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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 14:46
undefinedLe pitch : seul dans un New York dévasté par une maladie incurable, un scientifique militaire tente de survivre et de trouver un remède.

Le dernier gros choc de l’année 2007 !! Et assurément, un chef d’œuvre de la SF qui va redéfinir le genre pour les années à venir. Voilà ce qu’on réussit Will Smith et Francis Lawrence. Du premier, on connaît le talent, la force comique et la capacité à porter seul un film. Ici, il ajoute le don rare de jouer seul, juste avec l’aide scénaristique d’une chienne, réitérant la performance d’un Tom Hanks dans Seul au monde, mais en nettement plus mouvementé. Du 2e, on ne connaissait que Constantine, agréable passe temps plus ou moins effrayant. Ici, il se métamorphose totalement et devient un réalisateur à suivre !!

Je suis une légende accumule pourtant les handicaps : pas de musique (ou presque), un thème casse gueule (un homme seul à l’image contre des hordes de monstres qui ne peuvent que sortir la nuit) , une logistique forcément complexe (filmer New York vide alors que c’est la ville la plus vivante de la planète), un refus du happy end, une radicalisation de ses rares personnages (Smith devient de moins en moins sympathique au fur et à mesure qu’avance l’histoire et sa folie, née de sa solitude est de plus en plus apparente), des effets visuels obligatoirement novateurs et , cerise sur le gâteau, la difficulté d’être un remake !! Ça fait beaucoup.

Pourtant, le résultat est proprement stupéfiant. La construction avec quelques retours en arrière, offrant de superbes scènes de foules d’une rare intensité, plonge directement le spectateur dans l’histoire. Peu d’explications sur la maladie, elles sont laissées à l’intelligence du public ou apparaissent au gré de quelques dialogues. Et c’est en suivant le quotidien de Smith que l’on avance dans la narration. Un quotidien fait de rituels, de conversations avec des mannequins, de recherche de nourriture et… de peur. Il est clair que le héros vit dans la peur : la peur de se faire attaquer, la peur des endroits sombres, la peur de ne pas trouver de remède, puis , dans le dernier acte, la peur de retrouver son humanité, ne plus être unique.

En refusant la musique, si ce n’est quelques passages d’actions, Lawrence mise tout sur la claustrophobie, en contradiction avec les paysages vides de Manhattan. Rien ne nous éloigne de la situation du film, rien ne nous distrait. Les quelque flash-back ne font qu’aérer le récit mais ne brisent jamais la tension. On sait que le mal est présent, on le voit parfois, mais on ne le verra vraiment en action qu’à la toute fin du film. Les rares moments trépidants qui précèdent l’assaut final ne sont pas là pour l’épate mais pour préparer le spectateur. En cela, Lawrence suit les leçons de Carpenter qui, dans Assaut, installait ses personnages avant de tout chambouler dans le dernier quart d’heure.

Les films où l’on entre dans la tête d’un personnage sont rares. Ceux où l’on prend le temps de nous les présenter le sont aussi. Je suis une légende combine les deux !! Les blockbusters se soucient surtout de garder le spectateur scotché au siège. Avec son budget ou ses effets visuels, Je suis une légende en est un. Par son propos , par sa narration, par son rythme, il n’en est pas un. Je suis une légende est un film profondément adulte qui démontre par A+B que le film d’auteur n’est pas condamné aux chambres de bonnes ou aux téléfilms.

Visuellement, le film est superbe : les panoramas de ce New York dévasté et retournant à la vie sauvage sont incroyables. On a beau savoir que ce sont là des trucages , rien à y faire : leur perfection nous pousse à voir un reportage et non un film !! La première scène voit Smith pourchasser des daims puis se faire voler sa proie par un lion !! La fulgurance de cette apparition est la première à nous faire bondir sur notre fauteuil. Pourtant, ce lion est un élément naturel, rien à voir avec les créatures de l’ombre qui vont se révéler infiniment plus dangereuses. Les scènes chocs abondent d’ailleurs, surprenant tout le temps car jamais précédées d’une musique, d’un mouvement, d’un avertissement. Lawrence parvient à nous faire sursauter en montrant Smith abaissant un rideau de fer !! La tension n’en est que plus grande et quand l’assaut est donné, on sait alors que le blockbusters espéré n’est qu’un long cri désespéré où seule la mort peut triompher.

Francis Lawrence et Will Smith ont réalisé plus qu’un chef d’œuvre, ils ont mis la barre tellement haute qu’il est clair que les prochains spectacles d’anticipation devront en tenir compte, devront se rappeler que le public peut être intelligent !!
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commentaires

G
Tout a fait d' accord avec toi cher David,un grand moment de cinéma.
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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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