Classieux : voici le mot qui résume le mieux le nouveau Soderbergh, réalisateur décidément caméléon mais qui a parfaitement compris les rouages de l'industries d'Hollywood. Car Ocean's eleven, tout remake qu'il est, est un parfait exemple de ce qu'Hollywood peut produire de mieux en matière de divertissement de grande classe.
Rappelons le sujet. Daniel Ocean, un voleur professionnel, sort de prison avec deux objectifs : braquer les 3 plus grands casinos de Las Vegas et récupérer sa femme, justement mariée au directeur de ces casinos. Pour ce faire, il va recruter la meilleure équipe qui soit . Le reste du film nous détaille par le menu les préparatifs et l'exécution du casse. Sur ce canevas très classique (le film de casse est un genre à part entière) , Soderbergh part en terrain conquis et on voit mal comment il aurait pu rater son film. Mais le fun qui s'en dégage montre bien qu'il a pris un pied monstrueux à filmer sa fine brochette de monstres sacrés et à l'arrivée , on est captivé pendant près de deux heures par un film réglé au millimètre près. La grande classe , quoi !
Niveau casting , pas évident de faire mieux. Clooney tient son rôle de dandy élégant , la fripouille sympathique et charismatique qui nous rappelle le charme cannibale de Cary Grant. Clooney , au détour d'une réplique, nous rappelle même qu'il n'est pas évident pour un acteur de télé de passer au cinéma. Il tient le film sur ses épaules et joue très bien le rôle du chef de meute. Pitt , reprend aussi son rôle de chien fou , quoi qu'assagi quelque peu ici, qui l'a rendu célèbre. Sa composition ne peut bien sur pas rivaliser avec Fight Club ou Seven mais dans le registre, il est parfait. Voilà donc la preuve que ces deux belles gueules n'en sont pas moins de sacrés acteurs.
Matt Damon, avec des lunettes, accuse une troublante ressemblance avec Val Kilmer. Son rôle se résume aussi à un stéréotype , le jeunot qui intègre la cour des grands, mais là aussi la précision du métrage fait merveille. Andy Garcia reprend là , et c'est un trait de génie qui a échappé à la totalité de la presse, ici de rôle qu'il tenait dans Le parrain III quand Michael Corléone lui offrait les rênes de son empire. Garcia dirige donc ses 3 casinos d'une main de fer , l'héritage maffieux n'étant pas encore oublié.
Enfin , Julia Roberts illumine le film de ses apparitions. Là aussi , pas de découvertes exceptionnelles mais une interprétation juste et sincère.
A celà s'ajoute le reste du casting . Soderbergh a bien réuni une bande de copains où chacun joue sa partition tout en se préoccupant du reste de l'orchestre. Une belle mécanique qui ne dérèglera jamais.