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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 07:21
Inferno (****)

Le pitch : Alors qu’il se réveille à Florence, sans aucun souvenir des dernières 48 heures, Robert Langdon se retrouve mêlé à une menace de pandémie mondiale et doit fuir avec une mystérieuse jeune femme.

 

Après la réussite d’Anges et démons et le très bon Da Vinci Code, on attendait avec un interêt certain la 3e adaptation des aventures du héros créé par Dan Brown. Mais si le très complexe Le Symbole perdu (qui se déroule sur le sol américain et prend comme décor la franc-maçonnerie) est passé à la trappe, l’excellent Inferno se voit donc adapté pour le cinéma avec le même équipe devant et derrière la caméra.

 

Cependant, malgré le soin apporté à cette adaptation, l’ajout de quelques guest stars de prestige (comme notre Omar Sy national), force est de constater que Inferno - le film se révèle inférieur à Inferno - le roman. La faute à une intrigue qui cherche à condenser trop de choses (le livre fourmille de détails érudits, de lieux magiques à explorer et de pistes secondaires) et ajoute une romance entre Langdon et la directrice de l’OMS qui ne sert pas à grand chose.

 

De ce fait, on a parfois l’impression d’assister à un défilé dans des cartes postales alors que dans le livre, les lieux évoqués font tous avancer l’histoire. Il est clair qu’adapter en film un roman aussi foisonnant et complexe, s’adressant tout autant à l’amateur de thriller qu’à l’amateur d’histoire de l’art est une gageure. Peut être qu’une mini-série aurait été plus judicieuse.

 

Cela étant dit, les critiques qui se sont abattues sur le film ont quelque chose de très exagéré. Car d’une part, le rythme ne faiblit pas et l’intrigue remplit parfaitement son but : divertir. Et d’autre part, le film a tout de même gardé une bonne partie des sites visitées (à Florence surtout, Venise et Istanbul voyant leur « présence » à l’écran nettement réduite) ainsi que ce qui tourne autour de Dante. Car Inferno traite autant d’une pandémie à venir, même si, ici, elle n’aura pas l’impact dramatique du roman, que de l’oeuvre géniale de l’auteur de La divine comédie.

 

La mise en scène de Ron Howard se veut également très différente de celles de Da Vinci Code ou Anges et démons. Elle est plus expérimentale, notamment dans les visions de Langdon, ces tentatives de retrouver la mémoire et l’évocation de la pandémie, plutôt effrayante. Les scènes d’actions sont également très bien emballées, le bagage technique du cinéaste permettant une lisibilité parfaite et un suspens constant, même pour qui a lu le livre.

 

Au niveau forme donc, rien à dire ! Tom Hanks est toujours aussi convaincant dans le rôle de ce professeur d’Harvard plongé malgré lui dans des aventures qui le dépassent et le reste du casting est au diapason. Mais, on regrettera que les modifications et les simplifications de l’intrigue réduisent certains personnages à l’état de silhouette. Omar Sy voit son personnage sacrifié sans que cela ne fasse avancer l’histoire.

 

A l’inverse, Sienna, interprétée par Félicity Jones (Rogue One) est extrêmement bien cerné. En fait, on sent que le script s’est focalisé sur l’essentiel du roman, mais a laissé un peu trop dans l’ombre les arrières plans, ce qui est bien dommage car on perd en profondeur, ce que Anges et Démons avait parfaitement réussi. C’est d’ailleurs étonnant car David Koep qui a rédigé le scénario nous a habitué à plus de rigueur.

 

Adapter un livre de Dan Brown n’est pas chose facile. L’écrivain se fait fort de divertir son lecteur tout en le faisant voyager et en l’instruisant. Les références culturelles sont nombreuses et Inferno  n’en reprend qu’une partie, ce qui ne peut que décevoir les lecteurs. 

 

Mais en l’état, en faisant abstraction du livre, Inferno est un bon thriller, élégant, érudit et très bien mis en scène. Et si son score US est extrêmement décevant (34 millions seulement), son score mondial de 220 millions a largement permis de rembourser les 75 de budget. L’avenir de Langdon au cinéma est sans doute compromis, mais la « trilogie » offerte par Tom Hanks et Ron Howard n’a pas à rougir et les critiques reçues sont, à mes yeux, illégitimes.

 
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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