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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 10:01

Le pitch : devenu célèbre grâce aux chansons de son ancien bassiste qu’il croit décédé depuis 10 ans, un artiste voit sa vie tourner au cauchemar quand il apprend que le dit bassiste n’est pas mort du tout et qu’il demande à un des ses « amis » de faire croire qu’il est le propriétaire de l’énorme maison qu’il s’est payé avec l’argent de ses disques.

 

Incognito est ce qu’on appelle une bonne surprise, c’est-à-dire un film sans autre prétention que celui de faire rire mais qui se révèle être non seulement amusant (pratique pour une comédie) mais surtout sans temps morts. Rien à voir avec de grosses machines survendues sorties cette année donc.

 

Le pitch est à la fois simple et complexe. Tous ceux qui ont fait de la musique (ou qui en font encore) c’est que le succès et surtout son absence est quelque chose de très aléatoire. Ici Incognito se divise en trois périodes : la première voit un petit groupe tenter de se faire une place dans le monde impitoyable du show biz. C’est durant cette période que le héros, Lukas (un prénom très star’ac) joué par Bénabar, excellent d’ailleurs, rencontre Francis, celui qui sera son point d’ancrage dans le monde réel une fois devenu célèbre, un pique-assiette sans gêne, inculte et grossier, qui joue à la Wii les fesses à l’air et interprété par Frank Dubosc, égal à lui-même dans son rôle favori : le crétin au grand cœur.

 

Puis une deuxième période, se déroulant 10 ans plus tard, voit Lukas et Francis tenter de cohabiter. Chacun a raté sa carrière, Lukas ayant renoncé à la musique et Francis n’ayant toujours pas compris qu’il n’a aucun talent, à part se trimbaler cul nul devant son colocataire. C’est au hasard de deux rencontres, celui d’un petit carnet bleu et d’une ancienne relation féminine que la vie de Lukas va basculer. Grâce aux chansons du carnet et de sa petite amie, Lukas va devenir une star, une vraie de vraie passant à Canal + et s’apprêtant à faire l’Olympia.

 

Ces deux premiers actes relativement courts (environ 20 minutes en tout) contiennent déjà tous les germes comiques du film : l’opposition Lukas/Francis, les futurs quiproquos, le caractère fantasque du mime raté et l’entourage quelque peu médiocre de tout ce petit monde, comme l’impresario, jouée par une Isabelle Nanty toujours aussi fofolle.

 

Arrive alors le troisième acte, celui où tout bascule quand Lukas aperçoit le bassiste, auteur des chansons, qu’il croyait mort depuis dix ans. Le chanteur se trouve alors devant un vrai dilemme : tout avouer ou bien cacher la vérité. Pour le bonheur du spectateur, c’est bien entendu la 2e option qu’il choisit.

 

Commence alors vraiment Incognito (et la signification du titre) avec une avalanche de gags, de dialogues franchement hilarants, de situations cocasses (la virée à la campagne, beuverie à la clé) et d’un numéro de Francis parfait dans le rôle du casse pied dont on n’a besoin. Jouant constamment sur l’opposition entre les deux personnages, le scénario ballade également le pauvre bassiste qui va, petit à petit, découvrir la vérité. Ce dernier reste finalement le seul élément « normal » dans ce délire innocent (et jamais vulgaire, ce qui devient de plus en plus rare dans le cinéma actuel).

 

Certes, nous n’avons pas là la comédie du siècle, mais Incognito a l’énorme avantage de ne connaître aucun temps mort, grâce à des relances perpétuelles de l’histoire, des guests comme Pierre Palmade, une réflexion un peu acerbe sur la célébrité (les paparazzis, les boîtes de nuit, l’artificialité de ce milieu) et toujours des dialogues écrits au cordeau. Si l’on ajoute quelques gags visuels bien trouvé (la scène des toilettes et du disque d’or, le réveil du barman dans la masure de campagne, les soupçons sur le coming out de Lukas) ,  on rit de bon cœur du début à la fin.

 

Fin qui à l’intelligence de retomber sur ses pattes tout en se voulant clairement optimiste. On pourra la trouver naïve, mais Incognito n’est pas un film méchant. Logique qu’il souhaite alors à tous ses protagonistes un destin des plus souriants.

 

Si vous avez du vague à l’âme, ce film est un excellent remède anti-morosité. M’est avis que le jury de Cannes devrait plus se pencher sur ce type de divertissement.

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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