Le pitch : 30 après la mort de l’Empereur et du retour d’Anakin du côté lumineux de la force, de nouveaux soubresauts agitent la galaxie.
Note : cette première chronique se veut délibérément « spoiler free ». Une autre sera mise en ligne dans quelques jours quand la majorité des fans de la saga auront vu le film, car il n’y a rien de pire que de déflorer la surprise d’une intrigue.
10 après l’apothéose qu’a représentée La revanche des Sith, film qui mettait un terme à toute l’histoire d’Anakin, la saga la plus célèbre de tous les temps revient dans un métrage qui se veut à la fois hommage, relecture et bond en avant. Autant le dire de suite, mais JJ Abrams et Lawrence Kasdan ont réussi, en très grande partie, leur pari et cet épisode VII ne fait pas honte à Star Wars.
il fallait un sacré courage pour s’attaquer à un tel mythe, d’autant que Georges Lucas est désormais sur le côté de la scène (d’après les rumeurs aucune de ses idées n’ont été retenues pour cet épisode), mais que son ombre reste présente. Après tout, Star Wars est son oeuvre, une oeuvre qu’il a toujours maîtrisé de A à Z, s’en se soucier des critiques ou du quand dira-t-on. Que cela soit pour la « révision » numérique des 4,5,6 ou de la prélogie dans laquelle il a raconté l’histoire qu’il avait en tête et non l’histoire que le gens voulaient voir, Lucas n’a jamais laissé personne interférer dans son oeuvre. Le travail d’écriture d’Abrams et Kasdan n’en est que plus méritoire.
La première bonne idée est de situer l’action 30 ans dans le futur, ce qui permet d’utiliser les personnages de la trilogie classique. Le temps a passé pour eux et le scénario s’en sert allègrement. Bien sûr, pour combler les trous entre Jedi et Réveil, il faudra sans doute se tourner vers les Comics ou les romans de l’univers étendu (voire , pourquoi pas, une nouvelle série d’animation) car on sait que les spin-off prévus par Disney se dérouleront avant Un nouvel espoir. Mais même ainsi, le carton d’introduction nous met tout de suite dans le bain. A ce propos, quelques journalistes estiment que l’on peut voir Le réveil de la force sans avoir vu les 6 premiers opus de la saga. Je m’inscris totalement en faux car le nombre de référence aux épisodes 4,5,6 sont nombreuses. Difficile, à mon avis, aux néophytes de s’y retrouver. Ce qui ne fut pas le cas de La menace fantôme.
Très rapidement, le film prend son rythme de croisière, c’est à dire un rythme soutenu et très rapide. La présentation des nouveaux personnages est relativement bien fichue, ce qui est une bonne chose car ils soutiennent à eux seuls le premier tiers du film. A ce petit jeu, Daisy Ridley est LA révélation du film ! Une présence incroyable, des plans iconiques en diable et surtout, surtout l’impression que la jeune actrice a toujours fait partie de la saga. Là, où Natalie Portman devait se partager entre Amidala et Padmé, Daisy n’a qu’un rôle à jouer, même si ses origines sont encore bien mystérieuses. A ces côtés, John Boyega a un petit plus de mal à s’imposer en Stormtroopers changeant de camp, mais son rôle est forcément moins évident à tenir. Je passerai plus rapidement sur Oscar Isaac , le pilote de X-Wing Poe Dameron. Son charisme est évident, mais son rôle dans le premier acte est plutôt réduit, à la différence de celui qu’il aura dans le 3e acte. Enfin, le nouveau droïde vedette BB8, sans être aussi iconique que R2-D2, mérite bien sa place dans cette galaxie lointaine. Son aspect tout rond le rend très original qui plus est.
Du côté des « méchants », Adam Driver devrait gagner en épaisseur dans les épisodes suivants (mais ses actes en font déjà un bad guy digne de ce nom), le mystérieux Snoke, leader du Premier Ordre (l’organisation qui a pris le relais de l’Empire) semble tirer des ficelles encore bien obscures. Si on ajoute une organisation post-impériale clairement inspirée du 3e Reich, on se doute que la Galaxie est plutôt mal barrée. Par contre, déception pour le capitaine Phasma, interprétée par Gwendoline Christie. Son personnage figure en bonne place dans la promotion, j’ai même acheté sa figurine. Mais si on la voit 5 minutes à l’écran, c’est le bout du monde !!!
Au passage, 007 est dans le film ! Si si !! Il joue le rôle d’un Stromptroopers « influençable ».
Le premier acte navigue donc entre nouveautés, présentation des enjeux et…nostalgie via les nombreux plans témoins où les machines impériales gisent sur le sol de Jaaku (qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Tintouine, d’ailleurs).
L’arrivée dans le deuxième acte des stars de la première trilogie renforce encore cette nostalgie. Les plans qui vous ont fait baver dans la bande annonce (Chewie, we’re home ! déjà culte) sont là et renforce la magie du film. La rencontre entre ancienne et nouvelle génération se fait sans accroc et certains mystères commencent à se dévoiler. Petit à petit, l’intrigue avance vers son dénouement, ses révélations, ses questions qui sont pour le moment sans réponse, ses drames… Bien entendu, pas de Star Wars sans bataille spatiale ou de duels aux sabres laser ! Que les fans se rassurent, tout y est. Et quand le dernier plan du film, extraordinaire, précède le générique de fin, on peut respirer ! Abrams n’a pas galvaudé Star Wars, ne l’a pas réduit à des canons « Disney ». Et même si le film n’est pas parfait (je vais y venir), il remplit totalement son rôle de premier épisode d’une nouvelle trilogie !!
Cependant Le réveil de la Force souffre de deux défauts.
Le premier, c’est qu’aucune de ses scènes d’actions ne restent immédiatement dans la mémoire. En 1999, j’avais été quelque peu dérouté par La menace fantôme, m’attendant, comme tout le monde, à voir Dark Vador entamer la purge Jedi. Mais en sortant de la salle, reprenant ma voiture de nuit (avant première à minuit oblige) , j’avais les images de la course de module et du duel entre Dark Maul, ObiWan et Qui Gon Jin dans la tête ! Là, c’est plutôt l’impression d’une grande homogénéité, mais finalement pas de scènes « +++ » ! La bataille sur Hoth ou l’affrontement entre Anakin et ObiWan sur Mustaphar ont de beaux jours devant eux.
Le deuxième tient en certains aspects du scénario où le duo a joué la sécurité, là où Lucas avait bien plus audacieux, aux risques de perdre une partie de son public. Sans rien dévoiler de l’intrigue, la dernière partie reprend certains thèmes déjà vues dans les épisodes IV et VI. Et surtout cette impression tenace que rien n’a vraiment changé malgré la chute de l’Empire. Sur ce point, les romans et les BDs de l’univers étendu étaient bien plus audacieux !
Mais il est clair qu’une nouvelle vision sera nécessaire ! Star Wars est si riche qu’il faut du temps pour en saisir toutes les facettes.
En attendant, vous pouvez allez voir Le réveil de la force en toute confiance ! Que vous soyez fan HC ou simple padawan, vous ne serez pas déçu.