Vous avez eu la BA hier. Vous aurez son ouverture aujourd'hui.
Benjamen Gates et le livre des secrets ouvre avec 17 millions pour son premier jour, soit une projection de 45 à 49 millions pour ce week end . Nicolas Cage est toujours aussi
populaire aux USA et ses collaboration avec Jerry Bruckheimer ont toujours été des triomphes.
Les autres sorties connaissent des destins différents :
Sweeney Todd , la nouvelle collaboration Burton/Deep ouvre avec 3,9 millions mais dans 1200 cinémas seulement. Pronostic : 12 millions.
Déception par contre pour Charlie's Wilson War (Tom Hanks + Julia Roberts) qui n'ouvre qu'avec 2,8 millions et 2,4 millions pour PS : Il Love You avec Gerard Butler.
I'm a legende devrait finir à la 2e place avec un score de 30-32 millions. Le film de Will Smith cumule d'ores et déjà 114 millions de dollars.
La boussole d’or aura
au moins réussi à percer en France puisque le film de Chris Weitz garde la tête pour la 2e semaine consécutive avec un cumul de 1 257 915 entrées et ce malgré l’arrivée de pas mal de
nouveautés.
New Line peut d’ailleurs espérer , avec l’international , limiter les dégâts puisque, pour le moment , ce sont 91 millions qui sont rentrés dans les caisses (à ajouter aux 43 US). Pas de quoi
pavoiser cependant, on reste très loin du carton espéré par la firme (qui vient de confirmer la mise en chantier de Bilbo le Hobbit, réalisé par Peter Jackson).
La première nouveauté est Le renard et l’enfant de Luc Jacquet. Le réalisateur de La marche de l’Empereur reste dans le domaine animalier mais y inclut la dimension humaine avec cette histoire
entre une fillette et un petit canidé, trognon comme tout (sauf quand il ne vient pas roder autour de mon poulailler). Avec 466 488 entrées et un cumul de 482 982 depuis mardi dernier , le film a
réussi son pari. Il est vrai que la bande annonce est très accrocheuse et que Jacquet est désormais un nom connu du public. Le renard et l’Enfant aurait même pû se classer n°1 avec quelques
dizaines de copies de plus puisque la différence d’avec le score de La boussole d’or est de moins de 22 000 entrées.
De ce fait, et les amateurs de cinéma français ne pourront que s’en réjouir, Bee Movie se retrouve relégué à la 3e place avec 399 704 spectateurs. C’est moins que Les rois de la glisse qui avait
démarré avec 448 000 spectateurs. Petite déception pour Dreamworks qui pensait surfer sur les vacances. C’était sans compter sur notre ami goupil.
Sautons à la 7e place pour trouver les 3 nouveautés suivantes. La graine et le mulet, une comédie dramatique d’Habdellatif Kechiche disponible dans 90 salles mène la danse de ce trio avec
105 919 spectateurs (dont la moitié sur Paris). Présentant les immigrés de manière positives (le héros cherche à monter un restaurant pour ressouder sa famille), ce film a été présenté à la
Mostra de Venise.
A la 8e place, Si c’était lui… démarre avec 105 825 entrées. Cette autre comédie avec Carole Bouquet et Mart Lavoine n’a pas vraiment convaincu le public ni réussi à surfer sur le succès de Le
cœur des hommes 2.
Enfin, le gros échec de ce top 10 est Big City, un western avec des enfants qui, malgré ses 390 copies, ne réalise que 102 860 entrées. Le pari était osé, il n’a pas été tenu.
En dehors du top 10, citons le bide également de Un baiser s’il vous plaît avec 78 633 spectateurs à la 11e place . Il faut dire que l’affiche ridicule donne plutôt envie de se sauver à toutes
jambes.
Elisabeth, l’âge d’or se plante aussi dans les grandes largeurs : 61 154 entrées à la 13e place.
En continuité, Il était une fois passe à la 4e place avec un cumul de 1 441 623 spectateurs tandis que L’auberge rouge perd la moitié de ses entrées pour un total de 486 685 entrées. Le film de
Gérard Krawczyk est pourtant présent dans 575 salles et visait au minimum le million. Le bouche à oreille n’est pas bon du tout , ce qui est désastreux pour une comédie.
A l’inverse, La nuit nous appartient, avec deux fois moins de salles, cumule déjà 545 764 entrées. Le film de James Gray bénéficie lui de l’effet inverse à L’auberge rouge.
Enfin, La femme de ses rêves clôt le top 10 avec 493 883 entrées : un échec pour les frères Farrely.
Cumul Top 10 2007 Ratatouille 7 705
264 entrées Spider-Man 3 6 290 715
entrées Harry Potter et l'ordre du Phénix 6 142 012
entrées Pirates des Caraïbes 3 5 758 064
entrées Shrek le troisième 5 487 727
entrées La Môme 5 108 715 entrées Taxi 4 4 562 928 entrées Les Simpsons 3 481 511 entrées La
nuit au musée 2 251 909 entrées Die Hard 4 2
234 267 entrées
J’ai vu
Blade Runner à sa sortie en 82. J’en étais ressorti partagé. D’un côté le visuel était absolument magnifique et 25 ans plus tard, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu un film aussi beau. D’un
autre, j’avais trouvé le film un peu lent. Il est vrai qu’avec Harrison Ford à l’affiche, je m’attendais à Indy II ou Star Wars III (on était un an avant Le retour du Jedi).
Le temps a passé. J’ai revu Blade Runner à plusieurs reprises : en cassette, en Laserdisc (la version de 92)… et j’ai compris que la « lenteur » n’était en fait qu’une magnifique leçon de cinéma
de Ridley Scott. Blade Runner prend toute sa splendeur avec le temps et on peut affirmer que c’est sans aucun doute l’un des plus beaux films de toute l’histoire du cinéma. Pour moi, le meilleur
avec Titanic et La revanche des Sith.
Scott est définitivement un dieu de notre galaxie cinéma.
Alors quelle joie de chroniquer ce coffret exceptionnel qui reprend TOUTES les versions du film, qui ajoute des suppléments d’une rare densité dont un retour sur le film de près de 4h où aucune
langue de bois n’est employée. Ridley Scott soigne ses DVD mais pour son chef d’œuvre, il a fait encore plus fort. Et respecte ses fans. Je fais partie des gens quelque peu déçu par le retrait de
la voix-off. Je la retrouve donc et je peux tout autant apprécier la nouvelle version Director’s cut. Merci Ridley.
Première partie donc d’une chronique qui en comptera au moins 5 (il y a 5 disques). Une fois n’est pas coutume, je commence par le disque 2.
Ce disque est en fait un très long retour en arrière, de près de 4 heures, divisé en 8 chapitres (dont le plus court fait 21 minutes) et qui couvre absolument tout le processus de création du
chef d’œuvre de Ridley Scott.
De l’écriture du scénario au statu culte du film en 2007, tout y passe et sans aucune langue de bois. Tous les intervenants, Ridley en tête, parlent avec passion et émotion de Blade Runner.
Enfin, après des années de rumeurs, on peut voir s’exprimer Harrison Ford sur ses doutes, sur son refus de la voix-off non diriger de Scott. On entend enfin tous les acteurs qui, sur le moment,
n’avaient pas tous l’impression de faire un tel film. On met enfin un nom sur les financiers, sur les écrivains, sur les dirigeants, sur ceux qui ont rendu le spectacle possible. Les rumeurs sont
confirmées : c’est bien Rutger Hauer qui fait la cascade finale, ce sont bien des images de Shining qui sont intégrées dans la première fin du film, celle qui se déroule sous un soleil éclatant,
totalement absent du premier métrage. Et oui, le tournage fut un cauchemar pour tous, le réalisateur multipliant les prises, exigeant de tous le meilleur.
Et quel bonheur de voir un réalisateur s’exprimer sans fausse modestie. Scott est doué, il le sait, il ne s’en cache pas. Mais il sait aussi qu’il est exigeant, qu’il ne laisse rien passer, qu’il
n’est pas là pour cirer des pompes. Mais en plus, il sait qu’il doit rendre des comptes à ses producteurs, à ses financiers. Tout au long de ce making of rétrospectif, il se montre d’une très
grande responsabilité, assumant tout, les erreurs comme les éclairs de génie. On ne s’en souvient plus aujourd’hui mais en 82, il venait coup sur coup d’enchaîner Duellistes et Alien, et il
préparait Legend. Il avait déjà réalisé plus de 2500 pubs. Scott était un dieu pour les cinéastes en herbe et Blade Runner n’avait fait que confirmer son style visuel absolu (ce que lui
reprochèrent les critiques d’ailleurs).
Résumer ces 4 heures est impossible, mais rien n’est passé sous silence : ni les dépassements de budget, ni les exigences artistiques inouïes de Scott, capable de demande que l’on inverse des
éléments de décors alors que le tournage n’a pas encore commencé, ni même le côté chaotique d’un tournage de nuit, déprimant et triste, constamment sous la pluie.
Les difficultés, Scott les met en avant (il a supervisé, comme à son habitude, ce coffret) mais n’en tire aucune gloire. Pour lui, Blade Runner était un travail passionnant mais c’était un
travail. Perfectionniste, il en attend la même chose des autres. Il reste cependant responsable, mettant une voix-off parce qu’il sent bien que le public n’est pas encore prêt à accepter un film
purement visuel, n’hésitant pas à virer l’ambiguïté du film (Decckard est-il un répliquant ?) . Peut-être savait-il, inconsciemment, que le futur technologique lui permettrait de revoir son
film.
L’un des modules s’écarte cependant de ce côté un peu déprimant, celui des effets visuels. 30 minutes de pur bonheur où l’on peut voir de grands enfants jouer avec des maquettes, des lumières,
etc… Scott insiste bien qu’en 82, il n’y avait pas d’informatique, si ce n’est dans les caméras puis laisse la parole à ses techniciens. Ceux-ci ne sont pas peu fiers de leur travail et ils ont
bien raison car, hormis Le retour du Jedi, aucun film analogique n’est allé aussi loin. Et comme les techniciens ont vécu ce film assez loin des turbulences du plateau, des conflits qui
opposaient Scott à la production, ils en gardent forcément un souvenir bien différent, presque idéalisé.
Plonger ainsi dans le tournage d’un film se révèle donc riche en enseignement, d’autant que 1982 c’est à la fois proche et lointain. Proche puisque la plupart des protagonistes sont encore en vie
et lointain parce que la révolution informatique n’avait pas encore eu lieu. Il est clair qu’en 2007 Blade Runner aurait un destin différent.
Mais ce que met en scène le dernier module, c’est justement l’influence du film sur le cinéma. Matrix lui doit tout ainsi que le cyberpunk. Et les différents réalisateurs interviewés (Del Toro,
Darabont …) insistent bien sur le choc que constituât sa vision et sur sa façon d’anticiper ce qu’est notre monde. Car par bien des aspects, Blade Runner est en train de devenir un film
contemporain.
Enfin une ouverture qui tient vraiment ses promesses. Après l’échec de La boussole d’or (qui se confirme
en 2e semaine), Je suis une légende devient ipso facto le véritable événement de cette fin d’année de par son ouverture monstrueuse, couronnant ainsi Will Smith comme l’un des acteurs les plus
bankables du moment.
Qu’on en juge : le résultat final est de 77,2 millions, une moyenne de 21 412 $ par salles (pour une sortie dans 3606 cinémas). Je suis une légende
devient le plus gros week-end de décembre, devant les 72,6 millions du Retour du roi en 2003. Et dire que le film est PG13 !!
C’est également la 5e ouverture de tous les temps pour une sortie qui n’est pas d’été, derrière La passion du Christ et les Harry Potter 1,2 et 4. Will
Smith, lui, obtient sa meilleure ouverture et il le doit à lui seul. Il porte le film seul sur ses épaules, n’a pas de co-star et le réalisateur Francis Lawrence n’a que Constantine a son actif.
Smith va donc , tranquillement, obtenir son 7e film consécutif au-delà des 100 millions, le 10e de sa carrière. Les recettes cumulées de l’acteur aux USA sont de, tenez vous bien, 2 051 312 349 $
!! Plus de 2 milliards de dollars.
Remake d’un classique de Charlon Heston, JE suis une légende raconte l’histoire du dernier homme sur Terre. Mais est-il vraiment seul ? Ironie du sort,
dans l’original, Heston était confronté à des zombies noirs…
Warner Bros a su gérer intelligemment la promo du film, ne pas en faire de trop (une bande-annonce , c’est tout) et s’adresser directement aux fans de
SF. Le studio a également la très bonne idée de proposer, dans les 77 salles IMax qui projettent le film, les 6 premières minutes de Batman – Dark Knight !! Cela aide quand il faut vendre des
places à 16$ (c’est le prix d’une place Imax).
Le film est également sorti dans quelques pays comme le Japon ou la Corée du Sud, générant quelque 20 millions de dollars. Le reste du monde va être
envahi dans la semaine. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, son challenger Alvin and the Chipmunks réalise une ouverture que l’on n’avait pas atteinte
depuis l’été également. 44,3 millions pour cette comédie à destination des enfants. C’est la troisième ouverture de l’année pour une comédie enfantine après Shrek 3 et Ratatouille. Alvin a su
profiter du manque de film pour les plus petits qui caractérisait cette fin d’année, Bee Movie étant déjà loin. Comme cela les parents laissaient les petits avec les Chimpmunks pendant qu’ils se
ruaient chez Will Smith !!
De ce fait, les deux films cumulent plus de 120 millions de dollars de recettes.
La boussole d’or fait donc grise mine, très grise !! Une chute de 66% , un cumul de 40,8 millions, un score final de 60 soit moins qu’Eragon ou Beowulf.
Les recettes seront donc un seul tiers du budget colossal de 180 millions. Du coup se pose la question des suites. Avec un tel trou, New Line pourra-t-elle se les permettre ? La réponse est
attendue dans les semaines qui viennent. Mais déjà on peut se demander pourquoi avoir investi autant alors que la Fox n’avait débloqué que 100 millions pour Eragon, certes moins fort
visuellement. Rappelons que pour vraiment faire du bénéfice, le film doit rapporter au moins 400 millions de dollars. La director’s cut de 2h30 que l’on annonce en vidéo (là aussi, à prendre au
conditionnel car une version longue coûte de l’argent) permettra peut-être de limiter les dégâts.
New Line qui pleure, Disney qui rit : Enchanted, sans tambour ni trompette, cumule 91,8 millions. Au niveau mondial, c’est un peu moins bon : seulement
36 millions supplémentaires, mais le film n’a pas encore été sorti dans quelques gros marchés comme le Japon ou l’Allemagne.
Les frères Cohen obtiennent de nouveau la plus faible baisse du top (31%) pour un cumul de 33,8 millions pour No country for Old Men.
À la 6e place, une triste ouverture pour The Perfect Holiday avec Queen Latifah. Seulement 2,3 millions dans 1 307 salles et un cumul de 2,9 millions
depuis mercredi dernier.
This Christmas n’a pas ces problèmes. L’autre film Warner du top cumule 46 millions tandis que son co-sujet, Fred Clauss est tout prêt des 70 millions
avec 68,9.
Atonement, un drame historique avec Keira Knighley qui vient de rafler 7 nominations aux Golden Globes entre dans le top 10 grâce à son extension de
salles (117 contre 28 la semaine dernière). Cette histoire se déroulant dans les années 30 et qui voit une fillette accuser à tort d’un meurtre le petit ami de sa grande sœur cumule 2,9
millions.
Enfin, August Rush, 3e film Warner du top, ferme la marche avec 28 millions.
En dehors du top 10, Beowulf frôle les 80 millions de dollars. Le film de Zemeckis cumule 180 millions au niveau mondial. On est bien loin des fastes de Pôle Express.
Top 10 2007 Spider-Man 3 336,5
millions Shrek le troisième 321 millions Transformers
319 millions Pirates des Caraïbes 3 309,4 millions Harry
Potter et l'ordre du Phénix 291,9 millions The Bourne ultimatum
227,4 millions 300 210,4 millions Ratatouille 206,6 millions The
Simpsons 183,1 millions Wild Hogs 168,2
millions
Après les ouvertures en demi-teinte de Beowulf et de La boussole d'or, après près d'un trimestre avec des BO à moins de 75 millions de dollars pour le top 10, voilà enfin que le
salut arrive avec Je suis une légende , le nouveau film de Will Smith !!
Jugez en : 27,6 millions pour ce seul vendredi , c'est mieux que le week end de La boussole d'or.
Au final, le remake du classique de Charlon Heston devrait engranger dans les 70 millions de dollars !!
Champagne.
L'autre nouveauté, Alvin and the Chimpnumks démarre à 13 millions. Score attendu ? Entre 38 et 43 millions.
A l'inverse, La boussole d'or baisse de 70%. New Line n'en finit plus de s'enfoncer.
La Boussole d’or a donc réussi à
s’imposer en France aussi. Victoire par défaut diront les pessimistes. Victoire quand même diront les optimistes. Avec 769 581 entrées, le nouveau film de Chris Weitz fait mieux qu’Il était une
fois la semaine dernière mais se situe très loin derrière Narnia (1,8 millions de spectateurs en première semaine) ou les différents épisodes d’Harry Potter ou Le seigneur des Anneaux.
Il est vrai que, contrairement aux USA, La boussole d’Or avait de la concurrence : L’auberge rouge qui, sans atteindre les sommets espérés par Gérard Krawczyk,
a attiré 325 209 personnes et Tous à l’Ouest, une aventure de Lucky Luke qui a engrangé 152 539 entrées.
Sans ses sorties, le film aurait pu atteindre le million dès sa première semaine. Le plus dur reste donc à faire d’autant que Bee
Movie risque également de lui compliquer la tâche. Comme aux USA, La boussole d’Or risque fort de n’être qu’un succès moyen. Et aux vues des sommes investies, si la suite de la trilogie semble
confirmée, il est clair que New Line va devoir revoir ses ambitions à la baisse.
L’Auberge Rouge est donc 3e mais avec un score pas vraiment à la hauteur du casting (la moitié des Bronzés tout de même). Malgré un titre ultra-connu
(l’original de Claude Autant-Lara est un des films les plus connus de Fernandel. Un des meilleurs aussi) et une promo très importante, il est probable que cette version 2007 n’ira pas au-delà de
600 000 entrées. On peut alors se poser la question suivante : quel intérêt de refaire ce qui existe déjà. Le remake à la française est souvent un échec chez nous : Le 2e souffle, Fanfan la
Tulipe pour ne citer que les plus récents n’ont pas marché. Ils sont systématiquement rejetés par la critique. Pourtant cette nouvelle auberge rouge (qui a réellement existé !!) me semble plutôt
sympathique à la vue de sa bande-annonce.
Plus cruel encore, l’échec de Tous à l’Ouest. Réalisée à l’ancienne, s’inspirant d’un des meilleurs albums du Poor Lonesone Cow Boy, cette aventure n’a
pas vraiment convaincu un public désormais sevré au lait digital de Pixar ou Dreamworks. À peine plus de 150 000 entrées et sans doute un trou financier à l’arrivée. On peut cependant se poser la
question de la date de sortie. Les producteurs pensaient-ils réellement pourvoir résister au rouleau compresseur New Line ?
Le reste du BO est en continuité. Il était une fois perd 38% de spectateurs pour un cumul de 1 138 001 entrées. La Boussole d’Or ne l’a pas trop
affectée.
La nuit nous appartient baisse aussi modérément et cumule 432 974 spectateurs. Un bon score pour le polar de James Gray.
Les Frères Farrelly accusent le coup : 415 147 entrées en deux semaines pour Les femmes de ses rêves. Comme aux USA, le film ne passionne pas
vraiment.
Le grandiose American Gangster passe le million avec 1 058 588 entrées. C’est bien mais franchement, un tel chef d’œuvre en mérite deux fois plus
!!
La franchise Saw s’effrite un peu partout dans le monde. Saw IV, avec 549 166 spectateurs n’atteindra pas la barre des 700 000, pourtant titillée par
les épisodes II et III. Le spectateur se lasserait-il des tortures à répétitions.
My Blueberry Night suit à la 9e place avec 235 291 entrées tandis que Ce soir, je dors chez toi ferme la marche avec 469 705 spectateurs. Deux échecs
patents pour deux films qui n’ont pas vraiment su trouver leur public.
Top 10 2007 Ratatouille 7 705 264
entrées Spider-Man 3 6 290 715 entrées Harry Potter et l'ordre du
Phénix 6 142 012 entrées Pirates des Caraïbes 3 5 758 064
entrées Shrek le troisième 5 487 727 entrées La Môme 5 108 715 entrées Taxi
4 4 562 928 entrées Les Simpsons 3 481 511
entrées La nuit au musée 2 251 909 entrées Die Hard 4 2 234 267 entrées
Le pitch : l’ascension et la chute d’un parrain de la drogue originaire de Harlem qui parviendra à organiser seul un
trafic d’héroïne en jouant sur les ressorts « capitalistes » de l’Amérique…
Ridley Scott est un dieu !! Alors que Blade Runner est enfin disponible dans une édition digne de ce nom (chronique à venir mais soyez patients, j’ai 5 disques à m’enfiler !!) , il surprend le
monde entier en signant une saga digne du Parrain de Coppola. Oui, j’ose la comparaison. American Gangster est un film épique, qui nous plonge totalement dans son époque, qui ne connaît aucun
temps mort, qui ne perd jamais le spectateur malgré l’abondance de personnages et leur relatif anonymat. Seuls Denzel Washington et Russel Crowe sont vraiment connus, pour les autres acteurs,
soit on se dit « Je l’ai déjà vu quelque part » , soit on se dit « Mais qui c’est celui-là ? » . Un Josh Brolin ou un Cuba Gooding Jr deviennent même ici des silhouettes de luxe.
Durant ces 2h30, le script ambitieux nous fait passer de l’ascension du caïd, passant des rizières asiatiques à Harlem, et le combat du policier incorruptible, à la fois contre la drogue et la
corruption. Comme dans tout film maffieux, on assiste donc aux classiques : la mise en place des filières, la famille qui s’impose comme organisation, l’argent facilement gagné et qui va
finalement tourner la tête (c’est un manteau qui provoquera la chute de Lucas), les méthodes expéditives… Scott et ses scénaristes en ne laissent rien au hasard et se retrouvent en terrain
connu.
Mais si le côté saga est l’un des atouts du film, sa grande force est de se focaliser sur deux personnages. D’un côté, l’univers paillette, artificiel et dangereux du parrain noir, de l’autre
l’univers triste d’un flic incorruptible. Avec une vie en lambeaux, un divorce qui traîne, un coéquipier qui se fourrent dans les pires ennuis , le mépris de ces collègues moins regardants sur
l’origine de certains « cadeaux » et un quasi dénuement matériel qui contraste violemment avec celui de Denzel, Roberts, le personnage de Russel Crowe n’a que son intégrité comme bouclier. C’est
ce qui le sauver. Il la porte comme un étendard et seule son incroyable ténacité à faire tomber celui qui est derrière la blue magic va finalement le porter.
Le contraste est saisissant : d’un côté un homme seul, amer, mis au ban de son propre travail, de l’autre un homme comblé, entouré, aimé, riche. Et quand le trafiquant va s’apercevoir qu’il ne
peut acheter le flic, le respect viendra enfin. L'histoire entremêle ses deux destins, pas si différents après tout.
L’autre grande réussite du film est la peinture du milieu noir de Harlem. Scott filme comme à son habitude (comme un dieu) en ne portant pas de jugement sur ses personnages. Mais surtout, il
refuse le misérabilisme et le politiquement correct. Ici, les noirs se comportent comme des blancs, de manière violente, parfois sans scrupules. Derrière cette image, Scott nous dit simplement «
qu’importe la couleur de peau, les hommes sont tous atteints par les mêmes travers’ . Pas de misérabilisme donc mais le démontage systématique d’une entreprise capitaliste (Frank Lucas vend moins
cher un produit de meilleure qualité que ses concurrents. Il estime donc normal de gagner plus. Il utilise les cercueils de ses compatriotes morts au Vietnam...) avec ses codes (Blue magic est
une marque !!) , ses réseaux, ses franchises, ses tricheurs… Là aussi, un travail remarquable de précision, qui fait que l’on ne se perd jamais dans les méandres d’un script ambitieux.
Violent, American Gangster l’est assurément. Mais pas cette violence gratuite dont on nous rebat les oreilles mais une violence justifiée par les actes des protagonistes. Quand Lucas fracasse la
tête d’un de ses acolytes avec un piano, en abîmant au passage son tapis, il a ses raisons. Et Scott ne fait pas dans le complaisant. Pas de meurtres au ralenti, pas de glorification de la
violence. À l’image de la drogue, la violence des dealers est sale, parfois inutile, jamais reluisante.
Scott affirme d’emblée sa sympathie pour les deux protagonistes. Ils sont les deux faces d’une même pièce. Les deux veulent faire leur travail du mieux possible. Chacun est persuadé d’agir pour
le mieux de sa communauté (Harlem ou la Police) : Lucas imite son ancien chef en distribuant des dindes aux nécessiteux de son camp (mais ne va pas jusqu’à partager leur vie) et Roberts veut
épurer la police de ses scories. Lucas élimine la « mauvaise came », Roberts élimine les ripoux. Et quand les deux adversaires trouvent un terrain d’entente, le résultat est brutal pour
l’establishment.
La reconstitution des années 70 est remarquable. Scott se plonge avec délectation dans ses années où il était un jeune homme brillant de la pub. Costumes, coiffures, décors… Tout nous rappelle
ces chères 70’s , quand la raison de l’Amérique a vacillé, avec le Vietnam, le Watergate, la drogue. La réussite d’un film historique se mesure à son degré d’immersion. Et les 70’s , c’est déjà
de l’histoire. Scott a réussi ces plus grands films en changeant d’époque : Blade Runner, Les duellistes, 1492, Gladiator, Kingdom of Heaven… Ici, il applique les mêmes règles : réalisme absolu
et respect intégral de l’époque visitée. Harlem sera donc le Harlem fantasmé et les rizières asiatiques nous ramènent 35 ans en arrière.
Quant aux images, elles sont à tomber par terre. Malgré la crasse, malgré la déchéance morale où tombe cette Amérique gangrenée par la drogue, la corruption, la violence, Scott n’oublie pas qu’il
est un cinéaste , un faiseur de tableau , un metteur en scène : il sublime son casting et , à la manière d’un peintre, fait succéder différents tableaux où rien n’est laissé au hasard.
On le savait depuis 2000, mais le grand Ridley , celui des années 77-85 est de retour. Scott, meilleur cinéaste du monde ? A l’heure où l’on fera le bilan et qu’on le comparera à d’autres, la
réponse sera peut-être positive.
C’est la douche froide chez New Line. Malgré une absence de concurrence, La boussole d’Or, premier volet de la trilogie A la croisée des mondes, inspirée des romans
de Philipp Pullman fait à peine mieux qu’Eragon (23,2 l’an dernier) et moins bien que Beowulf (27,5) avec un score de 26,1 millions !!
Objectivement, on peut parler de revers. Le film obtient également le pire démarrage pour un film ayant obtenu plus de 3500 cinémas avec une moyenne de 7405 $ par salles. Ce faisant, ce week-end
est le plus mauvais depuis 5 ans, le top 10 ne dépassant pas 70 millions de dollars.
Vu d’Europe, ce score peut paraître étonnant. Deux stars à l’affiche (Daniel Craig, Nicole Kidman), un livre culte et vendu à des millions d’exemplaires, une bande-annonce accrocheuse, pas de
concurrence majeure… Tout a été fait pour que La boussole d’or soit le triomphe de la fin d’année.
Mais si on le compare à Narnia, il fait vraiment pâle figure : Le lion, la sorcière et l’Armoire magique avait démarré avec plus de 65 millions de dollars.
Pourquoi un tel décalage ?
Premièrement, La boussole d’or a été classée PG-13, ce qui, logiquement, a pesé. Narnia était tout public. De plus, il semble bien que les différences avec le livre (d'après ce que j'ai pu en
lire sur le net, car si j'ai lu le livre, je n'ai pas encore vu le film) ont déplu.
Deuxièmement, le film a quelque peu pâli de la concurrence (voire de la comparaison) avec Beowulf, sorti il y a un mois. Deux films de Fantasy en quelques semaines , c’est peut-être un peu
trop
Troisièmement, aux USA, Narnia est plus connu qu’A la croisée des mondes. De plus, le nom de Disney en arrière plan a rassuré les parents.
Quatrièmement, New Line a énormément joué sur le fait qu’elle avait déjà produit Le seigneur des anneaux. Or, le public n’est pas le même. Le livre de Tolkien est une référence, une sorte de
bible. Celui de Pullman n’a pas encore acquis cette aura. De plus, les ennuis de Chris Weitz, le réalisateur, avec la production (il a initié le projet, l’a quitté, est revenu puis a connu pas
mal de frictions lors du montage avec le studio qui voulait absolument un Seigneur des Anneaux IV, ce que le livre n’est absolument pas) ont douché l’enthousiasme. Du coup, La boussole d'or est
apparu plus comme un projet opportuniste que comme un projet personnel comme l'avait été Le seigneur des anneaux.
Cinquièmement, les critiques sont mitigées, ce qui n’est jamais trop bon pour un film de fin d’années. Si les comédies peuvent se satisfaire de mauvaises critiques, un grand spectacle à effets
visuels ne le peut pas. Il doit avoir la presse avec lui.
Enfin, et c’est sans doute cela le plus important, Narnia s’assumait comme un film profondément chrétien (tout en ne communiquant pas dessus) , ce qui est un atout dans un pays très croyant
comme l’Amérique. La mort puis la résurrection d’Aslan ont été écrites par CS Lewis pour préparer les enfants à l’histoire de Jésus.
Les livres de Philipp Pullman sont au contraire, très anticléricaux. L’église y est décrite comme manipulatrice, dangereuse et avide de pouvoirs (ce qui ne correspond plus vraiment à la réalité,
à mon avis). Du coup, certains groupes catholiques (pourtant minoritaires là-bas puisque c’est la religion protestante qui est la plus répandue) se sont élevés contre le film, qui atténue
pourtant cet aspect, et l’ont boycotté.
Cela a sans doute joué ce très mauvais tour à New Line. D’autant que le film a coûté entre 180 et 200 millions de dollars. Heureusement, l’international fonctionne mieux puisque, depuis mercredi,
ce sont 55 millions supplémentaires qui sont rentrés dans les caisses, la Grande-Bretagne étant logiquement en tête avec 18 millions de dollars.
Ce score est tout de même très inquiétant car il montre que le cinéma hollywoodien a désormais du mal à créer l’événement systématiquement. Pour un Enchanted qui surprend, combien de Fred Clauss,
Rois de la Glisse ou Beowulf qui font des scores moyens ? D’autant que ces films coûtent une fortune. Il y a vraiment des questions qui doivent être posées.
Le reste du BO est relativement calme.
Enchanted passe à la 2e place avec un cumul de 83,9 millions en 19 jours. Un succès incontestable malgré une baisse de 35% .
Les 7 films qui suivent ont engrangé entre 3 et 5 millions. C’est vous dire le niveau de faiblesse des entrées.
This Christmas s’en sort très bien avec 42,7 millions, soit trois fois son budget.
Fred Clauss obtient la plus faible baisse du top (16%) pour cumuler 65,5 millions tandis que Beowulf ferme le top 5 avec 76,1 millions. Là aussi, l’international a fait le reste avec 91,6
millions supplémentaires ce qui a remboursé les 150 millions de budget (même si ce calcul est simpliste puisque le studio ne touche environ que 55% des recettes. En clair, un film doit rapporter
deux fois ce qu’il a coûté pour se rembourser vraiment).
Du côté des frères Cohen, No country for old men voit son parc de cinéma passer de 995 à 134 et bondit à 28,1 millions. Le film est toujours en piste pour dépasser les 45,5 millions de O’
Brother.
August Rush cumule 25,1 millions tandis que l’adaptation de jeu vidéo Hitman grimpe à 35,8 millions. Pas vraiment transcendant.
Autre échec, Awake, le film d’épouvante avec Hayden Christensen et Jessica Alba ne cumule que 10,7 millions en 10 jours et ce malgré 21 cinémas de plus. La case vidéo est proche.
Enfin, The Mist ferme la marche avec 23,4 millions. Le film en a coûté 18.
Top 10 2007 Spider-Man 3 336,5
millions Shrek le troisième 321 millions Transformers
319 millions Pirates des Caraïbes 3 309,4 millions Harry Potter et l'ordre du Phénix 291,9 millions The Bourne ultimatum 227,4 millions 300
210,4 millions Ratatouille 206,6 millions The Simpsons 183,1 millions Wild
Hogs 168,2 millions