The Amazing Sider-Man (****)

Le pitch : contaminé par une araignée génétiquement modifiée, un jeune lycéen, Peter Parker, voit sa vie boulverser par l'arrivée de pouvoirs extraordinaires.

5 ans après Spider-Man 3, qui concluait en beauté la trilogie de Sam Raimi, Sony a donc décidé de remettre au goût du jour le monte en l'air le plus célèbre de la planète Comics ! Mais plutôt que de continuer à explorer l'univers mis en place brillament durant 3 films, le studio a opté pour un reboot, sans doute le plus court de l'histoire du cinéma.

Curieuse conception car, mine de rien, tous les personnages de ce 4e opus étaient déjà là : Parker et sa tante bien sûr, Gwen Stacy, son père et même Curt Connors (que l'on voyait au détour d'une séquence dans un des films de la trilogie). Donc même en changeant les acteurs principaux, Sony aurait pu faire un vrai Spider-Man 4 centré autour du lézard plutôt que de recommencer les origines du héros.

D'autant plus que cette nouvelle version s'éloigne considérablement du Comics. Autant Sam Raimi était resté très fidèle à l'univers, aux personnages et à la naissance de Spider-Man, autant Marc Webb (dont c'est le 2e film après 500 jours ensemble) tourne le dos aux golden sixties et ancre son récit dans The Ultimate Spider-Man, version alternative publiée au début des années 2000 et où Parker a un caractère bien plus difficile que dans la version Dikto-Lee. Alors bien sûr, les origines gagnent en crédibilité et s'inscrivent dans notre époque, mais certains aspects comme les parents de Parker travaillant avec Oscorp, la firm de Norman Osborn feront grincer bien des dents.

Heureusement, Mark Webb (un nom prédestiné) a bien choisi son casting. Andrew Garfield (co-fondateur de Facebook dans Social Network) est excellent en un Peter Parker bien moins lisse que son prédécesseur et Emma Stone incarne une très belle et très forte Gwen Stacy. Quand à Rhys Ifans (vu cette année dans le merveilleux Anonymous), il met toute sa face sombre au service du docteur Connors. Bien choisi aussi Martin Sheen et Saly Field pour être l'oncle et la tante de Peter. Bref, un aéropage d'acteurs et d'actrices au diapason qui vont illuminer une histoire plutôt bien faite.

Car dès que Peter a enfin ses pouvoirs, le film démarre vraiment et la montée en puissance de Spider-Man à travers des scènes d'actions de plus en plus insensées donnent à l'amateurs d'action son comptant d'adrénaline. Les films de Sam Raimi (le premier surtout) avaient trop tendance à se reposer sur les images de synthèse pour symboliser le tisseur de toile, ici on sent vraiment les cascadeurs et la réalité. Les progrès constants des effets visuels permettent désormais de rendre un Spider-Man totalement réaliste mais humain !! Les vols entre les gratte-ciels en deviennent plus vertigineux, plus dangereux et les 3 affrontements entre l'Araignée et le lézard sont également au diapason : plus le film avance, plus ils devienennt brutaux et complexes, jusqu'au final sur la tour d'Oscorp !

Mais au delà de l'action, ce qui fait le sel d'un film de super-héros, c'est l'homme derrière le masque. Et on sent que le choix de Marc Webb est loin d'être idiot car ce dernier a montré qu'il était capable de faire une comédie romantique sans tomber dans les clichés inhérents au genre. Les scènes entre Gwen et Peter, ou ses parents adoptifs mais aussi l'affrontement larvé entre Peter et Flash (qui aurait gagné à être plus developpé) sont toutes empreintes de subtilités et d'intelligence. On sent vraiment l'être torturé par son passé derrière le masque. Finalement, le fait de devenir Spider-Man permettra à Parker d'évacuer sa violence et d'avance en tant qu'en homme.

The Amazing Spider-Man est donc une belle réussite, même si on aspect Reboot me semble inutile. On est loin du côté sombre de Batman, mais là n'est pas le propos. Dommage cependant que l'aspect "effet de mode" amène pas mal de gens à cracher sur les films de Raimi car, tout réussi qu'il soit, le film de Mark Webb est loin d'égaler le 2e opus de la saga. Ce n'est pas une raison pour bouder ce superbe spectacle, intelligemment mis en scène et à la 3D réussie, donnant une belle profondeur aux scènes les plus complexes du film.