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30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 18:03
The conjuring (****)

Le pitch : appelé au secours par une famille terrorisée par des évènements paranormaux, un couple composé d'une médium et d'un démonologue va affronter le mal qui menacera également sa propre famille.

 

Les films de trouille (de vraie trouille, j'entends, pas les films gore qui pour être plaisant à regarder ne vous font pas sauter de votre fauteuil) étant suffisamment rares de nos jours, on ne va pas se plaindre quand on se trouve face à un métrage suffisamment inquiétant pour vous faire regretter d'avoir éteint la lumière.

 

The conjuring en fait partie. Commençant par le cas de la poupée Annabelle (qui sera donc repris dans 2 spin off) afin de présenter le duo Warren puis s'orientant vers la maison hantée qui va servir de base à l'histoire, le film est tout de suite sur les bons rails. Les éléments se mettent en place sans précipitation, les personnages sont excellemment présentés et les premiers éléments paranormaux font monter très rapidement la pression.

 

Bien entendu, le fait que l'histoire soit présentée comme véridique participe également à cette tension grandissante, mais même ainsi, le scénario est suffisamment diabolique pour effrayer n'importe qui, avec un énorme travail sur le son (le film est à écouter au casque !!) et sur l'image. Certes, on pourrait reprocher à James Wan d'utiliser les ficelles classiques du film de maison hantée, mais il le fait avec un tel brio que l'on ne peut pas en vouloir.

 

Ce qui interprète, c'est le refus de grand guignol. Bien sûr, les moments de pure terreur, comme cet  exorcisme improvisé par Ed Warren ne lésinent pas sur les effets chocs, notamment cette explosion de sang à travers le tissu qui recouvre le visage de la victime possédée, mais là aussi, on est dans du classique et il faut bien souligner le caractère épouvantable de l'entité. Cependant, une grande partie du film se veut sobre, ajoutant par petites touches la montée de l'horreur jusqu'au moment où, terrifiée, la famille va se tourner vers les enquêteurs paranormaux. Ce premier climax qui voit la mère enfermée dans la cave, l'une des filles agressée par l'entité et le retour du père ne comprenant pas ce qui arrive à sa famille fera forcément tourner de l'oeil toutes les âmes sensibles. Le script se sert donc de ce premier pic de violence pour donner la pleine mesure de ce qui attend les Warren.

 

Et c'est en cela que le film est une réussite : se concentrer autant sur les enquêteurs, sur la façon dont ses affaires influent sur leur vie de famille, voire leur santé mentale que sur le cas de la maison de Harrisville. Et si en parallèle, on va découvrir les sombres secrets de la maison, témoin de scènes de violence et de meurtres, on s'attache également à comprendre comme les Warren étudiaient puis combattaient le mal. On notera au passage la reconstitution minutieuse des années 70, que cela soit dans les accessoires (The Conjuring est un véritable film historique) , les costumes ou les coiffures. Ceux qui ont grandi dans cette décennie en éprouveront sinon de la nostalgie au moins une impression de déjà vu !

 

La réussite d'un film tient souvent en ses acteurs. Le couple Vera Farmiga/Patrick Wilson est absolument parfait, révélant les forces et les failles des Warren, leurs angoisses, leur détermination, leur volonté d'aider les autres. Bien entendu, ceux que la religion rebute auront sans doute un peu de mal avec la foi inébranlable des deux personnages qui, persuadés que le diable existe, n'en appelle pas moins à Dieu pour les aider. Mais là aussi, cet aspect du film est très subtil, jamais lourd, le mal ne se combattant pas qu'avec des bons sentiments.

 

La dernière ligne du générique cite que "des éléments et des personnages ont été rajoutés dans un souci de dramatisation". Il est évident que la narration resserre les évènements et que certains personnages sont là surtout pour faire office de spectateurs novices, celui à qui l'on doit expliquer les choses. Mais même avec ces petits arrangements, l'histoire reste extrêmement crédibles et surtout terrifiantes. Je défie quiconque de ne pas sursauter quand Lorraine fait jouer la petite boîte à musique et croit apercevoir "quelque chose" dans le reflet du miroir de la dite boîte. Et ce n'est qu'une scène parmi les autres.

 

Ce qui impressionne, c'est également l'arsenal technologique qu'utilisent les Warren. Bien entendu, nous sommes dans les années 70, mais cette approche scientifique détonne d'avec les histoires classiques de maison hantée. Cependant, malgré les appareils photos, les détecteurs et autres microphones, ce sont bien les éléments humains qui vont permettre de résoudre l'affaire : le dons de médium de Lorraine, les connaissances en démonologie de Ed, le tout chapeauté par l'Eglise catholique. La scène où le prêtre qui travaille avec les Warren explique que le cas est complexe parce que les enfants de la famille attaquée par l'entité ne sont pas baptisés est à la fois ironique (ne peut-on pas aider ceux qui ne sont pas dans l'Eglise ?) et témoin d'une tradition vieille de plusieurs siècles. Finalement, le Vatican reconnaîtra l'exorcisme (et donc le cas de possession) montrant que l'institution n'est pas aussi rigide qu'on ne le croit.

 

Je ne connaissais pas le cas d'Harrisville, mais, comme beaucoup d'ados dans les années 80, j'ai lu le fameux livre "Amytiville, la maison du diable". Il y'a énormément de similitudes entre les deux affaires et en me replongeant dans le livre, je me suis aperçu que les Warren avaient également travaillé sur cette affaire. D'ailleurs, la dernière phrase du prêtre avec qui ils travaillent leur parle d'un autre cas, du côté de Rhodes Island. 

 

Les 10 000 affaires étudiées par le couple ne sont peut être pas aussi spectaculaires, mais ce premier film pose de manière formidable ce qui deviendra une série comme le cinéma les aime. Hâte de découvrir ces suites.

 

En attendant, les bonus (trop courts hélas) permettent de se plonger et dans le film (excellent making of sur les mécanisme de la peur dans le film) mais aussi d'en savoir plus sur les Warren et sur ce cas en particulier. On aurait aimé que cet aspect soit plus longs dans les bonus, mais en soi, il constitue un excellent point de départ pour celui qui veut en savoir plus sur le couple.

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***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

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