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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 09:54

Upstream, vous connaissez ? Une comédie dramatique muette de 1927 avec Nancy Ashe et Earle Fox qui met en scène un acteur shakespearien et une femme participant à un numéro de lanceur de couteaux , jamais entendu parler ?

C'est normal car c'est un petit miracle cinématographique qui vient d'arriver !!

Des Néo-Zélandais viennent de retrouver ce film de John Ford disparu depuis 73 ans , en fouillant leurs archives !!

John Ford, qui avait déjà réalisé une dizaine de films en 1927, avant de devenir LE spécialiste du western (qui n'a jamais vu La prisonnière du désert, La chevauchée fantastique ou Le convoi des braves doit immédiatement quitter ce blog !!) se verra donc offrir, à titre posthume, une projection partielle de cette oeuvre (en effet, tout n'a pas été retrouvé) en septembre à l'académie des Oscars !

(Sources : Toutleciné.com)

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 16:48

En 1991, une bande de jeunes gens, avides de métal et d'horreur parodique, bouclèrent en moins d'une journée Royaumus ténébrus II (le retour), sans doute le film le moins cher de toute l'histoire du cinéma (budget : 0 euro !!).

Après 19 ans, ce chef d'oeuvre culte, filmé par John Deuf (alias Dave , votre serviteur) refait enfin surface dans un nouveau montage et magnifié par le numérique !!

Si vous avez aimé Kung fu Ninja contre les Hommes araignées (le film préféré de JJPapin) ou Maciste contre King Kong dans le mines de la mort, alors RT II est pour vous !!

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 08:31

 

apocalypse.jpgLa rumeur courait depuis longtemps : Coppola remonterait l'un de ses chef d'oeuvre , le mythique Apocalypse Now. Début mai, la rumeur s'est concrétisée et Cannes a pu revivre, 22 après, la vision dantesque de l'opéra guerrier de Milius et Coppola. Agrémenté de 53 minutes, doté d'un son entièrement remixé, Apocalypse Now est de nouveau visible sur grand écran et c'est une grande nouvelle.

Tout d'abord, toute une génération de cinéphiles ne connait Apocalypse Now que par le biais de la vidéo (VHS, télé, Laserdisc) , le plus souvent en pan&scan. Rien que le fait de redécouvrir ce classique en salle est un événement en soi. A l'heure du spectacle consensuel , il est bon de voir qu'il fut un temps où la vision avait droit de cité. Que la conception du film fut ou non un maelstrom de folie n'a finalement que peu d'importance. La seule folie présente c'est celle de Coppola. Le maître barbu a quelque peu terni son image ses derniers temps mais il est clair qu'il a été un des chantres de la démesure qu'Hollywood adule et déteste à la fois. Sa vision du Vietnam peut irriter , dérouter , choquer voire écoeurer, il n'en reste pas moins qu'il livre frontalement ses idées, sa vision, sa folie sur pellicule.

Mais outre le fait de revoir (enfin) Apocalypse sur grand écran, qu'apporte vraiment cette nouvelle version ? Cameron écrivit un jour (à propos de la restauration d'Abyss) que souvent les mythiques scènes coupées ne présentaient que peu d'intérêt. Dans cette version Redux , les 53 minutes rajoutées ne sont pas superflues car jamais elle n'altère le récit. Elle le ralentisse un peu (la longue mais belle scène de la plantation française) mais elle ne trahisse pas le message. A l'inverse de L'exorciste, ou Friedkin modifie l'essence du métrage, ce Redux remet Apocalypse Now dans tout sa lumière et rend encore plus odieuse la vision d'une guerre totalement absurde. Enfin, le remixage du son rend encore plus grâce à l'environnement sonore , à la musique , aux Doors... Il n'y a pas ici de plan numériques, de bidouillages rien que de la pellicule écartée qui retrouve enfin sa place. 3H17 donc de pur bonheur cinématographique que l'on ne voit pas passer.

De ce métrage, les scènes les plus folles sont toujours présentes : l'attaque des hélicoptères au son de Wagner, les tentatives de surf de Robert Duvall (étrange de le voir avec des cheveux), le show de Bunnies (qui trouve un étrange prolongement quelques minutes plus tard), la découverte du camp de Kurtz... Des images toujours aussi folles, aussi impressionnantes, aussi démesurées. A l'heure des foules numériques, des multiplications de figurants, qui peut encore imaginer une telle mise en scène. Cameron, sans doute !! Spielberg, sûrement !! Mais il est clair que la folie d'une telle entreprise se perd peu à peu. Sans bien sur condamner les nouvelles technologies, on peut être nostalgique d'une époque où pour montrer 1000 gugusses à l'écran, il fallait en prendre 1000.

Mais foin de nostalgie, l'idée même du film est toujours là : le Vietnam fut une guerre de dupe. D'un côté des Américains se battant pour des gens qu'ils détestaient (le racisme de GI est clair) et contre un ennemi invisible (il n'y a quasiment aucun gros plan de "Charlie", juste des silhouette ou des voix désincarnées), de l'autre des Nord Vietnamiens tentant de conquérir ce qu'ils considéraient comme leur pays et entre les deux des populations totalement dépassées , prises en otages entre deux folies meurtrière. Au fur et à mesure qu'il remonte la rivière , Willard (prodigieux Martin Sheen) comprend toute l'absurdité de la situation et en vient presque à considérer comme normal le comportement de Kurtz. La folie qui est présente dans tout le métrage change de camp petit à petit mais le grand tour de force de Coppola n'est d'épargner personne, et surtout pas son propre camp. Et quand Kurtz apparaît enfin (Marlon Brando, grandiose), toute la technique du cinéaste se met entièrement au service du personnage. Surgissant de l'ombre , telle une créature fantastique, il fait basculer le film dans quelque chose d'indéfinissable, une sorte de cauchemar éveillé dont la logique disparaît peu à peu.

Redux est donc la conclusion logique d'une aventure commencée il y a 25 ans. Reste que le plus troublant doit être pour les acteurs français dont la très belle Aurore Clément, de se voir revivre à l'écran. Rien que pour ces superbes scènes , Redux était une necessité. Et puis, cela aura permis aux festivaliers de ne pas trop s'ennuyer durant le festival !!

(Cet article faisait partie de l'ancien SOI et fut publié en 2001 !)

 

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 09:14
Je profite de la sortie du nouvel opus de Jean Pierre Jeunet pour reprendre un des tous premiers articles que j'ai publiés sur le Web, il y a plus de 8 ans. Déjà à l'époque, je m'élevais contre le n'importe quoi de d'une certaine presse "branchouille". Force est de constater que rien n'a vraiment changé, hélas !!

L'adjectif qui qualifie le film est dans son titre : Fabuleux. Oui, fabuleux car Amélie Poulain est un vrai conte, au sens classique du terme. Foin des critiques de connards comme le rédacteur en chef des Inrockuptibles (qui , soit dit en passant , a signé sa prose merdique dans Libé, histoire de faire plus classe et ne pas éclabousser son torchon) qui assimilait Amélie à de la propagande lepeniste , l'essentiel tient dans le plaisir que l'on ressent à voir le film, à cette capacité à ressortir heureux de la projection. Bourrage de crâne ? Sans doute mais depuis quand doit-on obligatoirement sortir déprimé d'une salle de cinéma.

L'histoire de cette jeune femme qui décide de faire le bien autour d'elle sans se rendre compte qu'elle même n'a qu'une vie vide est relativement touchante. Tous les personnages qui gravitent autour d'elle sont certes réduits à quelques aspects (le rêveur, l'épicier gueulard, le vieux solitaire, la tenancière de bistro...) mais l'intervention d'Amélie les fait tous évoluer. Si la performance d'Audrey Tautou est remarquable, celle de Kassovitz ne l'est pas moins. Il retrouve ici les élans de Un héros presque parfait (quoi, vous ne l'avez pas vu ? Foncez !!) et donne à son personnage simple une épaisseur titanesque.

Mais le tour de force d'Amélie est de nous immerger dans un univers totalement factice. Un Paris rêvé (pas de tags, des objets appartenant à toutes les époques...) et surtout une esthétique que Jeunet avait oublié sur Alien IV. On peut être irrité par l'abus de gros plans ou par les couleurs très saturées du film mais on ne peut nier l'énorme travail effectué sur l'image en général. Combien de réalisateurs (français ou étranger) se contentent de poser leur caméra et de filmer ce qui se passe devant ? Jeunet a developpé son style , sa narration (la voix off de Dussolier est pour beaucoup dans la réussite du film) et sa façon de filmer. Forcément , cela irrite. Cela dérange. Mais qu'importe ses pisse-copies . Si Amélie déplace de telles foules , c'est bien parce que le film plaît. Alors si pour le rigolo de Inrockmachin , les 7,3 millions de spectateurs sont des nazis, et bien, qu'il aille se faire foutre ! 
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 19:42
Le pitch : un chauffeur de taxi rencontre  un tueur à gages impitoyable qui va l'obliger à l'assister dans 5 de ses meurtres durant une longue nuit d'enfer à LA.

Colossal !! Le terme ne peut que s'appliquer à Collateral qui prouve , avec brio, que Michael Mann est tout simplement l'un des meilleurs metteurs en scènes actuels, et que , transcendant un sujet somme toute banal , il peut appliquer un traitement de choc afin d'extirper le meilleur film qui soit.
 
Collateral commence par une succession de rencontres, toutes vues du point de vue du chauffeur. La nuit est son royaume et la découverte des activités de son passager constitue à la fois un choc pour lui mais aussi pour le spectateur. Car , on a beau savoir que Cruise est un salaud (dans le film), la façon dont est amené cet aspect de son personnage est  à l'image du film : un corps s'écrase sur le toit du taxi . Brutal, sans fioriture, sans avertissement. En quelques secondes, Collateral bascule du film intimiste à une oeuvre cruelle où le hasard n'a plus sa place. Et où personne ne sortira indemne.
 
Utilisant les rebondissements de son scénario pour mieux relancer un pitch somme toute limité, Mann se sert surtout de Los Angeles comme d'un personnage principal. La ville, tentaculaire, etouffante, immense et inhumaine, déjà dépeinte dans Heat , devient ici une sorte de complice à Cruise, un élément qui englobe le taxi lors de majesteux plans aériens et qui s'opacifie au fur et à mesure de l'avancée.  Tourné en numérique par un virtuose soucieux de pousser son propos le plus loin possible, les images en deviennent blafardes et totalement soumis à la dictature de l'image artificielle. Les ombres sont dures, les couleurs inexistantes et les actions se fondent dans la nuit. Jamais on n'avait montré la nuit de cette manière et il est clair que c'est cet aspect qui a poussé Mann vers le scénario.
 
Car, à l'instar de Cameron ou de Mc Tierman, Mann est un homme de défi qui ne peut se contenter de simplement faire un film. Il doit se l'approprier, en faire sa chose et surtout le transformer en immense terrain d'expérience. Usage du numérique mais aussi utilisation de faux semblants . La scène où le pauvre Taxi doit se faire passer pour Vincent , le tueur, afin d'obtenir la suite des victimes est tout simplement hallucinante et constitue le tournant du film : celle où , de la victime collaterale va émerger le personnage implacable de la 2eme partie. L'univers bascule, le héros devient comparse et celui qui subit va désormais diriger l'action.
 
Mann est coutumier de ce fait et avait déjà utilisé le procédé dans Revelations et dans Heat (quoique de manière moins claire dans ce dernier). Renverser la situation, inverser le propos, relancer l'histoire. D'un récit linéaire mais riche en rebondissement brutal, le film devient une sorte de jeu de dupes d'où personne n'est assuré de survivre. En éliminant brutalement et sans gloire , des protagonistes pourtant finement dépeints, Mann veut montrer que son film s'ancre dans la vraie vie, pas la fiction.
 
Comme à l'accoutumée, son casting est phénoménal. Peu de choses à dire sur Tom Cruise, époustouflant dans le rôle d'un Vincent sacarstique et cinyque à souhait qui deviendra, peut être à son corps dépendant la matrice de Jaimie Foxx, parfait dans le rôle du candide qui brutalement va être forcé à réagir. Le reste du casting est à l'image du film : béton, pro et logiquement huilé. Aucune erreur, aucune fissure. Un sentiment de perfection qui pourrait même irriter s'il n'en n'était pas humble.
 
Car , Collateral reste un film humble : une histoire simple et directe, une trajectoire logique, des méthodes de série B. Mais un traitement haut de gamme qui fait réussir Mann là où Finsher échoua avec Panic Room. Sa volonté d'expérimenter , de se dépasser tire tellement le film vers le haut que la médiocrité de pas mal de films ou séries télé n'en devient que plus éclatante.
 
En réussisant un polar urbain parfait, Mann nous offre le meilleur de deux mondes : le cinéma sec des 70's et la sophistication des années 2000. Définitivement l'un des meilleurs films de l'année 2004 (le meilleur ??).
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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 09:27
Le pitch : Dans un monde agonisant sous la pollution et la surpopulation, un détective cherche à résoudre le meurtre d’un riche homme d’affaires, l’un des propriétaires de Soleil vert, une société spécialisé dans la confection d’aliments à base d’algue. Ce qu’il va découvrir va lui prouver que le monde n’est pas ce qu’il croit.

Dans les années 70, la SF renaissait de ces cendres. L’impulsion donnée par La planète des Singes et 2001 a permis des films comme Silent Running, L’âge de Cristal, THX 1138 ou Soleil Vert. Mais le film de Richard Fleisher s’inscrit aussi dans ces descriptions apocalyptiques d’un futur forcément noir !! Ici, ce n’est pas le réchauffement climatique qui est le danger mais la surpopulation. Rappelons que le Club de Rome prévoyait plus de 15 milliards d’êtres humains sur Terre en 2010 et appelait à une halte de la croissance.

C’est donc dans ce contexte déprimé que Richard Fleisher adapta le roman de Richard Matheson, retenant du livre la trame et confiant le rôle principal à Charlon Heston qui, pour une fois, aurait un personnage plus ambigu et cynique que celui de Moïse ou de Ben Hur. Heston incarne un policier qui partage son appartement avec un vieux bibliothécaire et qui  se satisfait plutôt bien de sa vie. Il n’hésite pas à user de ses pouvoirs pour obtenir des avantages en nature comme de la nourriture mais aussi les faveurs d’un mobilier, c’est-à-dire une jeune femme attachée à un appartement. C’est d’ailleurs en enquêtant sur la mort du propriétaire de ladite jeune femme qu’il va être conduit à la rencontrer. Ces scènes sont d’ailleurs le reflet des années 70, années de la révolution sexuelle, puisque Heston et sa compagne se déshabillent très facilement.

Ceci n’est cependant qu’un détail car Soleil Vert est plus la description d’une société à l’agonie, où chaque mètre carré est devenu un trésor qu’un film d’action (quelques scènes de poursuites sans grand relief émaillent la fin du métrage) ou de SF pure. Certes, les aspects futuristes font partie du décor, mais leur vision 30 ans après, montre bel et bien qu’en matière de design, la réalité fait souvent fi de la fiction et que seul Blade Runner a approché une vision réaliste de l’avenir. Ici, l’argument principal est bel et bien la surpopulation et le secret qu’elle cache. Heston joue au chat et à la souris avec ce secret, que le spectateur a deviné depuis bien longtemps, mais son enquête lui permet de voir toutes les strates du Los Angeles futur, passant des rues surpeuplées, en proie à des émeutes de la faim (un thème hélas bien actuel) aux couches supérieures de la société où une poignée de nantis règnent sur le monde et peut se permettre de gaspiller de la place dans d’immenses appartements, réinventant même un esclavage sexuel qui ferait hurler n’importe quelle féministe !!

Cependant le policier se meut très bien dans ces deux mondes où il peut exercer son autorité , voire son autoritarisme sans trop de souci.

Fleisher filme alors le monde de Soleil Vert comme un documentaliste, plongeant sa caméra dans les foules protestant contre le manque de nourriture, auscultant la microsociété des femmes mobiliers et montrant la décrépitude d’un monde où l’écrit est devenue une denrée rare, où l’énergie est produite par des vélos d’appartement et où un vieillard pleure en dévorant une pièce de viande, repas qui lui rappelle sa prime enfance.

Si Soleil Vert a quelque peu vieilli par certains aspects, il lui reste suffisamment de scènes puissantes pour prétendre au titre de grand classique. Ainsi, la scène où Saul, le compagnon de Heston décide d’aller dans une clinique de la mort douce afin de faire progresser l’enquête de son ami reste un modèle du genre. Sur une musique d’Edward Grieg (Au matin, tiré de Peer Günt) ,  Saul se fait doucement euthanasier en admirant des images de la Terre telle qu’elle fut autrefois : verte, vivante, abritant des millions d’animaux, de poissons… L’écologie est véritablement au centre du propos, mais dans les années 70, on ne parlait pas de Global Warming (on pensait plutôt à une ère glaciaire comme dans Quintet de Robert Altman) mais bel et bien de l’épuisement des ressources planétaires comme la nourriture et la biodiversité !!

Soleil Vert n’est sans doute pas le film le plus connu de Charlon Heston ou de Richard Fleisher. Il n’en reste pas moins un classique de l’anticipation, servi par de discrets effets visuels et des acteurs de premier plan. Pour la petite histoire, il fut récompensé à Avoriaz en 1974, quand le festival du film fantastique se tenait dans les Alpes (et avait encore un sens)
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13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 00:47
Le pitch : Alors que l’empire de Michael Corléone connaît des difficultés, retour sur les premières années de Vito Corléone.

Le Parrain II est considéré par beaucoup comme une séquelle supérieure à l’originale. Je trouve cela partiellement vrai.

Partiellement car si, effectivement, le chassé-croisé entre le passé et le présent permet de comparer à la fois l’ascension de Vito et le début de la chute de Michael, il est clair que certaines coupes narratives handicapent le récit. La version remontée que fit Coppola pour la télévision, dans les années 80, en entremêlant les deux films dans un ordre chronologique et en intégrant les scènes coupées s’avère nettement plus fluide et plus compréhensible.

Mais si l’on passe sur ce (gros) détail, Le Parrain II est une véritable merveille qui utilise à fond l’ambiguïté de Pacino et la force de De Niro. En revenant aux sources de l’histoire, en montrant comment un petit orphelin italien va devenir le chef d’une des plus puissantes familles de New York, le réalisateur se fait certes plaisir en recréant l’Amérique du début du siècle, ou en revisitant des personnages comme Clémenza, il réalise surtout l’exploit de rendre bien plus attachants des hommes qui vouent leur vie au crime, mais qui se mentent à eux-mêmes.

Prenant le contre-pied du premier film, cette séquelle porte vraiment le nom de deuxième partie puisque, contrairement aux suites en vigueurs dans les années 70, il ne raconte pas la même histoire. Au contraire, elle s’en démarque totalement, évacuant le côté baroque du premier film pour plonger dans un univers plus froid (celui de Michael) et un autre plus chaleureux (celui de Vito). Là, où Vito s’attache les hommes par l’amitié, Michael ne connaît finalement plus que le langage de la force. On le craint, mais le respecte-on ?

De plus en plus inhumain au fur et à mesure que le métrage avance, il ira jusqu’à faire tuer son frère, tandis que Vito devient petit à petit le parrain respecté du premier film.

Visuellement, les énormes moyens mis à l’écran prouvent que Coppola n’ait à l’aise que dans la démesure. La reconstitution de la Little Italy des années 20 en est une preuve éclatante, de même que le Cuba pré-castriste. On peut reprocher au réalisateur de ne pas donner de pistes historiques aux spectateurs. Mais ce serait oublier que dans les années 70, d’une part, ces évènements étaient bien récents (la prise du pouvoir par Castro n’a pas 20 ans) et que, d’autre part, la culture historique des spectateurs était bien plus grande. Et puis, pris dans le tourbillon de l’histoire et finalement dépassée par elle , même s’il avait envisagé la victoire castriste, Michael n’a pas grand-chose à faire avec cette révolution. La trahison de son frère l’occupant bien plus, il ne fait qu’être spectateur.

La structure du film a fait énormément pour sa réputation. En mélangeant deux époques, à l’aide de savants fondus enchaînés (et superposant le plus souvent les visages de Vito et Michael), Coppola a établi une structure révolutionnaire car son film est à la fois une séquelle et une préquelle. Ces allers-retours dans le temps permettent aussi de voir comment le monde a changé, comment les hommes ont changé même si les faux-semblants restent intacts. Ainsi, le jeune Clémenza va voler un tapis pour Vito en lui faisant croire qu’il appartient à un ami tandis que Michael nie toutes les charges retenues contre lui lors de la commission sénatoriale. Les deux savent qu’ils mentent mais ils refusent de l’assumer au final. La façade reste intacte, mais les fondations sont viciées.

On voit bien là le génie d’un scénario qui consiste à prendre pour héros des types corrompus et corrompeurs (la scène où le sénateur qui a refusé de ramper devant eux découvre qu’il a couché avec une prostituée désormais morte prouve les méthodes écoeurante de la famille) , à ne rien cacher de leur pourriture intérieure, tout en laissant le spectateur s’attacher à eux.

Alors, on peut effectivement reprocher à la partie contemporaine d’avoir de trop grandes ellipses (rien n’annonce la commission sénatoriale) ou d’une trop grande profusion de personnages parfois mal esquissés, mais au final, Le Parrain reste un modèle de suite réussie et l’un des sommets de l’œuvre de Coppola.
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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 06:54

Le pitch : la première aventure de 007, tout juste nanti de son permis de tuer double zéro,   contre Le Chiffre, un banquier véreux qui finance le terrorisme international.

 

On aurait pu croire que la saga 007 avait atteint un sommet après Meurs un autre jour. Difficile de fait plus fort dans l'action surréaliste (Bond surfant sur une vague géante), dans la destruction à grande échelle (l'hôtel de glace qui fond), les cascades hallucinantes (la poursuite sur le lac gelé, la traversée du champ de mines). Difficile aussi de continuer à croire au côté humain du personnage, et cela malgré la puissance machiste de Pierce Brosnan. Au fur et à mesure des 4 épisodes, on voyait 007 devenir un Superman au service de sa Majesté. Ce n'était pas pour nous déplaire, cela dit, mais il est clair qu'un nouvel opus dans cette veine aurait été soit de la pure SF soit totalement grotesque.

 

Du passé faisons, table rase !! Voilà le nouveau credo des producteurs, Broccoli fille en tête. Exit Brosnan (alors qu'il avait encore un film à tourner, je crois), exit les gadgets, exit les conspirations machiavéliques, les satellites espions, les méchants d'opérettes, les cascades impossibles, le numérique à tous les étages... et place à un film d'action brutale, où la violence psychologique n'est pas la moindre et où 007 redevient un homme qui souffre, qui se questionne mais qui ne fait plus dans la dentelle.

 

Dès les premières images, le ton est donné : Bond est un agent brutal, qui élimine sans état d'âmes. Un retour aux sources des romans donc. Passé un générique assez moche (des cartes, des ombres... bof), on plonge dans la moiteur d'une poursuite incroyable à pied entre Daniel Craig (parfait dans le rôle, inutile que j'écrive sur ce que d'autres ont fait nettement mieux que moi) et un Yamakasi dans un pays africain. Martin Cambpell retrouve ici la grâce du Masque de Zorro et le montage nous permet de vibrer avec 007. Énorme scène donc, relativement réaliste, où Bond se montre vicieux et retors, mais qui, paradoxalement, tranche totalement avec le reste du film. Un peu comme si le réalisateur désirait évacuer rapidement ce passage obligé. Cela dit, ne boudons pas notre plaisir tant la chorégraphie est impressionnante et  le sentiment de danger toujours présent. La conclusion de cet arc confirme l'impression du début. Le nouveau Bond est un salopard de première !! Il ne se soucie pas des lois ni des autres (les dommages collatéraux de cette première grosse scène sont impressionnants)

 

Mais une fois l'intrigue mise en place, Casino Royale glisse rapidement vers un affrontement psychologique entre Bond et Le Chiffre autour d'une formidable partie de cartes, de plus de 45 minutes. Exit donc les bons mots, les clins d'oeil aux spectateurs. Le film atteint alors  des sommets jamais atteints dans la saga. Et Campbell n'idéalise jamais son personnage, notamment à travers une bagarre à mains nues où 007 élimine brutalement deux tueurs africains. Pas de fioritures, pas de sophistications, le métrage se refuse même à tout ce qui l'éloignerait du réalisme. Pour une scène d'une telle intensité, il faut remonter à la mort du Docteur dans Demain ne meurt jamais, quand celui-ci est froidement abattu par Brosnan.

 

Autre grande rupture avec les 20 épisodes précédents, le rôle féminin n'est pas sacrifié sur l'autel du cliché ou du sexisme. Campbell ose même filmer Eva Green (sublime) sans maquillage, dans une scène où la belle Française se prépare pour la soirée, retournant  le jeu machiste de Bond contre lui en lui imposant un smoking. Nettement plus sérieux, une autre scène nous la montre traumatisée sous sa douche après la mort des deux Africains. La jeune femme comprend alors que 007 n'est en rien un petit joueur et qu'elle est mêlée à quelque chose qui la dépasse. Rarement, un Bond n'avait été aussi loin dans la tête de ses personnages. De même que rarement un Bond n'aura abordé les relations 007-femmes de cette manière. Au fur et à mesure de la progression du film, l'agent affiche ses fêlures, se laisse gagner par la confiance. Et le dernier acte explique alors toutes les autres relations qu'il aura dans le futur, sa peur de l'attachement voire son mépris pour le sexe faible. La trahison qu'il va subir le rendra plus fort mais surtout plus cynique et plus froid. Du passé faisons table rase, certes, mais expliquons le futur par les racines du passé.

 

Mais le trait de génie de Casino Royale est que, pour une fois, le méchant n'est qu'un pauvre type ordinaire. Un banquier mégalo certes, un joueur de poker de génie (mais après tout, Bruel le serait aussi) mais en rien un guignol d'opérette venu cabotiner devant une batterie d'ordinateurs. Seul l'argent le motive et l'intrigue ne lui prête aucune intention de gouverner le monde. Froid, calculateur, mauvais, Le Chiffre est un salaud à la hauteur et il le prouve dans une scène de torture qui traumatisera tout spectateur mâle !! Le Chiffre veut juste se refaire et qu'importent alors les moyens. Voir un méchant s'injecter de la ventoline n'est pas à la portée de n'importe quel scénariste tâcheron venu !!

 

Bond, ce sont des répliques qui tuent. Ici, elles arrivent toujours quand on ne l'attend  pas. Bond commande un Vodka Martini, le barman lui demande ses préférences (Shaker ou cuillère), il répond "qu'est ce que j'en ai à foutre" (il est vrai que Bond vient de perdre 10 millions de dollars). Plus de glamour donc, exit les clins d'oeil. Et le sempiternel "Bond ! James Bond" intervient à la toute fin du film tandis que 007 vient d'expédier une balle dans le genou d'un malfrat. Jouissif et finalement à l'image d'un film qui ne s'embarrasse pas de faux-fuyants ni de fausses excuses.

 

On pourrait, si l'on voulait chercher des défauts au film, dire que la fin est un peu bancale, entre retournement de situations, trahisons en série mais ce n'est que broutille dans un océan de pureté. Campbell referme d'ailleurs son film avec une formidable scène d'action située dans une maison de Venise en train de sombrer, mais là aussi ne sacrifie pas ses personnages et reste dans le monde réel. La mort d'Eva Green et le cri primal de Bond nous achèvent : Casino Royale n'est pas un  film d'action, mais bel et bien un drame psychologique mâtiné, tenez vous bien, de comédie chien-chat (ces comédies typiquement anglo-saxonnes où les héros se disputent avant de tomber amoureux) mais le tout joués sur un registre totalement adulte. Il est loin le temps de Roger Moore et de ces péripéties sympathiques, mais qui dépendaient totalement du scénario et surtout qui s'ancraient dans leurs époques.

 

Casino Royale est plus qu'un Bond de transition. À l’instar de Batman Begins ou du magistral Superman Returns, c'est une véritable renaissance que nous offrent Martin Campbell et Daniel Craig.

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 05:19
Le Parrain commence par le visage d’un homme qui raconte ses problèmes à un autre personnage hors champ et se termine par le visage d’une femme sur laquelle on referme une porte. Elle a tout juste le temps de comprendre que son mari n’est pas forcément celui qu’elle connaissait.


Entre ces deux scènes, 160 minutes d’un chef d’œuvre absolu, qui plaça Francis Ford Coppola au Panthéon des réalisateurs pour toute la durée des seventies.

Revoir Le Parrain en 2008, ce n’est pas seulement revoir Al Pacino tout jeunot, ou le très grand Marlon Brando, ou James Caan sans ride, ou Robert Duvall avec des cheveux, c’est surtout se replonger dans une saga quasi intemporelle (même si ancrée dans une époque) ,  une tragédie digne de l’Antiquité, où un homme qui règne de manière invisible va voir son monde changer, va voir un de ses fils mourir tandis que le cadet reprendra son flambeau mais de manière bien plus brutale.

Le Parrain, c’est bien plus qu’une histoire de Mafia, de gangster, c’est une vision d’une Amérique finalement peu connue, celle où l’on achète la paix sociale et où l’on règle ses comptes dans le sang. Vito Corléone règne sur les politiciens, sur les syndicats, le jeu, la prostitution. Mais il reste un sicilien attaché à Dieu et à la famille. Il dirige un monde entier derrière son bureau, où ne pénètre pas la lumière, il tisse une toile dans laquelle s’engluent amis et ennemis.

Mais Don Corléone n’a pas prévu que les choses changeraient, que la drogue apporterait la trahison et la violence. Il n’a pas prévu que son fils choisi pour lui succéder se ferait avoir par son impatience et que ce cadet, si aimé et élevé loin de tout ce « business » deviendrait finalement l’arme de sa rédemption.

Adaptant un roman quelque peu longuet de Mario Puzo (je le sais, je l’ai lu) , Coppola  décline astucieusement son film en 3 parties.

La première, la plus courte, présente la famille Corléone, ses membres, ses méthodes d’intimidation (la scène de la tête coupée du cheval) et insiste sur la toute puissance du Parrain, un homme à qui personne ne résiste, à qui l’on ne dit pas « non ». Mélangeant les scènes de fêtes familiales avec celles où le Don reçoit ses obligés, le réalisateur montre la toute puissance d’un homme qui fait la pluie et le beau temps avec une apparente facilité. Par petite touche, le spectateur comprend quelles sont les méthodes de cet homme, découvre ses 3 fils, si différents, et sa fille. Le film ressemblerait presque à une biopic un peu particulière.

Puis arrive Solozo, un truand turc qui veut introduire la drogue à grande échelle. Le film bascule alors dans un thriller un  peu plus classique avec ses trahisons, ses retournements de situations, ses coups de théâtre. Vito Corléone, gravement blessé, laisse la place à l’écran à ses deux fils. Sonny devient alors le centre du film mais petit à petit, c’est Michael (Al Pacino sans doute dans son plus grand rôle) qui va s’imposer. Cette partie s’achève avec le séjour de Michael en Sicile et le drame qui va s’y jouer, achevant de transformer le jeune soldat idéaliste en un truand impitoyable. Michael, que son père voulait préserver des affaires de la famille, en faire un politicien honnête mais au service des Corléone, va devenir le seul espoir de Vito. Le meurtre de Sonny, l’héritier promis, trahi par son beau-frère mais aussi par sa propre témérité, va mettre à bas ce que Vito avait prévu. Et c’est aussi la vision de son père agonisant qui va lancer Michael dans cette vendetta et qui va lui donner le respect nécessaire pour régner sur la famille. Cette partie s’achève avec le séjour de Michael en Sicile et le drame qui va s’y jouer, achevant de transformer le jeune soldat idéaliste en un truand impitoyable. Le meurtre de sa femme sicilienne va alors lui faire comprendre que l’on ne peut pas se cacher, que l’on ne peut pas faire marche arrière.

Commence alors la troisième partie de l’histoire où Vito Corléone s’efface complètement et où Michael prend alors totalement le contrôle de l’histoire, de la famille et du film. La mort de son père intervient après que ce dernier lui ait laissé les rênes , tout en le mettant en garde contre ses ennemis.

Ainsi, l’audacieux parallèle où, baptisant son neveu, il renonce à la violence tout en massacrant ses ennemis, permet de démontrer que le parrain est devenu une personne froide, qui ne règne plus pas l’échange de service, mais bel et bien par la violence.

Exemple rare d’une adaptation littéraire qui transcende son matériel d’origine, Le Parrain est plus l’histoire d’une ascension que celle d’une chute. Mais les germes de la désagrégation de l’Empire Corléone sont déjà en germe : là où le père s’attachait les hommes, le fils se fait redouter. Et l’on sait bien que la fidélité acquise par la peur n’est jamais la plus solide.

La mise en scène de Coppola annonce déjà la démesure d’Apocalypse Now : figurants par centaines, décors innombrables, violence baroque, montage percutant. Une certaine idée d’un cinéma adulte qui remporta alors un succès considérable en Amérique du Nord et sur toute la planète.

En réalisant Le Parrain, Coppola a certes inauguré l’une des saga les plus populaires du cinéma, mais surtout, il a donné au film dit de « maffia » ses lettres de noblesses. N’a-t-on pas parlé de American Gangster comme d’un « Parrain » black
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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 13:39
La rumeur courait depuis longtemps : Coppola remonterait l'un de ses chef d'oeuvre , le mythique Apocalypse Now. Début mai, la rumeur s'est concrétisée et Cannes a pu revivre, 22 après, la vision dantesque de l'opéra guerrier de Milius et Coppola. Agrémenté de 53 minutes, doté d'un son entièrement remixé, Apocalypse Now est de nouveau visible sur grand écran et c'est une grande nouvelle.

Tout d'abord, toute une génération de cinéphiles ne connait Apocalypse Now que par le biais de la vidéo (VHS, télé, Laserdisc) , le plus souvent en pan&scan. Rien que le fait de redécouvrir ce classique en salle est un événement en soi. A l'heure du spectacle consensuel , il est bon de voir qu'il fut un temps où la vision avait droit de cité. Que la conception du film fut ou non un maelstrom de folie n'a finalement que peu d'importance. La seule folie présente c'est celle de Coppola. Le maître barbu a quelque peu terni son image ses derniers temps mais il est clair qu'il a été un des chantres de la démesure qu'Hollywood adule et déteste à la fois. Sa vision du Vietnam peut irriter , dérouter , choquer voire écoeurer, il n'en reste pas moins qu'il livre frontalement ses idées, sa vision, sa folie sur pellicule.

Mais outre le fait de revoir (enfin) Apocalypse sur grand écran, qu'apporte vraiment cette nouvelle version ? Cameron écrivit un jour (à propos de la restauration d'Abyss) que souvent les mythiques scènes coupées ne présentaient que peu d'intérêt. Dans cette version Redux , les 53 minutes rajoutées ne sont pas superflues car jamais elle n'altère le récit. Elle le ralentisse un peu (la longue mais belle scène de la plantation française) mais elle ne trahisse pas le message. A l'inverse de L'exorciste, ou Friedkin modifie l'essence du métrage, ce Redux remet Apocalypse Now dans tout sa lumière et plonge encore plus dans l'esprit de Martin Sheen. Enfin, le remixage du son rend encore plus grâce à l'environnement sonore , à la musique , aux Doors... Il n'y a pas ici de plan numériques, de bidouillages rien que de la pellicule écartée qui retrouve enfin sa place. 3H17 donc de pur bonheur cinématographique que l'on ne voit pas passer.

De ce métrage, les scènes les plus folles sont toujours présentes : l'attaque des hélicoptères au son de Wagner, les tentatives de surf de Robert Duvall (étrange de le voir avec des cheveux), le show de Bunnies (qui trouve un étrange prolongement quelques minutes plus tard), la découverte du camp de Kurtz... Des images toujours aussi folles, aussi impressionnantes, aussi démesurées. A l'heure des foules numériques, des multiplications de figurants, qui peut encore imaginer une telle mise en scène. Cameron, sans doute !! Spielberg, sûrement !! Mais il est clair que la folie d'une telle entreprise se perd peu à peu. Sans bien sur condamner les nouvelles technologies, on peut être nostalgique d'une époque où pour montrer 1000 gugusses à l'écran, il fallait en prendre 1000.

Mais foin de nostalgie, l'idée même du film est toujours là : le Vietnam fut une guerre de dupe. D'un côté des Américains se battant pour des gens qu'ils ne comprennaient pas (le racisme de certains GIs est clair) et contre un ennemi invisible (il n'y a quasiment aucun gros plan de "Charlie", juste des silhouette ou des voix désincarnées), de l'autre des Nord Vietnamiens tentant de conquérir ce qu'ils considéraient comme leur pays et entre les deux des populations totalement dépassées , prises en otages entre deux folies meurtrières. Au fur et à mesure qu'il remonte la rivière , Willard (prodigieux Martin Sheen) comprend toute l'absurdité de la situation et en vient presque à considérer comme normal le comportement de Kurtz. La folie qui est présente dans tout le métrage change de camp petit à petit mais le grand tour de force de Coppola n'est d'épargner personne, et surtout pas son propre camp. Et quand Kurtz apparaît enfin (Marlon Brando, grandiose), toute la technique du cinéaste se met entièrement au service du personnage. Surgissant de l'ombre , telle une créature fantastique, il fait basculer le film dans quelque chose d'indéfinissable, une sorte de cauchemar éveillé dont la logique disparaît peu à peu.

Redux est donc la conclusion logique d'une aventure commencée il y a 25 ans. Reste que le plus troublant doit être pour les acteurs français dont la très belle Aurore Clément, de se voir revivre à l'écran. Rien que pour ces superbes scènes , Redux était une necessité. Et puis, cela aura permis aux festivaliers de ne pas trop s'ennuyer durant le festival !!
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

L'affiche du moment