Le pitch : Torretto et son équipe subissent la vengeance du grand frère de Owen Shaw et vont devoir s'allier à M.Nobody afin de retrouver un hacker dont le système révolutionnaire de surveillance ne doit surtout pas tomber dans de mauvaises mains.
Au fur et à mesure, la série de Fast and Furious a su évoluer tant du point de vue de la qualité (à partir du 4) que de la quantité.
Qualité parce que la série a été capable de produire des films de plus en plus spectaculaires, mais également différents les uns des autres, allant du classique "flic infiltré" très inspiré de Point Break au film chorale type Mission Impossible en passant par le film de cambriolage à la Ocean's Eleven.
On le voit , Fast and Furious n'a rien inventé, mais a su tirer le meilleur des films sus-cités.
Quantité parce que au fur et à mesure que la série avançait, au delà de scènes de plus en plus spectaculaires (cela se vérifie encore), elle amenait de nouveaux personnages, reprenait des situations des premiers films, rebondissait sur des péripéties, bref établissait une véritable continuité.
Comme entre les épisodes 4&5, cet opus 7 reprend la scène post générique de l'épisode 6, quand Jason Statham appelle Vin Diesel sur son portable. Cependant cette scène n'intervient pas tout de suite, mais après une dizaine de minutes. Mais qu'importe la continuité est là et on a une nouvelle preuve de la cohésion de la série.
A partir de là, le film va aligner de séquences de plus en plus folles. Cela commence par une bagarre entre Statham et Dwayne Johnson. Inutile de dire que ça dépote sec. Puis une course poursuite sur une route de montagne qui enterre évidemment le braquage des voitures de luxe du 5e épisode. Ensuite arrive une scène délirante à Dubaï où chaque protagoniste de la bande a son moment de gloire (combat sexy entre Michelle Rodriguez et une garde de corps tout droit sortie de l'ex-RDA à la clé). Et enfin, la dernière demie-heure voit les rues de Los Angeles se transformer en champ de bataille. Et comme chaque scène dépasse celle d'avant, il faut attendre la toute fin du film pour retomber dans un certain réalisme.
Evidemment, certains pourront se sentir agacé par cet aspect "Monsieur Plus". Si le premier opus misait tout sur les courses à travers Los Angelès, la direction prise depuis le 4e et surtout le 5e film autorise désormais plus d'action et plus de variété dans le scénario. Alors, oui, certains passages sont totalement délirants, voire irréalistes, mais comme cette montée s'est fait crescendo sur plusieurs années, on n'est finalement pas si surpris que cela. Et puis comme je l'ai dit, si FF était resté sur le thème du premier film, cela se serait rapidement épuisé.
Au delà de la tôle froissée, c'est évidemment le plaisir qu'ont les comédiens à se retrouver et à jouer ensemble. Mine de rien, d'un film considéré comme mineur à sa sortie, Paul Walker et Vin Diesel ont réussi à créer une véritable famille, aussi soudée que celle de la série. La scène finale et les dernières phrases de Diesel, magnifiques de pudeur, vis à vis de son "frère" Paul en sont la plus belle illustration. C'est d'ailleurs le coeur serré que l'on voit le métrage avancer , quand on sait que c'est la dernière fois qu'on verra Paul sur un écran. Le film lui est évidemment dédié et la toute dernière scène qui voit la caméra s'envoler vers le ciel après avoir survolé sa voiture ne laissera personne insensible.
Fast and Furious 7, c'est un peu comme retrouver une bande d'ami et savoir que l'on va passer un bon moment. Les cyniques diront que ce n'est que du cinéma commercial. Mais ceux qui suivent la saga depuis ses débuts savent qu'on est au delà de simples films. La barre est mise de plus en plus haute à chaque fois, pour le plaisir du spectateur, mais le fondement reste bien la famille.
Maintenant qu'un de ses membres les plus importants s'en est allé, nul ne sait de quoi le futur sera fait. Mais qu'importe, la réussite de cet opus, allié à un triomphe sans précédent (et sans 3D) sont le plus bel hommage que Paul pouvait recevoir.