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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 07:19
The Greatest Showman (**** 1/2*)

Le pitch : la vie de Barnum, l'inventeur du cirque moderne, racontée en chanson !

 

Hugh Jackman aime les comédies musicales !! Il faisait déjà parti de la très belle adaptation chantée des Misérables (il incarnait Jean Valjean et était opposé à Russell Crown en Jabert) et le retrouver à la tête de The greatest Showman ne pouvait que nous réjouir et titiller notre envie.

 

Disons le tout de suite, le film est très largement à la hauteur de ses ambitions : coloré, inventif, , tendre, passant du rire aux larmes, spectaculaire (les séquences de cirque sont magistrales), déroulant une dizaine de chansons pour faire avancer l'intrigue, toutes plus belles les unes que les autres, The greatest Showman passe tout près de la note maximale, en raison d'une légère baisse de rythme en son milieu. Mais franchement, quel superbe film !

En adaptant librement la vie de Barnum, Michael Gracey nous fait plonger dans un tourbillon insensé, où chaque partie du film, casting, chansons, séquences, effets visuels (parfois ultra réalistes ou utilisant les vieux trucs du cinéma), mouvements de caméra, dialogues participent à une vision où l'ode à la différence est le moteur de l'histoire.

 

Barnum est pauvre et il aime la fille d'un riche citoyen de New York, il veut réussir et son ambition folle lui fait écarter tous les obstacles. Pour que son projet artistique fonctionne, il va donner sa chance à tous les "monstres" qu'il rencontre : une femme à barbe, un lilliputien, un homme tatoué de la tête au pied, des siamois, un géant... Ce défilé de "freaks" , ces gens que tout le monde rejette, il va les mettre au grand jour, leur offrir une chance de sortir de l'ombre, mieux de devenir les stars d'un spectacle. Et c'est quand Barnum va tenter de devenir "respectable" en s'occupant d'une chanteuse "normale", qu'il va frôler la chute avant de retrouver les sommets...et de passer la main.

 

Si en apparence, on a affaire à un biopic classique (l'enfance, les débuts, les premiers triomphes, la chute, la rédemption), à l'instar du récent Bohemian Rhapsody, l'aspect comédie musicale transcende totalement le film. Les chansons, je le redis, sont fabuleuses , véritables hymnes pop, totalement en décalage avec l'époque où est sensée se dérouler l'histoire (l'Amérique de la fin du XIXe siècle) et les chorégraphies qui vont avec ont fait l'objet d'un tel soin que l'on ne peut que s'incliner devant une telle maestria. Et comme les acteurs, y compris les enfants (l'extraordinaire A million dreams chanté par Barnum à 12 ans et adultes, puis repris par ses deux petites filles) font passer toutes les palettes de l'émotion , se mettant clairement en danger pour incarner leur personnage, The greatest Showman tutoie des sommets.  

 

Ainsi, la négociation entre Barnum et son futur associé (magistral Zac Efron) se veut une chanson ping pong où chaque personnage se renvoie la balle dans un dialogue pas si naïf que cela, bien au contraire. Les nombreux bonus du Blu-ray montrent d'ailleurs (et ce pour chaque chanson) comment se sont montées les scènes, l'implication de tous et surtout un processus de création qui pouvait aller de la trouvaille géniale (certaines chansons sont incroyablement proches de la première version démo) à des essais laborieux qui nécessitait  des heures et des heures de tâtonnements acharnés de la part des deux compositeurs. Et c'est évidemment cet amour du travail bien fait qui transparait dans le film.

 

Si Barnum a inventé le spectacle moderne (le cirque lui doit tellement), le film ne passe pas sur ses aspects moins reluisants , même si ils sont sans doute quelque peu adoucis. Manipulateur, n'hésitant pas à se servir des autres pour assouvir ses ambitions, rancunier, il n'est pas fait d'une seule face, mais c'est justement ce qui fait l'autre force du film : le manichéisme n'y est pas présent et l'hagiographie est loin d'être totale. Et en mettant la différence au centre de l'histoire, y compris dans la volonté de Barnum de faire voler en éclat les conventions, The greatest Showman réussit la symbiose rare entre tous ses éléments.

 

Nanti d'un budget respectable de 84 millions, The greatest Showman en a rapporté 174 aux USA et 260 de plus dans le monde, ce qui en a fait un vrai succès populaire, même s'il aurait mérité de monter encore plus haut.  Et les 3 Golden Globes (Musique, Chanson et meilleur acteur) aurait du lui ouvrir la porte des Oscars. En attendant, le Blu-ray vous attend, avec son son cristallin et son image au cordeau. Et pour les plus HC d'entre vous, faites comme moi, n'hésitez pas à vous offrir le CD de la bande son afin de revivre en boucle le film rien qu'en fermant les yeux.

 

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7 février 2019 4 07 /02 /février /2019 20:52
La tour sombre (***)

Le pitch : au centre de l'univers trône une tour sur lequel repose son équilibre. Walter, un sorcier surnommé l'homme en noir, tente de la détruire.

 

Enorme saga de Stephen King, composée de 7 tomes dont certains font plus de 800 pages, on était très curieux de voir quand Hollywood s'en emparerait. Et l'annonce d'un film, alors qu'une série télévisée aurait été plus logique, la puissance des romans laissait augurer quelque chose de grandiose.

 

Hélas, on en est très loin. Et si je mets 3 étoiles , c'est surtout parce que le film tient quand même la route. Mais de la saga originelle, on est très très loin. Alors qu'ils disposaient d'un matériel en or, les scénaristes ont préféré piquer quelques idées dans les milliers de pages(La maladie du pistolero, la maison servant de passage entre les mondes, le rayon, la tour..), quelques noms (Roland, Jake Chambers) et quelques lignes de dialogues (je ne vise pas avec ma main...).

 

Pour le reste, les scénaristes ont modifié une grande partie de l'histoire : ainsi, l'homme en noir, Walter, enlève des enfants dans les différents mondes car leurs cris peuvent détruire la tour , ce qui va l'amener à s'intéresser à Jake Chambers, jeune habitant de New York qui rêve de cet autre monde. 

 

Et heureusement que cette "nouvelle" histoire tient à peu près la route, même si elle est quelque peu banal par rapport aux romans de base, car sinon , le film serait totalement raté.

 

Plus curieux encore, les scénaristes ont fait des rapprochements avec  d'autres romans du King. Ainsi, les dons de Jake sont assimilés à son "shinning". Ou alors Roland et Jake découvrent dans la forêt un parc d'attraction qui évoque à la fois le roman "Joyland" et Ca (le clown, le nom du parc). Ou bien la présence fugitive de Christine, la voiture diabolique.  Cette tentative d'univers partagés est intéressante, mais ne s'adresse vraiment qu'aux spécialistes. C'est d'autant plus amusant que dans les romans de King, c'est plutôt le contraire. Ce sont certains romans ou nouvelles qui se connecte à La tour sombre. Par exemple, Coeurs croisés en Atlantide ou Le fléau. Sans oublier, ce passage de 22/11/63 où le personnage principal rencontre carrément les héros de Ca. 

 

La grosse surprise vient aussi de la longueur du métrage qui ne dépasse pas 1H30 avec, certes, une fin très ouverte qui appelait à des suites - qui ne verront sans doute jamais le jour, l'accueil avant été bien trop faible avec 113 millions de recettes mondiales pour 60 de budget - mais il est évident , dès le départ, qu'on ne peut pas porter à l'écran un tel pavé. Cependant le nombre important de scènes coupées présentes sur le Blu-ray montre que l'ambition était sans doute tout autre avant que les ciseaux ne taillent dans le montage.

 

Il faut donc faire abstraction du roman pour chroniquer le film. Et en l'état, il n'est pas si mal. L'histoire , si brève soit-elle, se tient bien, les décors et effets visuels tiennent bien la route et on retrouve, par moment, le souffle épique de la quête de Roland. 

 

Enfin, Idris Alba est plutôt crédible en pistolero et on passera sur sa couleur de peau. Dans le roman, Roland est blanc, mais quelle importance de nos jours. Matthew McConaughey se régale visiblement à jouer l'homme en noir et le jeune Tom Taylor est un excellent Jake.

 

La tour sombre ne trônera donc pas dans le panthéon des adaptations réussies de Stephen King , mais , le film se laisse voir, même si on peut quelque peu rager en voyant un tel potentiel flingué !

 

 

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 07:29
Barry Seal (****)

Le pitch : l'incroyable histoire d'un ex pilote de la TWA qui deviendra trafiquant de drogue pour le futur cartel de Médeline tout en travaillant pour la CIA.

 

Attention, OVNI ! Si vous voulez voir un Tom Cruise cynique , obsédé par l'argent, la réussite (et le sexe - rarement l'expression "S'envoyer en l'air" n'aura été aussi bien illustrée), prêt à toutes les compromissions pour sauver sa peau, hautain et servile à la fois, alors Barry Seal est fait pour vous.

 

De cette délirante histoire vraie, Doug Liman a retenu le côté bigger than life, n'hésitant jamais à "exagérer" les situations (les montagnes de billets planqués dans la maison par exemple) dans la plus pure tradition des films des années 80, décennie qui vit s'épanouir le culte de l'argent, de la réussite à tout prix, quitte à le faire au dépend des autres et où la morale n'était qu'une variable d'ajustement comme les autres.

 

Tom Cruise porte évidemment  le film sur ses épaules de A à Z, apparaissant dans quasiment tous les plans et n'hésitant jamais à casser son image de chevalier sans peur et sans reproche. Il faut le voir dans des postures peu glorieuses, amener des revues porno à des guérilleros , mentir sans vergogne à tout le monde, mettre sa famille en danger pour quelques (dizaines de milliers de) dollars de plus, se vautrer dans le luxe le plus indécent et tout ceci sans jamais se répartir de son sourire.

 

La façon de filmer de Doug Liman accentue encore ce côté frime et tape à l'oeil. Moins épileptique  que sur certains de ses films, il se met au service de son histoire, comme il l'avait déjà fait avec Edge of Tomorrow. La star c'est Cruise, pas lui, mais il n'agit pas en tant que Yes man pour autant. Son style est très rapidement reconnaissable et le ping pong entre passé et  présent (les confessions de Barry), filmé de manière différente, accentue encore ce côté "paillette" et futile de l'histoire.

 

Parce que de quoi parle-t-on ? d'un pilote de ligne qui, lassé de son existence routinière, va accepter une mission de la CIA (amener des armes à des contre-révolutionnaires au Nicaragua) et qui, pour arrondir ses fins de mois va transporter de la drogue pour le futur cartel de Medeline. Un homme sans aucun scrupule donc, à la moralité évanescente, se doutant bien que la poudre qu'il ramène dans son pays va forcément tuer de jeunes américains, mais bon, tant que cela rapporte...

 

Barry ne doute jamais, sauf peut être quand une membre de son entourage est assassiné par le cartel. Et encore, il va se débrouiller pour camoufler le crime et retourner à ses affaires. 

 

Il ne doute pas quand il affronte la procureur chargée de l'inculper, quand il doit faire décoller son avion sur une piste trop courte, quand il doit blanchir des tonnes d'argent. Il vit au jour le jour en se disant "pourquoi pas ? on verra après". 

 

Le plus amusant (quoique) est le voir monter son trafic comme une véritable entreprise : embaucher d'autres pilotes, acheter des avions, élargir sa palette d'activité... Le parfait roman d'un self made man, mais dans le domaine de la drogue, traitant avec les pires crapules, ramenant sur le sol US des pseudo-soldats, flouant son gouvernement dans une sorte de fuite en avant dont on sait dès le départ que cela va mal, très mal finir.

 

Tom Cruise, je le répète, est parfait dans ce rôle où son image de golden boy fait merveille, jouant constamment sur ce décalage entre le mec sympa et propre sur lui et les affaires honteuses qu'il traite.

 

Passé quelque peu inaperçu , Barry Seal vaut largement le coup d'oeil, histoire de voir qu'il n'y a pas que Ethan Hunt dans la carrière de Cruise et que le voir s'encanailler de temps en temps reste un plaisir rare.

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20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 17:34
Split (*****)

Le pitch : alors qu'elles reviennent d'un anniversaire, trois jeunes filles sont enlevées par un homme dont le corps abrite 23 personnalités différentes.

 

Après des années d'errances, M.Night Shyalaman est donc revenu à ce qui fit le succès de son incroyable succession de chefs d'oeuvre des années 2000 (6 sens, Incassable, Signes, Le village, La jeune fille de l'eau !! Excusez du peu !!) . Si je n'ai pas pu voir The Visit dont on me dit le plus grand bien, je me suis donc régalé avec Split !

 

Oublié les oeuvres de commande (Le dernier maitre de l'air, After Earth) et place à la suggestion, à l'économie de moyen qui fit la réputation du réalisateur ! Et place au twist tordu, au hors champ qui met bien mal à l'aise, aux images que tu penses avoir vu, mais qui n'ont été que fugaces, bref, place à un cinéma qui fout la trouille, la vraie !

 

Shyalaman attaque bille en tête avec une scène d'enlèvement où il mêle une agression que personne ne verra (celle du père) et une autre montrée pleine écran (les jeunes filles endormies avec une bombe lacrymogène). A partir de là, l'histoire va se partage entre huis clos (les 3 jeunes filles emprisonnées) et espace ouvert où Kevin tente de refouler cette 24e personnalité qui l'a poussé à ce crime. Mais l'essaye-t-il vraiment ? Entre les dialogues avec sa psychiatre et ses changements incessants de personnalités, ce qui ne peut que déranger ses prisonnières (et le spectateur), Kevin navigue entre désir d'aider et envie d'humilier.  Et c'est en déployant un script imprévisible (qui aurait mis la tentative d'évasion si tôt dans l'histoire) que Shyamalan suscite la peur, car on sent confusément que tout peut arriver, tout peut déraper.

 

Mieux encore, en dotant les 3 jeunes filles de 3 attitudes différentes, il permet à chacun de s'identifier à l'une d'entre elles, même si, clairement, le script donne sa préférence à la "marginale" du groupe, dont les flashbacks d'enfance lui permettront de mieux résister à cette épreuve. Et si elles vont rapidement être séparées (un point crucial pour la "conclusion" de l'histoire, jamais on ne perd de vue chacun des personnages, y compris Kevin qui passe pourtant par toutes ses personnalités. On retrouve l'incroyable qualité d'écriture du réalisateur (qui s'offre un petit caméo, comme d'habitude) et son sens du détail. Rien n'est laissé au hasard et comme souvent, si l'on est attentif, on peut voir dès le départ ce que sera la fin de l'histoire.

 

Comme dans la plupart de ses films, le twist final est précédé par une série de retournement de situation voire de changement de perspective. Sans aller aussi loin que dans Le village, où à mi-parcours, le métrage changeait de héros (Dallas Howard prenait le relais de Joachim Phoenix quand celui ci était poignardé), Split recèle plusieurs virages à 180° permettant à l'intrigue de se renouveler et d'harponner plus profondément le spectateur. On est clairement dans un script exigeant, mais qui prend soin de ne perdre personne en route. Shyamalan n'est ni snob ni condescendant : il cherche surtout à faire le meilleur film possible, enchaînant les situations, mettant ses personnages à la torture (mine de rien, le fait de faire enlever certaines vêtements aux jeunes filles permet de ressortir leur vulnérabilité) et le spectateur avec.

 

Et quand cette 24e personnalité apparaît, la bête, il prend bien soin de laisser planer le suspens sur sa nature fantastique : les victimes, apeurées et désorientées, exagèrent-elles cette métamorphose, trompant le spectateur ? ou bien Split plonge-t-il brutalement dans l'horreur fantastique pure ? Le sauvetage de la dernière victime remet en doute tout ce que l'on a vu dans la dernière partie (même la lumière du film redevient crue, comme dans la réalité) mais subitement l'apparition de Bruce Willis et la mention du méchant de Incassable retournent  à nouveau le spectateur ! Brillant, vraiment !

 

On sait désormais que cette scène n'a rien de gratuite et que Shyamalan va enfin donner cette suite à Incassable qu'il promettant en 2000, avant que le succès moindre du film fit que Disney se sentit obligé de remplacer le "A suivre" vu au cinéma par un carton lourdingue et explicatif en vidéo. 

 

Mais quand on sait que Glass sera également la séquelle de Split, on ne peut que ronger son frein en se disant que le maitre absolu du suspens qu'il est (enfin) redevenu va encore nous étonner !!

 

En attendant, Split est une nouvelle leçon magistrale de cinéma, un film totalement à la hauteur des chefs d'oeuvre passé de son auteur, une promesse et la confirmation que le talent ne meurt jamais , qu'il dort parfois avant de se réveiller encore plus affamé !!

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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 11:12
Peter et Elliot le Dragon (*** 1/2*)

le pitch : suite à un accident de voiture où ses parents sont tués, un petit garçon va grandir dans une forêt américaine, élevé par un dragon.

 

Pour ceux qui, comme moi, ont découvert l'original en salle dans les années 70 puis l'ont fait découvrir à leurs enfants dans les années 90 en vidéo (Laserdisc pour ma part), l'annonce d'un remake de Peter et Elliot le dragon était plutôt source d'inquiétude. Pourquoi refaire ce petit classique, véritable feel good movie musical, entraînant, peut être techniquement dépassé, mais toujours pourvu d'un charme indéniable.

 

Surprise ! En refusant de faire un remake, mais plutôt en ré-interprétant l'histoire, Disney livre un film très différent, tendre et sensible, dépourvu de chansons et techniquement superbe, les CGI en 3D ayant remplacé évidemment le dessin animé de l'original. Et si le look d'Elliot a été modernisé, il garde ce côté rassurant , notamment avec son mufle de chien. Ses écailles ont été cependant remplacées par un pelage vert, plus logique quand il s'agit de se camoufler dans la forêt.

 

Pour le reste quasiment tout a changé. Exit la jeune femme vivant au bord de la mer et attendant son mari disparu lors d'une tempête. Adieu la famille de Thénardier revendiquant la "propriété" de Peter, remplacé ici par un forestier avide de gain. Effacée aussi la maîtresse d'école sadique, les danses dans la rue, les enfants faisant de la balançoire... On est devant une histoire différente, même si quelques éléments subsistent. Ainsi Peter est recueilli par une famille aimante (Bryce Dallas Howard est exceptionnelle) mais il va se lier d'amitié avec une grande "soeur" interprétée la jeune Oona Laurence (absente de l'original). Et puis, la chasse au dragon reste quand même au coeur de l'histoire, se déroulant désormais dans les grandes forêts américaines.

 

Cependant, en adoptant une histoire plus linéaire et en évacuant toute la partie musicale, le scénario devient très prévisible et même s'il s'adresse en priorité aux enfants, hésite entre comédie (de rares instants amusants) et drame (l'histoire ne refuse pas de parler de la perte d'êtres chers). C'est le principal point faible de ce remake qui ne parvient que trop rarement à retrouver la magie de l'original et cela explique sans doute son échec au box office (143 millions de recettes mondiales pour un budget de 65). il manque le grain de folie du film de 1977 et si cette version 2016 est spectaculaire (la scène où Elliot fait face aux voitures sur le pont vaut à elle seul de voir le métrage !) et vraiment bien interprété  - en sus de Bryce, le jeune Oakes Fegley est excellent en Peter  et on prend plaisir de retrouver Robert Redford en personnage positif, après son "Heil Hydra" du soldat de l'hiver, sans oublier Karl Urban très bon aussi dans un rôle assez ambigüe - , elle n'atteint jamais le niveau d'excellence de son aîné.

 

Mais ne boudons pas notre plaisir car Peter et Elliot est un vrai film familial , plus profond qu'il en a l'air et que l'on peut regarder à tout âge pour peu que l'on ait gardé une âme un peu enfantine. 

 

Et il suffit de ne pas convoquer l'original pour ne pas tomber dans la nostalgie et le "c'était mieux avant" pour apprécier ce film dont la fin plutôt ouverte aurait pu augurer une franchise, que les résultats décevants au BO n'autoriseront pas.

 

Le Blu-ray est doté d'une superbe image, rendant hommage à la photographie de ces grands espaces forestiers et aux effets visuels. Quand au son, il prend toute son ampleur lors des scènes de traque du dragon. Bref, si vous trouvez ce film à un prix honnête, n'hésitez pas.

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5 juin 2018 2 05 /06 /juin /2018 10:13
Coco (**** 1/2*)

Le pitch : Miguel, jeune mexicain fou de musique, ne peut assouvir sa passion car sa famille, suite à un traumatisme ancien, refuse qu’il suive cette voie. A la suite d’un incident, il va se retrouver au royaume des morts le jour de leur fête.

 

Le dernier Pixar en date a demandé, comme à chaque fois, une très longue période pour arriver sur nos écrans. Les bonus présents sur l’édition spéciale du Blu-ray montrent d’ailleurs que la gestation est passée par plusieurs étapes,  faux départs et  essais. Mais le résultat en valait la peine ! Car Coco, au delà d’un scénario brillant et d’un retournement de situation qu’on ne voit absolument pas arriver, est une telle maestria technique, un tel enchantement visuel qu’on ne peut qu’abdiquer devant une telle beauté.

 

En rendant un hommage sincère à la culture mexicaine, les réalisateurs investissent un monde peu connu du grand public et ils le doublent avec le royaume des morts, dont le foisonnement incroyablement détaillé laisse pantois. Il y a clairement Pixar et le reste des autres studios. Car si Dreamworks ou Fox peuvent offrir également des métrages de qualité d’un point de vue technique, ils n’arrivent pas à la cheville niveau inventivité et compensent souvent par une écriture quelque peu cynique, à base de références à d’autres pans de la culture populaire. Rien de cela dans Coco, l’originalité du propos n’ est jamais parasité par une quelconque lecture référentielle. Au contraire, l’histoire suit son cours, d’une logique implacable quand on connait la « fin » que je ne dévoilerai pas. On va suivre donc le jeune garçon dans son double parcours : devenir musicien, au grand dam de sa famille, et réussir à quitter le royaume des morts avant le lever du soleil, cette mission étant également l’occasion de sauver l’âme ou plutôt le souvenir d’un jeune homme décédé trop tôt.

 

Il est d’ailleurs extrêmement intéressant de voir l’aspect « positif » de la mort qui peut choquer les occidentaux que nous sommes, mais qui fait partie intégrante de la la culture mexicaine. Ceux qui n’ont pas vu le film, mais qui ont vu SPECTRE  auront une petite idée de cette fête , les explosions en moins bien sûr. Le côté délirant, le foisonnement de ce monde, avec un travail fabuleux sur les lumières, l’imagination sans limite des designers, mais s’appuyant toujours sur la vie mexicaine (là encore, je vous renvoie aux superbes bonus de l’édition spéciale Blu-ray) permettent donc plusieurs visions de Coco, chacune d’entre elles dévoilant de nouveau trésors. Un monde coloré, quasiment opposé à une vision à la Burton, chaud, festif !

 

Aspect positif donc, même si la peur des défunts d’être oublié donne tout de même un aspect dramatique à cette fête. Car le moteur de l’histoire est également là : rester dans la mémoire des vivants.

 

Finalement, l’un des retournements de l’histoire , à savoir le personnage sympathique qui se révèle être le méchant (une idée déjà exploitée dans Là-haut et Monstres et cie , ce dernier ayant été réalisé d’ailleurs par Lee Unkrich, l’un des deux auteurs de Coco) n’est pas si important. Ce retournement arrive d’ailleurs assez rapidement sans que l’on n’en s’étonne vraiment. C’est sans doute le seul point faible de l’histoire.

 

Mais ce qui importe, c’est le voyage de Miguel dans l'au-delà. Comme souvent chez Pixar, ce parcours va changer sa vision du monde, va lui révéler des choses sur sa famille et il va comprendre bien des non-dits, bien des drames qui ont fait que la musique était interdite.

 

Le travail sur le son dans ce film a également fait l’objet d’un très grand soin, que cela soit au niveau de la musique , des chansons, des différents styles abordés et du design sonore. Là aussi, on est dans du Pixar classique, c’est à dire du très très haut de gamme. On sent le travail énorme du studio derrière qui ne laisse rien au hasard, engage les meilleurs et ne laisse passer aucune facilité ou aspect bâclé. Certains peuvent critiquer ce perfectionnisme à tout crin, mais force est de reconnaître que c’est bien ce que l’on attend des gens qui ont révolutionné le cinéma avec Toy Story ! Après, il est vrai que Disney/Pixar met des sommes colossales dans ses dessins animés. Coco a coûté dans les 200 millions, en a rapport 800, dont 209 aux USA, ce qui en fait le 13e dans ce pays (17e si l’on compte en tickets vendus). Un succès donc, mais un peu moindre en Amérique , pays où la communauté mexicaine est importante.

 

Après ce déluge d’éloges, vous vous demandez pourquoi je ne mets pas cinq étoiles. En fait, comme je l’ai déjà dit , le gentil qui se révèle être un méchant est un thème très éculé. Et le 2e problème est que le doublage français n’est pas à la hauteur de l’extraordinaire VO. Le gamin qui fait la voix  de Miguel en VO n’était d’ailleurs pas le premier choix au départ, mais après avoir fait les voix temporaires (toujours enregistrées avant que la première image finale soit créée) , sa candeur et son talent a finalement emporté le morceau.

 

Mais que ces quelques petits points ne vous arrêtent pas ! Coco est un voyage extraordinaire, beau, plein de rebondissements, rempli de musique, de folie et d’un chien qui renoue avec la grande tradition des sidekicks tels que les affectionne Disney.

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15 mai 2018 2 15 /05 /mai /2018 06:52
Justice League (*** 1/2*)

Le pitch  : Convaincu qu'une invasion alien est en cours, Batman cherche à réunir une équipe de super-héros autour de lui et de faire revenir Superman à la vie.

 

On ne saura jamais ce qu'aurait été Justice League si Zack Snyder n'avait pas du quitter le film suite au décès de sa fille. Car si le réalisateur de 300 et Watchmen était la cheville ouvrière du DC Universe depuis Man of Steel, il est évident que son absence a plombé cette franchise. De même, on ne saura sans doute pas avant longtemps ce qu'il avait en tête, comment il comptait faire évoluer les personnages (rappelons que le film devait être en deux parties) et surtout est-ce qu'il avalisait toutes les tentatives d'humour dans les dialogues (certaines sont drôles, d'autres tombent à plat) dans un univers qu'il avait voulu sérieux, dur et "réaliste" dès le départ.

 

Car, et on touche là une incompréhension de la part de la critique, l'univers DC n'est pas l'univers Marvel. Tout ce que la Distinguée Concurrence a publié depuis des années met en scène des demis-dieux flottant au dessus d'une humanité devenue spectatrice de leurs affrontements. Pas de second degré (ou alors bien assumé comme dans Suicide Squad) , pas d'humour facile, pas de concession au politiquement correct. Même les relaunch de l'univers DC restent cosmétiques et ne modifient pas fondamentalement le ton sombre des comics.

 

Le problème est que DC n'est pas distribué en France comme Marvel, la plupart du travail est effectué par Urban Comics en librairie. Pas mal de journalistes en sont restés à la vision du Batman des années 60 ou du Superman optimiste de Donner. Snyder a choisi l'option post Crisis on infinite earths et a donc développé un univers où les personnages plus grand que nature évoluent dans un cadre dangereux, option déjà mise en place par Nolan pour sa trilogie Batman.

 

Man of steel donnait le ton avec son affrontement final entre Zod et Superman, un combat dantesque où les habitants de Métropolis devenaient de la chair à canon quand s'effondraient les immeubles, les deux titans ne se préoccupant pas du tout des dommages collatéraux.

 

Batman Vs Superman poursuivaient dans cette voie, avec un Batman , certes manipulé par Luthor, mais enclin à la violence et prêt à tout pour écarter la "menace" venue de Krypton. Suicide Squad introduisait un brin d'humour, mais au final, les vilains de chez DC n'en restaient pas moins des gens dangereux, peu enclins à la rigolade et dont la "rédemption" ne trompait personne. 

 

Finalement, seul Wonder Woman présentait une vision plus optimiste de DC, mais Snyder, supervisant toujours, plaçait délibérément Diana en pleine première guerre mondiale, afin d'expliquer la misanthropie affichée dans BvS.

 

Cette longue introduction passée, qu'est ce qui pèche dans Justice League ?

 

Deux grands défauts , en fait. Le premier est d'avoir voulu introduire 3 nouveaux personnages (Aquaman, Cyborg, Flash) que l'on a juste vu par fragments dans BvS et Suicide Squad. Là, où Marvel avait présenté tous les Avengers dans leur propre film (sauf  la Veuve Noire, apparue dans Iron Man 2), Warner/DC s'est précipité pour créer son film crossover. Il manque un chainon, un long métrage qui aurait pu amener les origines d'au moins un des personnages. Il aurait également fallu introduire un autre dans Wonder Woman, Aquaman par exemple puisque Amazones et Atlantes se connaissent. Cette invasion de nouveaux personnages, plutôt réussis, se fait qui plus est dans un film bien trop court (1h50 sans le générique) et ils sont forcément réduits à des silhouettes , Aquaman étant le personnage le plus sacrifié. C'est d'ailleurs dommage que la relaunch de DC en 2012 (dont j'ai déjà parlé dans mes articles sur les meilleurs séries récentes) avaient totalement redéfini le personnage et en avait fait autre chose qu'un type "qui parle aux poissons".

 

L'autre est les coupes évidentes qu'a subi le métrage et qui entraînent bien des frustrations. Pourquoi Batman est-il convaincu d'une invasion imminente en affrontant juste un paradémon ? Quid de la résurrection de Superman (toute l'organisation du plan passe à l'as) ? que désire vraiment Steppenwolf ? Pourquoi évoque-t-il Darkseid (le méchant ultime du Relaunch de 2012) ? 

 

Alors s'il n'est pas évident de voir quelles scènes ont été ajoutés ou retournées par Josh Whedon , il est cependant clair que JL manque de liant et accumule les raccourcis scénaristiques énormes. Au départ, Snyder envisageait 2 films qui devaient sortir à un an d'intervalle, ce qui aurait donné une fresque de plus de 4 heures et qui aurait permis justement de présenter les personnages, les enjeux, d'établir un climax et un cliffhanger dignes de ce nom.

 

Or, pour des raisons stupides, suite au départ du réalisateur, la Warner a décidé de refaire toutes les erreurs qu'elle avait commis sur la franchise Batman à partir du 3e : multiplier les personnages, privilégier l'action sur la réflexion, faire des coupes sombres dans l'histoire et agir dans la précipitation. L'édifice mis en place depuis 2013 s'écroule donc et bien malin est celui qui sait comment va évoluer le DC univers. Et même si la scène post-générique donne une indication de ce que serait un Justice League 2, on reste dubitatif sur la façon dont le studio a quasiment mis par terre sa franchise.

 

Enfin, on regrettera la façon dont l'arsenal de Batman est mal mis en avant. Le "transport de troupes" , qui avait été superbement analysé dans SFX et les design de Patrick Tatopoolos sont très mal exploités. Dommage vraiment quand on sait le travail énorme qu'a effectué le Français sur la franchise.

 

Cependant, Justice League, malgré ses défauts, est loin d'être un film raté. La première partie qui voit Batman rechercher des alliés et sa culpabilité dans la mort de Batman sont franchement à la hauteur des Comics. Le film prend son temps, expose les enjeux et créé même du lien avec la trilogie de Nolan, notamment à travers les dialogues. Le spectateur est certes invité à combler quelques trous (ainsi, on apprend que cela fait 20 ans que Batman fait la loi à Gotham, comme on avait compris dans BvS et Suicide Squad le rôle du Joker dans la mort de Robin), mais celui qui connaît un peu le comics n'est pas perdu.

 

Les confrontations avec Steppenwolf sont également à la hauteur, même si ce méchant manque de charisme. Le flashback de son premier affrontement sur Terre est absolument hallucinant (la présence du corps des Green Lantern donne vraiment le frisson) et donne vraiment à regretter le fait que Snyder ait du quitter le navire. Car si tout le film avait été à la hauteur de ce premier acte, on se serait pris une sacrée claque.

 

Retenons également les scènes où le pouvoir de Flash se manifeste, avec de somptueux ralentis. Bien sur, l'inspiration vient du Vif Argent de Days of future past, mais il n'empêche : la façon dont il va redonner son épée à Diana est un grand moment du film.

 

Les nouveaux personnages, même esquissés, sont réussis. Cyborg reprend le design du comics, ce qui n'était pas chose aisée. Flash apporte une touche de légèreté bienvenue (son admiration envers Batman/Bruce Wyane) et son évolution est intéressante, passant du fan transi au héros qui n'hésitera pas à risquer sa vie pour aider les autres. Enfin, le passage où Bruce Wayne estime que Clark Kent est plus humain que lui car il a fait le choix de vivre comme un homme malgré son immense pouvoir est , à mon sens , le sommet du métrage. 

 

Justice League est donc un "film malade". Malade de ses compromis , malade d'avoir cédé aux  sirènes de la critique (mis plus bas que terre, BvS et Suicide Squad ont tout de même trouvé leur public) en voulant adoucir l'image de la franchise pour, au final, échouer au box office (les résultats finaux sont 100 millions en deçà de BvS, SS , 200 de WW et 70 de Man of Steel - Quand au monde, avec 657 millions, JL fait moins encore que Man of Steel, pour un coût bien supérieur).

 

Mais en l'état, il reste un film distrayant , techniquement bien fichu (on tiquera quand même sur l'aspect final de Steppenwolf, dont le rendu fait un peu trop jeu vidéo) et qui permet de poser quelques jalons pour le futur, un futur qui commencera en décembre prochain avec le film sur Aquaman et en mai 2019 avec Shazam.

 

Le fan DC ne pourra cependant que regretter, une fois de plus, le concours de circonstances qui a amené Warner à saboter le travail mis en place depuis 5 ans, tout en espérant que le studio va (enfin) apprendre de ses erreurs.

 

 

 

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 08:45
Risen (****)

Le pitch : un tribun romain est mandaté par Ponce Pilate pour enquêter sur le vol du corps d'un juif crucifié 3 jours auparavant.

 

Aux USA, il existe une catégorie de films bien particulière : les films chrétiens. La plupart du temps, ils traitent de la foi (War Room par exemple) ou sur la façon dont la religion est présente en Amérique. De temps en temps, un péplum biblique s'insère dans cette filmographie qui traverse rarement l'Atlantique. Ainsi, en 2004, Mel Gibson explosa tous les compteurs du BO avec La passion du Christ, film ultra réaliste sur les dernières heures de Jésus. Avec plus de 360 millions de dollars en fin de course (et 300 autres dans le reste du monde), La passion du Christ prouva qu'il existait un public avide de films religieux.

 

Si le film de Gibson eut un retentissement énorme et visible, celui qui s'intéresse aux BO sait qu'il n'est pas un cas isolé et que, sans atteindre de tels sommets, régulièrement un  film "chrétien" (c'est le nom que leur donnent les analystes du BO outre Atlantique) grimpe à l'assaut du box office. Au passage, savez-vous que la trilogie Aslan est considéré comme faisant partie de la catégorie ? Il est vrai que la résurrection du lion dans le premier roman avait été conçu par CS Lewis, auteur qui ne cachait pas sa foi,  comme une approche du mystère de la passion pour ses jeunes lecteurs.

 

God's not dead, Heaven is for real, Son of god, Miracles from heaven, autant de petit budget qui attire un public souvent nombreux (91,4 millions de dollars de recette pour Heaven is for real par exemple).

 

Passée cette longue introduction, parlons de Risen qui s'inscrit logiquement dans cette catégorie, mais propose une approche totalement différente, s'inspirant à la fois de la crudité de Gibson (la crucifixion, la bataille d'ouverture, le charnier où l'on balance les corps des condamnés) et de l'enquête policière. Franchement, il fallait oser et si dans sa deuxième partie, le film bascule dans un contexte bien plus doux, le côté atypique de Risen étonne.

 

Derrière la caméra et co-auteur du script, le spectateur aura la surprise de découvrir Kevin  Reynolds ! Oui, l'auteur de Waterworld, Robin des bois, Rapa Nui ou La bête de guerre qui dirige un film qui annonce explicitement la résurrection du Chris (son titre français, d'ailleurs) !! Pourtant à y bien regarder, Reynolds s'est déjà approché de ce iusème avec Tristan et Yseult (l'amour courtois, donc encadré par l'église au Moyen Age). En fouillant un peu, son Rapa Nui s'intéresse également à la religion, celle de l'île de Pâques. Et sait-on que le premier script de Waterworld, écrit par David Twohy contenait bien plus d'éléments "bibliques" comme par exemple le fait que le personnage de Kevin Costner était décrit comme une sorte de Noé moderne ?

 

Mais ici, Reynolds n'avance pas masqué. Doté d'un budget de 20 millions de dollars (une misère pour un péplum, mais une manne bien plus importante qu'un film comme War Room), Risen joue déjà sur le réalisme : le tribun Clavius cherche à comprendre pourquoi on a volé le corps de cet homme crucifié, dont il  a assisté aux derniers instants . La réponse est essentielle car d'étranges rumeurs font état que cet homme serait revenu d'entre les morts et que si cela était vrai, cela pourrait inciter la province de Judée-Samarie à la révolte, ses habitants ne supportant pas vraiment la domination romaine. 

 

Dans un premier temps, Clavius enquête, interroge les témoins, les amis de ce  Jésus, cherche à comprendre pourquoi le tombeau est vide. Rationnel, il s'accroche à l'idée que l'on est venu chercher le corps (qu'il a lui même scellé avec une pierre). Mais petit à petit, son rationalisme s'étiole, des faits ne collent pas avec la logique, les romains chargés de la garde sont terrifiés par ce qu'ils ont vu. Et surtout, le corps est introuvable.

 

Dans des décors minimalistes, mais très réalistes, Reynolds fait donc avancer son intrigue, s'inspirant bien évidemment des Evangiles (l'intervention de Joseph d'Arimathie, la conversation avec Marie Madeleine ou Barthélémy). Il instille le doute dans l'esprit de son héros, mais également de son aide de camp.

 

Puis au détour d'une scène sublime ou Clavius reconnait dans l'assemblée des apôtres, dont il vient de débusquer la cachette, le visage de l'homme qu'il a vu mourir sur la croix, Risen devient un tout autre film : si le côté "chasse à l'homme" reste présent, on est désormais dans une histoire se calquant sur les écrits des apôtres quand ils vécurent encore 40 jours avec le Christ. Clavius est en fait le "candide", le non initié qui va faire découvrir aux spectateurs les racines du christianisme. Ses actions changent du tout au tout et il refuse alors de donner la mort (la scène où il conjure son aide de camp de ne pas le dénoncer et le laisse partir en vie). Il va alors être un témoin privilégié de l'action christique et pouvoir écouter directement la parole de ce dernier.

 

Risen est un film "pédagogique". Il est évident que Kevin Reynolds a voulu transmettre le mystère de la résurrection au public. A cet égard, il ne diffère pas tellement des évangélistes qui, partis de Judée, se répandirent dans le monde, au péril de leur vie, pour témoigner de ce qu'ils ont vu. Evidemment, Reynolds ne risque pas la mort, mais cet engagement profond est un sacré pari professionnel, surtout dans un monde hollywoodien qui n'est pas si tendre avec ceux qui affirment leur foi. Car si la religion est souvent présente dans les films, elle est plutôt un élément des personnages, comme par exemple, la foi des héroïnes de La couleur des sentiments.

 

Mais ce film pédagogique est-il un bon film de cinéma ? 

 

La réponse est oui. Reynolds n'a rien perdu de son cinéma, fait de superbes mouvements de caméra et d'un montage très étudié. Sans de gros moyens, il parvient à faire croire à cette Judée Samarie des origines, utilisant la moindre parcelle de ses décors (le film est tourné en Espagne notamment) . D'un point de vue de la dramaturgie, l'histoire est suffisamment prenante pour que, même en connaissant forcément la fin, on se passionne pour cette quête. Et la façon dont le script passe du thriller policier à l'aspect biblique est sacrément bien amenée, car, en voyant le film une deuxième fois, on voit bien que Reynolds a parsemé d'indices la quête de Clavius.

 

Bien évidemment, le film ne convaincra sans doute que les croyants. Les autres pourront y voir un excellent thriller pour peu qu'ils adhèrent à l'idée qu'un film n'ait pas forcément fait pour avoir un climax ultra spectaculaire. Mais que l'on soit croyant ou pas, Risen est une belle expérience qui a le mérite de poser une question essentielle : et si tout était vrai ? C'est ce que se dit l'aide de camp du tribun, quand il se rend compte que Clavius s'engage sur une voie inédite.

 

Si Risen n'a pas remporté le succès de War Room ou Heaven is for real (36 millions aux USA, 11 de plus dans le reste du monde, où sa sortie fut assez confidentielle), il n'en reste pas moins un film passionnant, profond, engagé et dont la figure du Christ plane tout au long du métrage.

 

A voir donc pour vous faire une opinion, mais si je lui mets 4 étoiles, c'est bien parce que, d'un point de vue cinématographique, pour moi, ce film est une réussite.

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12 décembre 2017 2 12 /12 /décembre /2017 07:25
Les figures de l'ombre (****)

Le pitch : derrière les succès de la Nasa, il n'y avait pas que des astronautes. Il y avait aussi des hommes de l'ombre qui oeuvraient. Mais aussi des femmes. Noires de surcroit !

 

Passé inaperçu en France, tout comme La couleur des sentiments (il faut croire que le "pays des droits de l'homme" n'en a rien à faire des films traitant de la lutte des Afro-américaines) , Les figures de l'ombre mérite largement d'être découvert en vidéo. Je n'avais eu la chance de le voir en salle, car son temps à l'affiche avait été super court et j'ai attendu de le voir en Blu-ray pour le chroniquer.

 

Les deux premières scènes donnent le ton : une petite fille noire surdouée qui résout une équation devant des étudiants deux fois plus âgés qu'elle. Puis les trois héroïnes en panne de voiture, traitées comme des moins que rien par un shérif avant que ce dernier ne leur ouvre la route quand il comprend qu'elles travaillent à la Nasa.

 

A travers la trajectoire de 3 femmes noires, une mathématicienne de génie, une jeune ingénieur qui veut faire les mêmes études que les blancs et une matrone (Octavia Spencer, déjà vue dans La couleur des sentiments) qui, afin de sauver les emplois de son équipe, apprendra le  Fortran pour dompter les monstrueux IBM de l'époque, on suit l'évolution d'une société tout en plongeant dans les arcanes de la Nasa, à une époque où, concurrence avec la Russie soviétique oblige, elle dépendait de la CIA. Ou tout du moins, ses locaux étaient installés à Langley. Battre l'ennemi soviétique dans la course spatiale était un combat à mort !

 

La force du film est de s'intéresser à une période que tout le monde pense connaître, mais qui comporte des pans largement méconnus. A l'instar de L'étoffe des héros qui s'intéressait aux pilotes derrière le programme spatiale ou Apollo 13 qui décortiquaient la mission avortée, Les figures de l'ombre plonge dans les arcanes de la conquête spatiale de manière réaliste et fait revivre toute une épopée.

 

Mais, à la différence de ces deux glorieux aînés, le film se concentre sur les fourmis de cette conquête, les personnes que l'on ne voyait que comme figurants dans les autres métrages. Et la force du script est de s'intéresser à une minorité dans la majorité, ressuscitant une époque qui nous semble tellement étrangère par sa ségrégation, mais si proche finalement dans le temps.

 

Ainsi, l'une de scènes les plus incroyables du film est celle où Catherine, la mathématicienne surdouée, doit filer dans un autre bâtiment à plus de 800m parce qu'il n'y a pas de toilettes pour gens de couleur dans celui où elle travaille. On a peine à croire qu'une telle organisation ait existé. Une autre scène choque, celle où John Glenn arrive à Langley et salue les employés. Tout à coup, il décide d'aller saluer également l'autre groupe, celui des gens de couleur. Même dans la foule admirative, la ségrégation était de mise.

 

Mais je me garderais bien de jeter la pierre à l'Amérique car elle a su faire face à ses erreurs et, même si tout n'y est pas parfait, l'Europe a-t-elle fait aussi sa révolution "raciale" ?

 

Mélangeant images d'archives avec reconstitutions ultra fidèles des vols spatiaux, Les figures de l'ombre n'a pas vocation à être spectaculaire. La conquête spatiale n'y est finalement qu'un prétexte pour parler d'égalité, de racisme ordinaire, de combats féministes. Et le fait d'avoir pris le très grand Kevin Costner (mâtin !! Quel acteur ! Chacune de ses apparitions dans un film est un régal) pour contrebalancer le casting afro-américain est une idée de génie. Car quel autre acteur personnifie à ce point une certaine idée de l'Amérique ? D'un abord très froid, c'est son indifférence à la couleur de la peau de ses employés (pour lui, ils doivent donner le meilleur d'eux même et c'est tout) qui fera évoluer la Nasa, et par ricochet la société de Virginie.

 

Si Costner montre la façon dont un homme peut s'interroger sur les préjugés qui, mine de rien, étaient normaux et acceptés par quasiment pout tous, Kristen Dunst , excellente, représente la face qui a plus du mal à accepter le changement. Dans un rôle ingrat et difficile, elle livre une prestation des plus convaincantes. Mine de rien, la petite fille de Entretien avec un Vampire et la MJ de la première trilogie Spider-Man est devenue une femme tout en améliorant encore son jeu d'actrice, l'épurant et la hissant à la hauteur des plus grandes.

 

Dommage d'ailleurs que le cinéma américain, tout comme pour Costner, n'ose pas lui faire plus confiance.

 

Bien entendu, les héroïnes sont bien ce trio féminin afro-américain, Taraji P.Hanson en tête dans la peau de cette mathématicienne géniale qui permis à John Glenn de s'envoler au delà de notre planète. Son interprétation est fabuleuse car jamais elle ne cherche à militer. Elle ne fait que son travail et gagnera le respect par lui, pas par des quotas ou des passe-droits. Là aussi, le rôle est casse-gueule car la tentation d'en faire une passionniaria était grande.

 

Si Janelle Monae a un rôle plus effacée que ses deux comparses, Octavia Spencer retrouve la gouaille de La couleur des sentiments dans un rôle pas si éloigné de femme faisant bouger les lignes par son action.

 

Vous l'aurez compris, Les figures de l'ombre ne pourra que satisfaire tous ceux qui s'intéressent à l'histoire américaine contemporaine, mais aussi à tous ceux qui aiment voir une belle histoire et un beau combat au cinéma.

 

Le Blu-ray rend amplement justice à l'atmosphère colorée de l'époque, l'image est très piquée et le son sait se déchaîner dans les scènes spatiales.

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 06:53
Wonder Woman (**** 1/2*)

Le pitch : élevée par sa mère et sa tante sur une île préservée du monde extérieur grâce à une barrière magique érigée par Zeus, l'amazone Diana va se trouver brutalement retrouver confronté à la réalité de la première guerre mondiale...

 

Il n'est pas peu dire que l'annonce de la présence de Wonder Woman dans BVS en a intrigué plus d'un. Le souvenir de la série télévisée très kitsch des années 70-80, le manque de visibilité de l'amazone dans les comics publiées en France et, avouons le, le ratage retentissant de films consacrés à des super héroïnes (Catwoman, Elektra, Tank Girl...) n'incitaient pas à l'optimisme. Et puis, miracle, l'apparition du personnage aux côtés de Batman et de Superman montrait un personnage charismatique, moderne, jolie sans tomber dans la caricature et , finalement, on a commencé à se dire qu'un film centré sur ses origines serait une bonne idée.

 

C'est effectivement une bonne idée car au final, Wonder Woman se hisse sans aucun doute à la hauteur du Superman de Richard Donner, aux Batman de Nolan ou à Spiderman 2 de Sam Raimi. Le film tient la dragée haute à une grosse partie du MCU et s'impose comme un sommet du monde DC transposé au cinéma ! Ce qui n'est pas un mince exploit quand on sait que les trois premiers films (Man of Steel, BVS, Suicide Squad) sont quand même de sacrés bons métrages.

 

En fait la réussite de Wonder Woman tient en deux mots : liberté créative. Que le réalisateur soit une réalisatrice a permis évidemment de mieux comprendre la psychologie du personnage, mais le fait qu'elle ait pu le faire qu'elle avait en tête a grandement facilité cette réussite. Et il est intéressant de voir, sur le making of, que la forte proportion féminine dans l'équipe a permis d'amener une vision différente et d'éviter de tomber dans les clichés des films dédiés aux super héroïnes. Et si WW doit forcément s'intégrer dans un univers plus vaste qui a été défini par Zack Snyder (mais aussi son épouse), Patty Jenkins a clairement créé son film comme un métrage quasi-indépendant, dont le seul lien est la photo qui avait permis à Bruce Wayne de comprendre que la voleuse qui avait piraté les données de Lex Luthor était bien plus qu'une jolie femme, et a également disposé de toute la liberté qu'un tel sujet pouvait offrir. Si on y ajoute un budget pas aussi démesuré que les autres films de super héros, et surtout une excellente histoire retraçant les origines de Diana telles que vues dans le comics classique, Wonder Woman pouvait-il rater sa cible ?

 

La première partie va donc se consacrer à Themyscas, la légendaire cité amazone où, petite fille, Diana assiste à l'entraînement des autres femmes de son peuple. Bulle intemporelle et idyllique, sublimée par les décors extraordinaires de la côte italienne (même si bien aidés par des renforts numériques), Themyscas est le cadre idéale pour qu'une enfant puisse grandir et s'aguerrir, même si cela déplait quelque peu à sa mère. Diana affirme tôt un caractère quelque peu rebelle et même la tragédie qu'ont subi les dieux de l'Olympe ne parvient pas à la détourner de son idée fixe : devenir une guerrière au service de la paix. Le casting entièrement féminin fait preuve d'une très grande solidité et les figurantes, toutes choisies pour leurs qualités athlétiques, se sont investies à fond dans leur préparation, même si, au final, leur temps de présence à l'image est somme toute réduit.

 

Puis l'arrivée de Steve Trevor (excellent Chris Pine) va brutalement confronter Diana à la réalité : la guerre existe et , pour elle, elle ne peut être que l'oeuvre d'Arès. Et même si elle a commencé à découvrir l'étendue de ses pouvoirs, elle est loin de se douter de la puissance qui émane d'elle et ce sera le choc éprouvé lors de son entrée dans le monde des hommes qui va, petit à petit, lui donner conscience qu'elle est plus qu'une simple amazone. La bataille sur la plage, superbement chorégraphie prouve que la violence n'est pas que le fait des hommes et que, poussées au pied du mur, elles sont de redoutables adversaires. Diana décide donc d'aller vers le monde extérieur afin de le purger de sa violence.

 

Le film s'oriente alors vers une véritable et excellente comédie de moeurs. Habituée à un monde matriarcale, coloré et égalitaire, Diana va découvrir un monde où la femme est un citoyen de deuxième ordre, un objet joli mais dénué de pouvoirs. La scène où elle doit choisir des habits et celle où elle est chassée du conseil de guerre montrent bien ces deux facettes : en 1918, c'est "sois belle et tais-toi". Et même si Steve se montre protecteur, ne faisant qu'obéir aux préceptes de son temps, il va vite se rendre compte que Diana est bien plus qu'une jolie jeune femme. Une scène coupée (visible sur le Blu-ray) les montrait d'ailleurs sur le bateau qui les emmène dans le monde réel discuter de choses bien  coquines, à la grande surprise de Steve qui prend conscience qu'il a affaire à quelqu'un bien plus secrète qu'elle n'en a l'air.

 

La force de Wonder Woman est de présenter ses pouvoirs comme quelque chose de naturel. Elle parle toutes les langues, possède une force surhumaine, peut dévier les balles et son agilité n'a rien à envier à celle de Superman. Le spectateur sait qu'elle est une guerrière née puisqu'il l'a vue terrasser Doomsday dans BVS. Mais la façon naturelle dont Gal Gadot s'est emparée du rôle force le respect. C'est elle qui fait croire au spectateur qu'elle possède tous ses dons. De ce fait, le film n'a pas besoin d'explications superflues. Et si cette partie est pauvre en action, elle va poser tous les enjeux de l'histoire.

 

Enfin, le dernier et long acte voit l'héroïne en action. D'abord sur les champs de bataille, puis contre les armes secrètes allemandes et enfin contre Arès. Quand on sait que l'histoire originale vient de Zack Snyder, on comprend mieux que ce troisième acte soit si riche en action, même s'il ne tombe pas dans la surenchère gratuite. Car ce qu'accomplit Diana est dicté par son coeur, pas par sa colère ou par un sentiment d'injustice. Personnage au coeur aussi pur que celui de Superman, Diana veut réellement mettre fin à la guerre et offrir aux hommes la paix qu'elle connaissait sur son île. On comprend que la brutalité des scènes auxquelles elle va assister va ébranler sa foi et la conduire vers le personnage quelque peu cynique et désabusé de BVS.

 

L'une des bonnes trouvailles du film est d'avoir mis Diana à la tête d'une petite escouade de soldats tous très différents les uns des autres (d'où la fameuse photo). Cette idée permet d'alléger le ton de la dernière partie et de démultiplier les points de vue lors des scènes finales, même si le combat entre Wonder Woman et Arès va focaliser l'action du spectateur. Un duel très spectaculaire et qui, après avoir offert deux actes finalement très terre à terre, remet le film dans sa dimension  mythologique.

 

Wonder Woman est donc une réussite quasi-totale (tout juste peut-on noter une baisse de rythme au deuxième tiers du film et quelques dialogues un peu mièvres), portée par une réalisatrice et une actrice totalement habitées par leur sujet. Le succès mondial du film, le fait qu'il sera le film de super-héros le plus vu aux USA cette année est amplement mérité. Et dans le contexte nauséabond de l'affaire Weinstein et autres pervers hollywoodien, il arrive pile au bon moment pour balancer un sacré pavé dans la mare : oui une femme peut tenir à bout de bras un blockbusters, en faire une réussite visuelle et obtenir un triomphe mondial. Puisse l'industrie du cinéma en tenir compte !

 

Quelques mots sur le Blu-Ray. L'image et le son sont superbes, avec de très bonnes pistes arrières lors des scènes de combat. Franchement , Warner ne se moque pas de nous. Quand au long making of, divisé en une dizaine de modules, il est à l'image du film : brillant, bien écrit, très didactique et surtout il rend bien hommage à toutes les femmes qui ont travaillé sur le projet, avec une mention spéciale quand une classe de jeunes filles désirant travailler dans le cinéma viennent visiter le projet ! Les vrais Wonder Women, ce sont elles finalement : des femmes et des filles qui désirent prendre d'assaut un monde patriarcal, non pas pour le singer, mais pour l'améliorer.

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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