Le pitch : 20 ans après avoir la chanteuse de leur groupe s'exiler au Quebec et devenir une vedette, une bande d'amis la retrouve le temps d'un week end !
Quoi ? 5 étoiles pour l'un des films les moins connus de Jean Marie Poiré ? Hé oui, car malgré son échec au BO à sa sortie (moins de 400 000 entrées), Mes meilleurs copains est sans aucun doute le film le plus abouti de l'auteur des Visiteurs , le plus personnel, celui que l'on peut voir et revoir jusqu'à plus soif ! Et oui, je le trouve encore meilleur que Le père Noël est une ordure, c'est dire !
Pourquoi ? Parce qu'en mettant en scène des quadra autrefois révolutionnaires devenus ce qu'ils ne voulaient pas être, Poiré raconte une partie de sa jeunesse (il a fait partie d'un groupe rock et a côtoyé la future chanteuse des Pretenders) mais surtout fait s'entremêler deux époques totalement différentes : les années 60 et le flotter power, la musique rock, l'amour libre d'un côté, de l'autre les années 80 et la course à l'argent, à la réussite, le sida.
De cette opposition naît un film où la nostalgie l'emporte sur le cynisme, où Jean Pierre Daroussin, formidable dans son personnage lunaire et déconnectée de la réalité, joue de la guitare solo le long d'une rivière, où Clavier ne fait pas encore du Clavier, où Lanvin est formidable dans son rôle de râleur et surtout où Jean Pierre Bacri trouve son meilleur rôle.
Vous voyez où je veux en venir ? Plutôt que de rendre un hommage mérité à Bacri en citant ses films les plus connus (Un air de famille, Cuisine et dépendance, Smoking/no smoking ou Le goût des autres) , je préfère chroniquer un film moins connu mais où il est merveilleux, dans un rôle pas simple, celui d'un artiste homosexuel devenu directeur de marketing, mais qui n'a jamais oublié sa jeunesse.
Mes meilleurs copains, c'est tout ce qu'il y a de mieux dans la comédie française : des dialogues aux petits oignons (C'est bon, y a pas mort d'homme), des scènes cocasses et drôles qui ne tombent jamais dans le ridicule, une vraie écriture de l'intrigue et non une succession de gags et surtout une vraie mise en scène, avec une lumière différente selon les époques. Bref, un vrai film de cinéma et non pas un téléfilm projeté au cinéma.
Si ce film mérite 5 étoiles, c'est surtout parce qu'il est quasi parfait , que chaque situation dans les années 60 trouve son écho dans les années 80, que les acteurs sont au sommet de leur art, même ceux plus secondaires comme celui de Didier Pain - mari et producteur de la chanteuse, divinement interprétée par Louis Portal (Tchao Pantin) et que, au final, quand le générique de fin arrive, on n'a qu'une envie : le revoir !
Si vous ne connaissez pas Mes Meilleurs copains, n'hésitez pas ! C'est un véritable chef d'oeuvre, drôle, tendre, parfois vache (ah, Philippe Khorsand qui se fait piquer toutes ses femmes par son entourage) et dont la nostalgie empreinte les plus belle voies de la narration.
Vous verrez, vous ne le regretterez pas ! Et vous découvriez l'un des plus beaux rôles de Jean Pierre Bacri. Peut-on trouver plus bel hommage ?