décrire pour la 3e fois les origines du personnage (une phrase, point barre ! Rien sur l'oncle Ben), le film plonge directement le spectateur dans l'histoire. De toutes façons, on la connait toute ! Ceux qui n'ont pas lu le comics ont au moins vu les films, alors...

 

En fait, le script prend sa racine dans la période pré-civil war de Marvel, en 2006, quand Tony Stark avait pris Peter Parker sous son aile et lui avait offert un costume bourré de technologie avant de lui faire comprendre qu'il devait dévoiler son identité secrète ! On imagine le coup de tonnerre dans le monde du Comics ! Hélas, par un tour de passe-passe stupide,  Marvel a préféré rétropédaler et Spiderman est redevenu anonyme. Marvel Studio et Sony piochent donc dans cette partie de la BD, mais en ajoutant ce qui a toujours manqué au Spiderman de Raimi ou à celui de Webb : l'adolescence. 

 

Le coup de génie est là : Peter Parker est un gamin que tout émerveille, mais qui a l'arrogance de sa jeunesse. Après tout, n'a-t-il pas aidé le grand Tony Stark à contrarier les plans de Captain America ? De ce postulat, Homecoming montre donc un apprenti super héros qui va accumuler à la fois les gaffes et les sauvetages de haute volée ! Les 3 énormes scènes d'action qui ponctuent le film (Washington, le ferry de Staten Island - qui a rappelé de bien beaux souvenirs à votre serviteur, et le combat final contre le vautour) ne sont là que pour faire évoluer le personnage dans un script conçu en 3 actes : l'ascension, la chute, la rédemption.

 

Bien évidemment, il fallait un acteur à la hauteur ! Tom Holland est absolument parfait et incarne à merveille à la fois le monte en l'air et Peter Parker. Les qualités aperçues dans Civil War explosent ici et tout le film repose sur lui. Du coup son univers , bien remis au goût du jour (on passe de l'environnement wasp des 60's à une Liz Allen, un Flash et une MJ bien plus "métissé") s'articule également à merveille. Même le rajeunissement de Tante May (une bombasse , comme le dit l'un des personnages secondaires) passe finalement comme une lettre à la poste. Qui a dit qu'un Comics devait être gravé dans le marbre ?

 

Mais où l'intégration dans le MCU est le plus réussi n'est pas forcément la présence d'Iron Man (d'une logique imparable quand on y pense) , c'est bien les motivations de Victor Tooms, là aussi bien différent de son modèle dessiné. Le vautour au départ n'est qu'un entrepreneur frustré qui va trouver dans la technologie Chihauri une façon de mettre sa famille à l'abri du besoin. De ce fait, le film peut convoquer le Shocker ou le bricoleur sans perdre de temps là aussi avec les sempiternelles origines. Et quand le lien avec Parker se crée (une scène que personne n'attend !), l'histoire part dans une direction encore plus tragique. Fidèle à la traduction entreprise depuis le premier Iron Man, le vilain a une vraie épaisseur et n'est pas qu'un pauvre faire valoir. Michael Keaton endosse le rôle avec une jubilation évidente, lui qui fut un Batman exceptionnel ! Il est clair qu'il apprécie d'être de l'autre côté de la barrière. Et comme la ré-interprétation de son costume est géniale, on espère bien entendu que le vautour reviendra dans le MCU.

 

Homecoming retrouve donc à la fois la naïveté du film de Sam Raimi (là où le reboot de Marc Webb cherchait à trop lier tous les personnages) et la complexité du MCU (intervention hilarante de Captain America, et pas seulement à la toute fin du film). Porté par une équipe d'acteurs épatante et un environnement riche, SpiderMan homecoming est donc un sommet de Marvel Studio. Ceux qui ont estimé avoir vu un film pour gamin (ce qu'il est vu que même les petits garçons ou les petites filles peuvent le voit sans problème) ont tort ! Il s'adresse à tous, aux enfants, aux ados, aux adultes qui ont su gardé cette étincelle et cette foi dans le comics book ! 

 

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15 juillet 2017 6 15 /07 /juillet /2017 15:59
Transformers 5 (****)

Le pitch : alors que les Transformers et les humains qui les aident sur Terre sont traqués par le gouvernement, Optimus Prime se retrouve face à un cruel dilemme.  Dans le même temps, Cade Yager va accéder à des pans entiers de l'histoire des robots géants...

 

5e épisode d'une franchise qui, à mon humble avis, ne s'essouffle absolument pas , The last Knight reprend l'histoire quelques années après la fin ouverte de L'âge de l'extinction, continuant à approfondir la mythologie et établissant encore plus Michael Bay comme l'un des plus grands réalisateurs de notre époque.

 

Je sais que j'en indispose quelques un en disant ceci, mais je suis un fan absolu du cinéma de Bay et ceci depuis Bad Boys. Le sieur possède un talent inné pour assembler les images les plus complexes, composer des scènes d'actions délirantes (à cet égard, le dernier acte du film est absolument époustouflant) sans jamais se prendre au sérieux vraiment ! On pourrait lui reprocher son humour parfois lourd (ici, une scène de dialogue à double sens entre Yager et la nouvelle héroïne absolument hilarante) ou sa propension à passer trop brutalement d'une ambiance à une autre. Mais quel autre réalisateur maîtrise à ce point son médium ? Ils se comptent sur les doigts de la main : Scott, Nolan, Fincher, McTierman, Spielberg, Cameron et quelques autres. Mais Bay possède un style encore différent, fait de frimes et de modestie à la fois ! Car qui peut abuser de ralenti sur les superbes carrosseries de ces engins (non, je ne parle pas de ces héroïnes, même s'il y a peu de cinéaste pour filmer aussi bien les femmes) tout en composant des plans absolument magnifiques des endroits les plus inattendus comme la casse où se sont réfugiés Yager Et Blumblebee ?

 

Le cinéaste n'a absolument rien perdu de sa maestria et chacun des "petits" films qu'il réalise entre chaque blockbusters (No pain no gain, 13 hours) lui permet d'expérimenter ce qu'il fera en  grand sur un Transformers. Ici, ce sont clairement les vues aériennes qui ont bénéficié du travail qu'il avait tenté (et réussi) sur 13 hours. Mais ce qui m'étonne toujours, c'est que les énormes scènes d'action ont l'air d'avoir été facile à filmer,  que n'importe qui peut faire de même. Là est le secret  de Michael Bay : faire croire qu'un long métrage est à la porté de n'importe qui ! Or, il est évident que derrière chaque plan, chaque scène se cache un travail énorme, des milliers d'heures dont le seul but est d'offrir aux spectateurs la meilleur des images possibles. 

 

A l'instar des grands artistes de la Renaissance, ceux qui touchaient à tout avec un égal talent, Michael Bay domine de la tête et des épaules le 7e art actuel. S'il avait vécu à Florence lors du Quattrocento, Bay aurait ridiculisé ses contemporains et les peintures de Santa Maria del Fiore seraient encore plus grandiose.

 

Mais quid de l'histoire ? La critique se focalise souvent sur les scripts des Transformers, oubliant que ce sont des histoires destinés à tous. Transformers 5 ne déroge pas à la règle et il est évident qu'on n'y trouvera pas la profondeur d'un Interstellar ou la majesté d'un Exodus. Cependant, et je m'inscris en faux face à ceux qui accusent le maestro de bâcler l'aspect de ses histoires, c'est que comme pour le reste de la saga, le scénario n'est pas simpliste, mais reprend  des éléments de la série animée tout en accentuant la mythologie des Autobots et des Decepticon. Car Bay ne se moque jamais de ses robots, au contraire ! Pour lui, ce sont de véritables personnages, les humains ne faisant que passer.

 

Commençant par une formidable bataille médiévale (bourrée d'anachronismes, mais qu'importe), l'histoire fait un bon de plusieurs siècles , y compris après les évènements du quatrième film. Il est évident qu'il manque quelques éléments (pourquoi Yaeger est devenu un tel paria , même si l'opus 4 donnait quelques éléments ? ), mais rapidement on plonge dans cette nouvelle aventure avec délice ! En changeant de continent une nouvelle fois, (l'Europe après l'Asie), le scénario permet de jongler avec certains de nos mythes fondateurs (le roi Arthur, Stonehenge) et son aspect carte postale, notamment à Oxford, permet également à Bay d'étaler sa maîtrise de la belle image. Je n'ose imaginer la puissance des documentaires qu'il réaliserait si on lui en donnait les moyens !! Alors, bien sûr, ceux qui connaissent la ville universitaire Oxford s'étonneront de voir que l'héroïne (une prof d'université comme j'en ai rarement vu durant mes études) passe de Magadelene Collège au musée d'histoire naturelle d'Oxford, distant de plusieurs kilomètres, en passant une porte, mais qu'importe là aussi. Là n'est pas le propos.

 

En redéfinissant le rôle de chacun, y  compris celui d'Optimus Prime, curieusement absent d'une énorme partie du film, le script cherche à ne pas se répéter tout en reprenant des personnages qui n'étaient pas présent dans l'opus 4. En fait, The last Knight est le parfait lien entre les deux trilogies (la fin ouverte laisse espérer une fin apocalyptique) et tant pis pour ceux que Transformers insupportent, estimant que le script mélange tout et n'importe quoi, réécrit l'histoire avec de gros sabots et part dans tous les sens. 

 

En fait, la saga a toujours procédé ainsi. La mission lunaire Apollo 11, l'extinction des dinosaures, la construction des pyramides... Toute l'histoire humaine est jalonnée par les actions des Transformers. Cela vaut bien toutes les théories du complot dont on nous gave depuis des années. 

 

Alors, oui, Michael Bay ne fait pas toujours dans la subtilité, use et abuse d'artifices clipesque, filme ses héroïnes très souvent en contre-plongée afin de mettre en valeur leurs atouts physiques et malmène ses héros, n'hésitant à exagérer leur côté beauf ! Sans doute tout ceci est à son image (il suffit de l'écouter pour se rendre compte que sa culture est prodigieuse), mais on ne peut pas lui ôter ceci : il a le don de prendre le meilleur de n'importe quelle histoire et de la transcender sur un écran géant. Et tant pis si Anthony Hopkins dit n'avoir rien compris à l'histoire (ce que je ne crois absolument pas), depuis combien de temps n'a-t-il pas été mis à ce point en valeur ? De même  la plastique de Mark Wahlberg !!

 

En fait, Bay est né pour faire du cinéma. Mieux encore, le cinéma était fait pour Bay, comme la peinture le fut pour De Vinci ou la sculpture pour Michel-Ange !

 

Transformers 5 n'est qu'une étape supplémentaire dans une filmographie démentielle commencée il y a 22 ans et qu'on espère admirer pendant encore longtemps !

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13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 06:31
Les gardiens de la Galaxie 2 (****)

Le pitch : Alors qu'ils viennent d'échapper à une race belliqueuse à qui Rocket a volé des objets inestimables, les gardiens de la galaxie sont sauvés par un étrange individu qui se prétend être le père de Star-Lord.

 

Le premier Gardiens de la galaxie avait été une énorme surprise et un pari sacrement culotté ! Imposer des personnages très peu connus (une série éponyme dans les années 70, quelques mini-séries dans les décennies suivantes) au sein du MCU et au grand public tout en mixant SF colorée et humour, c'était très loin d'être gagné. D'autant plus que Chris Pratt était loin d'être connu (depuis il a joué dans Passengers et Jurassic World, ce qui a assis son statut de star) et que le réalisateur James Gunn n'avait vu aucun de 3 premiers films dépasser les 5 millions de dollars de recette !

 

Pourtant, en 2014, un vent frais soufflait dans les salles et les aventures de Star-Lord s'imposèrent dans les salles du monde entier, saluées par la critique et le public.

 

Il était donc logique que les gardiens reviennent. Et comme souvent, Marvel a appliqué la classique maxime des séquelles : plus fort, plus grand, plus haut.

 

Plus de chansons pop, plus d'actions déjantées, plus de bon mots de Rocket, plus d'humour (et plus de budget, passant de 170 à 200 millions), ce volume 2 fait donc dans le "plus".

 

Pour autant, est-il à la hauteur du premier opus. Pas tout à fait en raison d'une inexplicable chute d'intensité à la moitié du film, alors que le métrage démarrait sur les chapeaux de roue  enchaînant une baston phénoménale avec une créature visqueuse puis une bataille spatiale extraordinaire. Quand Star-Lord et ses compagnons atterrissent sur Ego (je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'histoire). Malgré un visuel extraordinaire et des personnages inventifs (le père de Star Lord, joué par un Kurt Russel qui prend un main plaisir à s'incruster dans les franchises, la nouvelle venue Mantis et même un caméo très sympa de Stallone), le scénario va quelque peu patiner, n'étalant que de rares enjeux, avant de repartir dans le dernier acte et atteindre, enfin, les sommets du premier film.

 

Cependant, on ne peut pas dire que James Gunn (qui a également écrit le scénario) se soit reposer sur la facilité. Il aurait pu mettre plus de scènes avec Bébé Groot (irrésistible voleur de scène) ou se contenter de décalquer le premier opus. Au contraire, en confrontant Star-Lord à son père, il fait évoluer ses personnages tranquillement, de manière presque douce. La notion de famille est d'ailleurs très importante dans le film. A la différence des 4 fantastiques par exemple (même si point a toujours été très mal traités dans les films), les gardiens sont une famille recomposée, où chacun se cherche un entourage après avoir perdu le sien. Star Lord rencontre enfin son père, Gamora cherche à se rapprocher de sa soeur mais refuse d'avouer les sentiments qu'elle a pour Peter Quill,  Drax cherche à surmonter la perte de sa femme et de sa fille, et Yun-du, le ravageur qui a "adopté" Star Lord (toujours joué par Michael Roocker, qui retrouve donc Stallone 24 ans après Cliffhanger) se sent quelque peu trahi par son "fils" adoptif.

 

Vu sous cette angle, on aborde le volume 2 comme une nouvelle étape dans la vie des gardiens, et non pas une succession de scènes d'action échevelée comme souvent les séquelles en proposent ! Et comme l'alchimie entre les acteurs est excellente, que l'ajout des nouveaux personnages se fait de manière naturelle (la "romance" naissance entre Drax et Mantis) , c'est avec un vrai plaisir que l'on voit évoluer l'équipe.

 

Visuellement, le film est tout aussi coloré que le premier, inventif et bourré de décors extraordinaires. La démesure est le maître mot et ferait presque passer Le 5e élément pour un modèle de sobriété. Cependant, le script n'abuse pas de nouvelles planètes et prend le temps d'explorer chaque nouvel univers, Ego se taillant la part du lion. Certes, l'abus d'écrans verts se fait parfois sentir et les lois de la physique en prennent un sacré coup, mais l'inventivité du film est indéniable, cherchant toujours à surprendre et ne se complaisant pas dans la facilité. Que cela soit les extra-terrestres (dont l'un joué par Rob Zombie en personne), les vaisseaux, les objets, tout est surprenant, riche, inventif, bien plus d'ailleurs (et c'est une chose rare dans l'adaptation de comics) que dans les pages dessinées par les artistes de Marvel.

 

Enfin, l'humour est omniprésent, passant surtout par les dialogues (étonnamment, Drax se taille la part du lion, Rocket étant quelque peu en retrait sur une partie du film) et les situations incongrues, ce qui n'empêche pas une certaine gravité. Mais jamais le film ne tombe  dans la sinistrose.

 

Au niveau de l'intégration du MCU, il faudra être très très rapide pour apercevoir que, lors d'un saut dans l'hyper-espace, Rocket et Yun-Du passent au dessus de la planète où se battent Hulk et Thor (me semble-t-il) ! Howard le canard fait également une apparition, tandis que Stan Lee s'offrent deux scènes, en pleine discussion avec les Gardiens, ces êtres omnipotents qui observent l'univers sans jamais intervenir (enfin, sauf dans plusieurs épisodes cultes des Fantastic four). Les traditionnelles scènes post-génériques sont présentes, mais une seule présente celui qui pourrait être le personnage clé des Gardiens de la galaxie volume 3 : Adam, un être supérieur apparu lui aussi dans Fantastic Four.

 

Mais entre temps, nous aurons eu Spider-Man Housecoming, Thor 3 et surtout Avengers : la guerre de l'infinité !

 

Pour le moment, savourons ce délirant métrage à sa juste valeur qu'est Les gardiens de la galaxie Volume 2 !

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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 07:21
Inferno (****)

Le pitch : Alors qu’il se réveille à Florence, sans aucun souvenir des dernières 48 heures, Robert Langdon se retrouve mêlé à une menace de pandémie mondiale et doit fuir avec une mystérieuse jeune femme.

 

Après la réussite d’Anges et démons et le très bon Da Vinci Code, on attendait avec un interêt certain la 3e adaptation des aventures du héros créé par Dan Brown. Mais si le très complexe Le Symbole perdu (qui se déroule sur le sol américain et prend comme décor la franc-maçonnerie) est passé à la trappe, l’excellent Inferno se voit donc adapté pour le cinéma avec le même équipe devant et derrière la caméra.

 

Cependant, malgré le soin apporté à cette adaptation, l’ajout de quelques guest stars de prestige (comme notre Omar Sy national), force est de constater que Inferno - le film se révèle inférieur à Inferno - le roman. La faute à une intrigue qui cherche à condenser trop de choses (le livre fourmille de détails érudits, de lieux magiques à explorer et de pistes secondaires) et ajoute une romance entre Langdon et la directrice de l’OMS qui ne sert pas à grand chose.

 

De ce fait, on a parfois l’impression d’assister à un défilé dans des cartes postales alors que dans le livre, les lieux évoqués font tous avancer l’histoire. Il est clair qu’adapter en film un roman aussi foisonnant et complexe, s’adressant tout autant à l’amateur de thriller qu’à l’amateur d’histoire de l’art est une gageure. Peut être qu’une mini-série aurait été plus judicieuse.

 

Cela étant dit, les critiques qui se sont abattues sur le film ont quelque chose de très exagéré. Car d’une part, le rythme ne faiblit pas et l’intrigue remplit parfaitement son but : divertir. Et d’autre part, le film a tout de même gardé une bonne partie des sites visitées (à Florence surtout, Venise et Istanbul voyant leur « présence » à l’écran nettement réduite) ainsi que ce qui tourne autour de Dante. Car Inferno traite autant d’une pandémie à venir, même si, ici, elle n’aura pas l’impact dramatique du roman, que de l’oeuvre géniale de l’auteur de La divine comédie.

 

La mise en scène de Ron Howard se veut également très différente de celles de Da Vinci Code ou Anges et démons. Elle est plus expérimentale, notamment dans les visions de Langdon, ces tentatives de retrouver la mémoire et l’évocation de la pandémie, plutôt effrayante. Les scènes d’actions sont également très bien emballées, le bagage technique du cinéaste permettant une lisibilité parfaite et un suspens constant, même pour qui a lu le livre.

 

Au niveau forme donc, rien à dire ! Tom Hanks est toujours aussi convaincant dans le rôle de ce professeur d’Harvard plongé malgré lui dans des aventures qui le dépassent et le reste du casting est au diapason. Mais, on regrettera que les modifications et les simplifications de l’intrigue réduisent certains personnages à l’état de silhouette. Omar Sy voit son personnage sacrifié sans que cela ne fasse avancer l’histoire.

 

A l’inverse, Sienna, interprétée par Félicity Jones (Rogue One) est extrêmement bien cerné. En fait, on sent que le script s’est focalisé sur l’essentiel du roman, mais a laissé un peu trop dans l’ombre les arrières plans, ce qui est bien dommage car on perd en profondeur, ce que Anges et Démons avait parfaitement réussi. C’est d’ailleurs étonnant car David Koep qui a rédigé le scénario nous a habitué à plus de rigueur.

 

Adapter un livre de Dan Brown n’est pas chose facile. L’écrivain se fait fort de divertir son lecteur tout en le faisant voyager et en l’instruisant. Les références culturelles sont nombreuses et Inferno  n’en reprend qu’une partie, ce qui ne peut que décevoir les lecteurs. 

 

Mais en l’état, en faisant abstraction du livre, Inferno est un bon thriller, élégant, érudit et très bien mis en scène. Et si son score US est extrêmement décevant (34 millions seulement), son score mondial de 220 millions a largement permis de rembourser les 75 de budget. L’avenir de Langdon au cinéma est sans doute compromis, mais la « trilogie » offerte par Tom Hanks et Ron Howard n’a pas à rougir et les critiques reçues sont, à mes yeux, illégitimes.

 
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18 mai 2017 4 18 /05 /mai /2017 20:10
Alien Covenant (**** 1/2*)

 

Le pitch : alors qu’il fait route afin d’établir une colonie humaine sur une planète lointaine, le vaisseau Covenant capte un signal mystérieux qui va l’amener à se dérouter.

 

Dit comme cela, on pourrait penser à une redite du tout premier Alien. Mais Alien : Covenant est bien plus que cela, une relecture complète et radicale du mythe créé par Giger, Scott et Dan O’Banon il y a 38 ans et un pont entre Prometheus et la saga originel.

 

Le mauvais accueil critique de Prometheus reste pour moi inexplicable. En revenant à la science fiction 30 ans après Blade Runner, Scott montrait qu’il n’avait rien perdu de sa capacité incroyable à sculpter des images, à jouer avec la lumière et à ne pas se contenter du minimum. Fort d’un scénario à tiroir sacrément audacieux (même si certaines pistes auraient gagné à être explorées plus avant), il entraînait le spectateur dans un ambitieux voyage à la recherche de nos origines, tout en  semant les graines de Covenant, à savoir les fameux xénomorphes sanguinaires.

 

Covenant débute donc 10 ans après la disparition de l’expédition d’Elisabeth Shaw. L’exploration humaine de la galaxie a continué et s’apprête à franchir un pas décisif en établissant une colonie de plusieurs milliers de personnes. Le début du film est donc tout à fait classique, même si la toute première scène explique déjà comment le personnage de David va évoluer quand on le retrouvera dans le 2e acte. 

 

Le spectateur pourra même se demander durant une petite demie-heure si on ne lui refait pas le coup du Réveil de la force, à savoir le remake déguisé d’un épisode populaire, rempli de clins d’oeil pour les fans les plus assidus. Mais dès que les survivants se retrouvent coincés au sol avec David, l’androïde du Prometheus qui était parti avec Elisabeth Shaw pour rejoindre la planète des ingénieurs, Covenant prend alors un virage inattendu et va alors s’apparenter à un rollercoaster géant et sanglant. Car, si beaucoup de réalisateurs s’assagissent avec le temps, Scott au contraire a décidé de ne pas se censurer ! Les scènes avec les Aliens sont donc brutales, éclaboussent de sang les décors. L’une d’elles se permet même de rendre hommage à Psychose avec une certaine ironie. 

 

Si l’on en croit les acteurs, Scott n’a pas cédé au 100% numérique et une bonne partie des Aliens sont des créatures animatroniques. Sa technique hors-pair fait le reste et donne un métrage irréprochable d’un point de vue de sa construction. Que cela soit les décors naturels de la Nouvelle Zélande, incroyablement bien captés et filmés ou la cité des ingénieurs, devenue une nécropole sinistre, il exploite totalement le matériel mis à sa disposition et y fait subir tous les outrages à des personnages complètement dépassés. En fait, seul David sait réellement ce qu’il se passe et seul lui a un plan. Michael Fassenber montre une fois de plus l’étendue de son talent, avec un double rôle (il joue également Walter, l’androïde du Covenant). L’attitude de David, que je ne déflorerais pas ici, explique également pourquoi la  compagnie avait caché à l’équipage du Nostromo la présence d’un androïde sous les traits de Ash.

 

Pourvu d’une logique implacable, David est le véritable « héros » de Covenant, même si Katherine Waterston (qui fut la maîtresse éconduite par Steve Jobs dans le film de Danny Boyle et qui retrouve donc ici l’acteur principal) sera son pendant féminin et reflet de la Ripley des 4 premiers films. Armé de sa volonté de récupérer « sa » saga (on sait que s’il apprécie Aliens, Scott n’a guère aimé les films de Finsher et Jeunet, sans parler des crossovers Aliens Vs Predator), le réalisateur continue donc son plan qui consiste à répondre  à une interrogation : qui est le Space Jockey du premier film ? Les critiques ne l’atteignent visiblement pas et il reste sur la lancée de Prometheus : bâtir une vaste saga de science fiction sans se soucier des désirs de certains fans qui se sentent dépossédés par le créateur.

 

Le constat culotté de l’origine des Aliens, le retournement final (prévisible mais bien amené) et les derniers plans ne laissent évidemment aucun doute au fait qu’il manque encore un chainon pour aboutir au carnage du Nostromo. Mais en l’état, le duo Prometheus-Covenant est un véritable oasis de fraîcheur et d’intelligence dans un monde cinématographique qui a bien du mal à sortir des recettes convenues ou à prendre le spectateur à rebrousse-poil, de peur de le gêner.

 

Les critiques envers Covenant me semblent tout aussi incompréhensibles que celles envers Prometheus. Car, on peut ne pas apprécier la direction que veut faire prendre Scott à ses créatures (après tout, l'art de la préquelle est affaire d'équilibre et Lucas en sait quelque chose, lui qui s'est fait descendre en ne virant pas d'un iota de son idée), mais on ne peut lui dénier le fait d’avoir fait une oeuvre superbe graphiquement, de ne s’être pas censuré et de montrer la créature sous tous ses stades, aidé en cela par un scénario diabolique. Le réalisateur de Gladiateur n’est jamais tombé dans la facilité. Pourquoi le ferait-il à presque 80 ans ?

 

Mine de rien, son oeuvre totale, commencé au cinéma en 1977 avec Les duellistes le pose comme l’un des plus grands cinéastes de l’histoire du médium. Son exigence, son sens de l’image, sa volonté de ne reculer devant aucun défi transparaissent encore plus avec Covenant. Et maintenant qu’il s’est trouvé un nouvel acteur avec qui partagé ses visions, nul doute que la suite de la saga, qu’il entend continuer très vite, emmènera le spectateur vers toujours plus de terreur !

 
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Présentation

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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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