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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 18:43
La triomphale sortie d'Oss 117, Rio ne répond plus me permet de republier sur cette plateforme la chronique du DVD du premier Opus !! Enjoy !!

La parodie est un genre qui, finalement est assez rare en France. Attention, quand je parle de parodie , j'entends les films qui respectent ceux dont ils se moquent. Ici, Michel Hazanavicus rend hommage aux films français des 60's, où les réalisateurs tentaient de "singer" les 007 mais avec nettement moins de moyens. Au final, OSS 117 est à la fois respectueux , reprenant les moyens techniques et les méthodes de tournages de l'époque (rétro projection , maquettes approximatives, bagarres à coup de machettes..) et drôle. Les dialogues , souvent fort culottés , font mouche à chaque fois. Les gags récurrents, comme celui des poules, sont de plus en plus hilarants au fur et à mesure du film. Mais surtout, Dujardin est OSS 117. Autant l'acteur me laisse de marbre dans Un gars, une fille , autant j'ai détesté Brice de Nice, autant là , il m'a bluffé. S'inspirant visiblement du Belmondo de la très grande époque (le film fait parfois penser au Magnifique, d'ailleurs) , Dujardin joue à merveille le décalage entre le crétin qui ne comprend rien à rien (son colonialisme limite raciste, son manque total de lucidité) et le bel héros qui, par hasard, parvient à ses fins. 

Un exemple : 117 se bat dans sa chambre d'hôtel mais prend le temps de remettre sa cravate en disant "J'aime me battre" . Le décalage crée instantanément un aspect comique qui marche à chaque fois. 

Le scénario n'est qu'accessoire et permet aux acteurs de s'en donner à coeur joie, parfois aux détriments du spectateur, mais le plus souvent  , c'est contagieux. La bonne humeur est là, ce qui est l'essentiel et du coup le film est vraiment une comédie, pas un prétexte.
Le DVD

Excellente image , qui du coup , ne cache rien de l'approximation voulue des trucages mais qui étonne par son étalonnage des couleurs chaudes de l'Égypte. Le son n'est pas en reste, servie par une excellente musique et une bonne répartition des effets sonores. Cela dit , on n'est pas non plus dans un gros spectacle d'action avec un tas d'explosion. Ce sont plutôt les petits bruits qui sont bien rendus (comme le caquètement des poules par exemple !!)

Les bonus

Pour une édition simple, on est agréablement surpris et servi. Le commentaire audio du réalisateur et de Dujardin est agréable, suffisamment accrocheur et bien rythmé. On regrettera juste que les deux compères se contentent parfois de paraphraser l'image.
Le making of est assez court mais donne à la fois une bonne idée du tournage (rigolade à tous les étages) mais surtout du soin effectué pour respecter les ambiances des films des années 50. Hormis un écran vert pour la scène où Oss 117 manque de se noyer au milieu d'une foret de squelette, tout a été fait comme il y a 50 ans : rétro-projection, mouvements de caméra limités, écran large et couleurs digne du meilleur technicolor. Le reportage insiste aussi sur l'aspect international du casting comme à la grande époque des coproductions franco-italo-espano-allemande où des acteurs de tous les pays se retrouvaient dans des séries B bien troussées. C'est rapide mais bien vu. Et à la limite, c'est mieux que tous ces lonnnnngggggs making of sans commentaires, où l'on voit des acteurs s'ennuyer.

Les scènes coupées n'en sont vraiment que 3 (dont une hilarante où Oss 117 éteint , allume, eteint , allume la lumière de sa chambre en faisant cot cot codec !!) . Les autres sont en fait des scènes alternatives , plus longues ou montés différemment.

Le bêtisier , c'est souvent quitte ou double. Ici , c'est double : franchement poilant !!

Autre bonus absolument kitch : des actualités de 1955 (avec le vrai René Cotty), du temps où la France avait encore l'impression d'être une grande puissance. C'était avant la guerre d'Algérie, la tontonmania, la star'ac et toutes les calamités qui ont miné notre pays. 

Les traditionnels bande-annonces sont présentes : toutes sont bien fichues et surtout dans l'air du film. Mais le clou est la bande annonce du premier film de OSS 117 réalisé par Hunebelle, Furia Bahia pour Oss 117 avec Frédérick Stafford . Franchement, on se demande si c'est vraiment OSS 117 version 2006 la parodie ? Le film de 65 accumule des montagnes de décors foireux, de bagarres bidons, d'interprètes totalement à contre courant (mention spécial pour Mylène Demongeot) ... HI-LA-RANT !! Et dire qu'il y en a eu 5 autres dans le même style !!
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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 18:51

Ayant déjà chroniqué le film, je m'intéresse ici au DVD Bonus du dernier (en vidéo s'entend) Ridley Scott. Comme d'habitude, le réalisateur nous offre un disque passionnant !!

NB : je m'occuperai de la version longue prochainement .

 

Le premier documentaire s’intéresse au vrai Franck Lucas et au vrai Ritchie. Durant 20 minutes, on peut voir les deux protagonistes de l’histoire raconter comment ils ont vécu à cette époque. Et le constat fait un peu froid dans le dos : Lucas ne regrette rien de ses actes, des ventes de drogue, des meurtres. Il en parle comme un chef d’entreprise qui raconterait ses débuts. Assez édifiant et troublant. D’autant que Scott ou Washington ont du mal à cacher leur attirance pour cet homme. L’image que renvoie le documentaire est celui d’un vieil homme dans sa chaise roulante, mais la détermination qui se lit dans ses yeux est terrifiante.
Pour Ritchie, le constat est plus simple : le vrai est à l’image de son personnage, à la fois sympa et un peu naïf, mais avec un grand sens de la justice. C’est sans doute pour cela que les deux hommes sont devenus si proches, malgré les horreurs que l’un d’entre eux a commises.

Ensuite, on se focalise sur le film lu- même. Et l’on reste dans la tradition Ridley Scott classique, c’est-à-dire des reportages clairs, fouillés, laissant la parole à tous mais mettant la langue de bois dehors.

Un premier module s’intéresse déjà aux costumes. Car American Gangster est un film d’époque. Certes récente mais les années 70 font déjà partie de l’histoire. Le boulot de décoration et d’habillage des acteurs est tout aussi complexe que pour la Rome Antique ou les Croisades. La costumière de Scott, avec qui il travaille depuis des années, rend très bien justice à ses créations et à son travail. Comme elle le dit si bien, même si elle n’a pas connu le Harlem des 70’s, elle doit lui rendre un hommage parfait !! On découvre avec un certain effarement que le costume en Chinchilla que portait Lucas lors du combat de boxe avait coûté, à l ‘époque, 125 000 $ !! C’est ce que je gagne en 6 ans !! Ce module est court (10 minutes) mais il rend parfaitement hommage au travail des équipes de décorations.

Le deuxième va plus loin au niveau de la production , en en détaillant les affres (le tournage fut arrêté avant que le producteur ne décide de continuer avec Scott) et les difficultés, notamment au niveau des extérieurs. Le New York des 70’s n’existe plus mais Scott a voulu tourner le plus possible en décor naturel. Passé quelques compliments obligés, le reportage rend bien compte de la méthode de travail du réalisateur : tout prévoir, tout préparer, tout contrôler pour que le jour du tournage, quand les 3 caméras minimums sont prêtes, il puisse se consacrer à engranger le maximum de plans. Scott n’est pas un panier percé et il est clair ici qu’il entend maximiser son budget à l’écran. L’exemple de la Thaïlande est symptomatique : l’équipe n’a eu qu’à y passer 6 jours pour tourner toutes les scènes, ce qui n’a pas empêché un énorme travail de décoration pour recréer là aussi les 70’s. Quelques images de tournage montrent bien que rien n’ait laissé au hasard, mais que de cette rigueur toute militaire se dégage une fluidité qui semble propre au cinéma-vérité . 20 minutes d’une grande clarté qui donne un aperçu très fidèle du travail de Scott.

On passe ensuite à la reconstitution de combat entre Mohamed Ali et Joe Frazier où l’on a la surprise de voir qu’une partie du public était constituée de mannequins gonflables. Le reportage s’intéresse aussi aux sosies nécessaires pour recréer cette soirée mais aussi au rôle charnière de cette scène : c’est parce qu’il a voulu apparaître en pleine lumière que Lucas se fait repérer par la police. Scott en profite pour remettre les pendules à l’heure sur le rôle du vrai gangster, qui venait régulièrement sur le tournage et qui entendit un jour donner quelques conseils au réalisateur. Scott l’envoya poliment balader.

Enfin, le dernier module donne un petit aperçu sur la musique et le montage. La musique elle-même se décompose en deux parties avec la création de chansons d’époque, c’est-à-dire des titres composés en 2007 mais enregistrés comme en 70, sur de vieux magnétos 16 pistes, et la musique orchestrale proprement dite. Le montage est un peu expédié car le quart d’heure du module s’axe beaucoup plus sur la musique.

La deuxième partie de ce DVD bonus s’intitule Les dossiers. Elle consiste en 3 reportages quasi bruts. Le premier montre la relecture du scénario avec Scott, le vrai Ritchie et le scénariste Steven Zaillan. On peut voir comment les deux hommes de spectacle intègrent les idées de celui qui a vraiment vécu cette histoire. Accessoirement, Scott donne quelques clés sur la scène du combat de boxe. Si, d’un point de vue visuel, ce module est filmé platement, il donne beaucoup sur la façon qu’a Scott de tout prévoir en amont.

Cette volonté d’aller au bout des choses est présente de manière plus précise encore dans le 2e  module où Scott se demande comment filmer le test de pureté de l’héroïne, en compagnie d’un accessoiriste et d’un policier. La scène doit durer une vingtaine de seconde, mais le réalisateur veut la rendre à la fois réaliste et excitante.

Enfin, un bref aperçu sur le tournage de la scène de la descente dans le labo où les sbires de Lucas préparent l’héroïne montre à la fois un Scott qui veille absolument à tout, qui est omniprésent et un Crowe qui en profite pour faire quelques allusions à Gladiator. Ce module prolonge quelque peu la partie du making of sur le tournage du film : préparation militaire, tournage à plusieurs caméras, aucune place pour le hasard. Il n’y a rien à dire, Scott est vraiment un type carré, pro et un artisan sérieux.

Ces trois modules sont passionnants car ne bénéficiant d’aucun recul : c’est réellement le travail à l’état brut et le cinéma qui se crée sous vos yeux !!

Enfin, deux scènes coupées complètent le disque : la première est une ouverture alternative, très graphique et qui a plus d’impact que celle actuelle, mais qui donne une image plus négative de Lucas. La deuxième se passe durant le mariage de Lucas. Elle n’apporte rien à l’histoire.

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 08:48
Ce fut ma première chronique DVD !! Car ce fut le premier vrai collector que je m'offris !! Me l'étant de nouveau regardé il y a deux jours, autant vous refaire partager mon avis !!

En 1999 sortait le film coup de poing de David Fincher. Fight Club est une expérience mémorable, un plongeon visuel sans précédent au coeur de la folie et de l'anarchie. Bien plus subversif que l'on a voulu le faire croire (la cible est tout de même la société de consommation, monstre invisible et pourtant bien présent) et surtout d'une inventivité à toute épreuve , Fight Club a été victime d'un échec en salle tout à fait compréhensible.
Après tout, qui a réellement envie d'avouer qu'il ne fait absolument rien pour échapper à la mainmise de la société actuelle. Le politiquement correct et la realpolitik ont pris le pouvoir. Finsher en ait conscient et il plonge les deux héros dans un tourbillon d'idées (certaines à peine esquissées de manière tout à fait volontaire) et dans des changements de direction fréquents. Dans Fight Club rien n'est stable et la seule constante du film est la voix off . Diable de film donc ! Passionnant, parfois irritant mais d'une intensité incroyable. Et ça même si le coup de théâtre final (intervenant tout de même 20 minutes avant la fin) n'a pas la rigueur de Sixième sens ou Incassable. La scène de la voiture est franchement irréaliste voire totalement impossible mais qu'importe , le sujet n'est pas là.

Le DVD se présente sous la forme d'un coffret cartonné superbe : un blister permet de protéger un triptyque qui contient les 2 disques sérigraphiés et un livret reprenant la genèse du film ainsi que les critiques les plus incendiaires. D'entrée, l'objet est beau.

Le disque 1 contient le film en français ou en anglais, en Dolby Digital , ainsi que les sous titres. Hélas, impossible de changer de langue en cours de vision. Sur ce disque est également présent le commentaire audio de Finsher, Pitt ,Norton et Boham Carter , commentaire qui peut être sous-titré. Le commentaire est un peu fourre-tout mais diablement instructif, assez rigolo, et se justifie pour une fois. Car malgré plusieurs visions c'est utile d'avoir l'avis de ceux qui ont fait le film. Cela permet de comparer sa vision et sa compréhension avec celle des créateurs. La copie est très belle et les nombreux effets du film sont bien répartis . Bref rien à redire.

Le disque 2 contient les suppléments. A l'image du film , c'est un vrai fourre tout d'idées démentes mais parfois agaçantes. Une première partie contient les notes de productions en anglais. Serait-ce trop demander de traduire , tout le monde n'est pas angliciste ? Mais bon, l'écrit permet quand même de lire voire de consulter un dictionnaire. La même chose répète avec une très bonne interview d'Ed Norton. Puis une deuxième se focalise sur les coulisses du tournage . Et c'est là que l'on tombe dans du Fight Club pur sucre c'est à dire un chaos plus ou moins organisé mais diablement excitant. Rien à voir avec un Making of classique (interviews, images commentées..) , 17 séquences sont donc analysées . La plupart sont multi angle et contiennent donc plusieurs pistes de son. En clair, vous pouvez voir l'équipe du film faire des repérages à l'aéroport ou alors voir le tournage des scènes dans l'aéroport par exemple. Problème, dès que c'est multi-angle, plus de sous titres. Et comme on ne comprend franchement pas grand chose aux commentaires (tout le monde parle bas, à toute vitesse....) , on est vite frustré.

Du coup l'envie de zapper survient rapidement mais si on s'accroche, on découvre tout de même pas mal de chose. Heureusement, toutes les séquences ne sont pas multi-angles et on peut donc tout de même comprendre quelque chose. Il y a là , à mon sens, une grosse erreur technique car les sous-titres n'ont rien à voir avec les pistes audio. Un effort de la part de la Fox et tout aurait été parfait. Pour les scène coupées, c'est un peu pareil. Certaines sont multi-angles donc sans sous-titres. Pas bien grave cependant car les scènes là ne sont pas franchement indispensables (comme souvent). Cependant, l'une d'entre elles est en fait une version brut . Au moment ou Tyler va disparaître, de nombreux fondus au noir ont été ajoutés ce qui rend la scène totalement différentes.


La partie 'publicitaire' est intéressante à plus d'un titre car elle permet de comprendre l'échec du film en salle.Faites matez les bandes annonces, pubs internet et autres à quelqun que l'audace effraye. Vous la verrez vite verdir et prendre la décision de ne pas regarder le film. Il n'empêche, cette partie marketing est à l'image du film : décalée, géniale et provocante. Les acteurs jouent le jeu à fond.

Enfin, des storyboards, des photos, des dessins des costumes, des trucs de promos comme s'il en pleuvait. Leur seule vision prend des heures. Seul reproche, certains dessins sont bien trop petits.

Bref un film indispensable, un DVD presque parfait (les sous-titres, bon dieu !!! Ils arrivent à le faire en Zone 1. Somme nous si nul ?) , que reste-t-il à faire ? A méditer le message de Tyler !!
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1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 07:09
Transformers !! Le film fou de Michael Bay, hybride entre ses désirs de destructions et la volonté de distraire de Spielberg.
En revoyant le film à tête reposée, dans mon Home Cinéma, je le rehausse fortement dans la filmo de Bay. Sans atteindre la perfection de The Island ou le délire maladif de Bad Boys 2, Transformers se hisse largement à la hauteur de tout film d’action sorti ces dernières années. Et enfonce la quasi-totalité de ses concurrents. Avec cette nouvelle vision, les différentes parties du film s’emboîtent nettement mieux et la perfection des effets visuels rend encore plus scandaleux le refus de lui attribuer les Oscars.

Le DVD du film est parfait : chaud, coloré, avec une définition à tomber par terre. Bref, Bay n'a pas fait les choses à moitié (comme d'habitude). Le son est apocalyptique, y compris dans les quelques scènes calmes !! Mais préférez la VO, les voix y sont moins mises en avant !!

Le premier disque contient comme bonus essentiel un commentaire audio passionnant du réalisateur !! N'hésitez pas à l'écouter !!

Le reste des bonus est sur le disque II. D'où ma décision de les analyser en deux fois .

Chose qui ne trompe pas sur l’origine du projet, Steven Spielberg est le premier à intervenir, puis c’est le PDG de Hasbro (la firme qui fabrique les jouets), ensuite les scénaristes et enfin, seulement, Michael Bay.

L’observateur peu attentif se dire que Bay n’est qu’un Yes, man ! Sauf que, à partir de ce moment, il phagocyte totalement le documentaire et l’on comprend que c’est lui qui est l’âme du projet. Car Bay, même s’il a eu besoin de se prouver qu’il restait le meilleur après l’échec (injuste) de The Island, est un type passionné. Le premier module le montre bien : que cela soit les acteurs, le producteur ou son équipe technique (très bonne scène où ses techniciens le bombardent de mégaphone en polystyrène) ,  tout le monde s’accorde à le décrire comme un fou furieux, totalement investi dans son travail !! À l’heure où les téléfilms font des cartons au cinéma, il est rassurant de voir des gars ne penser qu’en grand.

Il est amusant aussi de voir que Bay a radicalement changé la teneur du projet : d’un vague film enfantin, il a voulu faire un film d’action réaliste et ne pas rester sur les robots. Il assume donc totalement le côté schizophrène du film (l’histoire avec les soldats d’un côté, celle avec Shia de l’autre).

Ce premier module donne l’origine du projet certes, mais donne aussi le ton du film : du pur Bay, commandité par un Spielberg qui a envie d’offrir le meilleur au public et qui, rapidement, se débarrasse de l’ombre du maître pour tracer sa propre route.

Le deuxième est axé sur les acteurs. Si on peut être quelque peu hérissé par les compliments d’usage, on est également étonné par la diversité du type d’acteur de ce film. Mine de rien, aligner John Torturro, Jon Voight, Shia Labeouf, Megan Foxx ou Josh Duhamel, c’est faire preuve d’un sacré éclectisme. Transformers étant justement un patchwork de différents moments, il fallait donc un peu de tout pour les faire tenir ensemble. Cela dit, les différentes interviews permettent de mieux comprendre les tenants du projet.

Le troisième module , J’affronte des robots géants, ne pourra que hérisser les plus antimilitaristes puisqu’on y voit Bay avouer son amour et ses bonnes relations avec l’armée américaine, on y observe des acteurs en plein stage commando et l’on peut même y entendre des soldats parler de leur métier ou être employé comme figurants. D’ailleurs, certains magazines DVD ont publiquement affiché leur agacement envers ce module. (sans compter que Leur guerre comporte aussi son lot d’odes à l’armée)

Cela étant dit, Bay a toujours mis en scène des militaires ou des forces de police. On le sait très respectueux de l’armée et très patriotique (Armaggedon est un exemple parfait). En quoi ses idées seraient plus condamnables que celles de Sean Penn ? Quoi qu’il en soit, le module donne une idée de la folie qui anime ses plateaux, de son désir de mener ses troupes comme une armée en campagne. Il y a du Cameron chez cet homme. Le moment le plus emblématique est quand Shia Labeouf se rend compte que l’on protège les caméras des balles mais pas les acteurs !! Même optique quand, le pauvre Shia est attaché avec un misérable filin sur un immeuble très très haut afin que cela ait l’air vrai : tout pour le film et ses images, le reste devient secondaire.

Même sentiment d’urgences, dans Champs de bataille, le 4e module de cette section. On y voit un Bay exiger de pouvoir tourner où il le désire, le plus souvent en décor naturel (le barrage Hoover, le centre de Los Angeles..) et de minimiser les écrans bleus. Surprenant pour un réalisateur qui a récemment acheté Digital Domain mais pas tant que cela. Bay est un type de la vieille école, il préfère filmer en vrai puis étendre avec du numérique ou des maquettes. On peut également voir un bel aperçu des décors construits dans le hangar qui servit à Howard Hugues pour son hydravion géant. Il faut voir la réaction des acteurs quand il découvre le mégatron grandeur nature à moitié construit !!

Bref, un premier making of de 49 minutes, très riches, visuellement coloré et tout empli des déclarations totalement enthousiastes de Bay !!

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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 16:39
undefinedJe ne reviens pas sur le film, l'ayant chroniqué à sa sortie en salle. Cependant, une nouvelle vision me l'a fait apprécié de manière plus positive, même si les réserves exprimées l'an dernier persiste.

Le DVD bonus est constitué de deux parties. La première contient tous les documentaires, la 2e est baptisée interactivité et contient… tout le reste.

À savoir : un excellent bêtisier, franchement drôle, prouvant que l’on peut tourner des films à 300 millions de dollars en rigolant. Les pitreries de Tobey Maguire et de Kristen Dunst devant les écrans bleus sont hilarantes.

Plusieurs galeries photos et de dessins. Comme souvent, la qualité des images est gâchée par une taille trop petite. Pourtant les peintures sont magnifiques. À regarder sur un écran de 2m de base, donc !!

Le clip de la chanson titre : le pitch en est sympa puisqu’un spectacle d’enfants rejoue les deux premiers films, avec toute la naïveté de ce type de représentation. La mise en scène est bien fichue, très tendre. Et la chanson, pour une fois, vaut quelque chose.

Enfin, la promo avec des bandes-annonces dans différentes langues (russe, espagnole, allemande…) et qui montre que d’un pays à l’autre on va mettre l’accent sur tel ou tel aspect du film. À cela s’ajoute le teaser et les 3 bandes-annonces US.

Les premiers documentaires sont axés sur les différents personnages du film.

Ainsi, L’homme sable dispose de 13 minutes. C’est un peu court, mais cela permet de voir comment le personnage a été créé en 3D, comment on a travaillé le sable, comment l’acteur a été filmé en Motion Capture. Pas trop de bla bla mais des images plutôt réservées aux amateurs d’effets visuels.

Même topo pour le nouveau Bouffon Vert, incarné avec classe par James Franco. Mélange d’interview des acteurs, des scénaristes et des concepteurs d’engins du film. Cela reste intéressant mais quelque peu superficiel. On aurait préféré une analyse plus profonde du retournement de l’amitié entre Peter et Harry, du carnage que fait le Parker « noir » contre lui… Il est clair que les concepteurs des making of n’ont pas voulu approfondir la psychologie du film.

La barre est un peu plus haute pour le module consacré à Venom, même si l’affirmation qui en fait le personnage le plus populaire de Marvel est très exagérée (Wolverine le bat très nettement à ce niveau). On entre un peu plus dans la création du symbiote, de la différence de ses origines par rapport à la BD (relire la superbe réédition des Guerres Secrètes parue l’an dernier chez Marvel France) et la façon dont il a été animé sur ordinateur. Mais comme pour l’homme sable ou le bouffon vert, on reste cependant quelque peu sur notre faim.

En fait, ces 3 modules sont à l’image du film : ils lancent énormément d’idées, mais ne vont pas au bout des choses. C’est dommage car on sait qu’il y avait matière à faire nettement plus.

En fait, le côté technique, il faut aller le chercher dans le module sur Gwen Stacy. Ne cherchez pas ici une explication sur le personnage tel qu’introduit dans le film (et très éloigné de la BD) mais une excellente mise en scène de la construction du passage où elle manque d’être tuée par la chute d’une grue sur l’immeuble dans lequel elle pose. Alors qu’elle ne possède aucun pouvoir et que son passage dans le film est très anecdotique, c’est finalement par elle que l’on pénètre le plus dans les coulisses du film et que l’on comprend pourquoi le film a coûté si cher.

Logiquement, le module de 19 minutes sur les cascades est, du coup, bien plus fouillé. On peut y voir les équipes techniques préparer les combats mémorables du film et les acteurs harnachés comme des bêtes, démolir le décor à grand coup de poing !! On peut penser ce que l’on veut de Spider-Man 3 mais l’esthétique du comics est plus que respectée. Le reportage n’oublie pas la petite histoire en montrant comment l’un des producteurs s’est retrouvé piégé par l’homme sable dans une des scènes.

Ce qui stupéfait toujours est les images de tournage et le résultat à  l’écran ! On peut juger l’incroyable travail fait en amont pour obtenir du jamais vu.

Retour aux personnages avec un petit module sur le chassé-croisé amoureux du film. Même si le propos reste superficiel et n’apprend pas grand-chose, cela permet de clarifier les rapports entre les personnages et prouve que le scénario s’est complu dans la sophistication. Par contre, pas un mot sur le caractère de Gwen qui a inspiré les auteurs du film pour le personnage de … Mary Jane.

Le reste des modules refait dans la technique. Un module de 7 minutes très détaillées sur la scène où Spidey détruit l’homme-sable dans les égouts de Manhattan. Là aussi, tout est très très impressionnant, chaque image de tournage est bien là pour en mettre plein la vue aux spectateurs du DVD.

Le montage est expédié en 4 petites minutes, largement suffisant pour comprendre que monter un film pareil est un travail de longue haleine.

Le son, la musique, les bruitages, le montage sonore dispose de nettement plus de temps (14 minutes). Outre le bonheur de voir le compositeur au travail, avec orchestre, on ne lasse pas des images des ingénieurs des bruitages manipulant des bâtons pour figurer les lances-toiles de Spider-Man. On reste donc la technique de très haut niveau, où l’informatique a une place prépondérante mais, au final, dixit les intervenants, c’est Sam Raimi qui décide quant au résultat qui sera entendu par les spectateurs. Tout ce monde au service d’un seul homme, c’est cela, Hollywood !!

Les deux derniers modules, moins intéressants, parlent du tournage à New York (avec le making of du caméo de Stan Lee) et à Cleveland (la cascade avec le camion des transporteurs de fond). Là aussi, la technique est mise en avant (les spider-caméras, la logistique…) mais le tout est emballé de manière suffisamment pro pour ne pas relâcher l’attention du spectateur.

Au final, même si on aurait préféré une plongée moins technique et surtout moins pro (quoiqu’avec 300 millions de dollars, pas sûr que l’on improvise) ,  ce DVD bonus est d’excellentes factures et clôt (provisoirement) une saga qui aura su garder une qualité constante.
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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 08:36
Deux équipes d'aventuriers se livrent une lutte sans merci pour retrouver le légendaire trésor des templiers . Pour le découvrir, il leur faudra dérober rien de moins que la Déclaration d'indépendance américaine.

nationaltreasurefirstposter.jpg
Exemple rare de film d'aventures pour toute la famille, Benjamin Gates remet au  goût du jour les énigmes à tiroir, l'action sympa et divertissante et la progression intelligente de l'intrigue. Ici, le but n'est pas de dégommer l'adversaire mais de le battre avec son intellect. Le succès du film est tout à fait justifié , magnifié par un Nicolas Cage charismatique à souhait. Même les "méchants" , dirigés ici par Sean Bean ne sont pas de véritables salauds. En poussant le bouchon, on peut carrément dire que l'on a ici un Mission Impossible dans la lignée de la série originale où le cerveau prime sur le muscle . Une vraie réussite qui n'a pas vraiment plu à ceux qui se plaignent que l'Amérique entende mettre en avant son histoire. Rappelons que pour les racistes anti-américain, les USA ne sont qu'un pays de ploucs et que son histoire , forcément courte puisque vieille de deux siècles , ne peut pas rivaliser avec la GRRRRRRANDE histoire de France. Laissons ces racistes dans leurs poubelles et concentrons nous sur le DVD.


Le DVD

Comme d'habitude chez Disney, on a droit à un DVD techniquement très propre. L'image et le son sont au rasoir, même dans les (nombreuses) scènes nocturnes. Le film passe très bien en vidéo-projection. Lumineuse et détaillée, l'image est quasiment sans défaut. Les pistes sonores ne sont pas en reste. Le doublage de Cage étant toujours aussi sympathique, on peut préférer une VF dynamique. La VO contient , elle , un peu plus d'informations mais sans écraser la VF. Une labellisation THX aurait pu être effectuée sans problème.
benjamingatescritique4.jpg
Les Bonus

Organisés comme une chasse au trésor, avec prises d'indices que l'on doit ensuite entrer avec sa télécommande, les bonus jouent à fond l'aspect "fun" du film. Servi par de très beaux menus, les différents modules sont certes courts (le making of ne dure qu'un quart d'heure) mais de qualités. La bonne humeur est communicative, ce qui ne manquera pas d'irriter ceux qui voudraient voir des makings à la Pacte des loups mais qu'importe. Le mot d'ordre étant divertissement pro , le tragique n'a pas ici sa place. L'envers du décor est bien présenté, argumenté à chaque fois par le réalisateur.

Quelques scènes coupées, là aussi présentées par Jon Turteltaub, donne une bonne idée de la maturation d'un film. Ainsi la scène de l'escalier est rallongée et montre comment quelques coupes peuvent dynamiser l'action. Une fin alternative est également présente , fin qui ouvrait plus sur une éventuelle séquelle.

La séquence d'ouverture est ici présentée sous forme d'animatique, donnant une idée plus qu'intéressante de la façon dont s'organise on passe du brouillon à la copie finale. Dommage qu'une comparaison multi-angles ne soit pas présente afin de mieux comparer les deux versions

benjamingatesbonus5.jpg
Mais les modules les plus intéressants sont ceux qui traitent de sujets autour du film : un  petit module sur les templiers explique de manière très pédagogue, et avec d'excellentes reconstitutions historiques, la tragique aventure des chevaliers du temple. Un autre s'intéresse aux vrais chasseurs de trésor, montrant que si le côté aventure est là, c'est surtout la rechercher en bibliothèque, la minutie des fouilles qui priment. Enfin, un module sur les codes secrets , présenté par l'équiper de Gates, complète la section. Quelque peu hors sujets, ce module parle plus de l'écriture et des tentatives de la coder mais s'avère tout de même assez pédagogique pour soutenir l'attention.

Enfin,  une piste d'information visible durant le film délivre quelques anecdotes intéressantes mais rien à voir avec un solide commentaire audio.
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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 06:37
aliensofthedeep_poster.jpg(Cette chronique est parue sur l'ancien site SOI. Ce dernier connaissant de nouveau des difficultés, j'ai décidé de commencer à rapatrier les chroniques et articles les plus marquants)

Le pitch : James Cameron nous embarque dans une série d'expéditions au fond des mers mais son véritable objectif est ... l'espace et notre système solaire.

Singulière figure que Cameron. L'homme qui a touché du doigt l'absolu avec le plus beau film de toute l'histoire du cinéma (quoique La revanche des Sith) a su totalement ré-inventer sa vie et se trouver une nouvelle passion : l'exploration. Logiquement , Cameron est reparti filmer avec ses frères et Bill Baxton le Titanic (Les fantômes du Titanic) puis s'est intéressé à un cuirassier nazi légendaire (Opération Bisckmarck). Mais avec Aliens of the Deep , il entend abandonner les épaves et s'intéresser au vivant. Le résultat est extraordinaire et les dernières images du film nous prouvent combien il a envie de revenir à la fiction.

Le film est annoncé en deux versions : celle cinéma qui dure 47 minutes et la version longue de 95 minutes. Malgré mes efforts, je n'ai pu trouver sur le DVD que la version longue. Elle est intégralement doublée en Français (un doublage un peu moyen, d'ailleurs) mais peut être visionnée en VOST. Cela posé, il vaut mieux , pour des enfants, la regarder en français car le vocabulaire utilisé est parfois ardu. Inutile donc de leur compliquer encore plus la tâche.

Ceux qui espèrent un documentaire style Cousteau seront peut être déçus : Aliens of the Deep s'intéresse certes aux animaux des grandes profondeurs et permet de voir des créatures fantastiques (dont un  curieux poisson avec des pieds) mais ce qui motivent Cameron et les scientifiques qui l'accompagnent c'est la comparaison. Si des écosystèmes peuvent voir le jour à des profondeurs où la photosynthèse n'agit pas, passant d'une eau glaciale à une eau bouillante, pourquoi d'autres corps de notre système solaire n'abriteraient-ils pas , eux aussi, ce type d'écosystème. Le film est donc un aller et retour passionnant entre le fond de l'océan et les confins de notre système. D'un côté, des prises de vues réelles où la technologie prouve tout le bien qu'elle peut apporter à l'humanité si on la met dans de bonnes mains, de l'autre des images de synthèses ultra réalistes détaillant par le menu les futurs missions de la Nasa sur Europe. On a également droit à la reconstitution de l'atterrissage de Spirit sur Mars. Et le titre du film n'en devient que plus éclatant : les extra-terrestres qui vivent au fond des mers sont peut être les cousins de ceux qui vivraient dans l'océan qui se cacherait sur Europe.

Cameron ne se met pas en avant. Il apparaît dans le film mais c'est surtout les différents scientifiques qui en sont la vedette : exo-biologistes, spécialistes des fosses et des rifts marins, géo-physiciens, ingénieurs.... Ceux sont eux qui commentent et répondent aux hypothèses du cinéaste. On notera avec fierté que la plupart de ces sympathiques scientifiques utilisent des portables de chez Apple, preuve à la fois de leur bon goût mais aussi de leur sérieux. Bon, boutade à part, on a parfois l'impression de voir une bande de gamins s'amusant avec des jouets à plusieurs millions de dollars. Sauf que ces gamins ont un QI de 160 et une culture générale à faire pâlir n'importe qui. Leur enthousiasme débordant (ainsi que leur diversité ethnique) fait plaisir à voir. Il faut les voir se réjouir quand les bras robotisés parviennent à saisir des bouts de roches ou des crabes ...

Le film offre  de spectaculaires images des écosystèmes abyssaux , mettant en vedette les fameuses colonnes de fumées noires, résultant du jaillissement de la terre d'une eau extrêmement chaude et toute la faune qui y vie. Certains animaux évoquent sans difficultés les créatures de Abyss, l'autre chef d'oeuvre de James Cameron. Mais les images de préparations et des missions proprement dites ne sont pas en reste. Le cinéaste ne cache pas la logistique énorme de l'entreprise (4 mini submersibles navigant de concert, cela ne se coordonne pas comme une randonnée à vélo) et affirme même que cela vaut "tous les effets spéciaux d'Hollywood". On suit donc la préparation des missions avec un grand sens de la pédagogie puis la mission proprement dite et enfin la comparaison avec d'autres planètes du système solaire.

Qui connaît Cameron sait son enthousiasme débordant pour l'exploration spatiale. Pour lui, le travail de Aliens of the Deep doit servir à préparer les futures missions spatiales. Que cela soit un cinéaste qui fasse progresser la science montre l'importance du secteur privé dans la recherche US. On voit mal Godard dépenser sa fortune pour aller filmer des mérous en méditerannée. James Cameron fait des films documentaires mais il les pense comme de la fiction, avec ses héros, ses péripéties, ses découvertes.... Son instinct de cinéaste le pousse à aller au delà du simple "je filme ce que je vois". Les missions sont mis en scènes, répétées de la même manière, je suppose, qu'il répète ses séquences d'actions avec ses cascadeurs, techniciens, acteurs..... Les techniques d'Hollywood mis au service de la connaissance, la démocratisation de la science par le biais de l'Imax.

Les dernières minutes du film nous prouvent combien Cameron a désormais hâte de revenir à la fiction. Reprenant le thème d'Abyss, il embarque deux de ces scientifiques et leur fait découvrir une civilisation sous-marine sur .... Europe. Les images sont superbes et la poésie intacte. Le maître de Titanic en a encore sous le capot !!

Le DVD est techniquement superbe : images fluides, excellent son,  idéal pour la vidéo-projection. Les couleurs des abîmes ressortent littéralement et , Cameron oblige, le film est d'une très grande facture visuelle. Quelques bandes annonces en début de programme (Disney oblige) mais aucun bonus. Dommage , on aurait aimer pouvoir accéder à des fiches sur les espèces rencontrées ou un reportage sur les splendides images de synthèse.

Achat indispensable !!
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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 00:00
p15232.jpgJ’aime Jean Becker. Parce que son cinéma est simple mais parle au cœur. Parce que c’est un formidable directeur d’acteur. Mais surtout, parce qu’il filme en scope des histoires de tous les jours, donnant ainsi une profondeur à ce qu’un tâcheron aurait capté comme un téléfilm.

Dialogue avec mon jardinier ne déroge pas à la règle.

Après la mort de son vieux complice, Japrisot, on se demandait où le cinéaste allait puiser son inspiration. Comme souvent, il part d’un (petit) livre puis l’enrichit, se l’approprie et le met en image. Cette fois, c’est Jean Cosmos qui l’a aidé à passer des lignes à l’écran.

Le film raconte la redécouverte de deux hommes qui se sont connus enfants, se sont perdus de vue pendant 40 ans, pour se retrouver afin de partager un dernier moment de bonheur. Daniel Auteuil et Jean Pierre Daroussin tiennent le film sur leurs épaules, laissant peu de place aux autres acteurs mais quel régal de les voir s’affronter amicalement à travers des dialogues superbes (heureusement, car c’est le fondement du film) et plein de pudeurs. Ici, définitivement, on prend son temps : le temps de parler, de regarder, d’observer, d’aimer… La caméra est discrète mais en même temps pleine de professionnalisme : les cadrages sont superbes, les couleurs de la province d’une chaleur à tomber, le son à couper au couteau. Certes, on est loin d’un cinéma à la Scott ou à la Bay, mais la rigueur de Becker, son application, sa volonté de rendre, au moins sur un plan technique, un film parfait force l’admiration.

Et comme cette technique est au service d’une histoire superbe, qui progresse entre rires et larmes sans jamais tomber dans la démagogie, on ne peut qu’être conquis par le film. Certes, les grincheux vous diront que Les enfants du marais sont un cran au-dessus mais peut-on en vouloir à Becker de faire un film simplement « très bon » ?

L’alchimie tient à l’opposition entre les deux hommes : l’un est cheminot à la retraite, ayant mené une vie simple, rangée et ennuyeuse aux yeux du second, artiste peintre à la recherche de quelque chose (l’amour, le talent supplémentaire). Comme souvent, chacun va apprendre de l’autre mais au final, c’est bel et bien le peintre parisien qui va comprendre que la vraie vie réside dans une approche simple et non dans la complexité.

Comme souvent chez Jean Becker, les passages « comiques » (toute en finesse jamais de la grosse farce) parsèment un récit nettement plus grave qu’il en a l’air. Si certaines scènes sont hilarantes, le rire ne vient pas de ficelles éculées ou de gags visuels, mais tout simplement des dialogues et de l’attitude des personnages !!

Dialogue avec mon jardinier a largement mérité d’entrer dans les millionnaires 2007.

Le DVD

Un DVD, de très belle facture (malgré un manque de définition sur les arrières plans) et qui lui permettra de rentrer dans toute filmothèque qui se respecte. Le son est disponible en 5.1 (très enveloppant , surtout dans les extérieurs) et en 2.0 (je ne l'ai pas testé). Le film passe relativement bien en vidéoprojection mais ne vous attendez pas à un disque de démo !!

Le making of est, comme toujours chez Becker, un sympathique moment qui n’apprendra strictement rien mais qui est à l’image du film : l’amitié y prime, on peut y voir de grands professionnels travailler et surtout, on passe un bon moment.
Quelques moments surréalistes tout de même : les problèmes occasionnés par le croa croa des grenouilles, l’ambiance Coupe du monde 2006 (le film a été tourné en juin et en juillet , lors de cette fameuse coupe, quand les Italiens nous ont privé de notre 2e sacre), et quelques passages où Becker montre son caractère de cochon !!
Petit zoom technique sur les deux caméras utilisées en permanence, ce qui permet une meilleure fluidité des dialogues (essentielle dans ce typé de film) et de nombreuses interventions de Auteuil, Daroussin et du réalisateur (reprises dans les interviews).

La bande-annonce, classique, est incluse dans les bonus.

Enfin, une « version longue » des interviews des 3 principaux protagonistes est incluse : elle reprend les propos du making of en les prolongeant. Pas vraiment transcendant donc, et limite ennuyeux du fait d’une façon de filmer digne d’un anniversaire en vidéo.

Enfin, notons l’option de sous-titrage pour les sourds et les malentendants, encore trop rares sur les disques français.

Petite déception donc pour les bonus, mais après tout, ce que l’on attend d’un DVD, c’est bel et bien le film !!
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1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 18:47
undefinedLe 4e disque réunit toutes les featurettes autour du film. Enfin, quand je dis featurettes, cela n’a aucun sens péjoratif car leurs qualités écrasent mal de « making of » officiels sur d’autres films.

Les deux premières s’intéressent à l’écrivain à et au roman de départ « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques » . Phlip K Dick est un génie mais, comme beaucoup, il ne fut vraiment reconnu qu’à sa mort. Ubik, Total Recall, le maître du haut château, Le dieu venu du centaure sont des monuments de la littérature de SF mais aussi de la littérature tout court. Le premier reportage, centré sur Dick, mélange images d’archives (ainsi que des extraits audio) de l’écrivain où il donne son avis sur la place de la SF, sur Hollywood, sur sa philosophie… Ses enfants nous renvoient l’image d’un homme simple, obsédé par l’écriture et par la qualité de son travail. D’autres écrivains comme Tim Powers (auteur de l’excellent Les voies d’Anubis) donnent également leur avis sur cet immense auteur.

Un deuxième reportage met en parallèle les différences et les ressemblances entre le livre et le film, le tout à coup de scènes coupées, d’interviews des scénaristes. Il apparaît clairement que certains regrettent que la richesse du livre ait un peu disparu dans le film, submergée par la puissance visuelle de Scott. Mais si l’on regarde bien, les thèmes du livre ne sont pas absents mais présents en filigrane. Les intervenants posent aussi la question de l’humanité de Decckard, mais leurs réponses (ainsi que celles du livre) laissent tout autant place à l’imagination.

Suivent ensuite deux entretiens, l’un avec le désigner qui parle de tout le travail de préparation sur les logos, les néons, les bâtiments, la décoration des véhicules puis avec le styliste qui décrit un par un les costumes de tous les protagonistes et des figurants. Comme à son habitude, Scott laisse parler ses artisans, leur reconnaissant leur talent à part entière.

Un petit module s’intéresse aux tests de certains acteurs non retenus. Pas vraiment passionnant mais cela permet de mieux comprendre le processus de fabrication d’un film.

Vient ensuite un hommage au directeur photo du film, Jordan Croneweth, décédé en 1996 de la maladie de Parkinson. Mine de rien, c’est lui qui a sculpté cet univers avec Ridley, utilisant de multiples sources lumineuses pour rendre plus fantastique encore l’univers de Blade Runner. Ridley en parle avec passion ainsi que son fils et des techniciens qu’il a formés. Là aussi, de nombreuses photos de tournage, d’extraits de tournage (en scope !!) permettent de voir comme il a magnifié les noirs profonds de cet univers.

Un module sur les affiches, du temps où elles étaient dessinées à la main, permet de voir aussi comment on élabore cet élément jadis indispensable de promotion. Et même si on sent un certain passéisme dans les propos de l’illustrateur (vis-à-vis de Photoshop), il est clair qu’on reste dans un domaine de passionnés.

blade-runner.jpgLe module le plus fascinant suit ensuite : Deckard est-il un répliquant ? Pour Scott  ou Edward James Olmos, cela ne fait aucun doute. Le réalisateur ose même « il faudrait être idiot pour ne pas le comprendre ». D’autres comme Frank Darabont ont un avis contraire, semble-t-il, il Pourtant, comme le dit Scott, la licorne, les photos, l’absence d’émotion mais aussi la lueur dans les yeux de Deckard :  tout prouve que c’est un répliquant !!

Enfin, la dernière featurettes voit différents réalisateurs, éditeurs, écrivains parler de l’influence de Blade Runner sur leur travail, sur le cyberpunk… Un peu trop laudatif mais souvent sincère, surtout quand Guillermo del Toro parle des emprunts qu’il a fait au film, la pluie surtout (flagrant quand on regarde Le labyrinthe de Pan).

Mais ce n’est pas fini. Sur ce disque, on trouve aussi plusieurs interviews audio de K Dick (hélas non sous-titré, ce qui les rend parfois difficiles à suivre) et surtout 47 minutes de scènes coupées ou altérées.

Scott a eu l’idée géniale de les présenter dans l’ordre chronologique du film, sans coupe : on a l’impression de voir un condensé de Blade Runner. Certains passages sont inédits comme ceux où Decckard rend visite à Holden à l’hôpital, d’autres sont des visions modifiées : ainsi, dans le premier montage, Léon était présent dans la chambre d’hôtel où Deckard trouve les photos. La plupart des scènes l’ont été car elles donnaient trop d’infos au spectateur. Une modification importante du dialogue voyait ainsi Gaff dire à Deckard à la toute fin du film « Etes vous sûr d’être un homme ? » . Cette phrase est devenue « Dommage qu’elle doive mourir, mais c’est notre lot à tous », bien plus ambiguë. La scène d’amour entre Deckard et Rachel est également plus intense et osée.

Enfin, le disque propose 3 featurettes de 82 , dont un survol du plateau muet !! Malgré quelques redondances, cela permet également de se replonger dans un tournage légendaire et d’avoir une idée de comment on faisait la promo d’un film il y a 25 ans. Des bandes annonces, de 82,82 et 2007 complètent le tout.
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25 décembre 2007 2 25 /12 /décembre /2007 09:44
undefinedSuite de la chronique du monstrueux coffret DVD. Aujourd'hui le disque I, celui de la version 2007.

Le final cut de 2007 !! Voilà enfin la vision définitive (?) de Scott sur son chef d’œuvre.

Ridley Scott a toujours été frustré par la version 82 de Blade Runner : l’ajout de la voix-off et le happy end final, en totale contradiction avec le film avait été vécu comme une trahison.

Il avait déjà réparé ceci en 92, virant voix-off et Happy End et rajoutant le rêve de la licorne. Cette version de 2007 est surtout l’occasion de modifier quelques effets visuels comme la mort de la danseuse Zhora où le visage de la cascadeuse ne correspondait pas du tout avec celle de l’actrice, ou des gros plans sur les blessures de Priss. La narration est subtilement modifiée.

Mais le plus gros atout vient de la restauration du film. Malgré son obscurité omniprésente, le nouveau transfert numérique permet de magnifier les couleurs. Ainsi, lors de la première rencontre entre Decckard et Rachel, son éclatant rouge à lèvre donne l’impression d’un éclair de lumière dans un océan de noirceur. Les détails voulus par Scott sont enfin visibles et la perfection des effets visuels sont encore accentués par le gommage de tout ce qui les rattachaient à l’époque analogique pré-Jurassic Park !!

Le son aussi a également été revu : déjà puissant sur les éditions Laserdisc, il est désormais ravageur tant en VF qu’en VO. Par contre, zéro pointé pour la Warner qui n’a pas jugé bon de sous-titrer les commentaires audio. Celui de Scott est passionnant, mais il parle souvent très vite pour que l’on puisse tout comprendre.

Blade-Runner-sky.jpg
Pour le reste  , Blade Runner reste le très très grand film de SF que tout le monde connaît. La vision du futur de Scott, qui tend à se rapprocher de notre époque pour le meilleur et surtout pour le pire, n’a toujours pas trouvé d’équivalent cinématographique.

À travers cette chasse à l’homme, le cinéaste nous force à l’interrogation suprême : qu’est ce qu’un homme ? Priss déclare à JF Sébastian « Je pense donc je suis », citant ainsi Descartes. Or les réplicants sont des êtres pensants, même s’ils sont artificiels. Avant de mourir, Roy choisit de sauver la vie de Decckard car il a appris à aimer la vie. Il meurt d’ailleurs en tenant une colombe, symbole de pureté, jetant ses dernières forces dans le sauvetage du Blade Runner !!

Le film a gardé sa force et sa beauté à travers les ans. Il ne s’est pas démodé car Scott avait rejeté tout idée d’effets de mode. Les produits que l’on voit sur les pubs géantes (Coca, Hilton, Malboro…) existent toujours, ce qui renforce encore le réalisme de l’histoire.

Mais surtout, au-delà de cette quête d’humanité de tous les protagonistes, c’est la mise en scène de Ridley Scott qui restera. Sa volonté farouche de faire le meilleur film possible, de ne céder sur rien voire de réparer ses erreurs (ce montage de 2007 modifie quelques erreurs de continuité comme une blessure sur la joue de Decckard) lui a permis d’entrer de son vivant dans la légende du cinéma.

Et même si d’un point de vue affectif, je continue d’apprécier la version de 1982, cette version constitue bel et bien le sommet absolu de la vision de Ridley Scott : sans doute l’un des plus beaux films de toute l’histoire du cinéma.

BRowl.jpg
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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