Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 16:53

Le pitch : alors qu’une épidémie inconnue transforme l’humanité en êtres ultra violents, un employé de l’ONU tente de trouver un remède dans un monde qui sombre dans le chaos.

 

World War Z n’est pas un film de zombies. Vous n’y trouverez pas d’effet gore, de démembrements, de décapitation. Ce n’est pas non plus un film d’épouvante : l’angoisse y est rare. C’est , comme son nom l’indique , un film de guerre, tourné tel et présentant un homme assistant à la chute du monde et qui tente de l’empêcher.

 

Marc Forster est surtout connu pour avoir réalisé Quantum of Solace, un 007 que l’on peut réévaluer, même s’il ne fait pas le poids face à Skyfall. Mais il a aussi réalisé Les cerfs-volants de Kaboul et A l’ombre de la haine, deux films où l’humain compte bien plus que l’action.

 

Et c’est bien le réalisateur qu’il fallait pour World War Z ! Car au départ WWZ est un roman qui décrit surtout les conséquences sociales et morales de la fin du monde. Il ne contient pas un héros central et fait appel à l’imagination de son lecteur. Il était donc hors de questions pour les nombreux producteurs du film de faire un « simple » film d’action ou de zombie. Pour cela, les fans du genre ont Resident Evil ou The Walking dead.

 

En fait, c’est bel et bien le parcours d’un homme , Gerry, que l’on suit. Brad Pitt (excellent), présent dans quasiment toutes les scènes, incarne à merveille le héros qui, coûte que coûte, veut sauver l’humanité. Dit comme cela, on pourrait croire à une énième croisade patriotique, mais d’une part l’action se déplace de pays en pays (Corée, Israël, Pays de Galle) et d’autre part, les motivations de Gerry sont plutôt égoïstes : il veut surtout protéger sa famille.

 

Bien sûr, ce recentrage sur une star interdit toute peur envers le personnage. Dès le début, on sait qu’il va s’en sortir. Le propos du scénario devient donc comment : et c’est là que le script va faire merveille en accumulant les scènes les plus spectaculaires, même si la plus grandiose (l’attaque de Jérusalem) se trouve au milieu du film. On assiste donc à un véritable rollercoaster , où l’action naît à l’écran du chaos et des tentatives désespérées des hommes (de l’armée surtout) de contrer les zombies.

 

Il est intéressant de voir que le mot « zombies » est clairement prononcé par les protagonistes du film et que les créatures infectées ont pas mal de lien avec ceux de Roméro : une fois qu’il n’y a plus de victime à faire, ils errent sans doute hantés par leur vie passée. Et leur aspect rappelle furieusement le zombie tel qu’on se l’imagine : un teint cireux, des yeux vitreux, des dents toujours à la recherche de proie… La seule différence avec la trilogie de Roméro est que ces zombies sont rapides, très rapides même !!

 

L’histoire va donc suivre les tentatives de Gerry de trouver la solution après qu’il ait pu mettre sa famille à l’abri. Rien ne sera vraiment dit sur les origines du mal, ni sur la vie passée de Gerry, l’histoire se contente de nous donner des brides d’information via des extraits de journaux télévisés ou quelques lignes de dialogues. Mais c’est justement ce sentiment « incomplet » qui fait le sel de WWZ ! Le générique est d’ailleurs un modèle du genre : le spectateur comprend qu’il va se passer quelque chose, mais quoi ? Et la famille de Gerry se trouve plongé au cœur du drame sans comprendre ce qui se passe, même si on se doute que Gerry en sait un peu plus qu’il ne voudrait le dire.

 

La réalisation est surprenante : comme souvent désormais, elle privilégie les plans très courts afin de donner une impression de violence. La présence de Simon Crane comme coordinateur de cascades est d’ailleurs un gage de qualité. En tant que réalisateur de 2e équipe, il porte une grande responsabilité dans la réussite du film. Car il est clair que Forster s’est occupé de l’aspect « humain » et Crane de l’aspect « action », comme cela se fait sur les James Bond par exemple. Mais qui dit plans courts ne dit pas "bordel ambiant" : l'action reste lisible et une nouvelle vision permettra sans doute de mieux s'en imprégner.

 

Et c’est là la force du film : il n’y a pas de temps morts et les moments calmes permettent à l’histoire d’avancer. Un peu comme dans un jeu vidéo. Bien sûr, les réfractaires à ce type de narration ne seront pas aux anges. La critique n’a d’ailleurs pas épargné WWZ, notamment aux USA. Mais au final, le succès mondial du film (près de 500 millions de dollars de recette à ce jour) montre que le duo a eu raison. Et qu’importe si le troisième acte a été réécrit et tranche un peu avec le ton des deux premiers, World War Z est un film haletant, maîtrisé et offrant au spectateur ce qu’il est venu chercher !

 

L’imposant budget (près de 190 millions de dollars) permet de mettre à l’écran des scènes époustouflantes et visuellement parfaites. De plus, la présence d’une star dans un film de SF permet d’en amplifier l’impact. Il est clair que réalisé avec un inconnu au générique, les moyens auraient été moindres. Et pour ce type d’histoire, il faut des moyens, sous peine de tomber dans la série B.

 

Les dernières lignes de dialogue ouvrent la porte à une séquelle. Mais en toute honnêteté, le film se suffit à lui-même. Cependant, on ne dira pas nom si l’équipe décide de nous réembarquer dans ce cauchemar mondialisé !!

 

World War Z (****)
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Salla Obscursium Invocat
  • : BO US, BO France, BO Mondial, chroniques ciné, Chroniques DVD..... Toujours sans concessions et politiquement incorrect !!
  • Contact

  • Dave
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?

La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

L'affiche du moment