Le pitch : alors que Godzilla semble s'être retourné contre l'humanité, Apex, une société de très haute technologie, souhaite utiliser Kong pour atteindre la terre creuse...
ATTENTION : cette chronique contient des spoilers. Si vous n'avez pas encore vu le film, mieux vaut reporter votre lecture.
4e volet du Monsterverse, ce combat de titans était tombé à pic pour relancer la fréquentation dans les salles US. Sorti en mars dernier, il fut le premier film depuis Bad Boys 3 à passer la barre des 100 millions en Amérique et en engrangea 467 dans le monde entier. Un bon score qui dépassait celui de Godzilla King of Monsters, mais restait logiquement en deçà de Skull island (566 millions) et Godzilla 2014 (524).
Reprenant certains personnages vus dans King of Monsters, ce nouvel opus nous projette dans plus de 40 ans après les évènements de Skull Island. Kong y est désormais surveillé de près par les hommes , mais coule des jours paisibles. Du côté de Godzilla, le titan oscille toujours entre le bien et le mal et le début du film le voit attaquer, apparemment sans raison, les installations d'Apex, une société dont la façade respectable cache une réalité nettement moins reluisante.
Godzilla Vs Kong fonctionne à la façon des Marvel Team Up, à savoir des comics où deux super héros (généralement Spiderman ou La chose) commençaient par s'affronter avant de faire front contre un ennemi commun. Ainsi, les deux titans vont donc se castagner déjà sur mer puis dans Hong Kong avant de devoir s'unir contre MechaGodzilla, un titan artificiel développé par Apex !
Entre deux combats, l'histoire se focalise sur deux groupes humains. Le premier voit donc des scientifiques employés par Apex et cherchant à atteindre la terre creuse, territoire d'origine des titans et de Kong et que le PDG soupçonne d'abriter une source d'énergie capable de remettre l'humanité à égalité avec les monstres qui attaquent périodiquement la planète. Dans ce groupe se trouve une petite fille malentendante qui a trouvé le moyen de communiquer avec Kong, justifiant ainsi que le scénario l'emmène dans des endroits d'une dangerosité inouïe.
L'autre groupe est un trio, composé d'un théoricien du complot , d'une de ses admiratrices - qui se trouve être la fille d'un des scientifiques de King of Monsters, et son ami, totalement dépassé par les évènements. Le trio va rapidement comprendre que Apex n'est pas aussi "sympathique" que sa communication veut le faire croire et découvrir le secret derrière l'attaque initiale de Godzilla en Floride. Cela permet quelques saillis comiques, même si cet aspect reste marginale.
Bien entendu, ce qu'espère le spectateur, c'est l'affrontement entre les deux monstres. Et même si le réalisateur Adam Wingard (You're Next, Blair Witch 2016) estime que les situations vécues par les hommes doivent répondre aux dangers qu'affronte Kong, comme par exemple la noyade lors du premier combat, il est évident que le film prend toute sa mesure quand il met en scène les titans.
Et de ce côté, on est servi ! Ultra spectaculaire à souhait, les trois affrontements sont diversifiés , tant par leur environnement qui va convenir à l'un ou l'autre. Ainsi , Godzilla prend le dessus sur Kong en pleine mer tandis que la jungle urbaine de Hong Kong permet au grand primate d'utiliser le décor pour être à la hauteur de son homologue reptilien. L'humanité n'a plus qu'à se terrer et espérer que les dégâts monstrueux engendrés par cette guerre ne feront pas trop de victimes, même si on peut douter que des gratte-ciels qui s'effondrent les uns sur les autres en font des milliers.
La surprise du film tourne autour de la terre creuse. Loin d'être un gimnick, il en devient le thème centrale de la 2e partie avec, là aussi, des images grandioses d'un environnement jouissant d'une gravité inversée (et totalement surréaliste). Et quand Kong découvre le temple de ses ancêtres , immense caverne qui pourrait contenir des dizaines de basilique St Pierre, on en apprend un peu plus sur ses origines. D'ailleurs, les protagonistes évoquent tous dans les bonus leur envie que le 5e volet se déroule plus longtemps dans cet environnement. Après tout, on ne fait qu'effleurer le monde des titans.
L'autre surprise est donc l'apparition de MechaGodzilla, un titan mécanique qui n'a rien à envier aux transformers de Michael Bay. Comme toujours, la créature de Frankenstein échappe à son créateur (ce qui nous vaut une mort assez rigolote) et devient le pire ennemi de l'humanité. Il faudra donc que Kong et Godzilla enterrent la hache de guerre afin de briser définitivement la menace.
On le voit, Godzilla Vs Kong est un pur film pop corn, un blockbusters décomplexé dont le scénario n'est qu'un prétexte à filmer deux titans se mettant sur la tronche, un plaisir régressif mais très bien réalisé. Alors, oui, on pourra reprocher une approche "humaine" très clichée , une justification oiseuse de l'attitude de Godzilla et une certaine lassitude quand le combat s'éternise. C'est sans doute le prix à payer pour un spectacle , que nous n'avons pas pu voir sur grand écran en France, qui ne cherche jamais à être prétentieux. Au contraire, il annonce rapidement la couleur et offre au spectateur ce qu'il est venu chercher dans le titre.