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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 09:12
Pour fêter dignement, je remets en ligne les chroniques des premiers films, publiées sur l'ancien site. Enjoy !!

(La chronique a été écrite en décembre 2005)

Voilà sans doute le meilleur épisode d'une saga qui de film en film ne cesse de s'améliorer. Certes, le roman a été élagué et certains passages vraiment intéressants ont disparu. L'action se recentre sur Harry Potter et les deux autres héros , Hermione et Ron, font plus de la figuration qu'autre chose. On peut aussi regretter que certaines explications soit survolées (notamment la mystification du fils de Croupton) et qu'une scène clé du livre (Rogue montrant sa marque des ténèbres à Dumbledore et ce dernier lui demandant de devenir un espion à son service chez Voldemort) ne soit pas présente. Mais globalement, et c'est là le principal, le thème général (la coupe de feu et la retour de Voldemort) est présent.

Visuellement, le film frappe très fort . La coupe du monde de Quidditch nous offre des images dantesques d'un stade haut comme un building, les épreuves gagnent en puissance au fur et à mesure pour se terminer dans un labyrinthe qui fait passer celui de Shining pour un truc de gosse, Poudlard devient de plus en plus inquiétant, un lieu dont on ne sent plus la sécurité rassurante du premier film. Les délégations étrangères sont ahurissantes comme ce bateau émergeant du lac noir ou ce chariot tirés par 6 chevaux ailés. La magie des effets visuels (quasiment parfaits de bout en bout si on excepte des créatures aquatiques peu crédibles) et l'énorme budget alloué à Mike Newel permettent toutes les audaces, permettent la visualisation de tout ce qu'a imaginé Rowlings . On est bien loin d'un univers cheap. Et comme les bases sont là , depuis 3 films, le réalisateur peut se concentrer sur du neuf . Les nouveaux décors, même ceux aperçus furtivement comme la salle de bains des préfets bénéficient d'un sens du détail et d'une qualité rare. L'univers de Harry est définitivement vivant.

Mais au delà de la qualité du spectacle, ce qui frappe c'est surtout le script, définitivement mature. On sait que les livres deviennent de plus en plus durs au fil des ans, et on aurait pu craindre que le cinéma les édulcore. Il n'en est rien et cela a d'ailleurs valu à La coupe de feu d'être interdit aux moins de 12 ans en Angleterre. La France a choisi de s'en tenir à un avertissement et il est vrai que le film est effrayant pour les plus jeunes (quoique, quand on voit les horreurs style Star ac que les enfants regardent, on peut se demander si une chose saine comme un sorcier revenant d'outre tombe dans un chaudron peut les effrayer) . Du coup, ce 4eme épisode aligne des images intenses comme l'épreuve du labyrinthe ou la mort de Cedric. Là aussi, le parti pris de respecter le livre est de bon augure pour les épisodes 5 et 6 qui comptent aussi leur lot de morts violentes.

Plus encore, et c'est là que l'on comprend mieux le choix de Mike Newel, ce 4eme livre montrait l'entrée d'Harry dans un monde moins manichéen et plus ...sentimental. La scène du bal prouve que le cinéaste est vraiment à l'aise dans ce type d'univers et il filme Hermione de la même manière que Andie MacDowell ou Julia Robert, en la sublimant . Là où un tâcheron aurait bâclé cette entrée en se concentrant uniquement sur l'action, le cinéaste choisi de traiter toutes les scènes à égalité. Il en résulte donc une cohérence et un sensation de complet. Car, un film n'est pas que technique mais aussi direction d'acteurs. Il est clair que Newell s'est intéressé autant aux sorts qu'à ses acteurs, jeunes et moins jeunes. Au final, un film extraordinaire qui mêle à la fois le romantisme, l'action, le fantastique et la psychologie. Du coup, le monde tourmenté de l'adolescence est parfaitement rendu et cette scène à la fois ridicule et sublime où Harry et Ron, assis à côté des soeurs Patvil regarde Hermione danser en est un exemple réussi. Autre scène génialement rendue, celle où Harry tente de se dissimuler dans la salle de bain des préfets à une Mimi bien curieuse. Drôle et tellement vraie, la pudeur du personnage enracine le film dans un contexte à la fois détendu et grave. Le réalisateur prend donc le temps de faire vivre ses héros et non de les lancer dans un tourbillon d'images et de péripéties à longueur de métrage. Enfin, la charmante actrice française (Clémence Poésy si mes souvenirs sont bons) apporte une touche de grace bien frenchie dans un univers uniquement anglais. Et comme on sait que Fleur Delacourt revient dans les livres suivants, on ne peut que se réjouir de ce choix.

Mais bien entendu, la majorité du public sera intéressé par les épreuves du tournoi, même si , sans ce terreau sentimental, il serait impossible de s'attacher aux personnages. Le combat avec le dragon met la barre haute et offre immédiatement un sentiment de danger. Le héros souffre , endure et si au final , il gagne , on comprend que son âme , elle, va subir des coups plus puissants encore. Si la 2eme épreuve baisse un peu en intensité (on ne ressent pas la décrépitude du lac noir décrite dans le livre), celle du labyrinthe remet les pendules à l'heure. Et la confrontation finale n'édulcore rien de la macabre renaissance de Voldemort. Désormais , les deux adversaires sont face à face , les masques tombent (celui de Lucius Malfoy) et la saga va s'orienter vers un combat beaucoup plus psychologique. Le choix de Ralph Fiennes (dissimulé sous un épais maquillage) tient d'une logique élémentaire car qui mieux que l'ex-nazi de Schindler pouvait incarner ce personnage terrifiant et magnétique, ce leadeur mauvais qui a sur réunir autour de lui une cour dépravée de sorciers uniquement obsédés par leur propre réussite.

La grande réussite tient donc au chemin de croix qu'emprunte Harry : chaque épreuve n'est que le prélude à une autre plus dure encore. Et quand on sait que le pire reste à venir, on ne peut que se réjouir de cette fidélité affichée aux romans. On peut, par contre, s'étonner de certains termes grossiers dans la bouche des jeunes acteurs . Il sera intéressant de voir le film en VO pour voir si ce sont les traducteurs qui s'amusent à "salir" les dialogues ou s'il en est de même dans le texte original. Si l'hypothèse d'une VF tronquée est la bonne, on peut quand même se demander ce que cela apporte au film.

La Warner qui a , pour une fois, compris la puissance de sa franchise, ne peut que se féliciter de cette volonté de respecter l'oeuvre. Les acteurs choisis il y a 5 ans sont désormais totalement investis par leurs personnages et leur donne une épaisseur et une véracité impressionnantes. Le succès foudroyant du film (il est clair qu'il va faire plus que King Kong et pourrait bien dépasser La revanche des Sith) ne doit rien au hasard. La base énorme de fans et la qualité du film en font un triomphe. Si on doutait en 2001 que la saga cinématographique aille à son terme, désormais on en est sûr , on pourra un jour regarder toute la saga chez soi après l'avoir dévoré en lecture pour la 15eme fois.
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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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