Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 03:09
assasins.jpg1995 !! Joël Silver surfe sur le succès : Die Hard, Lethal Weapon, Predator... Ses franchises cartonnent.

Richard Donner lui, suite au triomphe de ses 3 "Arme Fatale" vient de réussir un pari risqué : Maverick. Son western burlesque et cynique avec Gibson et Foster a passé la barre des 100 millions de dollars.

Sylvester Stallone revient de loin. Après des années de galères, il a enchaîné coup sur coup Cliffhanger, Demolition Man et Le spécialiste. La star est redevenu Bankable.

Alors quand on annonce que le trio Silver-Stallone-Donner, épaulé par la star montante espagnole Antonio Banderas et deux jeunes frères scénaristes très prometteurs, les Wachowsky se sont réunis, on se dit que les billets verts vont pleuvoir.

Erreur !! Malgré tous ses atouts, Assassins ne fera que 30 millions au BO US pour un budget de 50 !!

Pourtant Assassins n'a rien d'un Silver classique ni d'un Stallone de base. C'est peut être cela qui l'a perdu.

La trame du film reste relativement conventionnel. Robert Rath, un tueur à gage, fatigué par son métier veut raccrocher. Il se lasse de cette existence. Mais il ne sait pas  que dans l'ombre, un jeune ambitieux s'ingénie à lui prendre sa place, quitte à l'éliminer. Rath va accepter un dernier contrat, histoire de se retirer fortune faite. Mais la cible, une jeune informaticienne, va lui permettre de retrouver son humanité.

Le thème de la rédemption est un classique du cinéma. On ne compte plus les films où des êtres qui ont voué leur vie au mal tente de se racheter. Ici, on a affaire en plus à la confrontation de deux mondes : Rath, tout tueur qu'il est , a des principes, tandis que Miguel , son challenger les piétine allègrement pour pouvoir s'élever. L'opposition entre les deux  styles peut d'ailleurs choquer. Après tout le script entend nous attacher à un tueur contre un autre. Rien de bien moral. Cela dit, le scénario prend soin de ne montrer Stalonne en tueur que dans le strict minimum. Il élimine un homme au début du film mais on nous fait comprendre que cet homme n'est pas un saint. Donner et Silver ne vont pas jusqu'à faire de Robert Rath une entité maléfique. Ils laissent cela à Banderas qui, s'il cabotine un peu trop, remplit parfaitement le rôle du salaud sans pitié.

Qui dit production Silver dit grosses scènes d'action. Et là, si on excepte une course poursuite (enfin, si l'on peut dire cela, vu que les deux protagonistes sont dans la même voiture) et une excellente fusillade dans l'appartement de Julianne Moore, on peut parler de minimum syndical. Mais qu'importe car le propos n'est pas là. On l'oublie mais en 95, Last Action Hero a démonté le mythe du héros d'action et True Lies s'est imposé comme le film utlime du genre. Silver entend donc explorer de nouveaux terrains et forcément, il tatonne. En mettant l'accent sur la psychologie et en demandant à Stallone de la retenue , Donner lui aussi tente d'échapper à son carcan de faiseur d'effets pyrotechnique en tout genre. On notera qu'il reviendra vite à ce qu'il sait faire avec Complots puis L'Arme Fatale 4 !!

On notera aussi que Silver refera appel aux Wachowski, pour un petit projet de SF : Matrix !!


En axant le scénario sur l'affrontement à distance entre les deux hommes , Assassins s'autorise une scène où le temps se distend littéralement :  Rath attend des heures dans une banque tandis que Miguel attend qu'il sorte. Le film se transforme alors en suspens psychologique. Les plus impatients détestent ce passage mais ceux qui entendent en profiter pour analyser la façon dont Donner filme le temps qui passe en ont pour leur argent. Gros plan sur des pendules, Banderas en sueur perdant son calme petit à petit,  Stallone  jouant avec les nerfs de l'adversaire, Moore faisant le lien entre le monde extérieur et la banque... Durant une vingtaine de minutes, le temps se dilate, la pression monte et quand Miguel, fou d'impatience, entre dans la banque, le film bascule (enfin diront certains) dans sa dernière partie, la plus conventionnelle avec sa nouvelle fusillade, son retournement d'alliance, ect... et son happy end, là où une mort tragique aurait été plus logique.

Les Rolling Stone terminent le film, amenant une note rassurante et connue à un spectacle qui s'est ingénié à faire perdre leurs repères aux spectateurs.

L'échec du film ne se justifie pas. L'action n'est peut être pas si présente mais elle est largement compensée par une pression psychologique intense. La plus belle scène du film : Stallone regarde sa main. Elle tremble. Il comprend qu'il doit raccrocher, qu'il est fini, qu'il doit laisser sa place à d'autres. Peu de films d'actions ont osé aller aussi loin dans la tête de leur personnage.

Stallone tournera ensuite Copland, Daylight , Get Cater abandonnant à jamais le super héros des années 80 qu'il fut pendant 6 ans. Assassins fut son chant du signe, peut être son plus beau film. Un film crepusculaire sur un acteur hors norme que le monde adora détester après l'avoir adulé.

Il est temps de réhabiliter Assassins , film prophétique et intelligent, film qui restera, selon moi, comme l'une des pierres angulaires de la carrière de Sylvester Stallone, l'homme qui n'a jamais voulu exister que pour un public, son public !!

(en remerciant Rocky Balboa le blog, je vous offre ce making of , hélas non sous-titré)

Partager cet article
Repost0

commentaires

K
c'est en effet avec expert(esthétique superbe) un excellent film.....j adore....et spécialement la scène de la Banque
Répondre
D
Je t'avoue que j'ai vu seulement la moitié de l'expert, il y a longtemps sur Canal +.<br /> J'avais trouvé cela pas mal du tout.<br /> <br /> Pour répondre à Claude, bien sur , Copland est un superbe film mais il s'inscrit dans une autre optique de la carrière de Stallone. Alors que Assassins, c'est vraiment , pour moi, le sumnum de ses films d'actions.
Répondre
S
Complètement d'accord sur ton article, un film très sous-estimé chez Donner et chez Stallone de même que "L'expert" qui est un des derniers bons films avec Sharon Stone.
Répondre
C
Le meileur Stallone ? Peut être pas (je trouve Copland bien supérieur) mais en tout cas une production Silver franchement différente.<br /> <br /> CE qui n'est pas rien.
Répondre

Présentation

  • : Salla Obscursium Invocat
  • : BO US, BO France, BO Mondial, chroniques ciné, Chroniques DVD..... Toujours sans concessions et politiquement incorrect !!
  • Contact

  • Dave
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?

La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

L'affiche du moment