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18 août 2017 5 18 /08 /août /2017 10:01
La planète des singes : suprématie (*****)

Le pitch : alors qu'il cherche un endroit plus sûr pour son peuple, César se voit confronté à un soldat fanatique qui ne vit désormais plus que pour exterminer les singes.

(Nota  : oui, je mets 5 * à Suprématie comme je l'ai fait pour Spiderman, car, même si les films sont très différents par leur traitement, leur sujet, leur cinématographie, ils sont, à mes yeux, deux représentants parfaits de leur style ! Les internautes qui me jugent pitoyable sont donc prévenus. Je ne me plie pas au politiquement correct ni aux diktats stupides de ceux qui veulent ranger le 7e art dans des cases...)

 

Matt Reeves conclut donc (provisoirement) le reboot/préquelle par un épisode sombre, âpre, chiche en action mais riche en réflexion et ouvre la voie au classique de 1968. Vendu comme un film de guerre par la bande annonce et son titre US, Suprématie est en fait l'aboutissement du destin de César qui, tel Moïse, guidera son peuple vers la terre promise sans pouvoir l'atteindre. 

 

En fait, la guerre est bien présente. Mais hormis au tout début du film (deux séquences d'affrontement entre les deux communautés, la première dans la forêt, la deuxième dans les grottes, les deux filmées de main de maître) et la conclusion du 3e acte (je n'en dis pas plus), la guerre se trouve plutôt dans l'esprit de César, tourmenté par ce qu'il a du faire à Koba. Le fantôme de celui-ci revient le hanter et le faire douter de sa détermination à co-exister avec les humains. Et quand la vengeance s'empare de lui, César va comprendre qu'il n'est pas si différent de Koba ni même de l'homme.

 

Ce qui est remarquable avec ce reboot/préquelle, c'est d'avoir gardé une qualité constante et de s'être ré-inventé à chaque film. A l'heure où chaque séquelle fait souvent du copier/coller du précédent, en augmentant la pyrotechnie , Suprématie ose aller dans le sens inverse et refuse la surenchère. 

 

Pourtant, Suprématie continue d'ébahir par sa technique incroyable. Les singes sont toujours criant de vérité (la palme revenant à Maurice) à tel point qu'on en vient à oublier que ce ne sont que des pixels habités par des acteurs talentueux. La prestation hallucinée de Woody Harrelson vient en contrepied de la pudeur des singes en général et de Andy Serkis en particulier. Car, tout comme Gary Goldman dans l'opus précédent, il fallait bien un homme pour présenter le versant le plus noir de l'humanité. ici, le colonel (allusion à peine déguisée à Apocalypse Now) est à la fois l'instrument de destruction des hommes et l'ultime espoir d'une humanité mourante, dépassée par sa création.

 

Cependant, Suprématie laisse filtrer quelques rayons lumineux. Le personnage de Nova est magnifique (la jeune actrice est vraiment très douée) et le singe "comique" permet tout de même quelque saillis amusantes, respiration nécessaire dans un métrage souvent étouffant. La longue partie où les singes se retrouvent sous la domination des hommes, piégés entre deux armés humaine et où César passe de la position de chef incontesté à un symbole christique est sans aucun doute la meilleure de toute la saga. Pourtant, elle ne comporte quasiment aucune scène "spectaculaire", mais de longs tunnels de dialogue, de regards appuyés entre César et le Colonel. Et à travers ces échanges, on devine ce qui amènera l'humanité à sa quasi extinction !

 

Noir, âpre, pessimiste dans sa description de la nature humaine, mais aussi simiesque - après tout, César en voulant assouvir sa vengeance ne fait qu'emprunter les traits les moins nobles de l'homme -, Suprématie ne cherche pas à caresser le spectateur dans le bon sens, ce qui explique sans doute sa relative contre-performance au BO (138 millions aux USA, 323 dans le monde entier, bien en dessous des autres films), mais répond à la logique de la série : il s'agit de faire le lien avec le film classique. Pourquoi l'homme a perdu son intelligence, sa voix ? pourquoi une telle haine des singes pour ce qui reste de l'humanité ? Pourquoi un tel recul technologique ?

La Fox s'est gardé une porte de sortie car à la fin de Suprématie reste une question en suspens : pourquoi une guerre nucléaire a-t-elle ravagé la planète ? Espérons qu'un 4e film nous en donnera le sens.

 

En tout cas, la réaction d'une spectatrice présente derrière moi au moment où César est blessé a montré que Matt Reeves et son équipe ont atteint leur but : quand le spectateur éprouve de la crainte pour un personnage qu'il sait au fond de lui n'être qu'un effet visuel, c'est qu'il a accepté de faire tomber la frontière entre fiction et réalité !

 

Suprématie est bel et bien le chef d'oeuvre que nous attendions. Et si la série doit s'arrêter là, alors la Fox n'aura pas à rougir du travail accompli depuis 6 ans !

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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