22 février 2008
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(Le terme Grands classiques pourra choquer mais il est clair
que Rambo I est devenu un film classique au sens le plus large du terme)
Le pitch : John Rambo, ancien béret vert, va se trouver en butte à l’hostilité des habitants d’une petite ville. Humilié par les hommes du shérif, il va alors riposter de manière impitoyable.
Alors que le 4e opus a débarqué sur les écrans du monde entier, il est temps de se replonger dans le film qui a tout déclenché, y compris d’incroyables polémiques.
En 1982, date de sortie de First Blood, Sylvester Stallone est déjà une star. Le succès mondial de Rocky en a fait la tête de proue d’une nouvelle vague d’acteurs plus physiques. Adieu les Dustin Hoffman et autre Robert de Niro, et place à Schwarzie, Willis et autres.
S’inspirant d’un roman de David Morell dont il garda quasiment intacte la structure (excepté la fin qui voyait le personnage mourir), le film se veut une réhabilitation des combattants du Vietnam, un pari plutôt gonflé à l’époque tant les derniers films sur le sujet avait été critique (Apocalypse Now, Voyage au bout de l’enfer). Mais depuis 1981, Jimmy Carter a été chassé de la Maison Blanche par Ronald Reagan, un Républicain nettement plus terre-à-terre et moins angélique. L’heure est donc à la revanche de l’Amérique.
Stallone est un Républicain de cœur, il l’a toujours été et c’est un self made man. Parti de rien, il est parvenu au top. Rocky, c’est lui, un récit quasi autobiographique. Avec Rambo, il décide de faire redonner une chance à tous ces combattants devenus des proscrits. Le ton du film est clair dès les premiers dialogues « Pourquoi vous m’emmerdez ?» dit John au shérif. Ce shérif, c’est l’Amérique que Stalonne déteste : une Amérique où l’on a oublié la fierté de son pays, où l’on a des ennuis quand on a un drapeau sur sa veste. Alors Rambo va filer une dérouillée à cette Amérique. Humilié, douché au jet, insulté, il supporte stoïquement tout. Jusqu’au moment où le contact d’un rasoir sur sa peau lui rappelle sa captivité au Vietnam. Alors, le vétéran redevient le soldat et se lance dans SA guerre. Une guerre où seul contre tous, il va s’imposer comme un guerrier perdu dans une Amérique qui ne le comprend plus. Qu’importe les trous béants du scénario et les invraisemblances (le saut de la falaise sur le sapin), l’important ne réside pas là. L’important est de montrer un homme qui a sacrifié son humanité pour son pays et qui ne reçoit que quolibets en échange. Rambo ne comprend pas pourquoi son pays a perdu la guerre, pourquoi on l’a abandonné, pourquoi on le rejette. Il a tout donné, y compris sa vie, ses amis, ses sentiments. Il est devenu une machine à tuer pour finir comme un vagabond, humilié par un shérif ventripotent et une cohorte de soldats du dimanche. Logique que le film le montre se rebiffant et vengeant, par la même occasion, ses frères d’armes.
Rambo déclencha une vive polémique, les critiques estimant que Stallone faisait l’apologie de la violence. D’autres écrivirent que l’acteur ne faisait que revivre un fantasme douteux, une période noire de l’Amérique, que la guerre du Vietnam n’avait rien de glorieux et que l’Amérique avait été punie par une défaite méritée. Bien entendu, l’acteur pense le contraire et, pour la première fois, prend les armes contre Hollywood en donnant la version de l’homme de la rue, de l’Américain du middle West, celui qui entend honorer sa patrie en saluant le drapeau chaque matin. Il devient logique que l’intelligentsia rejette ce spectacle barbare, où la raison du plus fort prime.
Si on fait abstraction de l’idéologie du film (mais est-ce possible ?) , Rambo reste un excellent film d’action à l’ancienne (comprendre sans CGI) avec son lot de scènes cultes, dont la traque des hommes du shérif par un John Rambo redevenu la machine à tuer qu’il fut au Vietnam. La pyrotechnie aidant, Stallone transforme une ville bien trop tranquille en une annexe de son enfer personnel !! Ted Kodtcheff (Retour vers l’enfer, The shooter) filme de manière assez simple et son montage reste celui du début des années 80, carré et efficace. Cependant, cette relative simplicité permet une lisibilité exceptionnelle de l’histoire et correspond tout à fait à l’idéologie du personnage : faire les choses du mieux possibles, y compris les moins reluisantes, sans se poser de questions.
25 ans après sa sortie, le film a bien vieilli. Il reste d’actualité. Stallone est toujours Républicain (il a choisi de soutenir sans ambiguïté John McCain) et a fait revivre son personnage fétiche pour un 4e épisode encore plus barbare.
Le pitch : John Rambo, ancien béret vert, va se trouver en butte à l’hostilité des habitants d’une petite ville. Humilié par les hommes du shérif, il va alors riposter de manière impitoyable.
Alors que le 4e opus a débarqué sur les écrans du monde entier, il est temps de se replonger dans le film qui a tout déclenché, y compris d’incroyables polémiques.
En 1982, date de sortie de First Blood, Sylvester Stallone est déjà une star. Le succès mondial de Rocky en a fait la tête de proue d’une nouvelle vague d’acteurs plus physiques. Adieu les Dustin Hoffman et autre Robert de Niro, et place à Schwarzie, Willis et autres.
S’inspirant d’un roman de David Morell dont il garda quasiment intacte la structure (excepté la fin qui voyait le personnage mourir), le film se veut une réhabilitation des combattants du Vietnam, un pari plutôt gonflé à l’époque tant les derniers films sur le sujet avait été critique (Apocalypse Now, Voyage au bout de l’enfer). Mais depuis 1981, Jimmy Carter a été chassé de la Maison Blanche par Ronald Reagan, un Républicain nettement plus terre-à-terre et moins angélique. L’heure est donc à la revanche de l’Amérique.
Stallone est un Républicain de cœur, il l’a toujours été et c’est un self made man. Parti de rien, il est parvenu au top. Rocky, c’est lui, un récit quasi autobiographique. Avec Rambo, il décide de faire redonner une chance à tous ces combattants devenus des proscrits. Le ton du film est clair dès les premiers dialogues « Pourquoi vous m’emmerdez ?» dit John au shérif. Ce shérif, c’est l’Amérique que Stalonne déteste : une Amérique où l’on a oublié la fierté de son pays, où l’on a des ennuis quand on a un drapeau sur sa veste. Alors Rambo va filer une dérouillée à cette Amérique. Humilié, douché au jet, insulté, il supporte stoïquement tout. Jusqu’au moment où le contact d’un rasoir sur sa peau lui rappelle sa captivité au Vietnam. Alors, le vétéran redevient le soldat et se lance dans SA guerre. Une guerre où seul contre tous, il va s’imposer comme un guerrier perdu dans une Amérique qui ne le comprend plus. Qu’importe les trous béants du scénario et les invraisemblances (le saut de la falaise sur le sapin), l’important ne réside pas là. L’important est de montrer un homme qui a sacrifié son humanité pour son pays et qui ne reçoit que quolibets en échange. Rambo ne comprend pas pourquoi son pays a perdu la guerre, pourquoi on l’a abandonné, pourquoi on le rejette. Il a tout donné, y compris sa vie, ses amis, ses sentiments. Il est devenu une machine à tuer pour finir comme un vagabond, humilié par un shérif ventripotent et une cohorte de soldats du dimanche. Logique que le film le montre se rebiffant et vengeant, par la même occasion, ses frères d’armes.
Rambo déclencha une vive polémique, les critiques estimant que Stallone faisait l’apologie de la violence. D’autres écrivirent que l’acteur ne faisait que revivre un fantasme douteux, une période noire de l’Amérique, que la guerre du Vietnam n’avait rien de glorieux et que l’Amérique avait été punie par une défaite méritée. Bien entendu, l’acteur pense le contraire et, pour la première fois, prend les armes contre Hollywood en donnant la version de l’homme de la rue, de l’Américain du middle West, celui qui entend honorer sa patrie en saluant le drapeau chaque matin. Il devient logique que l’intelligentsia rejette ce spectacle barbare, où la raison du plus fort prime.
Si on fait abstraction de l’idéologie du film (mais est-ce possible ?) , Rambo reste un excellent film d’action à l’ancienne (comprendre sans CGI) avec son lot de scènes cultes, dont la traque des hommes du shérif par un John Rambo redevenu la machine à tuer qu’il fut au Vietnam. La pyrotechnie aidant, Stallone transforme une ville bien trop tranquille en une annexe de son enfer personnel !! Ted Kodtcheff (Retour vers l’enfer, The shooter) filme de manière assez simple et son montage reste celui du début des années 80, carré et efficace. Cependant, cette relative simplicité permet une lisibilité exceptionnelle de l’histoire et correspond tout à fait à l’idéologie du personnage : faire les choses du mieux possibles, y compris les moins reluisantes, sans se poser de questions.
25 ans après sa sortie, le film a bien vieilli. Il reste d’actualité. Stallone est toujours Républicain (il a choisi de soutenir sans ambiguïté John McCain) et a fait revivre son personnage fétiche pour un 4e épisode encore plus barbare.