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31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 09:36

Le pitch : un homme voit sa vie se dérouler à l’envers. Il naît vieux avant de rajeunir, connaître l’amour et redevenir un nourrisson.

 

benjaminbutton.jpgAprès trois films de genre quasi-cultes (Fight Club, Panic Room, Zodiac), on attendait beaucoup de voir ce que David Finsher allait faire du petit roman de Fritzgerald. Pour la première fois, si on excepte les effets visuels de vieillissement et de rajeunissement, Finsher allait être obligé de raconter une histoire d’amour et ne pas se servir de ces mouvements de caméra impossibles, d’aller vers une simplification de sa mise en scène et d’amener l’émotion à l’image, sans user d’artifices.

 

Or Finsher fait un cinéma cérébral, parfois froid et cherchant souvent le côté iconique (la chute de Ripley dans la lave d’Alien 3, les tours s’écroulant dans Fight Club). Ses 6 premiers films sont surtout basés sur des concepts et du suspens, ou une question. Ici, le cinéaste a donc dû oublier ses précédents films et partir dans une direction totalement opposée : un pari osé et risqué, mais qui au final, n’est pas loin d’être totalement réussi.

 

Pas loin car, malgré une mise en scène parfaite, une direction d’acteurs excellente et une histoire fascinante, Finsher plombe parfois son récit en lui donnant un rythme trop lent. Pire, il oublie par moments ses personnages et les enferme dans des situations qui ne font pas avancer le propos. Ainsi, la parenthèse de l’aventure amoureuse de Benjamin en Russie n’amène que peu de choses.

 

La première heure du film est fascinante : la découverte du héros, sa sortie de la sénilité, sa montée vers l’âge adulte au fur et à mesure que son corps devient plus jeune, la rencontre avec Daisy, tout ceci donne une impression de langueur totalement maîtrisée : Finsher prend son temps et la douceur de la voix-off ne fait que renforcer la puissance du film. Petit bémol cependant, le fait de raconter le film en flash-back fait parfois décrocher le spectateur en le ramenant à la réalité. Une approche à la Couleur Pourpre aurait eu, à mon avis, un intérêt bien plus grand. Mais ce n’est qu’un détail.

 

Et puis au bout d’une heure, le film s’égare pendant près de ¾ d’heures, le rythme a trop ralenti et l’on a parfois l’impression de voir un film à la Amélie Poulain, avec des scénettes superposées. En fait, tant que Benjamin n’a pas tenté de séduire Daisy, l’ennui pointe parfois son nez.

 

Heureusement, cette partie centrale, très froide, est contrebalancée par une dernière bien plus réussie. Dès que Benjamin revoit Daisy, la séduit, lui fait un enfant puis la perd à nouveau de sa propre décision, le film redevient fascinant. Et son dernier quart d’heure, qui voit la vieillesse prendre le pas est merveilleusement bien rendu. Le plan final de Benjamin regardant Daisy avec des yeux d’enfants mais un esprit d’adulte est magnifique. On sent alors passer la puissance de l’histoire : Daisy choisit de finir sa vie en aidant celui qui a illuminé la sienne un bref moment.

 

La tristesse de cette fin, pourtant programmée dès le début, est bouleversante. Finsher réussit donc, à la dernière minute, à rattraper le spectateur et à lui faire partager un sentiment de mélancolie à nul autre pareil. Si seulement, il avait pu garder cet état de grâce du début à la fin, Finsher aurait signé un chef d’œuvre absolu.

 

Mais en l’état, malgré ses défauts, L’étrange histoire de Benjamin Button, magnifié par ce quasi plan final, reste l’un des meilleurs films de 2009.

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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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