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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 11:20

Le pitch : Alors que la CIA tente d'effacer toutes traces de Treadstone, un autre programme illégal connait de sérieux ratés quand l'un de ses agents, Aaron, tente de recouvrer son libre arbitre.

 

Réalisé par Tony Gilroy, scénariste de la première trilogie, ce 4e opus de la saga se veut donc à la fois un nouveau départ et un lien avec les aventures passées de Jason Bourne. D'où ce titre qui est, si l'on est critique, le seul vrai lien réel.

 

Ne nous méprenons pas, Jason Bourne l'Héritage est un excellent film d'action, bien interprété (Jeremy Renner confirme tout le bien que l'on pense de lui), poncté de de scènes vraiment bien foutues comme cette extraordinaire poursuite à pied puis en moto dans les rues de Manille ou toute la partie se déroulant au Canada. 

 

Mais force est de constater que le métrage aurait pu exister sans avoir aucun rapport avec les 3 premiers films. Le lien avec est quelque peu artificiel (le procès de Treadstone), le vrai Jason Bourne n'y apparait qu'en photo lors de flashs d'information ou de réunion de travail et la création d'un deuxième travail achève de convaincre que c'est bien un argument commercial qu'il s'agit. Argument payant cela dit car le film a réalisé plus de 120 millions de dollars de recettes aux USA, et pas loin de 300 dans le monde entier.

 

Si l'on fait abstration du titre donc, on a affaire à un thriller musclé, bien mis en scène (les scènes d'action sont relativement lisibles) et même si la complexité de l'histoire, avec force de flashbacks et de zone laissées volontairement dans l'ombre (d'où vient Aaron, qui était-il vraiment avant d'intégrer le programme ?) est quelque peu exagérée, la deuxième partie du film est relativement facile à suivre.

 

Au final, sans  éprouver évidemment le choc de La mémoire dans la peau, ce faux reboot tient toutes ses promesses, notamment avec son personnage féminin (excellente Rachel Weisz, actrice sous-estimée à mon goût) bien moins fragile que la bande annonce laisse présager et une vraie volonté de bien faire. Le soucis du réalisme (la déconstruction de la scène avec les loups, à voir dans les bonus, est un modèle du genre) , la diversité des lieux, notamment les Philippines, rarement vues en tant que pays à l'écran (elle figure plus souvent le Vietnam comme dans Apocalypse Now ou Platoon) et le constat va et vient entre le passé d'Aaron et son présent hissent le film au delà du simple "action movie". 

 

Enfin, le petit côté SF  n'est pas pour me déplaire. En modifiant les gênes de ses agents, la CIA s'aventure donc dans un domaine moins "réaliste" que dans la première trilogie où l'entraînement de Jason restait "humain". Ici, ce gimmick permet d'aller un peu plus loin dans les performances, même si on n'est absolument pas dans le film de Super héros.

 

La fin ouverte promet évidemment de nouvelles aventures pour le duo. Elles sont annoncées d'ailleurs pour l'an prochain. Gageons que cette prochaine séquelle prendra encore plus de distance avec les originaux, histoire de bien couper le cordon.

Jason Bourne : l'héritage (****)
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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 10:05

Le pitch : emporté par une tornade, un magicien minable se retrouve au pays d’Oz où il va enfin trouver destin à la mesure de ses espérances.

 

Sam Raimi a le don de brouiller les pistes. Alors qu’il aurait pu se cantonner au gore après le premier Evil Dead, chef d’œuvre dont la modernité étonne encore plus de 30 ans après sa sortie, il s’est rapidement tourné vers d’autres genres. Ainsi son deuxième film, Mort sur le grill, était une sorte d’hommage aux films noirs. Et s’il revenait périodiquement à l’horreur et au fantastique (les autres Evil Dead, Darkman, Jusqu'en enfer), il n’a eu de cesse que d’explorer d’autres territoires comme le western avec Mort ou Vif ou le drame policier avec le sublime Un plan simple avec Bill Baxton voire le film sportif (l'oublié mais pourtant excellent Pour l'amour du jeu).

 

Cependant, la première trilogie de Spider-Man a changé tout cela. Le monde a découvert un réalisateur au talent indéniable, sachant mêler le pur fantastique, la romance, le drame, la violence graphique et capable d’utiliser comme jamais une icône de la BD US.

 

Désormais bankable, Raimi peut explorer de nouveaux univers et les budgets auxquels il peut prétendre ne restreignent plus ses ambitions.

 

Oz est un film ambitieux ! Car non seulement il ré-invente le célèbre et merveilleux pays de Dorothy, mais surtout il se permet d’expliquer ce que sera le pays d’Oz. Certains auraient pu sombrer devant une telle vanité. Raimi se « contente » de faire son travail de conteur, d’exploiter de superbes effets visuels et d’aller au bout de son idée.

 

Mi film enfantin aux thèmes adultes mi film d’aventure aux thèmes enfantins, Oz se propose donc d’être une vraie préquelle au classique de 1939. L’ouverture magistrale en noir et blanc et écran carré reprend exactement le procédé de l’original. Raimi y présente son magicien, Oz, un être vaniteux et lâche, fuyant les responsabilités doublé d’un goujat (James Franco est prodigieux). Mais dès l’arrivée dans le pays magique, par le même procédé que Dorothy à savoir la tornade, l’écran s’agrandit, la couleur explose et l’inventivité des décors lance le film vers des sommets inédits.

 

Il est d’ailleurs intéressant qu’une telle prise de risque ait aussi bien marché. On le sait , le public US n’aime pas les héros trop négatifs, même si ici, le personnage va logiquement évoluer. De même l’ambition du film aurait pu le faire passer pour pédant. Il n’en est rien. Vu d’un angle commercial, Oz en donne pour son argent. Vu d’un angle narratif, les multiples personnages féminins permettent de voir l’évolution de Oz, et les personnages secondaires, réalisés en image de synthèse comme le singe volant ou la poupée de porcelaine relancent sans cesse une intrigue relativement simple en apparence.

 

Mais c’est bien entendu James Franco qui tient le film sur ses épaules. Déjà largement gagnant de la trilogie de Sam Raimi dans son rôle d’Harry Osborn, le comédien s’est lui aussi refusé à se cantonner à des stéréotypes. Son talent avait d’ailleurs éclaté dans 127 heures. Ici, il fait merveille avec ce personnage détestable, mais qui réussira, presque contre sa volonté, à faire ce qu’on demande de lui. La tentation aurait été grande de lui donner de vrais pouvoirs magiques, mais le scénario, au contraire, s’axe sur ses talents de prestigitateur, ancrant finalement le film dans une réalité plus terrestre.

 

On le sait, Sam Raimi sait s’effacer derrière sa mise en scène, même s’il s’offre toujours quelques plans de virtuose, histoire de rappeler qu’à 20 ans, il montait sa caméra sur une mobylette pour foncer sur Ash dans le premier Evil Dead. Ici, c’est une succession de voyage, dont un inoubliable où les protagonistes, protégés par des bulles de savon survolent le pays d’Oz. L’union entre les effets visuels, la candeur de James Franco et la caméra virevoltant des différents points de vue donnent sans aucun doute une des plus belles scènes du film. Raimi aime filmer ses acteurs et le prouve encore ici.

 

Mais la plus grande réussite du film, c’est bien de faire un spectacle que tout le monde pourra regarder, l’enfant qui se focalisera sur les petits personnages ou les scènes de batailles et l’adulte qui assistera à la métamorphose des personnages, notamment la naissance de la célèbre sorcièce.

 

Lointain écho du film classique, cette relecture de Oz version 2013 tient toutes ses promesses et plus encore. Sam Raimi ajoute une pierre à son œuvre déjà considérable, et il le fait en toute modestie. L’homme qui a eu le culot de refuser un Spider-Man 4 qui ne correspondait pas à ce qu’il voulait, peut continuer son chemin sans aucun regret. Oz est une réussite, dépourvue de tout cynisme et surtout pas une œuvre de geek ! Bien au contraire, il prolonge de manière magistrale le film de 1939. Et quand on connaît le nombre de suites ratées ou bâclées de Oz, la performance n’en est que plus remarquable. Il fallait juste un réalisateur mettant en avant l’humanité de ses films plutôt que de calculer les bénéfices à venir. Et un studio capable de lui faire confiance.

 

Finalement, cela tient à peu la réussite d’un film.

Le monde fantastique d'Oz (****)
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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 14:43

Le pitch : peu après la mort de son père, les amis d’Alan l’envoie faire une énième cure. Mais en chemin, ils vont être contraint de retrouver une somme énorme que Chow a volé à un trafiquant du Nevada.

 

Si le 2e Very Bad Trip avait été un énorme succès, il lui avait été reproché son côté copier/Coller par rapport au premier, seul le lieu (la Thaïlande à la place de Las Vegas) avait changé. Du coup, Todd Philips et les scénaristes en ont tenu compte et ont construit une histoire totalement différente, centré surtout sur Alan, de loin le personnage le plus apprécié du trio.

 

Mais paradoxalement, le public a quelque peu boudé ce 3e opus et ses recettes aux USA ont été inférieures de près de 60%, passant difficilement la barre des 100 millions. Comme quoi, trop changer une formule qui gagne n’est pas synonyme de victoire.

 

Au delà de ces chiffres, force est de constater que ce que le film a gagné en surprise, il le perd quelque peu en drôleries. Alors que les deux premiers épisodes offraient des situations totalement incongrues du fait qu’on ne savait pas comment les 3 lascars en étaient arrivés là, on est ici face à une « enquête » policière, certes amusante (l’intrusion dans la villa de Marshall est à pleurer de rire) mais où il manque ce grain de folie que l’on attend d’un VBT.

 

C’est sans doute cet aspect plus convenu que le public a sanctionné, même s’il est injuste de dire que le film est raté, comme on a pu le lire ici ou là. On demande à une comédie d’être drôle, Very Bad Trip 3 l’est ! Les dialogues sont toujours aussi salés, Alan creuse encore plus la folie de son personnage (si, c’est possible) et le retour de certains personnages du premier film, dont Pablo (!) permet de boucler la boucle.

 

VBT 3 s’ouvre de toutes façons sur une scène d’anthologie à base de girafe sur une autoroute. En dire plus serait criminel, mais les retardataires se voient privés d’un passage qui prouve qu’Alan est un grand malade. 

 

Une fois le film lancé, la mort du père d’Alan servant de détonateur, le quatuor ne va donc pas tarder à se retrouver dans les ennuis jusqu’au cou. Mais c’est clairement Alan et Chow qui font le film, Phil, Doug et Stu étant rapidement réduits à un rôle de faire-valoir. Les situations cocasses vont s’enchaîner, certaines très réussies, d’autres moins (tout ce qui tourne autour de « l’amour » d’Alan ne m’a guère convaincu). Etonnamment, le film n’hésite pas à supprimer brutalement certains personnages, histoire de dire « La fête est finie ». Le côté potache des deux premiers épisodes disparaît et cela a sans doute aussi conduit à ce semi-échec (même si le film est très largement rentré dans ses frais). Et l'intégration de nouveaux personnages, dont un John Goodman fort éloigné de ses rôles habituels, permet aussi de changer d'atmosphère.

 

Verre à moitié plein ? à moitié vide ? Chacun se fera son opinion. La dernière scène offre in extremis ce que l’on attend d’un Very Bad Trip, mais en forme d’adieu. Car , au delà des chiffres, il est clair que la série va s’arrêter ici. D'ailleurs le slogan français "Tout s'achève" ne laisse aucun doute.

 

Sauf si Alan se lance dans la production d’enfants…

 

Very Bad Trip 3 (***)
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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 11:07

Dans une fête foraine, un jeune garçon rencontre un vieil indien. Celui ci va lui raconter sa rencontre avec un ranger et les aventures qui s’en sont ensuivies.

 

Echec aux USA, (90 millions de recettes pour un budget de 215), succès moyen dans le monde (à peine 170 millions); Lone Ranger traine une réputation exécrable et sa sortie vidéo s’est quasiment faite en catimini.

 

Surprise : le film vaut bien plus que sa réputation et son échec n’en apparaît qu’encore plus injuste. Certes sa longueur excessive (près de 2h30) plombe quelque peu le métrage et Gore Verbinksi aurait même pu couper toute la sous-intrigue se déroulant dans la fête foraine, gagnant ainsi un bon quart d’heure (mais cela aurait donné un tout autre film, et le second degré du scénario en aurait souffert).

 

Mais pour le reste !! Entre des paysages à couper le souffle et qui donne envie de s’envoler immédiatement pour l’Ouest américain, filmés à la perfection et des décors grandioses, Lone Ranger fait souffler un vent de démesure et d’épopée que l’on retrouve de moins en moins au cinéma. Verbinski aime les westerns (il l’avait déjà montré avec Rango) et il lui rend un hommage plus qu’appuyé, s’adossant au cliché du genre, les mixant avec le versant spaghetti tout en s’aventurant dans des contrées peu vues au cinéma, notamment l’aventure ferroviaire qui a construit l’Amérique en reliant ses deux océans.

 

Rien que pour ces visions extraordinaires d’un pays taillé à la mesure des géants et non des hommes, Lone Ranger mérite une sérieuse réhabilitation.

 

Mais ce n’est pas tout, car de belles images ne font pas forcément un bon film. Le cinéaste, grandement aidé par Johnny Depp (totalement investi dans son rôle) retrouve sans aucun soucis le cocktail action-humour de Pirates des Caraïbes. Il le saupoudre d’un aspect quelque peu macabre (certains maquillages sont d’un réalisme confondant) et d’une vision parfois très noire. Car si l’Amérique s’est construit avec le chemin de fer, elle n’a pas épargné le sang des innocents et Lone Ranger ne se prive pas pour le dire.

 

Dans le film, personne n’est vraiment « blanc ». Chacun traîne son lot de tristesse, de deuils inachevés : ainsi le héros convoite ouvertement la femme de son frère, un thème rarement vu dans  le cinéma populaire, même si la mort du dit frère écarte toute immoralité . Tonto traîne le souvenir du massacre de son peuple et le corbeau qu’il porte sur la tête en symbolise le deuil. Même le méchant n’est pas entièrement gris et ses motivations ne sont pas uniquement vénales. Ce refus du manichéisme a sans doute rendu difficile l’acceptation des personnages par le grand public.

 

Ce qui surprend, c’est que, si on fait abstraction de ces personnages torturés, les monumentales scènes d’action n’aient pas attiré plus de gens dans les salles. Entre duel de locomotives, poursuites et combats à cheval et des scènes de foules monumentales, Lone Ranger en donne pour son argent (215 millions de budget selon certaines sources). Mais jamais, cet argent n’est dépensé en pure perte, comme le montre le petit making of présent sur le Blu-ray. La volonté de tourner en décors naturels, la figuration, les machineries ont forcément grevé le budget, mais l’authenticité est là. Il est vraiment dommage que, à l’instar de John Carter, le bouche à oreille n’ait pas pris.

 

Parce que, mine de rien, il viendra bien un temps où les studios ne sortiront plus rien d’autres que des formules toutes faites et que le risque, déjà plus très important, aura totalement disparu.

 

Verbinski et Bruckheimer ont pris des risques. Ils  n’ont pas été récompensé.

 

Dommage, vraiment dommage !

 

Lone Ranger (****)
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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 11:13

Le pitch : Téléporté sur Mars, un soldat sudiste va se découvrir un destin extraordinaire lors de l’affrontement de  deux peuples rivaux de la planète rouge.

 

Star Wars, Superman, Avatar, Flash Gordon…Tous ont quelque chose en commun : les romans martiens d’Edgar Rice Burroughs et son héros John Carter. Du coup, l’échec du film (à peine 250 millions de dollars de recette pour un budget de 200) s’explique aisément par ce pillage, car au fur et à mesure que se déroule l’histoire, on a l’impression de voir un catalogue d’extraits de film : une lutte dans une arène contre des monstres belliqueux (l’attaque des clones), un personnage qui tire ses pouvoirs d’une moindre gravité que sur sa planète (Superman), des personnages avec 6 membres (Avatar), un mélange technologie moderne et médiévale (Flash Gordon)… Doit-on continuer ?

 

Et pourtant, c’est surtout un sentiment d’injustice qui prévaut. Car John Carter a été écrit à la fin du XIXe siècle. Cela, certaines critiques incultes de cinéma l’ont oublié !! Et si l’autre héros du papa de Tarzan débarque aussi tard, c’est uniquement parce que la technologie a enfin permis de mettre sur grand écran les délires du roman. Cela fait plus de 20 ans que le film est dans les limbes du développement et ce temps a permis à tous ses concurrents de lui piquer ses meilleures idées, ses meilleurs séquences…

 

Andrew Stanton est connu pour avoir réaliser Le monde de Némo. Comme Brad Bird ou Andrew Adamson (Shrek), il a donc été tenté par le film live. Une chose logique car, vu le nombre élevé d’éléments en CGI, il fallait bien un animateur pour mettre tout ceci sur un grand écran. On a d’ailleurs un aperçu d’une journée de tournage sur l’un des bonus du Blu-Ray : l’équipe technique est énorme sur les plateaux et le réalisateur apparaît ici comme un chef d’orchestre qui doit œuvrer sur plusieurs musiques en même temps.

 

Sa mise en scène s’inspire donc de l’animation. Mais sa direction d’acteur n’est pas anecdotique. Car il ne fallait surtout pas que les personnages soient noyés dans un déluge technologique (accentué par la 3D qui plus est). C’est plutôt bien réussi et même si les protagonistes sont plutôt stéréotypés (le soldat rebelle qui prend fait et cause pour un autre peuple, interprété par un excellent Taylor Kitsh, la princesse courageuse, le traître ricanant…), ils sont suffisamment attachants pour ne pas lasser le spectateur.

 

Visuellement, le film est une splendeur. Les décors, bien plus solides qu’on pourrait le croire quand on regarde le making of, sont magnifiques, les costumes et l’apparence des humains martiens sont très recherchés (travail extraordinaire sur les maquillages tribaux) et la vision de Mars enterre tout ce qu’on a pu voir depuis des années. Mars est certes mourante, mais ses plaines rocheuses, ces rivières, son horizon légèrement rouge sont à tomber par Terre. Quant à la technologie extra-terrestre, sa richesse vaut largement celle d’Avatar avec une mention spéciale pour les villes nomades, montées sur des espèces de pattes mécaniques (tiens, cela me rappelle vaguement les AT-AT impériaux)… À la limite, on regrette presque que la mise en scène ne s’attarde pas plus sur ces merveilleuses machines et il est clair que John Carter nécessite plusieurs visions pour bien en saisir la saveur et la richesse.

 

Le travail sur les créatures CGI est également hyper pro !! William Dafoe insuffle d’ailleurs sa voix au chef des créatures à 6 membres (appelées Martiens verts dans les romans) et lui donne immédiatement le relief et la grandeur nécessaires. Mais tous les martiens non-humanoïdes ont fait l’objet d’un travail minutieux, sérieux et participent au festin esthétique du film.

 

Qui plus est, cette débauche visuelle est accompagnée d’un scénario fort intelligent. Mais là aussi, le passage d’autres space opéras avant lui en atténue l’originalité. Il a cependant le mérite de ne pas tomber dans la simplicité ou d’infantiliser le spectateur. La progression dramatique est bien fichue, les personnages pas si caricaturaux et chacun cherche finalement ce qu’il pense être le meilleur pour son peuple. Du coup, les péripéties s’enchaînent sans aucun temps mort et ce voyage sur Mars devient de plus en plus passionnant au fur et à mesure qu’avance l’histoire, l’univers proposé étant tellement vaste qu’on regrette également que les futures séquelles soient désormais très aléatoires.

 

Au final, John Carter est évidemment un film à ré-évaluer d’urgence en espérant que Disney ne se focalisera pas que sur les chiffres de l’exploitation en salle et qu’on retournera bien sur Mars.

 

Outre le making of (Une journée de tournage) de 30 minutes, le Blu-ray propose un excellent focus sur le roman et son auteur, un bêtisier sympa et 18 minutes de scènes coupées, bien commentées par le réalisateur. Le commentaire audio est instructif, mais manque parfois de pêche. Mais ce n’est qu’un détail. L’image est cristalline, le son monstrueux, même en VF. Bref, un achat indispensable.

 

John Carter (****)
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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 14:43

Le pitch : 4 copains de longue date décident d’acheter une jument afin de gagner, enfin, aux courses hippiques.

 

Ce qui est rafraîchissant avec les films de Fabien Onteniente, c’est qu’ils gravitent toujours autour de thèmes et de gens simples. Ou alors, ils bombardent une personne simple dans un univers complexe, comme dans Jet Set. Ici, c’est l’univers des turfistes qui est abordé, mais pas de manière aussi approfondie que dans Camping ou Disco. En fait, le turf est un prétexte pour raconter l’histoire, ou plutôt les histoires de 4 amis, légèrement bras cassé et souvent en galère. Et comme dans toutes les histoires d’amitié, il fallait évidemment un casting aux petits oignons afin que le film prenne.

 

C’est le cas ici. Le quatuor est remarquablement bien choisi, Edouard Baer en tête. Chaque personnage incarne une facette différente du turfiste et le film prend le temps de nous les présenter via la voix-off de Baer. Chabbat est étonnamment sobre (donc bon), Lucien Jean-Baptiste (La première étoile) est excellent dans un rôle de comptable angoissé sur qui pèse un lourd consciencieux footballistique et Philippe Dusquenes rempile dans le style qu’il remplissait déjà à merveille dans les Ch’tis, à savoir un homme simple et généreux. Si l’on ajoute Depardieu en escroc plutôt sympathique et Sergi Lopez excellent en dresseur de chevaux, on a donc les ingrédients d’une bonne comédie.

 

Une bonne comédie visible par tous, je tiens à le préciser. Ici, point de gags scabreux ou en dessous de la ceinture, ni de grosse farce. Le comique vient, comme souvent chez Oteniente des dialogues et des situations légèrement décalées. L’histoire est simple et la conclusion connue dès le départ (Quand le quatuor achète la jument, le spectateur se doute bien qu’elle gagnera la dernière course), même si un petit accident de parcours relance légèrement le suspens au trois quarts du film. Mais là n’est pas le propos. Turf ne prétend rien révolutionner, mais simplement divertir, faire passer un bon moment. Par rapport à Camping 2, qui brassait trop de thèmes, le film est bien plus épuré, ne s’embarrasse pas de détours tortueux et ne cherche jamais à ce faire passer pour ce qu’il n’est pas.

 

Ce qui ne veut pas dire qu’il soit bâclé. Excellent technicien, Onteniente soigne ses films, ses décors, sa lumière, ses mouvements de caméra. Le petit making of (trop court, hélas) montre bien son exigence envers ses comédiens, y compris pour des scènes où l’en entendra juste la voix du commentateur des courses. Les quelques effets visuels, notamment les chevaux mécaniques, sont invisibles et la jeune comédienne Vahina Giocante, qui joue le jockey a dû s’astreindre à un entraînement draconien. Le réalisateur offre donc un beau film, léger et frais.

 

Cependant, l’échec public du film peut s’expliquer par cet apparent manque d’ambition.Ni film social ni film traitant d’un sujet de société comme le fut Intouchable, Turf a le tort de se dérouler dans un univers méprisé par la critique et le politiquement correct. Pourtant l’univers des courses n’a rien de malsain et, je le répète, c’est surtout la trajectoire de ces 4 amis qui priment dans l’histoire. Si on ajoute une sortie bâclée (la promotion s’est limitée à des affiches dans les gares) et une date pas adéquate (février n’est pas vraiment une bonne période pour les comédies), Turf ne pouvait qu’aller au casse-pipe. C’est bien dommage car le public s’est donc passé d’un bon moment qu’il aurait pu vivre en famille. La vidéo permettra peut-être une séance de rattrapage, d’autant que le Blu-Ray délivre une très belle image, que les bonus sont sympathiques et que l’on peut voir plusieurs fois le film sans se lasser.

 

En ces temps où la moindre comédie se veut assener des vérités et des opinions, parfois discutables, il est bon de voir un film simple, animé par des acteurs qui veulent juste faire plaisir au public sous la houlette d’un réalisateur qui ne cherche pas à réinventer la roue, mais à faire un bon et un beau travail. Un film d’artisan en somme.

 

Turf (****)
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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 09:26

Le pitch : Un an après que son père ait disparu lors des attentats du 11 septembre, Oskar Schell découvre une clé dans les affaires du défunt. Il décide alors de trouver quelle serrure elle peut bien ouvrir. Mais comment le faire dans une ville de 10 millions d’habitants ?

 

A première vue, Extrêmement fort et incroyablement près n’avait rien d’attirant. Une histoire plutôt farfelue (trouver une serrure dans New York), un sujet pas très rigolo et une approche du 11 septembre quelque peu incongrue aux vues de la bande-annonce.

 

Pourtant, force est de constater que Stephen Daldry (Billy Elliot, The Readers) a réussi son coup et offre un film à la fois palpitant et émouvant.

 

Tourner avec des enfants est toujours complexe. Mais Billy Elliot avait déjà montré toutes les capacités de son réalisateur à le faire. Ici le personnage principal, un gamin de 11 ans, (Thomas Horn, à suivre tant son interprétation est sublime) totalement traumatisé par la perte de son père, n’exprime sa douleur que dans une agressivité verbale qui peut rebuter le spectateur. Mais sa détermination sans faille finit par emporter notre adhésion et l’on comprend sa quête insensée, d’autant que les personnes qu’il va rencontrer dans cette aventure s’avèrent tour à tour touchantes, étonnants et bien loin des clichés que l’on se fait de l’Amérique. Chaque rencontre enrichit les protagonistes et quand Oskar va continuer sa recherche avec son grand père (extraordinaire Max Von Sydow) ,  c’est également un autre pan de son passé qu’il va enfin intégrer à son propre vécu.

 

La force du film est d’éviter tout voyeurisme. Les attentats ne sont pas mis en scène, mais évoqués via la parole du père sur le répondeur familial. Évoqués aussi par la sensation qu’à Oskar de cette journée : le fait d’évacuer l’école, de voir l’affolement autour de lui, de rentrer et d’entendre la voix de son père qui supplie sa femme de ne pas céder à la panique. Extrêmement fort… n’est pas un film sur le 11 septembre, mais sur le traumatisme d’une nation qui n’était pas préparée à un tel choc. Et quand Oskar rejette sa colère sur sa mère, elle-même totalement anéantie par la perte de son mari, on peut clairement comprendre que le film comme une métaphore de la rédemption. En cherchant une chose impossible, Oskar ne fait que chercher une lumière au fond d’un tunnel sans fin.

 

Si l’enfant est extraordinaire dans le film, on peut en dire autant de Tom Hanks , qu’on ne verra que dans les flash-backs. En donnant à son fils le goût de la recherche (il lui fait croire qu’un district fantôme existe à New York), il va lui forger les armes nécessaires pour sa quête insensée. Comme souvent, Tom Hanks habite littéralement son personnage et lui donne corps. Certains ont critiqué cet aspect de son jeu, mais il convient de voir que c’est justement cela qui le rend si puissant. Hanks est véritablement le chef d’orchestre du film, même si son temps d’apparition est faible. Du coup, Sandra Bullocks apparaît plus effacée, mais là aussi, l’histoire dicte cette attitude : détruite par la mort de son mari, elle ne peut pas tourner la page de cette journée maudite. Et elle ne peut pas rechercher le réconfort chez son fils, qui la rend responsable de cette tragédie. Il faudra attendre la dernière partie de l’histoire pour que les liens se recréent entre eux, quand elle découvrira et comprendra la quête d’Oskar.

 

Stephen Daldry signe ici un joli film, loin des canons hollywoodiens, mais empreint d’une sensibilité tout européenne tout en rendant hommage à un New York que l’on ne voit que rarement au cinéma. Et même si l’accueil ne fut sans doute pas à la hauteur de ses espérances (55 millions de recettes mondiales contre 109 pour Billy Elliot), il peut se rassurer sur un point : il reste un merveilleux conteur d’histoire et sait filmer les sentiments humains, qu’ils soient positifs ou négatifs, comme peu de réalisateurs.

 

Extremement fort et incroyablement près (****)
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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 22:05

Le pitch : Damné par une sorcière qu’il a rejetée, Barnabas se voit transformé en vampire et obligé de passer deux siècles enfermés dans une tombe. Quand il parvient à en sortir, en 1972, le monde a bien changé. Mais sa famille reste sa famille…

 

Après le succès mondial d’Alice au pays des Merveilles, Tim Burton s’est offert une petite récréation avec cette adaptation d’une série télévisée quasi inconnue en France. Disons le tout de suite, ce n’est pas vraiment son meilleur film.

 

Non pas que le sujet ne soit pas bien choisi. Au contraire, le thème merveilleusement gothique semble tout indiqué à Tim Burton. Mais c’est surtout l’histoire qui n’est pas vraiment passionnante, avec une galerie de personnages haut en couleur mais insuffisamment exploités et des situations qui finissent par tourner en rond après un départ tonitruant.

 

Au départ, Dark Shadows est une série télévisée qui a compté plus de 1200 épisodes.  Très populaire aux USA, à la fin des années 60, j’avoue ne jamais en avoir entendu parler avant la sortie du film. Et chose surprenante, le personnage principal du film, Barnabas, n’apparaît dans la série télévisée qu’à partir du 211e épisode. D’ailleurs, les 70 premiers épisodes ne contenaient pas d’éléments fantastiques. (J’ai bien révisé, hein ?).

 

Du coup, d’un univers sans doute très riche, Burton a du faire des choix et s’axer sur les lignes les plus fortes. Et comme il hésite entre comédie traditionnelle et comédie macabre, le film avance souvent de manière bancale. Enfin, après un départ franchement génial, notamment le retour à la vie de Barnabas, d’une violence graphique très appréciable, le film va s’endormir quelque peu et ce qui aurait pu faire sa force, à savoir l’affrontement entre le vampire et celle qui lui a jeté ce sort funeste, n’a pas la pêche espérée.

 

Cependant, comme souvent chez les grands réalisateurs, Dark Shadows n’est pas un film raté. Il contient suffisamment de bons éléments pour être tout à fait regardable. La description de l’ambiance très seventies, Michelle Pfeiffer (que l’on n’avait pas vue dans un rôle pareil depuis…Batman le défi, du même Burton), le choc entre les habitudes de Barnabas et le XXeme siècle, des décors incroyables permettent de sauver le film. Enfin, l'investissement de chaque acteur et actrice (Eva Green excellente, Chloé Moretz qui confirme qu'elle peut tout jouer, des justicières dingues de Kick Ass à la toute jeune fille d'Hugo Cabret, en passant donc, ici, par l'ado en pleine révolte) permet de passer un bon moment.

 

Dark Shadows se laisse donc regarder gentiment, mais il ne restera pas franchement dans les annales. Son box-office mitigé ne lui laissera pas non plus l’occasion de se rattraper avec une séquelle. Quant à Burton, il fera nettement mieux en 2012 avec Frankenweenie. Comme s’il avait préféré s’axer sur ce projet très personnel que sur ce gros budget qui sentait pas mal la commande.

 

Dark Shadows (***)
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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 18:11

Red

Le pitch : un retraité de la CIA se voit pris pour cible par de mystérieux tueurs. Pas de chance pour eux, ce « retraité » est loin d’être bon pour la casse.

 

Dans la multitude de rôle que Bruce Willis a pu incarner, Red est sans doute le meilleur quand il s’agit de jouer sur son âge. Il n’est un secret pour personne que le John McClane du premier Die Hard n’a plus 30 ans. Du coup, les derniers rôles de l’acteur prennent cet état de fait en compte, même si le résultat n’est pas toujours du plus réaliste (dans le dernier Die Hard justement, difficile de croire que Willis n’a plus l’âge d’être un jeune premier aux vues de ces performances physiques).

 

Mais Red va donc plus loin en faisant de lui rien de moins qu’un retraité. L’idée a d’ailleurs été reprise dans le dernier GI Joe. Mais la grande originalité du film est d’embarquer d’autres « vieux » acteurs. Des frappadingues comme John Malkovich, des calmes comme Morgan Freeman (qu’on a l’impression d’avoir toujours connu âgé) ou des distingués comme Hellen Mirren. Bref, une vraie équipe de cabotins qui s’en donnent à cœur joie pour flinguer du méchant, s’introduire dans des lieux ultra-protégés ou déjouer des plans diaboliques (et quelque peu nébuleux).

 

Soyons honnêtes : le scénario de Red contient pas mal de trous narratifs et il est surtout prétexte à une suite de scènes « explosives ». Chaque acteur joue sur sa partition : Willis est d’une froideur impressionnante et dirige son équipe avec professionnalisme, Malkovich est le parano de service, mais dont les craintes ne sont pas si infondées, Freeman est la caution morale du groupe. Quant à Mirren, elle est surtout un atout de charme et un prétexte à féminiser l’équipe.

 

Du coup, nantie de ses quatre caractères, le film se déroule un peu comme dans un jeu vidéo : chaque scène amène une épreuve qu’il faut surmonter (épreuve physique comme un gunfight délirant sur un parking de containers, épreuve plus intellectuelle quand il s’agit d’infiltrer le siège de la CIA.)

 

Et même si les motivations des « méchants » restent obscures et que Karl Urban a un peu de mal à exister au milieu de cette bande de « vieux », Red tient ses promesses, à savoir un bon petit film d’action sans prétention, mais qui permet de passer un bon moment.

 

Qui plus est, le scénario a le bon goût d’ajouter une bonne dose d’humour, notamment dans la relation entre Bruce Willis et sa jeune « protégée » Mary-Louise Parker. La pauvre jeune femme sera droguée, ligotée, enfermée… dans le seul but de la protéger des nettoyeurs de la CIA. Et le film est souvent vu à travers ses yeux, ce qui offre un délicieux décalage et une ironie mordante, dénuée de cynisme.

 

Robert Schwentke (déjà réalisateur du très bon Flight Plan, mais plombé cette année par le bide sans appel de RIPD) se contente malheureusement souvent de piocher à droite et à gauche dans les récents films du genre. Certes, la mayonnaise prend rapidement et l’on ne s’ennuie à aucun moment mais il est dommage que le manque d’ambition desserve finalement le film.

 

RED (***)
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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 11:40

Le pitch : une ancienne gloire du football est obligée d’accepter le poste d’entraîneur d’une équipe amateur bretonne afin de lui faire passer les 32e de finales de la coupe de France…

 

Etant moi-même joueur de football en ligue vétéran depuis pas mal de temps, j’avoue avoir été ravi de voir qu’un cinéaste s’intéresse enfin aux turpitudes des championnats amateurs. Et quand ce cinéaste s’appelle Olivier Dahan, auteur de La Môme ou du Petit poucet, l’intérêt n’a plus que s’en trouver décuplé. Hélas, je n’ai pas vu le film au cinéma. Rattrapage donc en vidéo et bonne surprise à l’arrivée.

 

Si l’on met de côté le fait que certains acteurs, Gad Elmaleh et Frank Dubosc en particulier, surjouent leur rôle, Les seigneurs est une réussite. Non pas par ses péripéties (quoique la fin évite la démagogie et conclut logiquement le film), mais plutôt par son ambiance. Vivant de l’intérieur ces matchs si particuliers (et encore, à la différence de ceux que l’on voit dans le film, quand nous jouons, il y a à peine une dizaine de spectateurs), il est rafraîchissant de voir que Dahan en a saisi toute la subtilité.

 

La structure de l’histoire est sans surprise : à la manière des films de groupes, José Garcia recrute ses troupes une à une, chaque scène étant l’occasion de découvrir ce que fut le footballeur. Et c’est plutôt bien vu, du gardien névrosé qui ne veut plus aller dans les cages au milieu défensif dont le cœur est trop fragile pour jouer, en passant par l’avant-centre traumatisé par une panneka ratée, chaque membre de cette équipe traîne de sacrées casseroles. Mention spéciale à Joey Starr, insupportable habituellement, mais qui a ici le physique et l’attitude parfaite pour être un joueur arrogant, superficiel et gâté, bref le cliché (hélas très juste) de certains de nos footballeurs actuels.

 

A partir de là, Les Seigneurs va se décliner en une série de scènes qui va voir chacun se reconstruire et qui va mener l’équipe vers son destin. Toutes les parties autour de l’entraînement sont bien vues et le petit côté « social » ajouté par les difficultés de la conserverie empêche de sombrer dans la grosse farce. C’est même le contraire car jamais l’histoire ne se moque de ses personnages, même quand elle les confronte à des situations grotesques. Le fait que Jean Pierre Marielle soit l’homme orchestre du film, bien plus que José Garcia, n’est pas étranger à cela. On l’a oublié, mais l’acteur a déjà joué dans pas mal de films comiques franchement hilarants comme On aura tout vu (avec Pierre Richard et Gérard Jugnot) ou Les galettes de Pont-Aven. Il retrouve donc ici un territoire qu’il connaît bien et qu’il maîtrise à la perfection.

 

On peut, bien entendu, être agacé par la facilité de certaines situations comme le décalage d’une île où l’on vit comme il y a, allez, 30 ans et l’environnement habituel et urbain de personnages pour qui le haut débit est une chose naturel. Ou bien, par la propension qu’ont certains des acteurs à cabotiner. Si Dubosc reste finalement dans son registre habituel , le type un peu niais persuadé d’être un génie (quasiment une copie conforme de son rôle dans Incognito), c’est Gad Elmaleh qui déçoit. On a l’impression de voir Coco avec un ballon et une perruque (horrible). Omar Sy, à l’inverse, joue tout en finesse et José Garcia est sans aucun doute le plus attachant du lot. Une gageure quand on sait qu’il est lui aussi capable de sombrer dans l’auto-parodie la plus pénible. Ceux qui ont vu Rires et châtiments ne me contrediront pas.

 

La mise en scène est au service du film. Les matchs sont bien filmés, bien rythmés et le dernier, se déroulant dans l’enceinte de Brest (descendu depuis en Ligue 2) où l’équipe de Molène affronte Marseille (une facilité qu’aurait pu éviter le scénario ! Ras le bol que, dès que l’on voit une équipe pro, on nous balance l’OM) dans un match à rebondissement. On sent que les acteurs ont mouillé le maillot pour que le spectateur ait l’impression d’une véritable partie.

 

Amusant, sans être hilarant, tendre quand il le faut, ne se moquant pas de ses personnages ou alors de manière plutôt sympa, Les seigneurs n’est pas une plongée dans le monde impitoyaaaable du foot, tel qu’une certaine presse veut nous le vendre. C’est au contraire un hommage aux besogneux de ce sport, à ceux que le football a laissés sur le côté (et ils sont nombreux), à tous ceux qui le font vivre le week-end sur des terrains cabossés, devant 3 pelés et 2 tondus, bref à un sport populaire et généreux tel que nous sommes des dizaines de milliers à le pratiquer, dans l’anonymat le plus total.

 

Et rien que pour cela, on peut remercier Olivier Dahan d’avoir mis son talent au service d’une histoire.

 

Le Blu-ray rend un bel hommage au film, avec des images très lumineuses de la Bretagne. N’hésitez pas à vous provoquer l’édition qui comprend le T-Shirt du film. Avec le n°10 dans le dos, vous serez forcément dans la peau de Michel Platini !!

 

Les Seigneurs (*** 1/2*)
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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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