Transformers 3 (****)

Le pitch : juillet 69. Sur la Lune, Neil Armstrong et Buzz Alldrin découvrent un gigantesque vaisseau, mais la NASA leur fait garder le secret. 40 ans plus tard, Optimus Prime et Sam apprennent ce fait qui peut changer la guerre entre les Autobots et les Decepticons !!

Transformers, acte 3 ! Après le choc visuel du 2e film, Michael Bay revient ici dans une véritable orgie de destruction qui renvoie le reste de sa filmographie au rang de simples casse-briques !! Et comme à son habitude, le cinéaste n'a rien laissé au hasard, tournant avec les caméras de Cameron en vraie 3D et repoussant ILM et Digital Domain dans leurs ultimes retranchements !

Bien sûr, ce 3 épisode n'est pas exempt de quelques défauts. Il est rageant de voir Sam végéter dans une situation pas vraiment en rapport avec ce que nous promettaient les dernières images de La revanche du Fallen (on le voyait sur un porte avion en compagnie d'Optimus) par exemple et, pour drôle que soit sa recherche d'un travail (John Malkovitch y est pour beaucoup), on attend quand même un peu trop longtemps que le film démarre. Bay n'a toujours pas trouvé le bon équilibre entre les robots, Sam et les militaires, le film passant trop rapidement d'une comédie plutôt potache (la scène des toilettes) à un spectacle bien plus sombre (les humains désintégrés). Enfin, le remplacement de Megan Foxx ne convaint pas durant la première partie du film. Rosie Huntington-Whyteley est bien mignonne (sa première apparition nous montre surtout sa petite culotte !! Incorrigible Bay !) mais elle n'a pas le côté un peu sauveageon de Foxx. Cela dit, ce changement de personnage permet d'introduire celui de Patrick Dempsey, que Bay va prendre plaisir à détruire l'image ! Pour le reste, Shia Labeouf reste excellent et Josh Dushamel est un peu sous-employé, même s'il se taille la part du lion dans les scènes d'action.

Mais qu'importe !! Si on vient voir Transformers, c'est pour voir des robots géants se foutre sur la tronche ! Et de ce côté, on n'est pas déçu, loin de là. Dès que Sentinelle arrive à Chigaco, le film décolle pour ne jamais retomber. Les scènes les plus folles se succèdent et l'on à peine à croire que ce que l'on voit sur un grand écran n'est que le résultat de dizaines de trucages. Bay est un technicien qui ose tout. Et là, il a fait plus qu'oser, il explose littéralement Chicago (pourtant en veut-il autant à la ville d'origine d'Obama ?), fait s'écrouler des immeubles (avec des soldats à l'intérieur, c'est plus rigolo), ramène Cybertron au large de la Terre et lance Decepticons et Autobots les uns contre les autres ! Plus d'une heure de destruction tout azimuth, de cascades impossibles, de métal brûlant qui se fracasse... Bref, Bay a trouvé sa vitesse de croisière et on comprend que sa première partie n'était qu'un prétexte. Les soucis de Sam, la trahison de personnages essentiels, l'ambiguité de Carly (la petite amie de Sam), tout ceci est filmé certes (avec d'ailleurs quelques coupes flagrantes) mais on sent la caméra impatiente de se tourner vers le conflit ! 

Alors oui, le film est déséquilibré mais c'est pour la bonne cause ! Car Transformers 3 est un pop corn movie qui s'assume, à la fois vulgaire et élégant, bouffant à tous les rateliers, incroyablement technique tout en restant très terre à terre. L'ultime phrase d'Optimus Prime résume cette trilogie : Bay reste sans doute le dernier cinéaste patriote de son pays ! Nul doute qu'il se fera traîner dans la boue aux prochains Oscars mais honnêtement qui peut oser dire que cet homme n'est pas un génie !!

Transformers 3 clôt (provisoirement) une série qui aura gardé avec une constance folle le soucis d'épater le spectateur par tous les moyens, y compris les moins recommandables. Mais c'est pour cela qu'on l'aime , Michael Bay !!