21 mars 2010
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Le pitch
: Après avoir repéré une mystérieuse source de chaleur en pleine Antarctique, une équipe de scientifiques dirigée par un milliardaire se trouve piégée en pleine guerre entre Aliens et
Predator...
Disons le tout de suite, des 8 films de la série (4 Alien + 2 Predator + ce crossover) , AVP n'est pas le meilleur. Ok, mais cela dit, on est tout de même en face
d'une formidable série B, remplissant parfaitement son contrat : divertir.
Cette rencontre mythique, tous les fans de fantastique en rêvaient depuis cette scène de Predator 2 où Danny Glover découvrait un crâne d'Alien dans le vaisseau du
Predator venu chasser à Los Angeles. Durant des années, les comics et les jeux vidéos ont été les seuls receptacles de ce fantasme. Le Predator a même été opposé à Batman !! Puis les rumeurs se
sont fait sentir sur un crossover cinématographique. Robert Rodriguez projetait de lancer l'action sur la planète des Predator infestée par les Aliens... Mais des contraintes budgétaires ont tout
mis par terre, d'autant qu'Alien Resurection n'a pas été le succès espéré par la Fox, loin de là. Le fan s'était fait une raison.
Et puis, mi 2003 , ressurgit ce serpent de mer et on apprend que c'est Paul Anderson qui s'y colle. L'auteur du fabuleux Event Horizon a écrit le script et
convaincu les suits de la Fox d'injecter de l'argent dans l'aventure. Là, le fan de base fait un peu la tête car si Anderson est un solide technicien et un fan de SF, ce n'est pas un visionnaire
comme Cameron, Scott ou Mc Tierman, ni un faiseur d'image hors pair comme Finsher ou Jeunet . Il n'a pas non plus la maîtrise technique et le sens du découpage de Stephen Hopkins.
Si l'on prend tout cela en compte, le film est une excellente surprise et répond au cahier des charges. L'intrigue n'est pas trop sacrifiée et les combats entre les
deux espèces ont la brutalité espérée. Mieux encore, le déluge gore est bel et bien là. Anderson a bien respecté les fans et le public en proposant un affrontement de titans. Le métrage passe à
une vitesse folle et la scène finale laisse augurer d'une séquelle encore plus monstrueuse.
Mais, d'un point de vue novateur , le film déçoit car , comme souvent dans les crossovers, le combat occupe tout l'écran et relègue le reste (histoire, évolution de
la franchise, personnages) en arrière plan. Certes, le personnage de Lance Henriksen rappelle les androïdes d'Alien 2 et 3 (la scène du couteau). Certes, la Weyland Compagny responsable de la
tentative de "dompter" l'Alien apparait ici dans sa première rencontre avec les monstres. Mais , en sacrifiant rapidement son casting et en choisissant ouvertement le parti des Predator ,
Anderson ne parvient pas à se hisser au niveau de ses aînés.
Les Aliens sont alors réduits à une espèce mortelle mais bien éloignée des créatures quasi surnaturelles de la saga. La Reine, majestueuse chez Cameron et presque
humaine chez Jeunet, est ici une matrice dont le danger n'est jamais perçu. Frustrant d'autant que les scènes finales (qui rappellent ouvertement Aliens) sont vraiment très réussies. Plus dommage
encore, les humains ne sont que peu confrontés à ces superbes monstres, ne servant que d'hôtes d'incubation.
Anderson se rattrape en proposant une alliance contre nature entre l'unique survivante humaine et le dernier Predator. Il se greffe ici directement sur la scène
finale de Predator 2 qui voyait trois Predator offrir un pistolet à Danny Glover, en souvenir de sa bravoure. Le Predator devenait une sorte de guerrier féroce mais respecteux de la valeur
de son adversaire. Anderson reprend donc ce thème en l'amplifiant, ce qui pourra faire grincer les dents des puristes.
Cela dit, pour excuser le cinéaste, il faut savoir que le budget alloué, finalement faible pour une superproduction, n'a pas permis de developper plus l'aspect
spectaculaire. Là, où certains (dont moi) avaient rêvé d'une guerre ouverte entre les deux races, mettant en scène des dizaines de protagonistes , la déception est un peu là. Et chacun de se
faire son propre AVP dans sa tête.
Mais là où le film gagne, c'est sur sa volonté de respecter le fan de SF. Les images sont superbes et les effets visuels absolument parfaits. Et rien que pour cette
vision dantesque où des milliers d'Aliens prennent d'assaut une pyramide, le film vaut d'être vu. Le travail sur les éclairages est également primordial et, avec les décors, retranscrit
parfaitement la sensation d'enfermement des 4 films Alien. Ainsi, cette scène ou l'Alien, juché sur un tapis de crâne hurle sa victoire sur un Predator, une image qui renvoie directement
aux meilleurs dessins de Frazzeta ou de John Buscema, voire aux délires de Giger.
Alien Vs Predator n'est donc pas le choc espéré mais en l'état, c'est un excellent divertissement dont le succès (meilleur score de toute la saga après Aliens au
USA !!) devrait permettre de relancer les deux franchises.
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