En 1984, Ghostbusters avait engrangé 242 millions de dollars aux USA. Ses recettes mondiales furent plus modestes : 53 millions ! Mais en France, le film d'Ivan Reitman attira tout de même 2 939 369 personnes, se classant 10e cette année (pour info, le trio de tête 84 se composait de Marche à l'ombre - 6,1 millions, des Ripoux - 5,8 - et Indy 2 - 5,6).
La séquelle de 1989 se contenta de 112 millions aux USA, mais doubla quasiment son score mondial (102 millions). En France, avec 2 212 144 entrées, le film prit la 6e place d'un top dominé par Rain Man (6,4), Indy 3 (6,2) et Retour vers le futur 2 (2,9). Notez que Ivan Reitman prenait aussi la 7eme place France avec les 2 173 966 entrées de Jumeaux. Et pour être tout à fait complet, le blockbusters qui domina le BO US cette année, à savoir Batman, ne fut que 8e avec 2,1 millions de spectateurs.
Alors la sortie totalement ratée de Ghosbusters 2016 interpelle. Au final, la comédie fantomatique peut espérer titiller 400 000 entrées, mais sans doute pas plus. Soit 5 fois moins que le 2 et 7 moins que le premier film. Aux USA, le retour des chasseurs de fantôme a plutôt bien marché , même si 122 millions ce n'est rien comparé aux score des premiers films réajustés (en tenant compte de l'inflation, le premier a rapporté 589 millions et le 2e 245). Mais dans le reste du monde, pour le moment, Melissa McCarthy n'a engrangé que 79 millions supplémentaires. Le point d'équilibre n'est pas donc pas encore atteint, le film ayant coûté 144 millions (sans les frais de promo).
En France, on a un peu l'impression que SOS Fantômes a été lancé à la va vite. Il est vrai que depuis 1984 et 1989, les sorties "exceptionnelles" ne le sont plus tant que cela et chaque semaine estival voit son lot de monstres du BO. Du coup, le reboot est vite noyé dans une masse importante, concurrencé par Jason Bourne et les continuités de Suicide Squad, Comme des bêtes ou L'âge de glace 5. La promotion a été moins importante que ce que l'on pouvait penser et la nostalgie du titre original n'a pas suffit.
Enfin, le casting peut expliquer cet échec. Si aux USA, Melissa McCarthy est devenue une immense vedette, en France, son seul film millionnaire est Very Bad Trip 3, mais elle est loin d'en être l'actrice principale. Et puis, un casting féminin en France, c'est un pari encore plus risqué qu'aux USA. On a beau se targuer d'être la patrie des droits de l'homme, très peu de films se montent sur leurs seules actrices. Alors un casting d'inconnues (pour le grand public) américaines...
Promotion moyenne, fréquentation générale en baisse (-1 million par rapport à la semaine précédente), embouteillage dans les salles, manque de notoriété du casting, il n'en fallait pas plus pour que le film se plante dans les grandes largeurs. La critique française a plutôt apprécié le film (une moyenne de 2,7 sur 5 sur Allociné, avec pas mal de 3/5) mais pointe tout de même que l'effet nostalgie ne joue pas à fond. Le côté remake a aussi été pointé du doigt (franchement, une vraie séquelle était possible). Quand à l'inversion des sexes, il est perçu souvent comme un gadget politiquement correct, ce qui me semble très injuste.
On pouvait tout de même penser que le film fonctionnerait mieux, ne serait que pour la notoriété de l'original. Une sortie plus tôt durant l'été aurait peut être été préférable.
En attendant, le film a déjà perdu pas mal d'écran, ce qui n'est jamais bon.